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 ARGUMENT

Cette épître, qui est la plus ancienne des épîtres de St. Paul, a été écrite l’an 51 de Jésus-Christ. Dans les trois premiers chapitres, cet Apôtre témoigne combien il avait été réjoui d’apprendre le bon état des Thessaloniciens et leur fermeté dans les persécutions et il leur parle aussi de ce qui lui était arrivé et des sentiments qu’il avait eus et qu’il avait encore pour eux. Dans les deux derniers, il leur adresse des exhortations à la piété et à la sainteté. 

Chapitres :  Chapitre I.   Chapitre II.   Chapitre III.  Chapitre IV.  Chapitre V.    Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

St. Paul loue Dieu, premièrement, de ce que les Thessaloniciens avaient reçu avec foi et avec zèle l’Évangile qu’il leur avait annoncé. Et, en second lieu, de ce que leur église servait de modèle à toutes les églises de la Macédoine et de l’Achaïe. 

1 Paul et Sylvain, et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père, et en notre Seigneur Jésus-Christ. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.

2 Nous rendons toujours des actions de grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières ;

3 nous souvenant sans cesse, devant notre Dieu et notre Père, des œuvres de votre foi, des travaux de votre charité, et de la constance de votre espérance, en notre Seigneur Jésus-Christ ;

4 sachant, mes frères chéris de Dieu, votre élection.

5 Car l’évangile que nous vous avons prêché, n’a pas consisté seulement en paroles, mais il a été accompagné de force et du Saint-Esprit, et de plusieurs preuves convaincantes, comme vous savez que nous nous sommes conduits parmi vous, et pour l’amour de vous.

6 Aussi avez-vous été nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole avec la joie du Saint-Esprit, au milieu de beaucoup d’afflictions ;

7 de sorte que vous avez servi de modèle à tous ceux qui ont cru, dans la Macédoine et dans l'Achaïe.

8 Car, non-seulement la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais la foi que vous avez en Dieu s’est répandue en tous lieux, de sorte que nous n'avons pas besoin d’en rien dire.

9 Car ils racontent eux-mêmes quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment, en quittant les idoles, vous avez été convertis à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable ;

10 et pour attendre des cieux son Fils Jésus, qu’il a ressuscité des morts, lequel nous délivre de la colère à venir. 

REFLEXIONS

Ce qu’il faut remarquer en général sur cette épître, c’est qu’il n’y a point d’église à laquelle St. Paul rende un témoignage aussi avantageux et à laquelle il donne de si grandes louanges qu’à celle de Thessalonique. On voit dès l’entrée de cette épître que cet Apôtre était comblé de joie et qu’il rendait à Dieu les plus ardentes actions de grâce en pensant à l’heureux état des Thessaloniciens et en se souvenant de la manière dont ils avaient reçu sa prédication, de leur foi, de leur charité et de leur patience.

Cela fait voir que ce qui rend les églises recommandables et ce qui fait aussi la joie et la plus grande consolation des fidèles serviteurs de Dieu, c’est lorsque l’Évangile y fructifie et qu’on y voit fleurir la foi et toutes sortes de vertus.

L’église de Thessalonique, qui servait autrefois de modèle à cet égard aux autres églises, doit être encore proposée en exemple à toutes les églises chrétiennes. Nous devons aussi nous appliquer ce que St. Paul disait aux Thessaloniciens de leur conversion à la religion chrétienne, puisqu’aussi bien qu’eux, nous avons été tirés autrefois par la miséricorde de Dieu des ténèbres du paganisme et du service des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable et pour attendre des Cieux son fils Jésus qu’il a ressuscité des morts et qui nous délivre de la colère à venir. 

CHAPITRE II.

St. Paul fait trois choses dans ce chapitre : I. Il fait souvenir les Thessaloniciens qu’il leur avait annoncé l’Évangile avec sincérité et sans aucune vue d’intérêt, que, pour ne leur point être à charge, il avait gagné sa vie par son travail et qu’il les avait exhorté continuellement à vivre d’une manière digne de Dieu qui les appelait à sa gloire. II. Il bénit Dieu de ce que son ministère avait été efficace parmi eux et de ce qu’ils avaient souffert constamment les persécutions que les Juifs suscitaient alors en tous lieux contre les chrétiens, et il remarque que ces Juifs, dont il avait lui-même éprouvé la haine pendant le séjour qu’il avait fait à Thessalonique, étaient les plus ardents ennemis de l’Évangile. III. Il marque le désir qu’il avait de revoir les Thessaloniciens et la grande affection qu’il leur portait. 

1 Vous savez vous-mêmes, mes frères, que notre arrivée vers vous n’a point été vaine ;

2 mais, quoiqu’auparavant nous eussions souffert, et que nous eussions été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous ne laissâmes pas, en nous confiant en notre Dieu, de vous annoncer l’évangile de Dieu avec liberté et avec courage, parmi de grands combats.

3 Car il n’y a eu dans notre prédication ni séduction, ni aucun motif malhonnête, ni fraude.

4 Mais, comme Dieu nous a jugés propres à nous confier la prédication de l’évangile, aussi parlons-nous, non pour plaire aux hommes, mais pour plaire à Dieu, qui éprouve nos cœurs.

5 Aussi n’avons-nous jamais employé aucune parole de flatterie, comme vous le savez, ni agi par aucun motif d’avarice ; Dieu en est témoin.

6 Et nous n’avons point cherché la gloire qui vient de la part des hommes, ni parmi vous, ni parmi les autres ; et quoique nous pussions, comme apôtres de Jésus-Christ, vous charger de notre subsistance ;

7 cependant, nous avons été doux au milieu de vous, comme une nourrice qui prend un soin tendre de ses propres enfants.

8 Ayant donc une si grande affection pour vous, nous souhaitions de vous donner, non-seulement l’évangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, parce que vous nous étiez fort chers.

9 Car vous vous souvenez, mes frères, de notre peine et de notre travail, et comment nous vous avons prêché l’évangile de Dieu, travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous.

10 Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi, que nous nous sommes conduits saintement et justement, et d’une manière irréprochable, envers vous qui croyez ;

11 et vous savez que nous avons agi avec chacun de vous comme un père fait avec ses enfants ;

12 vous exhortant, vous consolant, et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire.

13 C’est pourquoi aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant de nous la parole de Dieu que nous prêchons, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, laquelle aussi agit avec efficace en vous qui croyez.

14 En effet, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Eglises de Dieu qui sont dans la Judée, et qui croient en Jésus-Christ ; et vous avez souffert, de la part de ceux de votre propre nation, les mêmes choses qu’ils ont souffertes de la part des Juifs ;

15 qui ont même fait mourir le Seigneur Jésus et leurs propres prophètes, et qui nous ont persécutés ; qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes ;

16 qui nous empêchent de parler aux Gentils, afin de les sauver, comblant toujours la mesure de leurs péchés ; aussi la colère de Dieu est-elle parvenue sur eux, pour y mettre fin.

17 Pour ce qui est de nous, mes frères, ayant été séparés de vous depuis peu de temps, de corps, et non du cœur, nous avons eu d’autant plus d’empressement de vous revoir, le souhaitant avec ardeur.

18 C’est pour cela que nous avons voulu plus d’une fois aller chez vous, au moins moi, Paul ; mais Satan nous en a empêchés.

19 Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous qui le serez en présence de notre Seigneur Jésus-Christ, à son avènement ?

20 Car vous êtes notre gloire et notre joie. 

REFLEXIONS

Les ministres de l’Évangile doivent apprendre de St. Paul à s’acquitter de leur emploi avec intégrité, à annoncer la parole de Dieu purement, sans aucun motif d’avarice ou de vaine gloire, à faire paraître en toutes choses un entier désintéressement et une parfaite douceur, à se conduire saintement et sans reproche et à exhorter continuellement les chrétiens à une vie qui soit digne de Dieu qui les appelle à son royaume et à sa gloire.

II. L’on voit ici que le devoir de ceux à qui la parole de Dieu est annoncée dans sa pureté est de la recevoir comme les Thessaloniciens la reçurent, non comme une parole d’homme, mais comme la parole de Dieu et de ne point se rebuter pour les contradictions et pour les persécutions auxquelles ils pourraient être exposés, mais de les souffrir avec la même constance que Saint Paul et les Thessaloniciens souffraient celles que les Juifs et les païens leur suscitaient.

III. Saint Paul se plaint que les Juifs en particulier étaient les ennemis déclarés de l’Évangile, qu’ils en empêchaient de tout leur pouvoir les progrès parmi les païens et que, par ce moyen, ils comblaient la mesure de leurs péchés et attiraient de plus en plus sur eux la colère de Dieu.

Nous avons lieu de déplorer l’endurcissement des Juifs qui sont encore aujourd’hui engagés dans la même incrédulité et sur qui la colère de Dieu repose et de prier pour leur conversion.

Au reste, il paraît d’ici que c’est de tout temps qu’il y a eu des personnes qui se sont opposées à l’établissement du règne de Jésus-Christ, ainsi il ne faut pas s’étonner s’il s’en trouve parmi les chrétiens.

On voit enfin, dans ce chapitre, les marques les plus particulières et les plus touchantes de l’estime que St. Paul faisait des Thessaloniciens et de l’amour qu’il leur portait.

Les pasteurs qui sont animés de l’esprit de ce Saint Apôtre ont pour leurs troupeaux l’affection la plus tendre. Il n’y a point de satisfaction comparable à celle qu’ils ressentent lorsqu’ils voient du fruit de leur ministère et comme les fidèles sont toute leur espérance et toute leur joie en ce monde, ils seront aussi leur couronne de gloire à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. 

CHAPITRE III

L’apôtre parle d’abord : I. Du soin qu’il avait fait d’envoyer Timothée d’Athènes à Thessalonique pour s’informer de l’état des Thessaloniciens et pour les fortifier. II. Et de la grande consolation qu’il avait reçue par les bonnes nouvelles que Timothée lui avait apportée à son retour, en l’informant du souvenir qu’ils conservaient de lui et de leur persévérance dans la foi, à l’occasion de quoi il fait des vœux très ardents en leur faveur. 

1 C’est pourquoi, ne pouvant attendre davantage, nous aimâmes mieux demeurer seuls à Athènes,

2 Et vous envoyer Timothée notre frère, ministre de Dieu, et qui travaille avec nous dans l’évangile de Christ, pour vous affermir, et pour vous exhorter à persévérer dans la foi ;

3 afin qu’aucun de vous ne soit ébranlé par ces afflictions ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela.

4 Aussi, lorsque nous étions avec vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des afflictions, comme cela est aussi arrivé, et comme vous le savez.

5 Ne pouvant donc attendre plus longtemps, j’envoyai Timothée pour être informé de l’état de votre foi, craignant que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût devenu inutile.

6 Mais Timothée, étant revenu depuis peu de chez vous, nous a rapporté de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, et nous a dit que vous vous souvenez toujours tendrement de nous, désirant de nous voir, comme nous désirons de vous voir aussi.

7 Ainsi, mes frères, nous avons été consolés par votre foi, dans toutes nos afflictions et dans toutes nos peines.

8 Car nous vivons maintenant, puisque vous demeurez fermes en notre Seigneur.

9 Et quelles actions de grâces pourrions-nous assez rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous sommes comblés à cause de vous, en la présence de notre Dieu !

10 Priant jour et nuit de plus en plus, que nous puissions vous revoir, afin d’ajouter ce qui peut manquer à votre foi.

11 Dieu lui-même, qui est notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, veuillent nous conduire avec sûreté auprès de vous.

12 Et que le Seigneur vous fasse croître et abonder en charité les uns envers les autres, et envers tous, comme nous sommes aussi remplis de charité pour vous ;

13 Afin que vos cœurs soient affermis dans la sainteté, et que vous soyez irrépréhensibles devant Dieu notre Père, lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints. 

REFLEXIONS

Ce qu’il y a principalement à remarquer ici, c’est que Saint Paul, pressé par l’amour qu’il portait aux Thessaloniciens, n’eut aucun repos jusqu’à ce qu’il leur eût envoyé Timothée pour savoir de leurs nouvelles et pour les affermir dans la foi.

On voit dans cette conduite de Saint Paul ce que la sollicitude pastorale inspire aux vrais pasteurs. L’amour qu’ils ont pour le Seigneur Jésus et pour ses brebis fait qu’ils sont continuellement occupés des besoins de leurs troupeaux et qu’ils pourvoient à leur édification par tous les moyens possibles.

On remarque dans la manière dont Saint Paul parle de la consolation extraordinaire qu’il avait ressentie en apprenant par Timothée la persévérance et le bon état des Thessaloniciens et dans les actions de grâces qu’il rend à Dieu à ce sujet les expressions les plus vives et les plus convaincantes de satisfaction, de tendresse et d’estime. Cet Apôtre leur témoigne qu’il ne pouvait assez bénir le Seigneur à cause de toute la joie dont il était comblé devant Dieu en pensant à eux.

Rien ne touche plus vivement les fidèles serviteurs de Jésus-Christ et ne leur donne plus de contentement que lorsqu’ils voient la foi et la piété de ceux sur qui Dieu les a établis et c’est toujours là le principal sujet de leurs actions de grâces, aussi bien que de leurs prières.

Tous les chrétiens doivent avoir les mêmes sentiments et travailler pour le même but avec tout le zèle dont ils sont capables, tant pour la consolation de leurs conducteurs que pour l’avancement de la gloire de Dieu et pour leur propre salut. C’est ce qui est exprimé dans ce vœu de St. Paul : Le Seigneur vous fasse croître et abonder dans la charité les uns envers les autres pour affermir vos cœurs et pour vous rendre irrépréhensibles dans la sainteté, devant notre Dieu et Père lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints, amen !

CHAPITRE IV

Il y a deux choses à remarquer dans ce chapitre : I. Des exhortations à une vie sainte et surtout à la chasteté et à la charité. II. St Paul montre que les chrétiens ne doivent pas s’affliger excessivement pour les morts et dans cette vue il parle de ce qui arrivera, tant aux morts qu’à ceux qui sont encore en vie, au dernier jour et comment les uns et les autres seront élevés dans le Ciel. 

1 Au reste, mes frères, nous vous prions et nous vous conjurons par le Seigneur Jésus, que, comme vous avez appris de nous de quelle manière il faut vous conduire pour plaire à Dieu, vous abondiez en cela de plus en plus.

2 Vous savez quels sont les commandements que nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus ;

3 et c’est ici la volonté de Dieu, savoir, votre sanctification, et que vous vous absteniez de la fornication ;

4 en sorte que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et dans l’honnêteté,

5 sans jamais vous livrer à des passions infâmes, comme font les Gentils, qui ne connaissent point Dieu.

6 Que personne n’offense son frère, et ne s’abandonne à des passions déréglées à cet égard-là ; parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses, comme nous l’avons déjà dit et protesté.

7 Car Dieu ne nous a point appelés à la souillure, mais il nous appelle à la sainteté.

8 C’est pourquoi, celui qui rejette ceci, ne rejette pas un homme, mais il rejette Dieu, qui a mis son Saint-Esprit en nous.

9 Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous-mêmes, vous avez appris de Dieu à vous aimer les uns les autres ;

10 et vous le faites aussi envers tous les frères qui sont dans toute la Macédoine ; mais, mes frères, nous vous prions d’avancer de plus en plus,

11 et de vous étudier à vivre paisiblement ; de vous occuper de vos propres affaires, et de travailler de vos propres mains, comme nous vous l’avons recommandé ;

12 afin que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux de dehors, et que vous n’ayez besoin de rien.

13 Or, mes frères, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance sur ce qui concerne les morts, afin que vous ne vous affligiez pas, comme font les autres hommes qui n’ont point d’espérance.

14 Car si nous croyons que Jésus est mort, et qu’il est ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu ressuscitera par Jésus ceux qui seront morts, afin qu'ils soient avec lui.

15 Car nous vous déclarons ceci par la parole du Seigneur, c'est que nous qui vivrons et qui resterons sur la terre, à la venue du Seigneur, nous ne préviendrons point ceux qui seront morts.

16 Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, dès qu’il aura donné le signal par la voix d’un archange et par la trompette de Dieu ; et ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement.

17 Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

18 C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. 

REFLEXIONS

Saint Paul nous enseigne dans ce chapitre :

I. Que le principal devoir des chrétiens est de se conduire d’une manière qui soit agréable à Dieu, de garder les commandements qui leur ont été donnés de la part du Seigneur Jésus et d’abonder de plus en plus dans la piété.

II. Saint Paul donne ici, à son ordinaire, des avertissements très exprès et très forts sur l’impureté, parce que ce vice était fort commun parmi les païens, surtout dans les grandes villes telle qu’était Thessalonique. Il dit que la volonté de Dieu est que nous soyons saints, que nous fuyions l’impureté et les mauvaises convoitises et que chacun de nous sache garder son corps dans la chasteté. Il ajoute que personne ne doit violer les règles de la pureté, de la charité et de la justice pour satisfaire les passions déréglées de la chair et que Dieu qui nous appelle, non à la souillure, mais à la sanctification, sera le juge et le vengeur de ces crimes infâmes.

III. St. Paul nous dit deux choses sur la charité qui doivent être observées.

L’une, que les vrais chrétiens n’ont pas besoin qu’on les exhorte à ce devoir, puisqu’ils sont enseignés de Dieu à s’aimer les uns les autres et à assister leurs frères.

L’autre, qu’afin qu’on puisse exercer la charité, chacun doit se tenir dans sa vocation, travailler à ses propres affaires et éviter l’oisiveté et la curiosité qui est d’ailleurs un genre de vie opposé à la piété et au christianisme.

IV. Enfin, nous apprenons de ce chapitre qu’il ne faut pas s’affliger pour les morts, comme faisaient les païens qui n’avaient point d’espérance, puisque nous savons que ceux qui sont morts au Seigneur ressusciterons pour être élevés au Ciel sur les nuées au-devant de lui avec ceux qui seront alors en vie. Cette doctrine doit nos consoler de la mort des personnes que nous chérissons lorsqu’elles sont du nombre des fidèles, nous affermir nous-mêmes contre la crainte de la mort et nous inciter à vivre au Seigneur, afin que mourant aussi en lui, nous ressuscitions un jour pour lui être réunis éternellement dans la gloire céleste. 

CHAPITRE V

I. Saint Paul, ayant parlé sur la fin du chapitre précédent de la dernière venue de Jésus-Christ, dit que le temps de cette venue était inconnu et incertain ; et il exhorte les chrétiens à s’y préparer par la sobriété et par la vigilance.

II. Il prescrit aux Thessaloniciens divers devoirs de la piété.

III. Il conclut son épître en priant Dieu pour leur sanctification et en se recommandant à leurs prières. 

1 Pour ce qui regarde les temps et le moment, vous n’avez pas besoin, mes frères, qu’on vous en écrive ;

2 car vous savez bien vous-mêmes, que le jour du Seigneur viendra comme un larron qui vient la nuit.

3 Car, quand ils diront : paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent une femme enceinte ; et ils n’échapperont point.

4 Mais quant à vous, mes frères, vous n’êtes point dans les ténèbres, pour être surpris par ce jour-là, comme on le serait par un voleur.

5 Vous êtes tous des enfants de la lumière, et des enfants du jour ; nous ne sommes point enfants de la nuit, ni des ténèbres.

6 Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres.

7 Car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit.

8 Mais nous qui sommes enfants du jour, soyons sobres, étant revêtus de la cuirasse de la foi, et de la charité, et du casque de l’espérance du salut.

9 Car Dieu ne nous a point destinés à être les objets de sa colère, mais il nous a destinés à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ,

10 qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions tous ensemble avec lui.

11 C’est pourquoi exhortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous tous l’un l’autre, comme vous le faites aussi.

12 Au reste, mes frères, nous vous prions d’avoir en considération ceux qui travaillent parmi vous, et qui président sur vous selon le Seigneur, et qui vous exhortent.

13 Ayez pour eux le plus grand amour, à cause de l’œuvre qu’ils font. Soyez en paix entre vous.

14 Nous vous prions aussi, mes frères, de reprendre ceux qui sont déréglés, de consoler ceux qui ont le cœur abattu, de supporter les faibles, et d’être patients envers tous.

15 Prenez garde que personne ne rende à aucun le mal pour le mal, mais cherchez toujours à vous faire du bien les uns aux autres, et à tout le monde.

16 Soyez toujours joyeux.

17 Priez sans cesse.

18 Rendez grâces à Dieu en toutes choses ; car c’est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard.

19 N’éteignez point l’Esprit.

20 Ne méprisez point les prophéties.

21 Eprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon.

22 Abstenez-vous de tout ce qui a quelque apparence de mal.

23 Le Dieu de paix veuille vous sanctifier lui-même parfaitement, et que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.

24 Celui qui vous a appelés, est fidèle, et il le fera aussi.

25 Mes frères, priez pour nous.

26 Saluez tous nos frères par un saint baiser.

27 Je vous conjure par le Seigneur, que cette épître soit lue à tous nos saints frères.

28 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Amen. 

REFLEXIONS

Ce chapitre nous enseigne :

I. Que le jour du Seigneur viendra d’une manière soudaine et surprendra les hommes lorsqu’ils s’y attendront le moins, que ce sera un jour d’effroi pour ceux qui marchent dans les ténèbres et qui s’adonnent aux œuvres de la chair, mais que ce jour n’aura rien que de consolant pour les fidèles.

Ainsi, le moyen de n’en être pas surpris, c’est de s’y préparer par une vie sobre et mortifiée, par la foi, par la pratique de la charité et par toutes sortes de bonnes œuvres.

Après cela, St. Paul nous prescrit ici plusieurs devoirs particuliers.

Le premier est de nous édifier et de nous exhorter les uns les autres par de bons discours.

II. Il parle dans les termes les plus forts du respect et de l’amour qui sont dus aux pasteurs et aux conducteurs de l’église à cause de l’œuvre qu’ils font.

III. Il nous ordonne de vivre en paix entre nous, de nous avertir, de nous consoler et de nous supporter mutuellement et d’être éloigné de la vengeance.

Il ajoute diverses sentences qui sont autant d’excellents préceptes et par lesquels il nous recommande d’être toujours dans la joie spirituelle, de prier sans cesse, de rendre grâces à Dieu en toutes choses, de ne pas éteindre les dons du Saint-Esprit, ni dans les autres, ni dans nous-même, d’éprouver toutes choses et de retenir ce qui est bon et de nous abstenir de toute apparence de mal.

Ce sont là tout autant de saintes maximes qu’il ne faut jamais perdre de vue et que nous devons nous efforcer de mettre en pratique, joignant toujours la prière à nos efforts et demandant à Dieu avec St.  Paul qu’il veuille nous sanctifier lui-même entièrement en sorte que notre esprit, notre âme et notre corps soient conservés irrépréhensibles pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, amen ! 

La première épître aux Thessaloniciens a été écrite d’Athènes.