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- Écrit par Menorah YESHUA
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ARGUMENT
Cette épître, qui est la plus ancienne des épîtres de St. Paul, a été écrite l’an 51 de Jésus-Christ. Dans les trois premiers chapitres, cet Apôtre témoigne combien il avait été réjoui d’apprendre le bon état des Thessaloniciens et leur fermeté dans les persécutions et il leur parle aussi de ce qui lui était arrivé et des sentiments qu’il avait eus et qu’il avait encore pour eux. Dans les deux derniers, il leur adresse des exhortations à la piété et à la sainteté.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Chapitre V. Livres du Nouveau Testament.
St. Paul loue Dieu, premièrement, de ce que les Thessaloniciens avaient reçu avec foi et avec zèle l’Évangile qu’il leur avait annoncé. Et, en second lieu, de ce que leur église servait de modèle à toutes les églises de la Macédoine et de l’Achaïe.
1 Paul et Sylvain, et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père, et en notre Seigneur Jésus-Christ. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.
2 Nous rendons toujours des actions de grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières ;
3 nous souvenant sans cesse, devant notre Dieu et notre Père, des œuvres de votre foi, des travaux de votre charité, et de la constance de votre espérance, en notre Seigneur Jésus-Christ ;
4 sachant, mes frères chéris de Dieu, votre élection.
5 Car l’évangile que nous vous avons prêché, n’a pas consisté seulement en paroles, mais il a été accompagné de force et du Saint-Esprit, et de plusieurs preuves convaincantes, comme vous savez que nous nous sommes conduits parmi vous, et pour l’amour de vous.
6 Aussi avez-vous été nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole avec la joie du Saint-Esprit, au milieu de beaucoup d’afflictions ;
7 de sorte que vous avez servi de modèle à tous ceux qui ont cru, dans la Macédoine et dans l'Achaïe.
8 Car, non-seulement la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais la foi que vous avez en Dieu s’est répandue en tous lieux, de sorte que nous n'avons pas besoin d’en rien dire.
9 Car ils racontent eux-mêmes quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment, en quittant les idoles, vous avez été convertis à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable ;
10 et pour attendre des cieux son Fils Jésus, qu’il a ressuscité des morts, lequel nous délivre de la colère à venir.
REFLEXIONS
Ce qu’il faut remarquer en général sur cette épître, c’est qu’il n’y a point d’église à laquelle St. Paul rende un témoignage aussi avantageux et à laquelle il donne de si grandes louanges qu’à celle de Thessalonique. On voit dès l’entrée de cette épître que cet Apôtre était comblé de joie et qu’il rendait à Dieu les plus ardentes actions de grâce en pensant à l’heureux état des Thessaloniciens et en se souvenant de la manière dont ils avaient reçu sa prédication, de leur foi, de leur charité et de leur patience.
Cela fait voir que ce qui rend les églises recommandables et ce qui fait aussi la joie et la plus grande consolation des fidèles serviteurs de Dieu, c’est lorsque l’Évangile y fructifie et qu’on y voit fleurir la foi et toutes sortes de vertus.
L’église de Thessalonique, qui servait autrefois de modèle à cet égard aux autres églises, doit être encore proposée en exemple à toutes les églises chrétiennes. Nous devons aussi nous appliquer ce que St. Paul disait aux Thessaloniciens de leur conversion à la religion chrétienne, puisqu’aussi bien qu’eux, nous avons été tirés autrefois par la miséricorde de Dieu des ténèbres du paganisme et du service des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable et pour attendre des Cieux son fils Jésus qu’il a ressuscité des morts et qui nous délivre de la colère à venir.
St. Paul fait trois choses dans ce chapitre : I. Il fait souvenir les Thessaloniciens qu’il leur avait annoncé l’Évangile avec sincérité et sans aucune vue d’intérêt, que, pour ne leur point être à charge, il avait gagné sa vie par son travail et qu’il les avait exhorté continuellement à vivre d’une manière digne de Dieu qui les appelait à sa gloire. II. Il bénit Dieu de ce que son ministère avait été efficace parmi eux et de ce qu’ils avaient souffert constamment les persécutions que les Juifs suscitaient alors en tous lieux contre les chrétiens, et il remarque que ces Juifs, dont il avait lui-même éprouvé la haine pendant le séjour qu’il avait fait à Thessalonique, étaient les plus ardents ennemis de l’Évangile. III. Il marque le désir qu’il avait de revoir les Thessaloniciens et la grande affection qu’il leur portait.
1 Vous savez vous-mêmes, mes frères, que notre arrivée vers vous n’a point été vaine ;
2 mais, quoiqu’auparavant nous eussions souffert, et que nous eussions été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous ne laissâmes pas, en nous confiant en notre Dieu, de vous annoncer l’évangile de Dieu avec liberté et avec courage, parmi de grands combats.
3 Car il n’y a eu dans notre prédication ni séduction, ni aucun motif malhonnête, ni fraude.
4 Mais, comme Dieu nous a jugés propres à nous confier la prédication de l’évangile, aussi parlons-nous, non pour plaire aux hommes, mais pour plaire à Dieu, qui éprouve nos cœurs.
5 Aussi n’avons-nous jamais employé aucune parole de flatterie, comme vous le savez, ni agi par aucun motif d’avarice ; Dieu en est témoin.
6 Et nous n’avons point cherché la gloire qui vient de la part des hommes, ni parmi vous, ni parmi les autres ; et quoique nous pussions, comme apôtres de Jésus-Christ, vous charger de notre subsistance ;
7 cependant, nous avons été doux au milieu de vous, comme une nourrice qui prend un soin tendre de ses propres enfants.
8 Ayant donc une si grande affection pour vous, nous souhaitions de vous donner, non-seulement l’évangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, parce que vous nous étiez fort chers.
9 Car vous vous souvenez, mes frères, de notre peine et de notre travail, et comment nous vous avons prêché l’évangile de Dieu, travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous.
10 Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi, que nous nous sommes conduits saintement et justement, et d’une manière irréprochable, envers vous qui croyez ;
11 et vous savez que nous avons agi avec chacun de vous comme un père fait avec ses enfants ;
12 vous exhortant, vous consolant, et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire.
13 C’est pourquoi aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant de nous la parole de Dieu que nous prêchons, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, laquelle aussi agit avec efficace en vous qui croyez.
14 En effet, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Eglises de Dieu qui sont dans la Judée, et qui croient en Jésus-Christ ; et vous avez souffert, de la part de ceux de votre propre nation, les mêmes choses qu’ils ont souffertes de la part des Juifs ;
15 qui ont même fait mourir le Seigneur Jésus et leurs propres prophètes, et qui nous ont persécutés ; qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes ;
16 qui nous empêchent de parler aux Gentils, afin de les sauver, comblant toujours la mesure de leurs péchés ; aussi la colère de Dieu est-elle parvenue sur eux, pour y mettre fin.
17 Pour ce qui est de nous, mes frères, ayant été séparés de vous depuis peu de temps, de corps, et non du cœur, nous avons eu d’autant plus d’empressement de vous revoir, le souhaitant avec ardeur.
18 C’est pour cela que nous avons voulu plus d’une fois aller chez vous, au moins moi, Paul ; mais Satan nous en a empêchés.
19 Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous qui le serez en présence de notre Seigneur Jésus-Christ, à son avènement ?
20 Car vous êtes notre gloire et notre joie.
REFLEXIONS
Les ministres de l’Évangile doivent apprendre de St. Paul à s’acquitter de leur emploi avec intégrité, à annoncer la parole de Dieu purement, sans aucun motif d’avarice ou de vaine gloire, à faire paraître en toutes choses un entier désintéressement et une parfaite douceur, à se conduire saintement et sans reproche et à exhorter continuellement les chrétiens à une vie qui soit digne de Dieu qui les appelle à son royaume et à sa gloire.
II. L’on voit ici que le devoir de ceux à qui la parole de Dieu est annoncée dans sa pureté est de la recevoir comme les Thessaloniciens la reçurent, non comme une parole d’homme, mais comme la parole de Dieu et de ne point se rebuter pour les contradictions et pour les persécutions auxquelles ils pourraient être exposés, mais de les souffrir avec la même constance que Saint Paul et les Thessaloniciens souffraient celles que les Juifs et les païens leur suscitaient.
III. Saint Paul se plaint que les Juifs en particulier étaient les ennemis déclarés de l’Évangile, qu’ils en empêchaient de tout leur pouvoir les progrès parmi les païens et que, par ce moyen, ils comblaient la mesure de leurs péchés et attiraient de plus en plus sur eux la colère de Dieu.
Nous avons lieu de déplorer l’endurcissement des Juifs qui sont encore aujourd’hui engagés dans la même incrédulité et sur qui la colère de Dieu repose et de prier pour leur conversion.
Au reste, il paraît d’ici que c’est de tout temps qu’il y a eu des personnes qui se sont opposées à l’établissement du règne de Jésus-Christ, ainsi il ne faut pas s’étonner s’il s’en trouve parmi les chrétiens.
On voit enfin, dans ce chapitre, les marques les plus particulières et les plus touchantes de l’estime que St. Paul faisait des Thessaloniciens et de l’amour qu’il leur portait.
Les pasteurs qui sont animés de l’esprit de ce Saint Apôtre ont pour leurs troupeaux l’affection la plus tendre. Il n’y a point de satisfaction comparable à celle qu’ils ressentent lorsqu’ils voient du fruit de leur ministère et comme les fidèles sont toute leur espérance et toute leur joie en ce monde, ils seront aussi leur couronne de gloire à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ.
L’apôtre parle d’abord : I. Du soin qu’il avait fait d’envoyer Timothée d’Athènes à Thessalonique pour s’informer de l’état des Thessaloniciens et pour les fortifier. II. Et de la grande consolation qu’il avait reçue par les bonnes nouvelles que Timothée lui avait apportée à son retour, en l’informant du souvenir qu’ils conservaient de lui et de leur persévérance dans la foi, à l’occasion de quoi il fait des vœux très ardents en leur faveur.
1 C’est pourquoi, ne pouvant attendre davantage, nous aimâmes mieux demeurer seuls à Athènes,
2 Et vous envoyer Timothée notre frère, ministre de Dieu, et qui travaille avec nous dans l’évangile de Christ, pour vous affermir, et pour vous exhorter à persévérer dans la foi ;
3 afin qu’aucun de vous ne soit ébranlé par ces afflictions ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela.
4 Aussi, lorsque nous étions avec vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des afflictions, comme cela est aussi arrivé, et comme vous le savez.
5 Ne pouvant donc attendre plus longtemps, j’envoyai Timothée pour être informé de l’état de votre foi, craignant que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût devenu inutile.
6 Mais Timothée, étant revenu depuis peu de chez vous, nous a rapporté de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, et nous a dit que vous vous souvenez toujours tendrement de nous, désirant de nous voir, comme nous désirons de vous voir aussi.
7 Ainsi, mes frères, nous avons été consolés par votre foi, dans toutes nos afflictions et dans toutes nos peines.
8 Car nous vivons maintenant, puisque vous demeurez fermes en notre Seigneur.
9 Et quelles actions de grâces pourrions-nous assez rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous sommes comblés à cause de vous, en la présence de notre Dieu !
10 Priant jour et nuit de plus en plus, que nous puissions vous revoir, afin d’ajouter ce qui peut manquer à votre foi.
11 Dieu lui-même, qui est notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, veuillent nous conduire avec sûreté auprès de vous.
12 Et que le Seigneur vous fasse croître et abonder en charité les uns envers les autres, et envers tous, comme nous sommes aussi remplis de charité pour vous ;
13 Afin que vos cœurs soient affermis dans la sainteté, et que vous soyez irrépréhensibles devant Dieu notre Père, lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints.
REFLEXIONS
Ce qu’il y a principalement à remarquer ici, c’est que Saint Paul, pressé par l’amour qu’il portait aux Thessaloniciens, n’eut aucun repos jusqu’à ce qu’il leur eût envoyé Timothée pour savoir de leurs nouvelles et pour les affermir dans la foi.
On voit dans cette conduite de Saint Paul ce que la sollicitude pastorale inspire aux vrais pasteurs. L’amour qu’ils ont pour le Seigneur Jésus et pour ses brebis fait qu’ils sont continuellement occupés des besoins de leurs troupeaux et qu’ils pourvoient à leur édification par tous les moyens possibles.
On remarque dans la manière dont Saint Paul parle de la consolation extraordinaire qu’il avait ressentie en apprenant par Timothée la persévérance et le bon état des Thessaloniciens et dans les actions de grâces qu’il rend à Dieu à ce sujet les expressions les plus vives et les plus convaincantes de satisfaction, de tendresse et d’estime. Cet Apôtre leur témoigne qu’il ne pouvait assez bénir le Seigneur à cause de toute la joie dont il était comblé devant Dieu en pensant à eux.
Rien ne touche plus vivement les fidèles serviteurs de Jésus-Christ et ne leur donne plus de contentement que lorsqu’ils voient la foi et la piété de ceux sur qui Dieu les a établis et c’est toujours là le principal sujet de leurs actions de grâces, aussi bien que de leurs prières.
Tous les chrétiens doivent avoir les mêmes sentiments et travailler pour le même but avec tout le zèle dont ils sont capables, tant pour la consolation de leurs conducteurs que pour l’avancement de la gloire de Dieu et pour leur propre salut. C’est ce qui est exprimé dans ce vœu de St. Paul : Le Seigneur vous fasse croître et abonder dans la charité les uns envers les autres pour affermir vos cœurs et pour vous rendre irrépréhensibles dans la sainteté, devant notre Dieu et Père lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints, amen !
Il y a deux choses à remarquer dans ce chapitre : I. Des exhortations à une vie sainte et surtout à la chasteté et à la charité. II. St Paul montre que les chrétiens ne doivent pas s’affliger excessivement pour les morts et dans cette vue il parle de ce qui arrivera, tant aux morts qu’à ceux qui sont encore en vie, au dernier jour et comment les uns et les autres seront élevés dans le Ciel.
1 Au reste, mes frères, nous vous prions et nous vous conjurons par le Seigneur Jésus, que, comme vous avez appris de nous de quelle manière il faut vous conduire pour plaire à Dieu, vous abondiez en cela de plus en plus.
2 Vous savez quels sont les commandements que nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus ;
3 et c’est ici la volonté de Dieu, savoir, votre sanctification, et que vous vous absteniez de la fornication ;
4 en sorte que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et dans l’honnêteté,
5 sans jamais vous livrer à des passions infâmes, comme font les Gentils, qui ne connaissent point Dieu.
6 Que personne n’offense son frère, et ne s’abandonne à des passions déréglées à cet égard-là ; parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses, comme nous l’avons déjà dit et protesté.
7 Car Dieu ne nous a point appelés à la souillure, mais il nous appelle à la sainteté.
8 C’est pourquoi, celui qui rejette ceci, ne rejette pas un homme, mais il rejette Dieu, qui a mis son Saint-Esprit en nous.
9 Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous-mêmes, vous avez appris de Dieu à vous aimer les uns les autres ;
10 et vous le faites aussi envers tous les frères qui sont dans toute la Macédoine ; mais, mes frères, nous vous prions d’avancer de plus en plus,
11 et de vous étudier à vivre paisiblement ; de vous occuper de vos propres affaires, et de travailler de vos propres mains, comme nous vous l’avons recommandé ;
12 afin que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux de dehors, et que vous n’ayez besoin de rien.
13 Or, mes frères, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance sur ce qui concerne les morts, afin que vous ne vous affligiez pas, comme font les autres hommes qui n’ont point d’espérance.
14 Car si nous croyons que Jésus est mort, et qu’il est ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu ressuscitera par Jésus ceux qui seront morts, afin qu'ils soient avec lui.
15 Car nous vous déclarons ceci par la parole du Seigneur, c'est que nous qui vivrons et qui resterons sur la terre, à la venue du Seigneur, nous ne préviendrons point ceux qui seront morts.
16 Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, dès qu’il aura donné le signal par la voix d’un archange et par la trompette de Dieu ; et ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement.
17 Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.
18 C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles.
REFLEXIONS
Saint Paul nous enseigne dans ce chapitre :
I. Que le principal devoir des chrétiens est de se conduire d’une manière qui soit agréable à Dieu, de garder les commandements qui leur ont été donnés de la part du Seigneur Jésus et d’abonder de plus en plus dans la piété.
II. Saint Paul donne ici, à son ordinaire, des avertissements très exprès et très forts sur l’impureté, parce que ce vice était fort commun parmi les païens, surtout dans les grandes villes telle qu’était Thessalonique. Il dit que la volonté de Dieu est que nous soyons saints, que nous fuyions l’impureté et les mauvaises convoitises et que chacun de nous sache garder son corps dans la chasteté. Il ajoute que personne ne doit violer les règles de la pureté, de la charité et de la justice pour satisfaire les passions déréglées de la chair et que Dieu qui nous appelle, non à la souillure, mais à la sanctification, sera le juge et le vengeur de ces crimes infâmes.
III. St. Paul nous dit deux choses sur la charité qui doivent être observées.
L’une, que les vrais chrétiens n’ont pas besoin qu’on les exhorte à ce devoir, puisqu’ils sont enseignés de Dieu à s’aimer les uns les autres et à assister leurs frères.
L’autre, qu’afin qu’on puisse exercer la charité, chacun doit se tenir dans sa vocation, travailler à ses propres affaires et éviter l’oisiveté et la curiosité qui est d’ailleurs un genre de vie opposé à la piété et au christianisme.
IV. Enfin, nous apprenons de ce chapitre qu’il ne faut pas s’affliger pour les morts, comme faisaient les païens qui n’avaient point d’espérance, puisque nous savons que ceux qui sont morts au Seigneur ressusciterons pour être élevés au Ciel sur les nuées au-devant de lui avec ceux qui seront alors en vie. Cette doctrine doit nos consoler de la mort des personnes que nous chérissons lorsqu’elles sont du nombre des fidèles, nous affermir nous-mêmes contre la crainte de la mort et nous inciter à vivre au Seigneur, afin que mourant aussi en lui, nous ressuscitions un jour pour lui être réunis éternellement dans la gloire céleste.
I. Saint Paul, ayant parlé sur la fin du chapitre précédent de la dernière venue de Jésus-Christ, dit que le temps de cette venue était inconnu et incertain ; et il exhorte les chrétiens à s’y préparer par la sobriété et par la vigilance.
II. Il prescrit aux Thessaloniciens divers devoirs de la piété.
III. Il conclut son épître en priant Dieu pour leur sanctification et en se recommandant à leurs prières.
1 Pour ce qui regarde les temps et le moment, vous n’avez pas besoin, mes frères, qu’on vous en écrive ;
2 car vous savez bien vous-mêmes, que le jour du Seigneur viendra comme un larron qui vient la nuit.
3 Car, quand ils diront : paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent une femme enceinte ; et ils n’échapperont point.
4 Mais quant à vous, mes frères, vous n’êtes point dans les ténèbres, pour être surpris par ce jour-là, comme on le serait par un voleur.
5 Vous êtes tous des enfants de la lumière, et des enfants du jour ; nous ne sommes point enfants de la nuit, ni des ténèbres.
6 Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres.
7 Car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit.
8 Mais nous qui sommes enfants du jour, soyons sobres, étant revêtus de la cuirasse de la foi, et de la charité, et du casque de l’espérance du salut.
9 Car Dieu ne nous a point destinés à être les objets de sa colère, mais il nous a destinés à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ,
10 qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions tous ensemble avec lui.
11 C’est pourquoi exhortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous tous l’un l’autre, comme vous le faites aussi.
12 Au reste, mes frères, nous vous prions d’avoir en considération ceux qui travaillent parmi vous, et qui président sur vous selon le Seigneur, et qui vous exhortent.
13 Ayez pour eux le plus grand amour, à cause de l’œuvre qu’ils font. Soyez en paix entre vous.
14 Nous vous prions aussi, mes frères, de reprendre ceux qui sont déréglés, de consoler ceux qui ont le cœur abattu, de supporter les faibles, et d’être patients envers tous.
15 Prenez garde que personne ne rende à aucun le mal pour le mal, mais cherchez toujours à vous faire du bien les uns aux autres, et à tout le monde.
16 Soyez toujours joyeux.
17 Priez sans cesse.
18 Rendez grâces à Dieu en toutes choses ; car c’est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard.
19 N’éteignez point l’Esprit.
20 Ne méprisez point les prophéties.
21 Eprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon.
22 Abstenez-vous de tout ce qui a quelque apparence de mal.
23 Le Dieu de paix veuille vous sanctifier lui-même parfaitement, et que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.
24 Celui qui vous a appelés, est fidèle, et il le fera aussi.
25 Mes frères, priez pour nous.
26 Saluez tous nos frères par un saint baiser.
27 Je vous conjure par le Seigneur, que cette épître soit lue à tous nos saints frères.
28 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Amen.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous enseigne :
I. Que le jour du Seigneur viendra d’une manière soudaine et surprendra les hommes lorsqu’ils s’y attendront le moins, que ce sera un jour d’effroi pour ceux qui marchent dans les ténèbres et qui s’adonnent aux œuvres de la chair, mais que ce jour n’aura rien que de consolant pour les fidèles.
Ainsi, le moyen de n’en être pas surpris, c’est de s’y préparer par une vie sobre et mortifiée, par la foi, par la pratique de la charité et par toutes sortes de bonnes œuvres.
Après cela, St. Paul nous prescrit ici plusieurs devoirs particuliers.
Le premier est de nous édifier et de nous exhorter les uns les autres par de bons discours.
II. Il parle dans les termes les plus forts du respect et de l’amour qui sont dus aux pasteurs et aux conducteurs de l’église à cause de l’œuvre qu’ils font.
III. Il nous ordonne de vivre en paix entre nous, de nous avertir, de nous consoler et de nous supporter mutuellement et d’être éloigné de la vengeance.
Il ajoute diverses sentences qui sont autant d’excellents préceptes et par lesquels il nous recommande d’être toujours dans la joie spirituelle, de prier sans cesse, de rendre grâces à Dieu en toutes choses, de ne pas éteindre les dons du Saint-Esprit, ni dans les autres, ni dans nous-même, d’éprouver toutes choses et de retenir ce qui est bon et de nous abstenir de toute apparence de mal.
Ce sont là tout autant de saintes maximes qu’il ne faut jamais perdre de vue et que nous devons nous efforcer de mettre en pratique, joignant toujours la prière à nos efforts et demandant à Dieu avec St. Paul qu’il veuille nous sanctifier lui-même entièrement en sorte que notre esprit, notre âme et notre corps soient conservés irrépréhensibles pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, amen !
La première épître aux Thessaloniciens a été écrite d’Athènes.
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ARGUMENT
C’est encore ici une Epître que Saint Paul écrivit lorsqu’il était prisonnier à Rome la première fois, l’an 61 de notre Seigneur. Le but de cette Epître est d’exhorter les Colossiens à ne pas se laisser séduire par ceux qui voulaient joindre les cérémonies de la loi, les opinions des philosophes païens et diverses pratiques superstitieuses à la foi en Jésus-Christ. C’est le sujet des deux premiers chapitres. Dans les deux derniers, il prescrit les principaux devoirs de la piété et de la sainteté.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Livres du Nouveau Testament.
Le premier chapitre a trois parties :
I. Saint Paul loue Dieu de ce que la doctrine de l’Évangile, ayant été annoncée aux Colossiens par le ministère d’Épaphras, elle avait produit de grands fruits parmi eux et il prie le Seigneur de les remplir de plus en plus de la connaissance de sa volonté et de toutes sortes de dons spirituels.
II. Ensuite Saint Paul représente que Jésus-Christ est l’unique source du salut, que c’est lui qui a créé les anges et toutes les autres créatures et que c’est par lui que les hommes et les païens en particulier ont été parfaitement réconciliés avec Dieu. Saint Paul disait cela aux Colossiens pour leur montrer que la doctrine de Jésus-Christ suffisait pour conduire les hommes à la perfection et au salut, sans qu’il fût nécessaire de s’arrêter aux cérémonies de la loi de Moïse ou aux autres doctrines.
III. Enfin, il leur dit que les souffrances qu’il endurait ne devaient pas les ébranler dans la profession de l’Évangile et il marque le but de sa prédication qui était d’amener les Gentils et tous les hommes au salut.
1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée notre frère :
2 à nos frères en Christ, les saints et les fidèles qui sont à Colosses. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.
3 Nous rendons grâces à Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, dans les prières que nous faisons sans cesse pour vous,
4 ayant été informés de la foi que vous avez en Jésus-Christ, et de la charité que vous avez pour tous les saints ;
5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et dont vous avez eu connaissance par la parole de la vérité, qui est l’évangile ;
6 lequel est parvenu jusqu’à vous, de même que par tout le monde, où il fructifie, comme il fait parmi vous, depuis le jour que vous avez entendu parler de la grâce de Dieu, et que vous l’avez véritablement connue ;
7 ainsi que vous l’avez apprise d’Epaphras, notre cher compagnon de service, qui est un fidèle ministre de Christ parmi vous,
8 Et qui nous a fait connaître la charité dont vous êtes animés par le Saint-Esprit.
9 C’est pour cela que depuis le jour que nous en avons ouï parler, nous ne cessons de prier pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, avec toute la sagesse et toute l’intelligence spirituelle ;
10 Afin que vous vous conduisiez d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire en toutes choses, fructifiant par toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la connaissance de Dieu ;
11 étant fortifiés en toutes manières par sa force glorieuse, pour soutenir tout avec patience, avec douceur et avec joie ;
12 rendant grâces au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ;
13 et qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son fils bien-aimé,
14 en qui nous avons la rédemption par son sang, savoir, la rémission des péchés.
15 C’est lui qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures.
16 Car c’est par lui qu’ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes ou les dominations, ou les principautés, ou les puissances ; tout a été créé par lui et pour lui.
17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui.
18 Et c’est lui qui est le chef du corps de l’Eglise, et qui est le commencement et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses.
19 Car il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui ;
20 et de se réconcilier toutes choses par lui, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre, ayant fait la paix par le sang de sa croix.
21 Et vous, qui étiez autrefois éloignés de Dieu, et qui étiez ses ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres,
22 il vous a maintenant réconciliés avec lui, par le corps de sa chair, par sa mort, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tache et irrépréhensibles ;
23 pourvu que vous demeuriez bien fondés et inébranlables dans la foi, sans abandonner jamais les espérances de l’évangile que vous avez entendu, lequel a été prêché à toutes les créatures qui sont sous le ciel, et duquel, moi, Paul, j’ai été fait ministre.
24 Je me réjouis maintenant dans les souffrances que j’endure pour vous, et j’achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ, pour son corps, qui est l’Eglise,
25 de laquelle j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée, de vous annoncer pleinement la parole de Dieu ;
26 savoir, le mystère qui avait été caché, dans tous les siècles et dans tous les temps, mais qu’il a maintenant manifesté à ses saints ;
27 à qui Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les Gentils ; c’est que Christ est en vous, lui qui est l’espérance de la gloire.
28 C’est lui que nous annonçons, exhortant tous les hommes et les instruisant dans toute la sagesse, afin de les rendre tous parfaits en Jésus-Christ.
29 C’est aussi à quoi je travaille, combattant par sa vertu, qui agit puissamment en moi.
REFLEXIONS
Les bénédictions et les louanges par où Saint Paul commence cette épître nous apprennent que Dieu nous a accordé la plus grande de toutes les grâces lorsqu’il nous a fait annoncer son Évangile et que nous devons l’en remercier continuellement, mais cette grâce ne peut nous devenir salutaire à moins que, comme Saint Paul y exhortait les Colossiens, nous nous conduisions d’une manière digne du Seigneur, faisant ce qui lui est agréable et fructifiant en toutes sortes de bonnes œuvres.
I. Les prières que Saint Paul joint à ses actions de grâces nous montrent que ce n’est pas assez d’avoir reçu quelque degré de foi et de sainteté, mais qu’il nous faut tendre à la perfection et demander à Dieu qu’il nous remplisse toujours davantage de sa connaissance et des dons de son esprit. Ces prières de l’apôtre nous enseignent encore que le but pour lequel Dieu nous accorde cette connaissance et ces dons c’est de nous former à la sainteté, et de nous conduire à la perfection et à la gloire par un accroissement continuel de ses grâces.
La seconde partie de ce chapitre nous apprend que Jésus-Christ est le créateur et le maître de toutes choses, que c’est en lui que se trouvent les connaissances les plus parfaites et les plus salutaires et que c’est par son moyen qu’il a plu à Dieu de se réconcilier tous les hommes.
Ce que nous devons recueillir de là c’est qu’il ne faut chercher le salut qu’en Jésus-Christ seul par une persévérance constante dans la foi et dans l’obéissance à l’Évangile et qu’aucune tentation quelle qu’elle soit ne doit être capable de nous en détourner.
St Paul témoigne aux Colossiens que la crainte où il était qu’ils ne se laissent détourner de la pureté de la foi par ceux qui voulaient introduire dans la religion les subtilités de la philosophie et les traditions des Juifs l’obligeait à leur adresser ses exhortations.
Pour cet effet, il continue à leur représenter qu’on trouvait en Jésus-Christ tout ce qui était nécessaire pour justifier et pour sanctifier les hommes et qu’ainsi ils ne devaient point s’arrêter à la philosophie non plus qu’aux cérémonies judaïques, vu qu’elles étaient inutiles et que Jésus-Christ les avaient abolies par sa mort.
Il conclut de là que les chrétiens ne sont plus obligés à l’observation de ces cérémonies et qu’ils ne devaient pas écouter ceux qui voulaient les astreindre à la distinction des viandes et des jours, au service des anges et à diverses pratiques inutiles et superstitieuses.
1 Car je veux bien que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui ne m’ont jamais vu,
2 afin que leurs cœurs soient consolés, et qu’étant liés étroitement ensemble par la charité, ils soient enrichis d’une parfaite intelligence, pour connaître le mystère de notre Dieu et Père, et de Jésus-Christ,
3 En qui sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science.
4 Je vous dis ceci afin que personne ne vous abuse par des discours séduisants.
5 Car bien que je sois absent de corps, je suis pourtant avec vous en esprit, et je me réjouis de voir le bon ordre qu’il y a parmi vous, et la fermeté de votre foi en Jésus-Christ.
6 Comme donc vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez selon lui,
7 étant enracinés et fondés en lui, et affermis dans la foi, selon qu’elle vous a été enseignée, y faisant des progrès avec des actions de grâces.
8 Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines subtilités, suivant les traditions des hommes, et les éléments du monde, et non pas selon Jésus-Christ.
9 Car toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui.
10 Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toutes les principautés, et de toutes les puissances.
11 C’est aussi en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision faite sans main, et qui consiste à dépouiller le corps des péchés de la chair, ce qui est la circoncision de Christ ;
12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême dans lequel vous êtes aussi ressuscités avec lui, par la foi que vous avez en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.
13 Et lorsque vous étiez morts dans vos péchés et incirconcis dans votre chair, il vous a vivifiés avec lui, vous ayant pardonné toutes vos fautes.
14 Il a effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait dans les ordonnances, et nous était contraire ; et il l’a entièrement annulée en l’attachant à la croix ;
15 ayant dépouillé les principautés et les puissances, qu’il a publiquement exposées en spectacle, triomphant d’elles sur cette croix.
16 Que personne donc ne vous condamne au sujet du manger ou du boire, ou pour la distinction d’un jour de fête, ou de nouvelle lune, ou de sabbat ;
17 car ces choses n’étaient que l’ombre de celles qui devaient venir, mais le corps en est en Christ.
18 Que personne ne vous maîtrise à son plaisir, sous prétexte d’humilité, et par le culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel ;
19 et ne demeurant pas attaché au chef, duquel tout le corps, bien joint par la liaison de ses parties, tire ce qui le fait subsister, et reçoit son accroissement selon Dieu.
20 Si donc vous êtes morts avec Christ, par rapport aux éléments du monde, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde ?
21 en vous disant : Ne mange point de ceci, n’en goûte point, n’y touche pas ;
22 Préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, n’étant fondés que sur des ordonnances et des doctrines humaines,
23 lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, en ce qu’elles n’épargnent point le corps, et qu’elles n’ont aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair.
REFLEXIONS
Le grand zèle que St. Paul fait paraître dans ce chapitre pour les Colossiens et l’appréhension qu’il avait que les faux docteurs ne les séduisent montre qu’il est du devoir des conducteurs de l’église et de tous les fidèles de se garantir avec un grand soin de l’erreur et de la séduction et de prendre garde qu’on ne les détourne de la pureté de la foi par des subtilités ou par des doctrines inventées par les hommes.
II. Nous voyons ici que le vrai moyen de n’être jamais séduit est de s’arrêter à Jésus-Christ seul et à son Évangile et de le regarder comme celui qui a expié parfaitement nos péchés, qui est l’unique source de lumière et de la sainteté et qui conduit infailliblement au salut tous ceux qui croient en lui.
III. Il importe de remarquer que quand St. Paul dit : que Jésus-Christ a effacé par sa mort l’obligation qui était contre nous et qui consistait dans les ordonnances, l’ayant entièrement abolie, cela ne regarde que les cérémonies que Dieu avait autrefois prescrites aux Juifs, mais qu’il ne nous a pas affranchi de l’obligation de garder les commandements de Dieu, qu’au contraire il est mort pour nous mettre en état de les mieux observer et pour nous communiquer sa grâce d’une manière beaucoup plus parfaite que les cérémonies de la loi ne le pouvaient faire.
IV. Enfin, il faut remarquer dans ce chapitre qu’il est très dangereux d’introduire dans la religion des cultes volontaires et inventés par les hommes et des pratiques vaines et superstitieuses qui auraient même quelque apparence de dévotion, mais qu’il faut toujours se tenir à l’Évangile et s’attacher à la vraie et à la solide piété qui y est prescrite et qui consiste dans une foi pure et dans le renoncement au monde et aux désirs de la chair.
St. Paul montre aux Colossiens que la foi en Jésus-Christ ressuscité engage les chrétiens à rechercher les choses du Ciel et à renoncer aux péchés dans lesquels les païens vivaient et particulièrement à l’impureté. Il les exhorte après cela à la bonté, à l’humilité, au pardon mutuel, à la charité, à la paix et à glorifier Dieu par leurs discours, par leurs louanges et par toute leur conduite. Il marque enfin les devoirs des femmes et des maris, ceux des enfants et des pères et ceux des serviteurs et des maîtres.
1 Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.
2 Affectionnez-vous aux choses qui sont en haut, et non à celles qui sont sur la terre ;
3 car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ;
4 mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.
5 Faites donc mourir ce qui compose en vous l’homme terrestre, la fornication, la souillure, les passions, la mauvaise convoitise, et l’avarice, qui est une idolâtrie ;
6 car c’est pour ces choses que la colère de Dieu vient sur les enfants de rébellion,
7 dans lesquelles aussi vous avez marché autrefois, lorsque vous viviez dans ces vices.
8 Mais maintenant renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la malice, à la médisance, et qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche.
9 Ne mentez point les uns aux autres, ayant dépouillé le vieil homme avec ses œuvres,
10 et ayant revêtu le nouvel homme, qui se renouvelle par la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé.
11 Ici il n’y a ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni Barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre ; mais Christ est toutes choses en tous.
12 Revêtez-vous donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, des entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ;
13 vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres ; si l’un de vous a quelque sujet de plainte contre l’autre, comme Christ vous a pardonné, vous aussi, usez-en de même.
14 Mais surtout, soyez revêtus de la charité, qui est le lien de la perfection ;
15 et que la paix de Dieu, à laquelle vous avez été appelés, pour n’être qu’un seul corps, règne dans vos cœurs, et soyez reconnaissants.
16 Que la parole de Christ habite abondamment en vous, avec toute sorte de sagesse, vous instruisant et vous exhortant les uns les autres, par des psaumes, par des hymnes et des cantiques spirituels, chantant du fond de vos cœurs au Seigneur, avec reconnaissance.
17 Et quelque chose que vous fassiez, soit par vos paroles, soit par vos actions, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu notre Père.
18 Femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme cela se doit selon le Seigneur.
19 Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez point contre elles.
20 Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères en toutes choses ; car cela est agréable au Seigneur.
21 Pères, n’irritez point vos enfants, de peur qu’ils ne perdent courage.
22 Serviteurs, obéissez en toutes choses à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, ne servant pas seulement sous leurs yeux, comme si vous ne cherchiez qu’à plaire aux hommes, mais faites-le dans la simplicité de votre cœur et dans la crainte de Dieu.
23 Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes ;
24 Sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l’héritage, puisque vous servez Christ le Seigneur.
25 Mais celui qui agit injustement recevra la peine de son injustice ; et il n’y a point d’acception de personnes devant Dieu.
REFLEXIONS
Saint Paul marque en premier lieu dans ce chapitre que ceux qui croient véritablement que Jésus-Christ est ressuscité et qu’il est assis à la droite de Dieu n’attachent pas leurs cœurs et leurs affections aux choses de la terre, mais qu’ils les tournent du côté du Ciel et de la vie qui nous y est réservée en Jésus-Christ.
II. L’Apôtre nous apprend qu’entre les péchés auxquels le christianisme nous oblige de renoncer, l’un de ceux que nous devons surtout éviter et qui attire particulièrement la colère de Dieu, c’est l’impureté et toutes sortes de souillures, soit dans les actions, soit dans les désirs.
Ensuite, St. Paul défend aussi la colère, la médisance, les discours déshonnêtes, le mensonge, et généralement tous les vices du viel homme, c’est-à-dire de la nature corrompue.
Il marque après cela les vertus et les principaux devoirs de la vie chrétienne qui sont d’être pleins de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de nous pardonner mutuellement, d’avoir dans notre cœur une grande charité, de nous édifier les uns les autres par de bons discours, de rendre de continuelles actions de grâces à Dieu notre Père et de faire en sorte que toutes nos paroles et toutes nos actions tendent à sa gloire.
Enfin, à ces devoirs généraux, St. Paul joint les devoirs particuliers, recommandant aux femmes la soumission envers leurs maris et aux maris l’amour pour leurs femmes, aux enfants d’obéir à leurs pères et aux pères de traiter leurs enfants avec douceur, aux serviteurs d’obéir à leurs maîtres par un principe de conscience et de leur être fidèles et aux maîtres d’être justes et équitables envers leurs serviteurs.
La répétition que St. Paul fait ici de ces devoirs particuliers qu’il avait déjà proposés dans l’épître aux Éphésiens montre qu’ils sont d’une très grande importance.
Ainsi, nous devons les observer inviolablement, de même que tous les autres préceptes que ce chapitre contient et qui sont si justes et si dignes de la religion que nous professons, nous acquittant de toutes les obligations qui nous sont imposées, soit par notre vocation générale de chrétien, soit par l’état et par la vocation particulière où Dieu nous a mis.
L’Apôtre exhorte les Colossiens à persévérer dans la prière, à se conduire sagement et à parler avec prudence et avec douceur dans toutes sortes d’occasions. Il leur recommande Tychique et Onésime qu’il leur envoyait et il finit son épître par des salutations et par quelques avertissements.
1 Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est de la justice et de l’équité, sachant que vous avez aussi un maître dans le ciel.
2 Persévérez et veillez dans la prière, et dans les actions de grâces.
3 Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre la porte pour prêcher la parole, et pour annoncer le mystère de Christ, à cause duquel je suis dans les chaînes ;
4 Afin que je le fasse connaître de la manière dont il faut que j’en parle.
5 Conduisez-vous prudemment envers ceux de dehors, rachetant le temps.
6 Que vos discours soient toujours accompagnés de grâce, et assaisonnés de sel, de manière que vous sachiez répondre à chacun comme il faut.
7 Tychique, notre cher frère, qui est un fidèle ministre du Seigneur, et qui le sert avec moi, vous apprendra tout ce qui me regarde.
8 Je vous l’ai envoyé exprès, afin qu’il connaisse quel est votre état, et qu’il console vos cœurs ;
9 je lui ai joint Onésime, notre fidèle et très cher frère, qui est de votre pays ; ils vous informeront de tout ce qui se passe ici.
10 Aristarque, qui est prisonnier avec moi, vous salue, et Marc, cousin de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres ; s’il va chez vous, recevez-le bien.
11 Jésus, surnommé Juste, vous salue aussi. Ils sont Juifs de naissance, et ce sont les seuls qui travaillent maintenant avec moi pour le royaume de Dieu, et de qui j’aie reçu de la consolation.
12 Epaphras, qui est de votre pays, et serviteur de Christ, vous salue ; il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que vous soyez toujours parfaits, et que vous accomplissiez toute la volonté de Dieu.
13 Car je lui rends ce témoignage, qu’il a un grand zèle pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée et à Hiérapolis.
14 Luc le médecin, qui m’est très cher, et Démas vous saluent.
15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison.
16 Et après que cette lettre aura été lue parmi vous, faites qu’on la lise aussi dans l’Église des Laodicéens, et que vous lisiez aussi celle qu’on vous enverra de Laodicée.
17 Et dites à Archippe : Considère bien le ministère que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir.
18 Moi, Paul, je vous salue ici de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous. Amen.
REFLEXIONS
I. Le premier devoir que St. Paul recommande ici, c’est de prier continuellement, de persévérer dans ce saint exercice aussi bien que dans les actions de grâces et particulièrement de faire des prières pour les ministres de Jésus-Christ afin qu’ils annoncent l’Évangile de la manière dont il doit être annoncé.
II. Le second devoir est d’observer une grande prudence et de se conduire suivant que le temps et les occasions le demandent, surtout quand nous avons à faire à des personnes qui ont de l’éloignement pour la vérité ou pour la piété, de parler toujours avec sagesse, avec douceur et d’une manière propre à édifier ceux qui nous entendent et d’éviter tout ce qui pourrait nous exposer à quelque danger sans nécessité ou donner du scandale à qui que ce soit.
III. St. Paul fait ici mention de Tychique, d’Onésime, de Marc, de Juste, d’Épaphras et de Luc qui étaient tous d’excellents serviteurs de Dieu. Il loue leur grand zèle et il les recommande aux Colossiens de la manière la plus affectueuse. On doit reconnaître par-là que de bons et de dignes ministres sont un rare présent du Ciel, qu’on leur doit un très grand amour et que les églises sont obligées de les recevoir avec toute sorte de respect et d’affection comme eux de leur côté doivent de plus en plus exciter leur zèle et prendre garde à l’administration qu’ils ont reçue du Seigneur, afin de la bien remplir.
Écrite de Rome aux Colossiens et portée par Tychique et Onésime.
- Détails
- Écrit par Menorah YESHUA
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ARGUMENT
Saint Paul écrivit cette épitre, de même que la précédente, étant prisonnier à Rome, environ l’an 61 de Jésus-Christ, pour remercier les chrétiens de la ville de Philippes d’une subvention qu’ils lui avaient envoyée à Rome par Épaphrodite, l’un de leurs pasteurs. Il les informe de son état et il leur adresse diverse exhortations.
Chapitres Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Livres du Nouveau Testament.
Saint Paul commence par des actions de grâces et par des prières qu’il fait pour l’affermissement des Philippiens dans la foi et dans la sainteté. II. Il leur dit que sa prison avait servi à l’avancement de l’Évangile dans la ville de Rome. III. Il témoigne qu’il était disposé à glorifier Jésus-Christ, soit par la vie, soit par la mort et qu’il ne souhaitait la vie que pour l’utilité de l’église. IV. Il exhorte les Philippiens à une conduite digne de l’Évangile et à la patience dans les afflictions.
1 Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ, à tous les saints en Jésus-Christ, qui sont à Philippes, aux évêques et aux diacres.
2 Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.
3 Je rends grâces à mon Dieu, toutes les fois que je me souviens de vous ;
4 priant toujours pour vous tous avec joie, dans toutes les prières que je fais,
5 A cause de votre attachement à l’évangile, depuis le premier jour que vous l’avez reçu, jusqu’à maintenant ;
6 étant persuadé que celui qui a commencé cette bonne œuvre en vous, la perfectionnera jusqu’au jour de Jésus-Christ.
7 Et il est bien juste que j’aie ce sentiment de vous tous, car je vous ai dans mon cœur, parce que vous avez tous pris part à la grâce qui m’a été donnée dans mes liens, et dans la défense et la confirmation de l’évangile.
8 Aussi, Dieu m’est témoin que je vous chéris tous d’une affection cordiale en Jésus-Christ.
9 Et ce que je lui demande, c’est que votre charité augmente de plus en plus avec la connaissance et toute sorte d’intelligence ;
10 pour bien discerner la différence des choses, afin que vous soyez purs, et que vous marchiez sans broncher, jusqu’au jour de Jésus-Christ ;
11 étant remplis par Jésus-Christ des fruits de la justice, qui servent à la gloire et à la louange de Dieu.
12 Or, mes frères, je souhaite que vous sachiez que ce qui m’est arrivé, a même contribué aux progrès de l’évangile ;
13 en sorte que les liens que je porte à cause de Jésus-Christ, ont été rendus célèbres dans tout le prétoire, et partout ailleurs ;
14 et que plusieurs de nos frères en notre Seigneur, étant encouragés par mes liens, osent annoncer la parole plus hardiment et sans crainte.
15 Il est vrai que quelques-uns annoncent Christ par envie et dans un esprit de contention ; et d’autres le font avec une intention sincère.
16 Les uns annoncent Christ dans un esprit de contention, et non pas purement, croyant ajouter un surcroît d’affliction à mes liens ;
17 mais les autres le font par affection, sachant que je suis établi pour la défense de l’évangile.
18 Mais quoi ? de quelque manière que ce soit, soit par un zèle apparent, soit avec sincérité, Christ est toujours annoncé ; c’est de quoi je me réjouis, et je m’en réjouirai toujours.
19 Car je sais que cela tournera à mon salut par vos prières et par le secours de l’Esprit de Jésus-Christ,
20 selon ma ferme attente et l’espérance que j’ai, de ne recevoir aucune confusion en rien, mais que parlant avec hardiesse, Christ, qui a toujours été glorifié dans mon corps, le sera encore à présent, soit par ma vie, soit par ma mort.
21 Car Christ est ma vie, et la mort m’est un gain.
22 Or, s’il m’est avantageux de vivre dans ce corps, et ce que je dois souhaiter, c’est ce que je ne sais pas.
23 Car je suis pressé des deux côtés, mon désir étant de partir de ce monde et d’être avec Christ, ce qui me serait beaucoup meilleur ;
24 mais il est plus nécessaire pour vous que je demeure dans ce corps.
25 Et je suis aussi persuadé que j’y demeurerai, et même que je demeurerai quelque temps avec vous, pour votre avancement dans la foi, et pour votre joie ;
26 afin que vous ayez en moi un sujet de vous glorifier de plus en plus en Jésus-Christ, lorsque je serai de retour auprès de vous.
27 Conduisez-vous seulement d’une manière digne de l’évangile de Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je sois absent, j’entende toujours dire de vous, que vous persistez à combattre pour la foi de l’évangile, avec un même esprit et un même courage, sans être intimidés en aucune manière par vos adversaires ;
28 ce qui est pour eux une preuve de leur perdition, mais pour vous une preuve de votre salut, et cela de la part de Dieu ;
29 parce qu’il vous a fait la grâce, par rapport à Jésus-Christ, non-seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui,
30 en soutenant le même combat où vous m’avez vu et où vous apprenez que je suis encore.
REFLEXIONS
On voit dès l’entrée de cette épître le grand zèle et la parfaite charité de St. Paul dans les vœux qu’il présente à Dieu en faveur des Philippiens et dans les témoignages qu’il leur donne de son amour et de la joie qu’il avait ressentie en apprenant leur constance dans la foi.
Ceci apprend aux pasteurs à aimer leurs troupeaux d’une affection cordiale en Jésus-Christ et à prier sans cesse pour l’entière sanctification des fidèles.
II. On doit admirer les voies de la providence qui voulut que St. Paul fût emprisonné à Rome afin qu’il eût occasion d’annoncer l’Évangile dans cette première ville du monde et que ses souffrances servissent à y étendre la religion chrétienne et même à exciter le zèle de plusieurs personnes qui auparavant n’osaient pas faire une profession ouverte de l’Évangile.
C’est ici un de ces exemples où l’on voit que ce que les ennemis de la vérité font pour la détruire ne fait souvent que contribuer à ses progrès.
III. Il faut remarquer que quoiqu’il y eût des gens qui prêchaient l’Évangile par envie et par jalousie contre St. Paul, il se réjouissait pourtant de ce que le règne de Jésus-Christ était avancé par là.
Dieu se sert quelquefois des personnes même qui n’agissent pas par un bon principe pour faire son œuvre, mais de quelque manière qu’elle se fasse, ceux qui, comme St. Paul, sont animés d’un vrai zèle en ont de la joie quand même il leur en arriverait quelque préjudice.
IV. Les sentiments de cet apôtre sur la vie et sur la mort sont ceux de tous les vrais chrétiens. Ils sont toujours prêts à vivre et à mourir pour la gloire de Dieu, leur désir est de quitter ce monde et d’être auprès du Seigneur et s’ils souhaitent de vivre, ce n’est que pour être utiles à l’église et à leurs prochains.
Au reste, cet endroit de l’épître aux Philippiens, où St. Paul dit que son désir était de partir de ce monde pour être avec le Seigneur, prouve clairement que les fidèles sont heureux et avec le Seigneur après leur mort en attendant la résurrection, puisque si cela n’était pas, cet apôtre n’aurait eu aucune raison de souhaiter la mort plutôt que la vie.
V. La fin de ce chapitre marque que le devoir de tous les chrétiens est de se conduire d’une manière digne de l’Évangile et de ne se point laisser ébranler par les afflictions, surtout lorsqu’ils souffrent à cause de Jésus-Christ.
St. Paul exhorte d’une manière fort affectueuse les Philippiens à la concorde et à l’humilité. Et pour cet effet il leur propose l’exemple de l’humiliation de Jésus-Christ et de la gloire où il a été élevé. Et il leur représente que cela les engageait à travailler à leur salut avec humilité et avec persévérance.
Il leur recommande de vivre dans la paix et d’édifier par une conduite pure et innocente les païens parmi lesquels ils vivaient et il les assure qu’il souffrirait la mort avec joie pour confirmer leur foi si cela était nécessaire.
Il leur promet de leur envoyer Timothée, duquel il loue le zèle et la fidélité, et il leur recommande aussi Épaphrodite, l’un de leurs pasteurs, qui s’en retournait vers eux après être relevé d’une grande maladie.
1 S’il y a donc quelque consolation en Christ, s’il y a quelque soulagement dans la charité, s’il y a quelques affections cordiales et quelque compassion ;
2 rendez ma joie parfaite, étant en bonne intelligence, ayant une même charité, étant bien unis ensemble, ayant les mêmes sentiments ;
3 ne faites rien par un esprit de contestation, ni par vaine gloire ; mais que chacun de vous regarde les autres, par humilité, comme plus excellents que soi-même.
4 Ne regardez pas seulement chacun à votre intérêt particulier, mais ayez aussi égard à celui des autres.
5 Ayez les mêmes sentiments que Jésus-Christ a eus,
6 lequel, étant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une usurpation d’être égal à Dieu ;
7 mais il s’est anéanti soi-même, en prenant la forme de serviteur, et se rendant semblable aux hommes ;
8 et ayant paru comme un simple homme, il s’est abaissé lui-même, s’étant rendu obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix.
9 C’est pourquoi aussi, Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout autre nom ;
10 afin qu’au nom de Jésus, tout ce qui est dans les cieux, et sur la terre, et sous la terre, fléchisse le genou,
11 et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur, à la gloire de Dieu le Père.
12 Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, non-seulement comme vous avez fait en ma présence, mais beaucoup plus en mon absence.
13 Car c’est Dieu qui produit en vous et la volonté et l’exécution, selon sa bienveillance.
14 Faites toutes choses sans murmures et sans disputes ;
15 afin que vous soyez sans reproche, sans tache, enfants de Dieu, irrépréhensibles au milieu de la race dépravée et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, y portant la parole de vie ;
16 en sorte qu’au jour de Christ je puisse me glorifier de n’avoir point couru en vain, ni travaillé en vain.
17 Et si même je sers d’aspersion sur le sacrifice et l’offrande de votre foi, j’en ai de la joie, et je m’en réjouis avec vous tous.
18 Vous aussi de même, ayez-en de la joie et vous en réjouissez avec moi.
19 Or, j’espère qu’avec la grâce du Seigneur Jésus, je vous enverrai bientôt Timothée, afin que j’aie plus de courage, lorsque j’aurai appris votre état.
20 Car je n’ai personne d’une pareille affection, ni qui s’intéresse plus sincèrement dans ce qui vous regarde ;
21 parce que tous cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ.
22 Vous savez qu’il est éprouvé, et qu’il a servi avec moi dans l’évangile, comme un fils qui sert son père.
23 J’espère donc de vous l’envoyer, dès que j’aurai vu l’état de mes affaires.
24 Et je m’assure au Seigneur que j’irai aussi moi-même vous voir bientôt.
25 Mais j’ai cru qu’il était nécessaire de vous envoyer présentement Epaphrodite, notre frère, qui est le compagnon de mes travaux et de mes combats, qui a été envoyé de votre part, et qui m’avait secouru dans mes besoins.
26 Car il désirait fort de vous voir tous, et il était fort en peine de ce que vous aviez appris qu’il avait été malade.
27 En effet, il a été malade, et même près de la mort ; mais Dieu a eu pitié de lui ; et non-seulement de lui, mais aussi de moi, afin que je n’eusse pas tristesse sur tristesse.
28 Je l’ai donc envoyé avec d’autant plus d’empressement, afin qu’en le revoyant, vous ayez de la joie, et que j’aie moins de tristesse.
29 Recevez-le donc en notre Seigneur avec toute sorte de joie, et honorez ceux qui sont tels que lui.
30 Car il a été près de la mort pour le service de Christ, ayant exposé sa vie pour suppléer aux services que vous ne pouviez pas me rendre vous-mêmes.
REFLEXIONS
Nous apprenons d’ici :
I. Que l’un des importants devoirs des chrétiens est d’être animés d’une véritable charité, de vivre entre eux dans une parfaite union et dans un esprit d’humilité et de regarder à l’intérêt des autres aussi bien qu’au leur.
II. Saint Paul nous met ici devant les yeux la profonde humiliation de Jésus-Christ qui, bien qu’il fût en forme de Dieu, s’est abaissé jusqu’à la mort de la croix et qui, par son obéissance et par ses souffrances, a été élevé à une gloire suprême. L’apôtre propose cet exemple pour nous apprendre que, si nous avons les mêmes sentiments d’humilité qui ont été en Jésus-Christ, nous parviendrons comme lui à la gloire.
III. Cette grave exhortation : Travaillez à votre propre salut avec crainte et tremblement doit nous inspirer à tous une grande ardeur pour travailler continuellement et avec une profonde humilité à l’ouvrage de notre salut, nous servant pour cela des moyens que Dieu nous présente, entre lesquels l’un des plus efficaces est de recourir à lui par la prière comme à celui : qui produit en nous et la volonté et l’exécution par un effet de sa bonté.
IV. Ce chapitre nous apprend de plus que les chrétiens doivent être éloignés des contestations et des disputes et se distinguer par une conduite irrépréhensible en sorte qu’ils brillent comme des astres parmi les gens pervers et corrompus.
V. La protestation que St. Paul fait qu’il était prêt à donner avec joie son sang et sa vie pour l’édification des Philippiens montre que les vrais ministres de Jésus-Christ sont entièrement dévoués au service de Dieu et de son église, que c’est là le but de tous leurs travaux et que, quand il faudrait même perdre la vie pour l’avancement du salut des hommes, ils la perdraient avec joie.
VI. Le témoignage que l’apôtre rend à Timothée, l’éloge qu’il fait de sa sincérité et de son zèle, ce qu’il dit d’Épaphrodite, de sa maladie et de sa guérison et la manière pressante dont il le recommande aux Philippiens, tout cela fait voir que les vrais pasteurs, qui ne cherchent que les intérêts de Jésus-Christ et qui exercent leur charge avec sincérité, méritent tout l’amour et toute l’estime des chrétiens, que leur vie et leur conservation doit être chère à l’église et qu’on doit les recevoir avec toute sorte de joie, les avoir en estime et se soumettre à leurs instructions et à leurs exhortations.
St. Paul avertit les Philippiens de ne pas écouter les faux docteurs qui prêchent l’observation de la circoncision et qui se glorifiaient des avantages extérieurs qui distinguaient les Juifs des autres peuples.
II. Il fait voir, par son exemple, que tous ces avantages qu’il avait possédés lorsqu’il vivait dans le judaïsme étaient inutiles pour le salut et même nuisibles et il dit qu’à cause de cela il y avait renoncé pour s’attacher à Jésus-Christ seul et qu’il faisait des efforts continuels pour s’avancer de plus en plus dans la connaissance de notre Seigneur et pour parvenir à la perfection et à la gloire par une entière conformité à ses souffrances et à sa résurrection.
III. Il exhorte les Philippiens à avoir les mêmes sentiments que lui et à éviter les faux docteurs desquels il marque le caractère en disant que c’étaient des hommes charnels au lieu que les vrais chrétiens sont des hommes spirituels qui n’aspirent qu’au Ciel.
1 Au reste, mes frères, réjouissez-vous au Seigneur. Je ne me lasse point de vous écrire les mêmes choses, et c’est votre sûreté.
2 Donnez-vous garde des chiens ; donnez-vous garde des mauvais ouvriers ; donnez-vous garde de la fausse circoncision.
3 Car c’est nous qui sommes la vraie circoncision, nous qui servons Dieu en esprit, qui nous glorifions en Jésus-Christ, et qui ne mettons point notre confiance en la chair.
4 Ce n’est pas que je ne pusse aussi me confier en la chair. Si quelqu’un croit qu’il a sujet de se confier en la chair, j’en ai encore davantage ;
5 moi qui ai été circoncis le huitième jour, qui suis de la race d’Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu, descendu des Hébreux ; Pharisien en ce qui regarde la loi ;
6 à l’égard du zèle, ayant persécuté l’Église, à l’égard de la justice de la loi, étant sans reproche.
7 Mais ce qui m’était alors un gain, je l’ai regardé comme une perte, à cause de Christ.
8 Et même, je regarde toutes les autres choses comme une perte, en comparaison de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour qui je me suis privé de toutes ces choses, et je ne les regarde que comme des ordures, pourvu que je gagne Christ,
9 et que je sois trouvé en lui, ayant, non la justice qui me venait de la loi, mais celle qui vient de la foi en Christ, savoir, la justice qui vient de Dieu par la foi ;
10 afin que je le connaisse, et l’efficace de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, me rendant conforme à lui dans sa mort ;
11 pour parvenir, si je puis, à la résurrection des morts.
12 Non que j’aie déjà atteint le but, ou que je sois déjà parvenu à la perfection, mais je fais mes efforts pour y parvenir, et c’est pour cela aussi que Jésus-Christ m’a pris à lui.
13 Mes frères, pour moi, je ne me persuade pas d’être encore parvenu au but ;
14 mais ce que je fais, c’est qu’oubliant les choses qui sont derrière moi, et m’avançant vers celles qui sont devant moi, je cours vers le but, vers le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ.
15 Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons ce même sentiment ; et si vous pensez autrement, Dieu vous fera connaître ce qui en est.
16 Cependant, suivons la même règle dans les choses à la connaissance desquelles nous sommes parvenus, et soyons unis ensemble.
17 Soyez tous mes imitateurs, mes frères, et regardez à ceux qui se conduisent suivant le modèle que vous avez en nous.
18 Car il y en a plusieurs qui ont une telle conduite que je vous ai dit souvent, et que je vous le dis encore maintenant en pleurant, qu’ils sont ennemis de la croix de Christ ;
19 dont la fin sera la perdition ; qui ont leur ventre pour Dieu, qui mettent leur gloire dans ce qui est leur confusion, et qui attachent leurs affections aux choses de la terre.
20 Mais pour nous, nous nous conduisons comme étant bourgeois des cieux, d’où nous attendons aussi le Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ,
21 Qui transformera notre corps vil, pour le rendre conforme à son corps glorieux, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses.
REFLEXIONS
Il faut considérer en général sur tout ce chapitre que, comme Saint Paul exhortait les Philippiens à prendre garde aux faux docteurs qui voulaient les assujettir aux cérémonies de la loi de Moïse, il est très important que les chrétiens se garantissent de l’erreur et de tout ce qui est contraire à la pureté de la foi.
Outre cela, on peut recueillir d’ici que les vrais chrétiens se reconnaissent à ces quatre caractères. Le premier qu’ils ont pour les choses du monde les mêmes sentiments que Saint Paul avait pour les avantages extérieurs qu’ils possédaient lorsqu’ils étaient Juifs, c’est-à-dire qu’ils ne font aucun cas de ces choses-là au prix de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ leur Seigneur et qu’ils les regardent même comme nuisibles lorsqu’elles les empêchent de suivre leur vocation.
II. Le second caractère des fidèles est, qu’à l’imitation de Saint Paul, ils tendent à la perfection, se proposant toujours de devenir de plus en plus conforme à leur Sauveur, laissant les choses qui sont derrière eux et s’avançant vers celles qui sont devant eux et tendant par des efforts continuels au but et au prix de leur vocation en Jésus-Christ.
III. La troisième marque des fidèles est, qu’étant tous unis par une foi commune et par la croyance des mêmes vérités essentielles au salut, ils vivent dans la paix et que, quand même il y aurait entre eux quelque diversité de sentiments sur des articles de moindre importance, ils ne se divisent point pour ce sujet.
IV Le dernier caractère que Saint Paul donne aux vrais disciples de notre Seigneur c’est, qu’au lieu que les hommes charnels ne sont affectionnés qu’aux choses de la terre et ont leur ventre pour Dieu, les vrais chrétiens vivent d’une manière spirituelle et céleste et se conduisent comme des gens qui ont leur patrie dans le Ciel d’où ils attendent le Seigneur Jésus-Christ qui en doit venir pour les ressusciter et pour les recevoir dans la gloire de son royaume.
Ce chapitre a deux parties : La première contient des exhortations à la persévérance, à l’union, à la joie spirituelle, à la confiance en Dieu et à une vie sainte. Dans la seconde, St. Paul remercie les Philippiens de la subvention qu’ils lui avaient envoyée pour l’assister dans sa prison et il prie pour eux.
1 C’est pourquoi, mes très chers et bien-aimés frères, qui êtes ma joie et ma couronne, demeurez fermes de cette manière en notre Seigneur, mes bien-aimés.
2 Je prie Evodie, et je prie Syntiche, d’avoir un même sentiment en notre Seigneur.
3 Je te prie aussi, mon fidèle collègue, d’avoir soin d’elles, parce qu’elles ont combattu avec moi pour l’évangile, aussi bien que Clément et mes autres compagnons de travaux, dont les noms sont écrits dans le livre de vie.
4 Réjouissez-vous toujours en notre Seigneur ; je vous le dis encore : Réjouissez-vous.
5 Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche.
6 Ne vous inquiétez d’aucune chose, mais exposez vos besoins à Dieu en toutes occasions, par des prières et des supplications, avec des actions de grâces.
7 Et la paix de Dieu, laquelle surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos esprits en Jésus-Christ.
8 Au reste, mes frères, que toutes les choses qui sont véritables, toutes les choses qui sont honnêtes, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne réputation, et où il y a quelque vertu, et qui sont dignes de louange ; que toutes ces choses occupent vos pensées.
9 Vous les avez apprises, reçues et entendues de moi, et vous les avez vues en moi. Faites-les aussi, et le Dieu de paix sera avec vous.
10 Au reste, j’ai eu une grande joie en notre Seigneur, de ce qu’enfin vous avez fait revivre le soin que vous avez de moi, à quoi vous pensiez aussi, mais vous n’en aviez pas l’occasion.
11 Je ne dis pas cela par rapport à mon indigence ; car j’ai appris à être content de l’état où je me trouve.
12 Je sais être dans la pauvreté, je sais aussi être dans l’abondance ; partout et en toutes rencontres, j’ai appris à être rassasié, et à avoir faim ; à être dans l’abondance, et à être dans la disette.
13 Je puis tout par Christ, qui me fortifie.
14 Néanmoins vous avez bien fait de prendre part à mon affliction.
15 Vous savez bien aussi, vous, Philippiens, que lorsque je partis de Macédoine, et que je commençai à vous prêcher l’évangile, il n’y eut aucune Eglise qui me donnât, ou de qui je reçusse quelque chose, que la vôtre ;
16 et même, vous m’envoyâtes plus d’une fois à Thessalonique de quoi fournir à mes besoins.
17 Ce n’est pas que je recherche des présents, mais je cherche à faire abonder le fruit qui vous en doit revenir.
18 J’ai donc tout reçu, et je suis dans l’abondance ; j’ai été comblé de biens, en recevant d’Epaphrodite ce que vous m’avez envoyé, comme un parfum de bonne odeur, et un sacrifice que Dieu accepte, et qui lui est agréable.
19 Et mon Dieu pourvoira aussi à tous vos besoins selon ses richesses, et avec gloire, par Jésus-Christ.
20 Or, à Dieu notre Père soit gloire aux siècles des siècles. Amen.
21 Saluez tous les saints en Jésus-Christ ; les frères qui sont avec moi vous saluent.
22 Tous les saints vous saluent et principalement ceux qui sont de la maison de César.
23 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen.
REFLEXIONS
La première partie de ce chapitre nous instruit sur ces cinq devoirs : Le premier est de persévérer constamment dans la pureté de la foi et dans la piété. Le Deuxième : Les exhortations à la paix que St. Paul adresse à Évodie et à Syntiche, qui étaient deux femmes chrétiennes, lesquelles étaient sans doute dans des sentiments différents sur quelque article de la religion, font voir que les chrétiens doivent vivre en concorde les uns avec les autres, tâcher d’être unis de sentiments dans les choses de la foi et se supporter s’ils ne sont pas à tous égards dans les mêmes pensées. Le troisième devoir est de nous réjouir toujours en Dieu d’une joie spirituelle. Le quatrième, de n’être point en inquiétude pour les choses de cette vie, mais de recourir à Dieu dans tous nos besoins et de nous reposer sur sa providence. Le cinquième devoir est d’une très grande étendue, il consiste à nous attacher constamment à toutes les choses qui sont honnêtes, justes, pures, saintes, où il y a de la vertu et qui sont dignes de louanges.
Il faut faire deux réflexions sur la seconde partie de ce chapitre :
I. St Paul nous y enseigne, par son exemple, à être content dans quelque état que nous nous rencontrions, soit que nous nous trouvions dans la pauvreté, soit que nous soyons dans l’abondance.
II. Les remerciements que cet apôtre fait aux Philippiens de l’assistance qu’ils lui avait envoyée à Rome pour le secourir dans sa prison marquent un grand désintéressement et en même temps beaucoup de reconnaissance et les vœux qu’il adresse à Dieu pour eux à cette occasion nous apprennent que c’est une œuvre très agréable à Dieu que d’assister les nécessiteux et en particuliers ses fidèles serviteurs et ceux qui souffrent pour l’Évangile, que ces œuvres de charité réjouissent et consolent les gens de bien et que ce sont des sacrifices de bonne odeur que Dieu accepte et qu’il récompense selon les richesses de sa grâce et avec gloire en Jésus-Christ.
Écrite à Rome aux Philippiens et portée par Épaphrodite.
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- Écrit par Menorah YESHUA
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ARGUMENT
Dans l’épitre aux Galates, qui fut écrite environ l’an 52 de notre Seigneur, Saint Paul combat ceux qui enseignaient que pour être sauvé ce n’était pas assez de croire en Jésus-Christ, mais qu’il fallait de plus être circoncis et garder les cérémonies de la loi de Moïse. L’apôtre prouve contre ces gens-là que les chrétiens sont justifiés par la seule foi en Jésus-Christ sans qu’ils soient obligés d’observer ces cérémonies. Il exhorte ensuite les Galates à demeurer dans cette liberté, mais il les avertit de n’en pas abuser pour vivre dans le libertinage.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Chapitre V. Chapitre VI. Livres du Nouveau Testament.
Dans le premier chapitre St. Paul, après la salutation, censure les Galates de ce qu’ils s’étaient écartés de la doctrine qu’il leur avait enseignée et qui était la seule doctrine qu’il fallût recevoir.
Il leur dit ensuite qu’il tenait cette doctrine de la révélation de Jésus-Christ et non d’aucun homme et, pour cet effet, il les fait souvenir qu’il avait été autrefois fort zélé pour les cérémonies et pour les traditions des Juifs, qu’il avait même été un ardent persécuteur des chrétiens, mais que Dieu l’avait appelé à la connaissance de la vérité et qu’incontinent après sa conversion il avait prêché l’Évangile en divers lieu sans consulter aucun homme, ni aucun apôtre. L’apôtre Saint Paul dit cela pour montrer qu’il avait reçu sa vocation de Jésus-Christ et non de Saint Pierre, ni de qui que ce fût et qu’il avait la même autorité que les autres apôtres, ce que les faux docteurs lui contestaient.
1 Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par aucun homme, mais par Jésus-Christ et par Dieu le Père, qui l’a ressuscité ;
2 et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de Galatie ;
3 la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père, et par notre Seigneur Jésus-Christ,
4 qui s’est donné soi-même pour nos péchés, afin de nous retirer de ce siècle mauvais, selon la volonté de Dieu notre Père,
5 auquel soit gloire aux siècles des siècles. Amen.
6 Je m’étonne qu’en abandonnant celui qui vous avait appelés à la grâce de Jésus-Christ, vous ayez passé si promptement à un autre évangile ;
7 non qu’il y ait un autre évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’évangile de Christ.
8 Mais si quelqu’un vous annonce un autre évangile que celui que nous vous avons annoncé, quand ce serait nous-mêmes, ou un ange du ciel, qu’il soit anathème.
9 Je vous l’ai dit, et je le dis encore : Si quelqu’un vous annonce autre chose que ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème.
10 Car, ce que je prêche, est-il des hommes ou de Dieu ; ou cherché-je à plaire aux hommes ? Si je cherchais à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.
11 Je vous déclare donc, mes frères, que l’évangile que j’ai annoncé ne vient point de l’homme ;
12 car je ne l’ai reçu ni appris d’aucun homme, mais je l’ai reçu par la révélation de Jésus-Christ.
13 Vous avez ouï dire quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme ; avec quel excès je persécutais l’Eglise de Dieu et la ravageais ;
14 et que je faisais plus de progrès dans le judaïsme que plusieurs de mon âge et de ma nation, étant le plus ardent zélateur des traditions de mes pères.
15 Mais quand il plut à Dieu, qui m’avait choisi dès ma naissance, et qui m’a appelé par sa grâce,
16 de me faire connaître son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les Gentils, je le fis aussitôt, sans consulter la chair et le sang ;
17 et je ne retournai point à Jérusalem, pour voir ceux qui avaient été apôtres avant moi ; mais je m’en allai en Arabie, et je revins encore à Damas.
18 Ce ne fut qu’au bout de trois ans que je retournai à Jérusalem pour y voir Pierre ; et je demeurai chez lui quinze jours ;
19 et je n’y vis aucun des autres apôtres, sinon Jacques, frère du Seigneur.
20 Or, dans les choses que je vous écris, je proteste devant Dieu que je ne mens point.
21 Depuis, j’allai dans le pays de Syrie et de Cilicie ;
22 et j’étais inconnu de visage aux Eglises de Judée qui avaient cru en Jésus-Christ.
23 Mais elles avaient seulement ouï dire : Celui qui nous persécutait autrefois annonce maintenant la foi, qu’il s’efforçait alors de détruire.
24 Et elles glorifiaient Dieu à cause de moi.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous présente ces deux réflexions principales :
I. Que les chrétiens ne doivent jamais se détourner de la pure doctrine de l’Évangile qui a été annoncée et mise par écrit par les apôtres et qu’ils doivent fuir tous ceux qui voudraient leur annoncer une autre doctrine que celle-là et leur proposer un autre moyen de salut que la foi en Jésus-Christ.
II. Le récit que St. Paul fait de sa conversion et ce qu’il dit pour montrer qu’il tenait son autorité de Jésus-Christ nous oblige d’un côté à recevoir la doctrine de cet Apôtre comme divine et à nous y soumettre et de l’autre à reconnaître la miséricorde du Seigneur et la puissance de sa grâce envers ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’égarement, de quoi l’on voit un illustre exemple en St. Paul que Dieu convertit et appela à la charge d’ Apôtre et qui était auparavant un ennemi déclaré de la religion chrétienne.
Saint Paul, pour soutenir sa vocation et son autorité et pour faire voir qu’il n’était pas inférieur aux autres apôtres dit non seulement que sa doctrine avait été approuvée à Jérusalem par Saint Pierre et par Saint Jacques et par Saint Jean, mais que même il avait repris Saint Pierre, de ce que cet Apôtre, par une trop grande complaisance pour les Juifs, n’osait pas manger avec les Gentils qui avaient cru en Jésus-Christ, ce qui aurait pu autoriser les préjugés des Juifs et donner lieu de croire que les Gentils devaient s’assujettir aux cérémonies de la loi de Moïse. Il enseigne après cela que, tant les Juifs, que les Gentils sont justifiés par la seule foi en Jésus-Christ, mais il montre en même temps que, bien loin que cette doctrine favorisât le relâchement, au contraire, la foi en Jésus-Christ crucifié retirait les hommes du péché et les faisait vivre d’une vie toute spirituelle.
1 Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, et je pris aussi Tite avec moi.
2 Or, j’y montai en suite d’une révélation, et j’exposai aux fidèles et en particulier à ceux qui sont les plus considérés, l’évangile que je prêche parmi les Gentils ; ce que je fis de peur que je ne courusse ou que je n’eusse couru en vain.
3 Et même Tite, qui était avec moi, quoiqu’il fût Grec, ne fut point obligé de se faire circoncire.
4 Bien qu’il y eût de faux frères qui s’étaient introduits parmi nous, et qui s’y étaient glissés secrètement, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous réduire en servitude ;
5 Nous ne leur cédâmes point, pour nous assujettir à ce qu’ils voulaient ; non pas même un moment, afin que la vérité de l’évangile fût maintenue parmi vous.
6 Pour ce qui est de ceux qui sont les plus considérés (il ne m’importe point quels ils ont été autrefois, car Dieu n’a point acception de personne), ceux, dis-je, qui sont les plus considérés, ne m’ont rien communiqué.
7 Au contraire, quand ils virent que la commission de prêcher l’évangile aux incirconcis, m’avait été confiée, comme celle de le prêcher aux circoncis l’avait été à Pierre ;
8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre, pour le rendre apôtre des Juifs, a aussi agi efficacement en moi, pour me rendre apôtre des Gentils.)
9 Jacques, dis-je, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, ayant reconnu la grâce qui m’avait été donnée, me donnèrent à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous allassions vers les Gentils, et eux vers les Juifs.
10 Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres ; ce qu’aussi j’ai eu soin de faire.
11 Et même, lorsque Pierre fut arrivé à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il méritait d’être repris.
12 Car, avant que quelques personnes qui avaient été envoyées par Jacques, fussent venues, il mangeait avec les Gentils ; mais dès qu’elles furent arrivées, il se retira et se sépara des Gentils, craignant ceux de la circoncision.
13 Et les autres Juifs usaient aussi de la même dissimulation que lui, de sorte que Barnabas même se laissait entraîner à dissimuler comme eux.
14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas de droit pied, selon la vérité de l’évangile, je dis à Pierre, en présence de tous : Si toi, qui es Juif, vis comme les Gentils, et non pas comme les Juifs, pourquoi obliges-tu les Gentils à judaïser ?
15 Pour nous qui sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d’entre les Gentils,
16 Ayant connu que ce n’est pas par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, que l’homme est justifié, nous avons nous-mêmes cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Jésus-Christ, et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi.
17 Que, si en cherchant à être justifiés par Christ, nous sommes aussi trouvés pécheurs, Christ est-il donc ministre du péché ? Loin de nous cette pensée.
18 Car si je rebâtis les choses que j’ai détruites, je fais voir que je suis moi-même un prévaricateur ;
19 parce que par la loi même je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.
20 Je suis crucifié avec Christ, et je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi ; et si je vis encore dans ce corps mortel, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est donné soi-même pour moi.
21 Ainsi, je n’anéantis point la grâce de Dieu, car si la justice vient de la loi, Christ est donc mort en vain.
REFLEXIONS
Nous avons à remarquer ces deux choses dans ce chapitre :
I. La première est l’autorité, la sincérité et le zèle avec lequel Saint Paul annonçait la pure doctrine de l’Évangile, jusque-là qu’il reprit St. Pierre qui, par trop d’égard pour les Juifs, évitait le commerce des Gentils. Cela montre à tous les chrétiens et surtout aux ministres de l’Évangile qu’ils doivent toujours suivre leur vocation et marcher de droit pied selon la vérité et que jamais on ne doit user d’aucun déguisement ni de la moindre dissimulation en matière de religion.
II. Saint Paul établit dans ce chapitre la doctrine de la justification par la seule foi en Jésus-Christ, mais il enseigne en même temps très expressément que cette doctrine n’autorise en aucune manière les hommes à vivre dans le péché, qu’au contraire, la vraie foi qui nous justifie détruit nécessairement le péché en nous et nous fait vivre à Dieu. C’est ce que St. Paul nous apprend par ces belles paroles qui marquent si bien l’état et les sentiments d’un vrai fidèle qui croit en Jésus-Christ : Je suis crucifié avec Christ et je ne vis non plus moi-même, mais Christ vit en moi ;et si je vis encore dans ce corps mortel, je vis dans la foi du fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné soi-même pour moi.
Saint Paul censure les Galates de ce qu’ils s’étaient détournés de la doctrine qu’ils avaient auparavant embrassée. Il entend cette doctrine qu’il enseigne qu’on est justifié par la foi en Jésus-Christ sans les œuvres de la loi. Et pour montrer que cette doctrine était la seule véritable il leur fait remarquer :
I. Que lorsqu’ils l’avaient reçues, Dieu leur avait communiqué les dons miraculeux du Saint-Esprit.
II. Il prouve par l’exemple d’Abraham, par la nature des promesses qui lui avaient été faites et à sa postérité et par la malédiction que la loi dénonce à ceux qui ne l’accompliraient pas parfaitement que tous les hommes et les Gentils même ont dû être justifiés par la foi en Jésus-Christ, d’où il s’ensuit que ceux qui prétendraient être justifié par la loi se privaient de ces promesses et demeuraient sous la malédiction.
Il confirme cela en remarquant que la loi de Moïse, qui n’a été donnée que longtemps après la promesse que Dieu avait faite à Abraham, n’avait pu anéantir cette promesse,
Mais que Dieu avait donné cette loi par le ministère de Moïse qui était médiateur entre Dieu et le peuple pour retenir les Israélites dans leur devoir en attendant que Jésus-Christ vint et afin de préparer les hommes à recevoir la grâce qui devait les rendre tous enfants de Dieu, tant les Juifs que les Gentils, selon la promesse qui avait été faite au patriarche Abraham.
1 Ô Galates dépourvus de sens, qui vous a enchantés pour ne plus obéir à la vérité, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été si vivement dépeint, et comme s’il eût été crucifié parmi vous ?
2 Je ne vous ferai que cette seule question : Avez-vous reçu l’Esprit par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ?
3 Avez-vous tellement perdu le sens, qu’après avoir commencé par l’Esprit, vous finissiez maintenant par la chair ?
4 Avez-vous tant souffert en vain ? si toutefois c’est en vain.
5 Celui donc qui vous communique l’Esprit, et qui fait des miracles parmi vous, le fait-il par les œuvres de la loi ou par la prédication de la foi ?
6 Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice ;
7 sachez de même, que ceux qui ont la foi, sont les enfants d’Abraham.
8 Aussi l’Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les Gentils par la foi, a évangélisé par avance à Abraham, en lui disant : Toutes les nations seront bénies en toi.
9 Ainsi ceux qui croient, sont bénis avec Abraham qui a cru.
10 Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi, sont sous la malédiction, puisqu’il est écrit : Maudit est quiconque ne persévère dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi, pour les faire.
11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela paraît, parce qu’il est dit que le juste vivra par la foi.
12 Or la loi ne justifie pas par la foi, mais elle dit que l’homme qui aura fait ces choses, vivra par elles.
13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois) ;
14 afin que la bénédiction promise à Abraham se répandît sur les Gentils par Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis.
15 Mes frères, je me servirai d’une comparaison tirée des usages des hommes : lorsqu’un contrat a été confirmé par un homme, personne ne le casse, ni n’y ajoute rien.
16 Or, les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il ne dit pas : et à ses postérités, comme s’il eût parlé de plusieurs ; mais il dit comme parlant d’une seule : et à ta postérité, qui est Christ.
17 Voici donc ce que je dis : que l’alliance que Dieu a auparavant confirmée en Jésus-Christ, n’a pu être annulée, ni la promesse abolie par la loi, qui n’est venue que quatre cent trente ans après.
18 Car, si l’héritage est donné par la loi, il ne l’est plus par la promesse. Or, Dieu l’a donné à Abraham par la promesse.
19 A quoi donc sert la loi ? Elle a été ajoutée à la promesse, à cause des transgressions, jusqu’à la venue de la postérité à qui la promesse avait été faite ; et elle fut donnée par les anges, et par l’entremise d’un Médiateur.
20 Or le Médiateur ne l’est pas d’un seul, mais il n’y a qu’un seul Dieu.
21 La loi donc est-elle contraire aux promesses de Dieu ? Nullement ; car si la loi qui a été donnée eût pu donner la vie, la justice viendrait véritablement de la loi.
22 Mais l’Ecriture a tout renfermé dans le péché, afin que ce qui avait été promis, fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient.
23 Or, avant que la foi vînt, nous étions comme renfermés sous la garde de la loi, en attendant la foi qui devait être révélée.
24 Ainsi, la loi a été notre conducteur pour nous amener à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi.
25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur.
26 Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ.
27 Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez été revêtus de Jésus-Christ.
28 Il n’y a plus ni de Juif ni de Grec ; il n’y a plus d’esclave ni de libre ; il n’y a plus d’homme ni de femme ; car vous n’êtes tous qu’un en Jésus-Christ.
29 Que si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, et les héritiers selon la promesse.
REFLEXIONS
Nous avons à considérer sur ce chapitre :
I. Que c’est une grande folie et un extrême aveuglement de se détourner de la vérité après l’avoir connue et de finir mal après avoir bien commencé.
II. Que les dons miraculeux du Saint-Esprit qui furent communiqués aux premiers chrétiens prouvent la divinité de la doctrine qu’ils avaient embrassée et son excellence par-dessus la loi.
III. Il faut faire attention aux preuves que St. Paul allègue pour montrer que c’est par la foi en Jésus-Christ que les hommes sont justifiés et qui sont prises de l’exemple d’Abraham, des promesses que Dieu lui avait faites, de la malédiction que la loi dénonçait aux Israélites et du temps auquel la loi avait été donnée. La manière dont l’Apôtre raisonne sur ce sujet fait voir qu’il avait reçu de Dieu des lumières extraordinaires. Cela doit aussi nous faire reconnaître la vérité de sa doctrine puisqu’on en trouve des preuves si solides dans la loi même et dans l’alliance que Dieu avait traitée avec Abraham.
IV. Enfin, la sagesse et la bonté de Dieu paraissent d’une manière très sensible en ce qu’il avait donné la loi pour réprimer le péché et pour amener les hommes à Jésus-Christ en attendant que le temps fût venu auquel il les recevrait tous dans son alliance, tant les Juifs que les païens.
Reconnaissons par-là, qu’ayant le bonheur de vivre dans ces temps heureux et qu’étant devenus les enfants et les héritiers de Dieu par la foi en Jésus-Christ, nous sommes obligés de lui rendre une obéissance sincère et filiale et d’accomplir les devoirs auxquels nous engage l’alliance de grâce dans laquelle nous avons été reçus.
Ce chapitre a trois parties :
I. Dans la première, St. Paul, pour montrer combien les Galates avaient de tort de vouloir s’assujettir de nouveau aux cérémonies de la loi de Moïse, leur met devant les yeux la différence qu’il y a entre l’état où les Juifs était sous la loi et l’heureux état où les chrétiens sont sous l’Évangile, ayant le bonheur d’avoir été adopté pour être les enfants de Dieu. C’est ce qu’il représente par la comparaison de l’état d’un enfant qui vit sous des tuteurs et de celui où se trouve un fils qui a l’administration de ses biens.
II. Il leur parle de la grande affection qu’il leur portait et de celle qu’ils avaient eue autrefois pour lui et il leur marque l’inquiétude où il était à leur sujet.
III. Pour représenter la différence qu’il y avait entre l’alliance de la loi et celle de l’Évangile et entre ceux qui s’attachaient à l’une ou à l’autre, il se sert de l’image d’Ismaël et d’Isaac, les deux fils d’Abraham, dont l’un était né, selon le cours de la nature, d’Agar qui était servante et l’autre était né par un miracle, et ensuite de la promesse de Dieu, de Sara qui était libre et la femme d’Abraham.
1 Je dis donc que pendant tout le temps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien de l’esclave, quoiqu’il soit maître de tout ;
2 mais il est sous des tuteurs et des curateurs jusqu’au temps marqué par le père.
3 Nous aussi de même, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde.
4 Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et assujetti à la loi ;
5 afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et afin que nous reçussions l’adoption des enfants.
6 Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’esprit de son fils, lequel crie Abba : c’est-à-dire, Père.
7 C’est pourquoi vous n’êtes plus esclave, mais vous êtes fils, et si vous êtes fils, vous êtes héritiers de Dieu par Jésus-Christ.
8 Autrefois, lorsque vous ne connaissiez point Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont point de leur nature.
9 Mais maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que Dieu vous a connus, comment retournez-vous encore à ces faibles et misérables rudiments, auxquels vous voulez vous assujettir de nouveau ?
10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années.
11 Je crains pour vous que je n’aie travaillé en vain à votre égard.
12 Soyez comme moi, car aussi je suis comme vous, je vous en prie, mes frères, vous ne m’avez fait aucun tort ;
13 et vous savez que je vous ai annoncé ci-devant l’évangile, dans les afflictions de la chair.
14 Et vous ne m’avez point méprisé ni rejeté, à cause de ces épreuves que je souffrais dans ma chair ; mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, et comme Jésus-Christ même.
15 Qu’est-ce donc qui faisait alors votre bonheur ? Car je vous rends témoignage que, s’il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.
16 Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?
17 Ils sont zélés pour vous ; mais ce n’est pas comme il faut ; au contraire, ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.
18 Mais il est bon d’être zélé pour le bien en tout temps, et non pas seulement lorsque je suis présent parmi vous.
19 Mes petits-enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous ;
20 je voudrais être à présent avec vous, et changer de langage ; car je suis dans une grande inquiétude pour vous.
21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’entendez-vous point la loi ?
22 Car il est écrit, qu’Abraham eut deux fils ; l’un d’une esclave, et l’autre de sa femme, qui était libre.
23 Mais celui qu’il eut de l’esclave, naquit selon la chair ; et celui qu’il eut de celle qui était libre, naquit en vertu de la promesse.
24 Cela doit s’entendre allégoriquement ; car ces femmes sont deux alliances, l’une du mont de Sina, qui ne met au monde que des esclaves, et c’est Agar.
25 Car Agar signifie Sina, qui est une montagne d’Arabie, et elle a du rapport avec la Jérusalem d’à présent, qui est esclave avec ses enfants.
26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle qui est la mère de nous tous.
27 Car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantais point ; efforce-toi, et pousse des cris, toi, qui n’avais point été en travail d’enfant ; car celle qui était délaissée, aura beaucoup plus d’enfants que celle qui avait un mari.
28 Pour nous, mes frères, nous sommes les enfants de la promesse, de même qu’Isaac.
29 Mais, comme alors, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, il en est de même maintenant.
30 Mais que dit l’Ecriture ? Chasse l’esclave et son fils ; car le fils de l’esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre.
31 Or, mes frères, nous ne sommes point les enfants de l’esclave ; mais nous le sommes de la femme libre.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous instruit en général de la différence qu’il y a entre les Juifs et les chrétiens et il montre combien nous sommes heureux de vivre sous la dispensation de l’Évangile et d’avoir été adopté de Dieu pour être ses enfants par la foi en Jésus-Christ. Cette doctrine doit exciter en nous un vif sentiment de notre bonheur et une grande reconnaissance envers Dieu, elle doit nous inspirer des sentiments dignes de la gloire de notre adoption et nous porter surtout à vivre comme les enfants de Dieu et à lui obéir volontairement et par un principe d’amour.
II. Comme St. Paul travaillait avec un grand zèle à rétablir parmi les Galates la pureté de la foi et à empêcher qu’ils ne mêlassent les cérémonies de Moïse avec l’Évangile, les ministres de Jésus-Christ doivent s’appliquer à maintenir la religion dans sa pureté et à préserver leurs troupeaux de l’erreur et du vice. Et si les Galates étaient blâmables de ce qu’après avoir été affranchis par Jésus-Christ des cérémonies de Moïse, ils voulaient s’y assujettir de nouveau, les chrétiens ne le sont pas moins qui, étant éclairés des lumières de la foi, s’attachent encore aux choses vaines et frivoles de ce monde.
III. L’allégorie de Sara et d’Agar par laquelle l’Apôtre Saint Paul représentait l’état différent de ceux qui voulaient demeurer sous l’alliance de la loi et de ceux qui s’arrêtaient uniquement à celle de l’Évangile peut aussi être appliquée aux chrétiens et elle nous met devant les yeux la différence qu’il y a entre ceux qui cherchent leur bonheur dans les choses de la terre et qui demeurent sous l’esclavage du péché et ceux qui, étant affranchis de cette servitude, jouissent de la liberté des enfants de Dieu.
IV. On remarque dans ce chapitre que les Galates avaient eu dans les commencements un respect et un amour extraordinaire pour St. Paul, mais que cet apôtre craignait qu’ils n’eussent changé à son égard, quoiqu’il les aimât toujours avec la même tendresse qu’il avait fait auparavant.
Les chrétiens doivent chérir et honorer les bons pasteurs, mais ceux qui ayant eu ces sentiments ne les conservent pas ou qui conçoivent même de l’aversion contre eux quand ils leur disent la vérité sont extrêmement condamnables.
Pour ce qui est des fidèles serviteurs de Dieu, ils ont toujours pour l’église du Seigneur l’affection la plus tendre, ils sont continuellement en inquiétude pour les brebis qui leur sont confiées et ils ressentent la plus vive douleur lorsqu’elles ne répondent pas à leur amour et à leurs soins.
Il y a deux parties dans ce chapitre :
I. Dans la première, Saint Paul exhorte les Galates à demeurer dans la liberté chrétienne qui consistait en ce qu’ils n’étaient plus assujettis à la circoncision et aux cérémonies de la loi de Moïse. Il leur dit que Jésus-Christ ne leur servirait de rien s’ils voulaient retenir ces cérémonies et il les avertit de ne pas écouter ceux qui leur inspiraient d’autres sentiments et même de ne les pas souffrir parmi eux.
II. Il les exhorte à ne pas abuser de cette liberté et à n’en pas prendre occasion de vivre dans la licence et de suivre les désirs de la chair. Il leur recommande de s’aimer et de vivre dans la paix et il marque dans le détail les péchés auxquels la chair porte les hommes et les fruits que le Saint-Esprit produit en ceux qu’il anime.
1 Tenez-vous donc fermes dans la liberté, dans laquelle Christ nous a mis, et ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de la servitude.
2 Moi, Paul, je vous déclare, que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien.
3 Et je proteste encore à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est obligé d’observer toute la loi.
4 Christ vous devient inutile, à vous tous qui voulez être justifiés par la loi, et vous êtes déchus de la grâce.
5 Mais pour nous, nous attendons par l’Esprit l’espérance que nous donne la justice qui vient de la foi.
6 Car en Jésus-Christ il ne sert de rien d’être circoncis, ou de ne l’être pas ; mais il faut avoir la foi qui est agissante par la charité.
7 Vous couriez bien ; qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ?
8 Cette suggestion ne vient point de celui qui vous appelle.
9 Un peu de levain fait lever toute la pâte.
10 J’ai cette confiance en vous par le Seigneur que vous n’aurez point d’autre sentiment que ceux-ci; mais celui qui vous trouble en portera la peine, quel qu’il soit.
11 Et pour moi, mes frères, si je prêchais aussi la circoncision, pourquoi serais-je encore persécuté ? Le scandale de la croix serait aboli.
12 Plût à Dieu que ceux qui vous mettent en trouble fussent retranchés du milieu de vous !
13 Mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne prenez pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais assujettissez-vous les uns aux autres par la charité.
14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole qui est celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
15 Mais si vous vous mordez et vous mangez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.
16 Je vous le dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair.
17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre ; de sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez.
18 Que si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi.
19 Or, les œuvres de la chair sont manifestes, savoir, l’adultère, la fornication, l’impureté, la dissolution,
20 l’idolâtrie, l’empoisonnement, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes ;
21 les envies, les meurtres, l’ivrognerie, les débauches, et les choses semblables, dont je vous dis, comme je vous l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n’hériteront point le royaume de Dieu.
22 Mais les fruits de l’Esprit c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance ;
23 la loi n’est point contre ces choses.
24 Or, ceux qui sont à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises.
25 Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit.
26 Ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres.
REFLEXIONS
Voici un chapitre très instructif et l’on doit bien retenir la doctrine qui y est contenue.
Saint Paul y explique bien clairement comment il faut entendre ce qu’il a enseigné dans cette épître : que les chrétiens ne sont plus sous la loi et que les œuvres que cette loi prescrit ne sont pas nécessaires pour être justifiés.
C’est qu’ils ne sont point obligés d’observer la circoncision, ni les cérémonies de la loi de Moïse, mais qu’ils sont cependant dans une obligation indispensable de vivre saintement. L’Apôtre dit de la manière la plus claire et la plus précise que la foi justifiante opère par la charité et par les bonnes œuvres. Il avertit très expressément qu’on ne doit point prendre occasion de la doctrine de la justification par la foi et de la liberté chrétienne pour vivre dans le péché et dans la licence. Il marque la différence qu’il y a entre ceux qui vivent selon la chair et ceux qui sont animés de l’esprit de Dieu. Il spécifie les péchés de la chair dont les principaux sont l’impureté, la sensualité, les haines et les divisions et il déclare que ceux qui commettent ces péchés-là ne possèderont point le royaume de Dieu. Il montre quelles sont les vertus que l’esprit de Dieu produit dans les vrais fidèles.
Enfin, il dit que la marque à laquelle on reconnaît ceux qui appartiennent à Jésus-Christ et en qui son Esprit habite c’est qu’ils se conduisent par les mouvements de cet Esprit saint et qu’ils ont crucifié la chair avec ses mauvais désirs. Tout cela fait voir que le but de la doctrine de l’Évangile est notre avancement dans la piété et dans la sainteté et que ce doit être aussi là notre principale étude.
Saint Paul exhorte les Galates à reprendre avec douceur ceux qui tombent en quelque faute et à être animés les uns envers les autres d’un esprit de charité, d’humilité et de support. Il les exhorte en second lieu à pourvoir à la subsistance de ceux qui les enseignaient et à exercer la charité.
Il finit en avertissant encore une fois les Galates de ne pas écouter ceux qui voulaient les obliger à être circoncis et en donnant un abrégé de sa doctrine et de toute cette épître.
1 Mes frères, si quelqu’un vient à tomber dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur ; et prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.
2 Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ.
3 Car si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il se séduit lui-même.
4 Mais que chacun éprouve ses propres actions, et alors il pourra se glorifier, mais en lui-même seulement, et non par rapport aux autres.
5 Car chacun portera son propre fardeau.
6 Que celui à qui on enseigne la parole de Dieu, fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne.
7 Ne vous abusez point ; on ne se joue point de Dieu ; car ce que l’homme aura semé, c’est ce qu’il moissonnera aussi.
8 Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.
9 Ne nous lassons point de faire le bien, car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas.
10 C’est pourquoi, pendant que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais principalement aux domestiques de la foi.
11 Vous voyez quelle grande lettre je vous ai écrite de ma propre main.
12 Tous ceux qui veulent se rendre agréables, dans ce qui regarde la chair, ne vous contraignent d’être circoncis, qu’afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ.
13 Car ceux-là même qui sont circoncis, ne gardent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair ;
14 mais pour moi, Dieu me garde de me glorifier en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est crucifié à mon égard, et moi, je suis crucifié au monde.
15 Car en Jésus-Christ, il ne sert de rien d’être circoncis, ou de ne l’être pas ; mais il faut être une nouvelle créature.
16 Et pour tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l’Israël de Dieu.
17 Au reste, que personne ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les flétrissures du Seigneur Jésus.
18 Mes frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.
REFLEXIONS
Saint Paul nous enseigne dans ce chapitre :
I. Que ceux qui ont plus de connaissance que les autres et qui sont plus avancés dans la piété doivent supporter ceux qui sont moins instruits, reprendre avec douceur ceux qui pèchent par infirmité, les regarder toujours comme des frères et se souvenir au reste qu’ils pourraient aussi succomber eux-mêmes à la tentation et que chacun rendra compte pour soi-même à Dieu et portera son propre fardeau.
II. Que les chrétiens sont particulièrement obligés de pourvoir à l’entretien de leurs pasteurs et de faire du bien à tout le monde, mais principalement à ceux qui sont membre de l’église et qui travaillent pour son édification.
III. Que ce sont là des devoirs indispensables et que Dieu nous jugera selon la manière dont nous nous en serons acquittés, ce que Saint Paul a marqué en disant : Ne vous abusez point, ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi.
IV. Enfin il faut bien remarquer et bien retenir ce que Saint Paul dit en finissant cette épître et qui est le sommaire de toute sa doctrine, c’est que Dieu n’aura point d’égard si l’on a été Juif ou païen, circoncis ou non, mais que ce qu’il exige principalement c’est que l’on soit un homme nouveau et régénéré. C’est ce que signifient ces paroles : En Jésus-Christ il ne sert de rien d’être circoncis ou de ne l’être pas, mais il faut être une nouvelle créature et pour tous ceux qui marchent suivant cette règle, que la paix et la miséricorde soit sur eux et sur Israël de Dieu. Amen !
Écrite de Rome aux Galates.
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- Écrit par Menorah YESHUA
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ARGUMENT
Saint Paul, étant prisonnier à Rome, écrivit cette épître vers l’an 61 de notre Seigneur à l’église d’Éphèse qu’il avait fondée, ayant fait un assez long séjour dans cette ville-là, comme on le voit dans le livre des Actes. Cette épître à deux parties. Dans la première, qui est contenue dans les trois premiers chapitres, il représente aux Éphésiens la grâce que Dieu leur avait faite de les recevoir dans son alliance, eux qui avaient été païens pour la plupart. Dans la seconde, il les exhorte à la sainteté et il les instruit des principaux devoirs de la vie chrétienne et c’est ce qu’il fait dans les trois derniers chapitres.
Chapitres Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Chapitre V. Chapitre VI. Livres du Nouveau Testament.
L’apôtre rend grâce à Dieu de ce qu’il avait élu les Éphésiens pour le salut et de ce qu’ils avaient été enrichis de la connaissance de Jésus-Christ et des dons du Saint-Esprit. Après cela il prie le Seigneur qu’il leur augmente ces lumières et ces dons et qu’il leur fasse la grâce de bien comprendre l’excellence de leur vocation et de la gloire à laquelle ils étaient appelés en Jésus-Christ notre Seigneur.
1 Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles en Jésus-Christ, qui sont à Ephèse.
2 La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ.
3 Béni soit Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes, par Jésus-Christ ;
4 comme il nous avait élus en lui avant la création du monde, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant lui par la charité ;
5 nous ayant prédestinés à nous adopter pour être ses enfants par Jésus-Christ, par un effet de sa bonne volonté ;
6 à la louange de la gloire de sa grâce, qu’il nous a gratuitement accordée en son Fils bien-aimé.
7 C’est en lui que nous avons la rédemption par son sang, savoir, la rémission des péchés selon les richesses de sa grâce,
8 qu’il a répandue avec abondance sur nous par toute sorte de sagesse et d’intelligence ;
9 nous ayant fait connaître le secret de sa volonté par un effet de sa bienveillance, selon qu'il l’avait auparavant résolu en soi-même ;
10 afin que, quand les temps de la dispensation de sa grâce seraient accomplis, il réunît toutes choses en Christ, tant ce qui est dans les cieux, que ce qui est sur la terre.
11 C’est en lui aussi que nous avons été appelés à l’héritage, ayant été prédestinés, suivant la résolution de celui qui fait toutes choses selon son bon plaisir;
12 afin que nous servions à la louange de sa gloire, nous qui avons les premiers espéré en Christ.
13 Et vous êtes aussi en lui, après avoir entendu la parole de la vérité, qui est l’évangile de votre salut, et ayant cru en lui, vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis ;
14 lequel est un gage de notre héritage, jusqu’à l’entière rédemption de ceux qu’il s’est acquis, à la louange de sa gloire.
15 C’est pourquoi, ayant aussi entendu parler de la foi que vous avez en notre Seigneur Jésus, et de votre charité envers tous les saints,
16 je ne cesse de rendre des actions de grâces pour vous, faisant mention de vous dans mes prières ;
17 afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l’esprit de sagesse et de révélation par sa connaissance ;
18 qu’il éclaire les yeux de votre esprit, afin que vous connaissiez quelle est l’espérance à laquelle vous êtes appelés, et quelles sont les richesses de la gloire de son héritage dans les saints ;
19 et quelle est l’infinie grandeur de sa puissance envers nous qui croyons, par l’efficace de sa vertu toute-puissante,
20 qu’il a déployée en Christ, quand il l’a ressuscité des morts, et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes,
21 au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute dignité, de toute domination, et de tout nom qui se peut nommer, non-seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir.
22 Et il a mis toutes ces choses sous ses pieds, et l’a établi sur toutes choses, pour être le chef de l’Eglise,
23 qui est son corps, et l’accomplissement de celui qui accomplit tout en tous.
REFLEXIONS
Le premier chapitre de cette épitre nous apprend :
I. Que le plus grand bien que Dieu ait jamais fait aux hommes a été de leur donner la connaissance de Jésus-Christ, de leur destiner le salut et de les y appeler par l’Évangile ;
II. Que la source d’une si grande grâce et de toutes les bénédictions spirituelles dont nous jouissons est la seule miséricorde de Dieu qui a bien voulu nous élire pour le salut en son fils ;
III. Que nos cœurs doivent être touchés d’une faveur si précieuse et que nous devons en louer Dieu continuellement disant avec Saint Paul : Bénit soit Dieu qui est le père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes par Jésus-Christ !
IV. Que le but que Dieu s’est proposé en nous choisissant ainsi et en nous appelant à sa connaissance a été de nous rendre saints et irrépréhensibles devant lui dans la charité et qu’ainsi la sainteté doit être notre principale tâche comme c’est aussi l’unique moyen de parvenir à la gloire.
V. Les vœux que Saint Paul fait pour les Éphésiens nous apprennent que ce n’est pas assez d’avoir été éclairés une fois des lumières de l’Évangile et d’avoir eu quelque sentiment de Dieu, mais qu’il faut aller toujours en croissant dans le bien et travailler à acquérir tous les jours de nouvelles lumières et à faire des progrès continuels dans la sainteté.
VI. Enfin, puisque tout notre bonheur et notre avancement dans la foi et dans la piété dépend, comme Saint Paul le dit en des termes si forts, de bien connaître l’excellence de la vocation divine et des biens du Ciel, nous devons y penser continuellement et demander à Dieu qu’il nous éclaire et qu’il nous fortifie de plus en plus par sa grâce faisant sans cesse ce beau vœu de l’apôtre : Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, nous donne l’esprit de sagesse et les yeux de notre esprit éclairés afin que nous connaissions quelle est l’espérance de sa vocation et quelles sont les richesses et la gloire de son héritage qu’il a destinées aux Saints !
L’apôtre montre premièrement dans ce chapitre que dans le temps que tous les hommes, tant Juifs que païens, étaient morts dans leurs péchés, Dieu les avait sauvés par Jésus-Christ et il remarque surtout qu’ils étaient redevables d’un si grand avantage à la seule miséricorde de Dieu qui les avait tirés de cet état de condamnation et de corruption et les avait rendus propres à faire de bonnes œuvres.
Après cela, il rappelle aux Éphésiens qu’ils avaient autrefois été païens et exclus de l’alliance de Dieu, de la grâce que Dieu avait accordée en ôtant la distinction qu’il y avait entre eux et les Juifs et en les réunissant ainsi tous pour n’être plus qu’un seul peuple et ne composer désormais tous ensemble qu’une seule maison et un seul temple consacré au Seigneur.
1 Vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés.
2 dans lesquels vous avez vécu autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l’air, qui est l’esprit qui agit maintenant dans les enfants de rébellion ;
3 du nombre desquels aussi nous étions tous autrefois, vivant selon nos passions charnelles, accomplissant les désirs de la chair et de nos pensées ; et nous étions naturellement des enfants de colère, comme les autres.
4 Mais Dieu, qui est riche en miséricorde par sa grande charité dont il nous a aimés,
5 lorsque nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec Christ, par la grâce duquel vous êtes sauvés ;
6 et il nous a ressuscités ensemble et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ ;
7 afin qu’il fît connaître dans les siècles à venir les immenses richesses de sa grâce, par la bonté dont il a usé envers nous en Jésus-Christ.
8 Car vous êtes sauvés par grâce, par la foi ; et cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu ;
9 ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie.
10 Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres, pour lesquelles Dieu nous a préparés, afin que nous y marchions.
11 C’est pourquoi souvenez-vous que vous, qui étiez autrefois Gentils dans la chair, et qui étiez appelés incirconcis par ceux qu’on appelle circoncis, à cause de la circoncision, faite dans la chair par la main des hommes,
12 étiez en ce temps-là sans Christ, séparés de la république d’Israël, étrangers par rapport aux alliances et aux promesses, n’ayant point d’espérance, et étant sans Dieu dans le monde.
13 Mais maintenant, étant en Jésus-Christ, vous qui étiez autrefois éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ.
14 Car c’est lui qui est notre paix, et qui des deux peuples n’en a fait qu’un, en abattant le mur de séparation ;
15 ayant détruit par sa chair la cause de leur inimitié, qui était la loi des préceptes, laquelle consistait en des ordonnances ; afin que des deux peuples il formât en lui-même un seul homme nouveau, après avoir fait la paix ;
16 et qu’il les réconciliât les uns et les autres avec Dieu, par sa croix, pour ne faire qu’un seul corps, ayant détruit par elle l’inimitié.
17 Ainsi il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et à ceux qui étaient près ;
18 car c’est par lui que nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père, dans un même Esprit.
19 Ainsi vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens de dehors, mais vous êtes concitoyens des saints, et domestiques de Dieu ;
20 étant un édifice bâti sur le fondement des apôtres et des prophètes ; Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle ;
21 sur qui tout l’édifice, posé et lié dans toutes ses parties, s’élève pour être un temple consacré au Seigneur ;
22 par qui vous êtes entrés dans la structure de cet édifice, pour être la maison de Dieu en esprit.
REFLEXIONS
Nous avons à considérer ici :
I. Que tous les hommes sans exception étaient naturellement dans la corruption et dans la condamnation, morts dans leurs fautes et dans leurs péchés, mais qu’ils ont été retirés d’un état si funeste et élevés à l’espérance de la vie éternelle par la grande miséricorde de Dieu et par la mort et la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Il s’ensuit de là que si nous sommes sauvés, c’est par la pure grâce de Dieu et que cela ne vient point de nous-mêmes.
Mais cette doctrine nous fait voir en même temps que le but de Dieu a été de retirer les hommes de leur corruption et de les sanctifier et que, quoique nous ne soyons pas sauvés par les œuvres,
Dieu nous a pourtant créés et destinés pour les bonnes œuvres comme le dit St Paul, et qu’il nous a préparés afin que nous y marchions.
II. L’on voit dans ce chapitre que la distinction qu’il y avait autrefois entre les Juifs et les païens a été abolie, Jésus-Christ ayant fait annoncer le salut aux païens qui étaient éloignés de son alliance aussi bien qu’aux Juifs. Cette doctrine doit produire en nous, qui descendons des païens, un vif sentiment de la bonté de Dieu et nous faire souvenir : que nous étions autrefois Gentils, n’ayant point d’espérance et étant sans Dieu au monde, mais que nous avons été rapprochés par Jésus-Christ en sorte que nous ne sommes plus des étrangers, mais que nous sommes les concitoyens des saints et les domestiques de Dieu.
Une si grande faveur nous engage à beaucoup de reconnaissance et à une vie qui soit digne de la gloire de notre condition et de l’heureux état où Dieu a bien voulu nous mettre.
Après que Saint Paul a enseigné dans le chapitre précédent que les païens, qui étaient devenus chrétiens, ne composaient plus qu’un même peuple avec les Juifs convertis, il dit aux Éphésiens qu’il était prisonnier à Rome pour avoir annoncé cette doctrine, les Juifs l’ayant accusé et livré aux païens à cette occasion. Il remarque que la vocation des Gentils avait été dans les siècles précédents un mystère caché et inconnu aux hommes, mais que Dieu, qui l’avait fait annoncer par les prophètes, l’avait révélé aux apôtres par le Saint-Esprit et il exhorte les Éphésiens à ne point perdre courage à cause des afflictions qu’il endurait et qui leur étaient si glorieuses et si utiles.
Ensuite il prie Dieu de les affermir dans sa vocation, de les fortifier dans la foi, dans la charité et dans toutes sortes de dons spirituels et de leur faire la grâce de connaître de plus en plus la grandeur et la merveille de la charité de notre Seigneur Jésus-Christ.
1 C’est à cause de cela que moi, Paul, je suis prisonnier de Jésus-Christ pour vous, les Gentils ;
2 car vous avez sans doute appris quelle est la dispensation de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée pour vous ;
3 et que c’est par révélation que Dieu m’a fait connaître ce mystère, comme je viens de vous l’écrire en peu de mots ;
4 par où vous pouvez connaître, en le lisant, quelle est l'intelligence que j’ai du mystère de Christ ;
5 mystères qui n’a point été découvert aux enfants des hommes dans les temps passés, comme il a été révélé dans ce temps-ci, par l’Esprit, à ses saints apôtres et aux prophètes ;
6 qui est, que les Gentils sont cohéritiers, qu’ils font un même corps, et qu’ils participent à la promesse que Dieu a faite en Christ par l’Evangile ;
7 duquel j’ai été fait le ministre, par un don de la grâce de Dieu, qui m’a été donnée par l’efficace de sa puissance.
8 Cette grâce, dis-je, m’a été donnée, à moi qui suis le moindre de tous les saints, pour annoncer parmi les Gentils les richesses incompréhensibles de Christ ;
9 et pour mettre en évidence devant tous les hommes, quelle est la dispensation du mystère qui a été caché de tout temps en Dieu, qui a créé toutes choses par Jésus-Christ ;
10 afin que la sagesse de Dieu, qui est infiniment diverse, soit maintenant manifestée par l’Eglise aux principautés et aux puissances dans les lieux célestes,
11 selon le dessein qu’il avait formé de tout temps, et qu’il a exécuté par Jésus-Christ notre Seigneur,
12 en qui nous avons la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance, par la foi que nous avons en lui.
13 C’est pourquoi je vous prie de ne vous point décourager à cause des afflictions que je souffre pour vous ; ce qui fait votre gloire.
14 C’est pour ce sujet que je fléchis les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ,
15 duquel toute la famille qui est dans les cieux et sur la terre, tire son nom ;
16 afin que, selon les richesses de sa gloire, il vous accorde la grâce d’être puissamment fortifiés par son Esprit dans l’homme intérieur ;
17 en sorte que Christ habite dans vos cœurs par la foi ;
18 et qu’étant enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre, avec tous les saints, quelle en est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur ;
19 et connaître l’amour de Christ, qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude des dons de Dieu.
20 Or, à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire infiniment plus que tout ce que nous demandons et que nous pensons ;
21 à lui soit rendue la gloire dans l’Eglise, par Jésus-Christ, dans tous les âges, aux siècles des siècles. Amen.
REFLEXIONS
Saint Paul enseigne dans ce chapitre que la vocation des païens était un mystère inconnu avant la venue de Jésus-Christ, mais que ce mystère avait été révélé par le Saint-Esprit aux apôtres. Cela nous engage à bénir Dieu de tout notre cœur, non seulement de ce que nous vivons dans un temps où ce mystère a été manifesté, mais surtout de ce que nous sommes de ces nations qui étaient autrefois dans les ténèbres de l’idolâtrie et qui ont aujourd’hui part aux promesses de Dieu par l’Évangile, tellement que nous avons un libre accès à Dieu par Jésus-Christ son fils.
Cette grande miséricorde que Dieu a exercée envers nous mérite que nous la méditions perpétuellement et que nous nous appliquions à bien connaître le prix et l’étendue de l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ, afin d’être de plus en plus animés par là à l’aimer et à aspirer à la gloire qu’il nous prépare. C’est l’effet que doit produire sur nous la doctrine que l’apôtre établit dans ce chapitre et c’est dans cette vue que nous devons prier le Seigneur avec Saint Paul que, selon les richesses de sa gloire, il nous accorde d’être fortifiés par son esprit dans l’homme intérieur en sorte que Jésus-Christ habite dans nos cœurs par la foi et qu’étant enracinés et fondés dans la charité nous puissions comprendre avec tous les saints quelle est la grandeur de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ et être rempli de toute l’abondance des grâces de Dieu, amen !
Saint Paul commence ici à exhorter les Éphésiens aux devoirs de la vie chrétienne et il leur recommande avant toutes choses la concorde et la paix. Pour les y engager, il leur représente que tous les chrétiens possèdent en commun les mêmes avantages spirituels, que les divers dons que Jésus-Christ avaient accordés aux hommes après être monté au Ciel et les différentes charges qu’il avait établies dans l’église tendaient à l’édification commune des fidèles, à les unir les uns avec les autres pour ne faire qu’un même corps, à les affermir dans la vérité et dans la piété et à les conduire par ce moyen à la perfection et au salut.
Après cela, l’apôtre exhorte les Éphésiens à ne plus vivre comme ils avaient vécu avant leur conversion au christianisme et comme les païens vivaient encore, mais à mener une vie toute nouvelle et conforme aux préceptes de Jésus-Christ. Il leur recommande particulièrement de fuir les impudicités et les dissolutions des païens aussi bien que le mensonge, le larcin, la colère, les discours déshonnêtes, la médisance et toute sorte d’aigreur et d’emportement.
1 Je vous prie donc, moi qui suis prisonnier pour le Seigneur, de vous conduire d’une manière digne de votre vocation que Dieu vous a adressé ;
2 avec toute sorte d’humilité et de douceur, avec un esprit patient, vous supportant les uns les autres avec charité ;
3 ayant soin de conserver l’unité de l’esprit, par le lien de la paix.
4 Il y a un seul corps et un seul esprit, comme vous êtes appelés à une seule espérance, par votre vocation à l’évangile.
5 Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême ;
6 un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, et parmi tous, et en vous tous.
7 Mais la grâce est donnée à chacun de nous, selon la mesure du don de Christ.
8 C’est pourquoi il est dit : Etant monté en haut, il a mené captive une grande multitude de captifs, et il a distribué des dons aux hommes.
9 Or, que veut dire cela : Qu’il est monté, si ce n’est qu’auparavant il était descendu dans les parties les plus basses de la terre ?
10 Celui qui était descendu, c’est le même qui est monté par-dessus tous les cieux, afin qu’il remplît toutes choses.
11 Lui-même donc a donné les uns pour être apôtres, les autres pour être prophètes, les autres pour être évangélistes, les autres pour être pasteurs et docteurs ;
12 pour l’assemblage des saints, pour l’œuvre du ministère, pour l’édification du corps de Christ ;
13 jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, et à la mesure de la stature parfaite de Christ ;
14 afin que nous ne soyons plus des enfants, ni flottants et emportés par le vent de toutes sortes de doctrines, par la tromperie des hommes, et par l’adresse qu’ils ont de séduire artificieusement ;
15 mais, afin que, suivant la vérité avec la charité, nous croissions en toutes choses dans celui qui est le chef, savoir, Christ ;
16 duquel tout le corps bien proportionné et bien joint, par la liaison de ses parties qui communiquent les unes aux autres, tire son accroissement, selon la force qu’il distribue dans chaque membre, afin qu’il soit édifié dans la charité.
17 Voici donc ce que je vous dis et que je vous déclare de la part du Seigneur, c’est de ne vivre plus comme le reste des Gentils, qui suivent la vanité de leurs pensées ;
18 ayant leur esprit obscurci de ténèbres, et étant éloignés de la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, par l’endurcissement de leur cœur ;
19 qui, ayant perdu tout sentiment, se sont abandonnés à la dissolution, pour commettre toutes sortes d’impuretés, avec une ardeur insatiable.
20 Mais ce n’est pas ainsi que vous avez appris Jésus-Christ ;
21 au moins, si vous l’avez écouté, et si conformément à la vérité qu’il a enseignée, vous avez appris de lui,
22 à vous dépouiller, pour ce qui est de votre conduite précédente, du vieil homme, qui se corrompt par les convoitises qui séduisent ;
23 à être renouvelés dans votre esprit et dans votre entendement,
24 et à vous revêtir du nouvel homme créé à l’image de Dieu, dans une justice et une sainteté véritables.
25 C’est pourquoi, renonçant au mensonge, que chacun de vous parle en vérité à son prochain, car nous sommes membres les uns des autres.
26 Si vous vous mettez en colère, ne péchez point ; que le soleil ne se couche point sur votre colère ;
27 et ne donnez point de lieu au diable.
28 Que celui qui dérobait, ne dérobe plus, mais qu’il s’occupe plutôt à travailler de ses mains à de bonnes choses, afin qu’il ait de quoi donner à celui qui est dans le besoin.
29 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole déshonnête ; mais que vos discours servent à l’édification, et qu’ils communiquent la grâce à ceux qui les entendent.
30 Et n’attristez point le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption.
31 Que toute aigreur, toute animosité, toute colère, toute crierie, toute médisance, et toute malice, soient bannies du milieu de vous.
32 Mais soyez bons les uns envers les autres, pleins de compassion, vous pardonnant les uns aux autres, comme Dieu vous a aussi pardonné par Jésus-Christ.
REFLEXIONS
Nous devons recueillir d’ici et en général :
I. Que les chrétiens doivent vivre d’une manière digne de la vocation dont ils ont été honorés.
II. Qu’étant tous, membres d’un même corps, ayant tous une même foi, une même espérance, un même Dieu et un même Sauveur, il faut que l’on voie régner parmi eux la paix et une parfaite union.
III. Que puisque notre Seigneur a distribué divers dons aux hommes et qu’en particulier il a établi, après son ascension, des ministres extraordinaires, tels qu’étaient les apôtres, et des ministres ordinaires, tels que sont les pasteurs et les docteurs, nous devons reconnaître l’utilité et la nécessité du ministère, en faire un bon usage et nous en servir pour nous avancer dans la foi, dans la piété et dans la charité.
IV. Qu’il ne faut pas que les chrétiens soient comme des enfants, qu’ils soient flottants dans leur croyance, ni qu’ils ajoutent foi à toutes sortes de doctrines et à tout ce que des hommes artificieux peuvent leur dire, mais qu’ils doivent être fermes dans la vérité et dans la charité et s’attacher pour cet effet invariablement à l’Évangile et à la doctrine de Jésus-Christ qui seule peut les conduire à la perfection et au bonheur éternel.
V. Saint Paul nous enseigne ici, que la religion chretienne nous appelle à la sainteté, qu’il n’est pas permis à des personnes qui ont été enseignées dans la vérité par Jésus-Christ de vivre comme les païens qui, étant engagés dans l’ignorance et ne connaissant point Dieu, s’abandonnaient à toutes sortes de dérèglements, que le but de l’Évangile est que nous nous dépouillions du vieil homme qui se corrompt par les convoitises qui séduisent et que nous soyons renouvelés en notre esprit et revêtus du nouvel homme qui est créé selon Dieu dans la justice et dans une vraie sainteté.
VI. Les péchés particuliers que Saint Paul condamne comme tout à fait indigne des chrétiens sont premièrement l’impureté et la dissolution qu’il représente comme le péché dominant des païens, après cela, le mensonge et la tromperie, l’injustice et le larcin, l’oisiveté, les discours déshonnêtes qui scandalisent le prochain et qui contristent l’esprit de Dieu et enfin, l’aigreur, la médisance et la colère. Le christianisme nous engage à fuir tous ces péchés-là et à nous étudier à la pureté, à la sincérité, à la justice et à la douceur et ce sera par-là que nous porterons l’image de notre Père céleste et que nous serons reconnus pour les vrais disciples de son fils Jésus-Christ notre Seigneur.
On voit dans ce chapitre :
I. Premièrement des exhortations à la charité et à la pureté. Saint Paul, pour détourner les Éphésiens de l’impureté en particulier, leur déclare que ce péché attirait sur les hommes la colère du Ciel et il leur représente que Dieu les avait délivrés des ténèbres du paganisme en les éclairant par la lumière de l’Évangile.
II. Il les avertit de se conduire avec prudence, de racheter le temps, de fuir les excès du vin et la joie profane et il les exhorte à la joie spirituelle et aux actions de grâces.
III. Il prescrit les devoirs des femmes et des maris.
1 Soyez donc les imitateurs de Dieu, comme ses enfants bien-aimés ;
2 et marchez dans la vérité, de même que Christ, qui nous a aimés, et qui s’est offert lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et une victime d’agréable odeur.
3 Que la fornication, ni aucune impureté, ni l’avarice, ne soient pas même nommées parmi vous, comme il convient à des saints ;
4 ni aucune parole déshonnête, ni bouffonnerie, ni plaisanterie, qui sont des choses malséantes ; mais qu’on y entende plutôt des actions de grâces.
5 Car vous savez qu'aucun fornicateur, aucun impudique, ni aucun avare, qui est un idolâtre, n’a part à l’héritage du royaume de Christ et de Dieu.
6 Que personne ne vous séduise par de vains discours ; car c’est à cause de ces choses-là que la colère de Dieu vient sur les enfants rebelles.
7 N’ayez donc point de part avec eux.
8 Car vous étiez autrefois ténèbres, mais à présent vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez donc comme des enfants de lumière.
9 Car le fruit de l’Esprit consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité ;
10 Examinant ce qui est agréable au Seigneur.
11 Et n’ayez aucune part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les.
12 Car il est même déshonnête de dire ce qu’ils font en secret.
13 Mais toutes ces choses, étant condamnées par la lumière, sont manifestées ; car c’est la lumière qui manifeste tout.
14 C’est pour cela qu’il est dit : Réveille-toi, toi qui dors, et te relève d’entre les morts, et Christ t’éclairera.
15 Prenez donc garde à vous conduire avec circonspection, non comme des gens dépourvus de sagesse, mais comme des personnes sages ;
16 rachetant le temps ; car les jours sont mauvais.
17 C’est pourquoi ne soyez pas sans prudence, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur.
18 Ne vous enivrez point de vin, dans lequel il y a de la dissolution, mais soyez remplis de l’Esprit ;
19 vous entretenant par des psaumes, par des hymnes, et par des cantiques spirituels, chantant et psalmodiant de votre cœur au Seigneur ;
20 rendant toujours grâces pour toutes choses à Dieu notre Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
21 Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu.
22 Femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme au Seigneur,
23 Parce que le mari est le chef de la femme, comme Christ aussi est le chef de l’Eglise, qui est son corps, dont il est le Sauveur.
24 Comme donc l’Eglise est soumise à Christ, que les femmes le soient aussi à leurs propres maris en toutes choses.
25 Vous, maris, aimez vos femmes, comme Christ a aussi aimé l’Eglise, et s’est livré lui-même pour elle ;
26 afin qu’il la sanctifiât, après l’avoir nettoyée en la lavant d’eau, et par sa parole ;
27 pour la faire paraître devant lui une Eglise glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais étant sainte et irrépréhensible.
28 C’est ainsi que les maris doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps. Celui qui aime sa femme, s’aime soi-même.
29 Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et l’entretient, comme le Seigneur le fait à l’égard de l’Eglise ;
30 parce que nous sommes les membres de son corps, étant de sa chair et de ses os.
31 C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux ne seront qu’une seule chair.
32 Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport à Christ et à l’Eglise.
33 Ainsi, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari.
REFLEXIONS
Nous devons apprendre d’ici :
I. Que la qualité d’enfants de Dieu que nous portons nous oblige à l’imiter principalement dans sa charité et dans sa bonté et à marcher sur les traces de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a aimés jusqu’à se donner soi-même pour nous.
II. Que les chrétiens ne sauraient avoir trop d’horreur pour l’impureté, qu’on ne doit pas même entendre parler de ce vice parmi eux, qu’ils ne doivent jamais prononcer aucune paroles libres, folles ou malhonnêtes, ni rien qui soit contraire à la bienséance, mais qu’il faut que tous leurs discours soient graves et édifiants et qu’au reste ceux qui violent les lois de la pureté et de la chasteté et qui vivent dans la souillure attirent sur eux la colère de Dieu et qu’ils n’auront point de part à son royaume.
III. Saint Paul nous représente que la lumière de l’Évangile, qui nous éclaire et qui nous a tiré des ténèbres du paganisme, ne nous permet pas d’imiter les païens dans leurs dérèglements et que, bien loin de participer aux péchés des gens du monde, nous devons plutôt les reprendre.
IV. Saint Paul nous donne une règle de prudence en nous recommandant de nous conduire avec sagesse et circonspection dans toutes sortes de circonstances et de faire un bon usage du temps.
V. Il dit que l’intempérance et l’ivrognerie sont des vices tout-à-fait indignes des chrétiens et qu’au lieu de s’abandonner à la sensualité et à la joie charnelle et profane, ils doivent rechercher la joie spirituelle que le Saint-Esprit produit et qui porte les fidèles à s’édifier les uns les autres et à louer Dieu continuellement du cœur et de la bouche, rendant toujours grâces à Dieu notre Père pour toutes choses par notre Seigneur Jésus-Christ.
Enfin, l’apôtre passant aux devoirs particuliers, il exhorte les maris et les femmes à vivre dans une parfaite concorde. Il recommande aux maris d’aimer leurs femmes et aux femmes d’honorer leurs maris et de leurs être soumises et il représente l’amour que les maris doivent à leurs femmes par celui que Jésus-Christ a pour son église et la soumission où les femmes doivent être à l’égard de leurs maris par la dépendance où l’église est à l’égard de Jésus-Christ. Cette image que Saint Paul emploie marque de la manière la plus forte combien ces devoirs réciproques des maris et des femmes sont nécessaires et combien leur union doit être sincère et par là on doit reconnaître quelle est l’importance des avertissements qu’il donne sur ce sujet.
St. Paul marque les devoirs des enfants et des pères et ceux des serviteurs et des maîtres. Il représente aux Éphésiens que puisqu’ils avaient à combattre, non seulement contre des hommes faibles, mais contre ce qu’il y avait de plus puissant dans le monde et même contre leurs ennemis spirituels, qui sont les mauvais anges, ils devaient se revêtir et s’armer de la foi, de la justice et de l’espérance et se servir de la parole de Dieu et de la prière pour résister à tous ces ennemis et pour les vaincre. Il conclut cette épître en se recommandant aux prières des Éphésiens et en priant aussi pour eux.
1 Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères, selon le Seigneur ; car cela est juste.
2 Honore ton père et ta mère, (c’est le premier commandement qui ait une promesse),
3 afin que tu sois heureux, et que tu vives longtemps sur la terre.
4 Et vous, pères, n’aigrissez point vos enfants, mais élevez-les, en les instruisant et en les avertissant selon le Seigneur.
5 Serviteurs, obéissez avec crainte et tremblement, et dans la simplicité de votre cœur, à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, comme à Christ ;
6 ne les servant pas seulement sous leurs yeux, comme si vous ne pensiez qu’à plaire aux hommes, mais faisant de bon cœur la volonté de Dieu, comme serviteurs de Christ ;
7 servant avec affection le Seigneur, et non pas seulement les hommes ;
8 sachant que chacun, soit esclave, soit libre, recevra du Seigneur selon le bien qu’il aura fait.
9 Et vous, maîtres, usez-en de même envers eux, et modérez les menaces, sachant que vous avez, aussi bien qu’eux, le même Maître dans le ciel, et que devant lui il n'y a point d'acception de personnes.
10 Au reste, mes frères, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante.
11 Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister aux embûches du diable.
12 Car ce n’est pas seulement contre la chair et le sang que nous avons à combattre, mais c’est contre les principautés, contre les puissances, contre les princes des ténèbres de ce siècle, contre les esprits malins qui sont dans les airs.
13 C’est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le mauvais jour, et qu’ayant tout surmonté, vous demeuriez fermes.
14 Soyez donc fermes, ayant la vérité pour ceinture de vos reins, et étant revêtus de la cuirasse de la justice ;
15 et ayant pour chaussure les dispositions que donne l’évangile de paix ;
16 prenant, par-dessus tout cela, le bouclier de la foi, par le moyen duquel vous puissiez éteindre tous les traits enflammés du malin.
17 Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu ;
18 faisant en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications ; veillant à cela avec persévérance, et priant pour tous les saints,
19 et pour moi en particulier, afin que Dieu me donne la grâce de parler librement et avec hardiesse, pour faire connaître le mystère de l’évangile,
20 pour lequel je fais la fonction d’ambassadeur dans les chaînes, afin, dis-je, que j’en parle avec hardiesse, comme je dois en parler.
21 Or, afin que vous sachiez aussi mon état, et ce que je fais, Tychique, notre frère bien-aimé et fidèle ministre du Seigneur, vous informera de tout.
22 Je vous l’ai envoyé exprès, afin que vous appreniez quel est notre état, et qu’il console vos cœurs.
23 Que la paix et la charité, avec la foi, soient avec tous les frères, de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ.
24 Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ avec pureté. Amen.
REFLEXIONS
Les devoirs qui sont ici prescrits sont très importants et tout à fait nécessaires, non seulement pour le bonheur des familles et de la société civile, mais aussi pour l’édification de l’église.
Le premier de ces devoirs regarde les enfants. Ils sont obligés par le commandement de Dieu aussi bien que par la loi de la nature d’obéir à leurs pères et à leurs mères selon le Seigneur et les pères doivent de leur côté avoir soin de leurs enfants et surtout les élever dans la crainte de Dieu et d’une manière chrétienne en leur donnant les instructions nécessaires et en y joignant les remontrances et les corrections dont ils ont besoin.
Pour ce qui est des personnes qui sont en service, leur état les engage à obéir à leurs maîtres et à les servir fidèlement en leur absence aussi bien qu’en leur présence. Et les maîtres doivent traiter leurs domestiques avec douceur et avec équité, se souvenant qu’il y a dans le Ciel un Maître de qui ils dépendent aussi bien que les serviteurs et qui n’a point d’égard aux personnes. Sur quoi il faut considérer que, si St. Paul voulait que les maîtres eussent ces égards d’équité pour les serviteurs qui étaient alors la plupart païens et outre cela esclaves, les maîtres sont encore plus obligés maintenant à s’acquitter de ce devoir, puisque leurs serviteurs sont des personnes libres et des chrétiens aussi bien qu’eux.
La seconde partie de ce chapitre nous engage à nous souvenir toujours, qu’étant exposés en ce monde à divers dangers et surtout à nos ennemis spirituels et aux tentations qui nous environnent, nous avons sujet de nous tenir sur nos gardes pour résister à ces ennemis et pour nous garantir de leurs embûches, que pour cet effet nous devons nous fortifier toujours dans la foi, dans la vérité et dans l’espérance, lire et méditer continuellement la parole de Dieu et prier avec persévérance et avec ferveur.
Les derniers versets de cette épître nous enseignent que les chrétiens sont obligés par l’amour qu’ils doivent à Jésus-Christ et pour leur propre intérêt de prier pour ceux qui annoncent la parole de Dieu et qui travaillent à l’avancement de son règne et que les serviteurs de Dieu de leur côté doivent aussi prier pour les églises du Seigneur et faire en faveur de tous les fidèles le vœu que St. Paul faisait pour les Éphésiens :Que la paix, la charité et la foi soient avec tous les frères de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ avec pureté, amen !
Écrite de Rome aux Éphésiens, et portée par Tychique.