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ARGUMENT

Le cinquième livre de Moïse est appelé Deutéronome. Ce mot signifie seconde loi et ce livre est ainsi nommé parce que c’est une répétition des lois que Dieu avait données quarante ans auparavant au peuple d’Israël après qu’il fut sorti d’Égypte. Dieu voulu que Moïse répétât ces lois avant que de mourir, parce que ceux qui les avaient ouïes la première fois étaient tous morts dans le désert. On lit, outre cela, dans ce livre plusieurs belles exhortations que Moïse adressa aux Israélites avant sa mort.

Chapitres  CHAPITRE I. CHAPITRE II.  CHAPITRE III.  CHAPITRE IV.   CHAPITRE V.  CHAPITRE VI.  CHAPITRE VII.  CHAPITRE VIII.   CHAPITRE IX.  CHAPITRE X.   CHAPITRE XI.   CHAPITRE XII. CHAPITRE XIII.  CHAPITRE XIV.   CHAPITRE XV.   CHAPITRE XVI. CHAPITRE XVII.  CHAPITRE XVIII.  CHAPITRE XIX.   CHAPITRE XX.  CHAPITRE XXI.  CHAPITRE XXII.  CHAPITRE XXIII.  CHAPITRE XXIV.   CHAPITRE XXV.   CHAPITRE XXVI.   CHAPITRE XXVII.  CHAPITRE XXVIII.  CHAPITRE XXIX. CHAPITRE XXX.   CHAPITRE XXXI. CHAPITRE XXXII.  CHAPITRE XXXIII.  CHAPITRE XXXIV.  LIVRES DU VIEUX TESTAMENT.

CHAPITRE I.

Moïse rapporte : I. La route que les enfants d’Israël avait prise après leur sortie d’Égypte. II. L’établissement des juges et des magistrats de ce peuple. III. Leur départ de Horeb, leur arrivée à Kadès-barné et ce qui leur était arrivé lorsqu’ils se révoltèrent contre Dieu après que les espions eurent visité le pays de Canaan et la punition que Dieu fit de cette révolte.

1 Ce sont ici les paroles que Moïse dit à tout Israël, en deçà du Jourdain, au désert, dans une campagne, vis-à-vis de la mer Rouge, et entre Paran et Tophel, et Laban, et Hatséroth, et Dizahab.

2 Il y a onze journées depuis Horeb, par le chemin de la montagne de Séhir, jusqu’à Kadès-Barné.

3 Or, en la quarantième année, au premier jour du onzième mois, Moïse dit aux enfants d’Israël tout ce que l’Eternel lui avait commandé de leur dire ;

4 après qu’il eut défait Sihon, roi des Amorrhéens, qui habitait à Hesçbon, et Hog, roi de Basçan, qui habitait à Hasçtaroth et Edréhi.

5 Moïse donc commença à expliquer cette loi, au deçà du Jourdain, au pays de Moab, disant :

6 L’Eternel notre Dieu nous parla en Horeb, et nous dit : Vous avez assez demeuré sur cette montagne ;

7 tournez, et partez, et allez vers la montagne des Amorrhéens, et dans tous les lieux circonvoisins, à la campagne, à la montagne, et dans la plaine, et vers le Midi, et sur la côte de la mer, au pays des Cananéens, et au Liban, jusqu’au grand fleuve, qui est le fleuve d’Euphrate.

8 Regardez ; j’ai mis devant vous le pays ; entrez et possédez le pays que l’Éternel a juré de donner à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, et à leur postérité après eux.

9 Et je vous parlai en ce temps-là, et je vous dis : Je ne puis suffire moi seul pour vous tous.

10 L’Éternel votre Dieu vous a multipliés ; et voici, vous êtes aujourd’hui en grand nombre, comme les étoiles du ciel.

11 Que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous fasse croître encore mille fois autant, et qu’il vous bénisse, comme il vous l’a dit.

12 Comment porterais-je moi seul vos peines, vos charges et vos procès ?

13 Prenez de vos tribus des gens sages, habiles et connus, et je vous les donnerai pour chefs.

14 Et vous me répondîtes et me dîtes : Il est bon de faire ce que tu as dit.

15 Alors je pris des chefs de vos tribus, des hommes sages et connus, et je les établis chefs sur vous, gouverneurs sur milliers et sur centaines, cinquantaines et dizaines, et officiers dans vos tribus.

16 Et je fis ce commandement, en ce temps-là, à vos juges, disant : Ecoutez les démêlés qui sont entre vos frères, et jugez avec droiture entre l’homme et son frère, et l’étranger qui est avec lui ;

17 vous n’aurez point d’égard à l’apparence de la personne en jugement ; vous écouterez le petit comme le grand ; vous ne craindrez personne ; car le jugement est de Dieu ; et vous ferez venir devant moi la cause qui sera trop difficile pour vous, et je l’écouterai.

18 Et en ce temps-là je vous ordonnai toutes les choses que vous auriez à faire.

19 Puis nous partîmes d’Horeb, et nous marchâmes par tout ce grand et affreux désert que vous avez vu, par le chemin de la montagne des Amorrhéens, ainsi que l’Éternel notre Dieu nous l’avait commandé, et nous vînmes jusqu’à Kadès-Barné.

20 Alors je vous dis : Vous êtes arrivés jusqu’à la montagne des Amorrhéens, que l’Éternel notre Dieu nous donne.

21 Regarde ; l’Éternel ton Dieu met devant toi le pays ; monte et possède-le, selon que l’Éternel, le Dieu de tes pères, te l’a dit ; ne crains point, et ne t’effraie point.

22 Et vous vîntes tous vers moi, et vous me dîtes : Envoyons des hommes devant nous, qui épient le pays et nous rapportent des nouvelles du chemin par lequel nous monterons, et des villes où nous devons aller ;

23 et ce discours me plut ; ainsi je pris douze hommes d’entre vous, un homme de chaque tribu.

24 Et ils se mirent en chemin ; et, étant montés sur la montagne, ils vinrent jusqu’au torrent d’Escol, et épièrent le pays.

25 Et, ayant pris dans leurs mains du fruit du pays, ils nous l’apportèrent, et nous en donnèrent des nouvelles, et ils dirent : Le pays que l’Éternel notre Dieu nous donne, est bon.

26 Mais vous ne voulûtes point y monter, et vous fûtes rebelles au commandement de l’Éternel votre Dieu ;

27 et vous murmurâtes dans vos tentes, disant : Parce que l’Éternel nous haïssait, il nous a fait sortir du pays d’Égypte, afin de nous livrer entre les mains des Amorrhéens pour nous exterminer.

28 Où monterions-nous ? Nos frères nous ont fait fondre le cœur, en nous disant : Le peuple est plus grand que nous, et d’une taille beaucoup plus haute ; les villes sont grandes et fortifiées de murs qui vont jusqu’au ciel, et même nous avons vu là des descendants des Hanakins.

29 Mais je vous dis : N’ayez point de peur, et ne les craignez point ;

30 L’Éternel votre Dieu, qui marche devant vous, est celui qui combattra pour vous, comme il a fait pour vous, devant vos yeux, en Egypte,

31 Et dans le désert, où tu as vu que l’Eternel ton Dieu t’a porté comme un homme porterait son fils, dans tout le chemin que vous avez fait, jusqu’à ce que vous fussiez arrivés en ce lieu.

32 Mais tout ce que je vous dis ne vous put porter à croire encore à l’Eternel votre Dieu,

33 Qui marchait devant vous par le chemin, pour vous chercher un lieu pour camper, dans la colonne de feu de nuit, afin de vous montrer le chemin par lequel vous deviez marcher, et de jour dans la nuée.

34 Alors l’Eternel entendit la voix de vos paroles, et se mit en grande colère, et jura, disant :

35 Si aucun des hommes de cette méchante génération voit ce bon pays, que j’ai juré de donner à leurs pères,

36 excepté Caleb, fils de Jephunné ; c’est lui qui le verra, et je lui donnerai, et à ses enfants, le pays sur lequel il a marché, parce qu’il a persévéré à suivre l’Eternel.

37 L’Eternel s’est même mis en colère contre moi à cause de vous, disant : Tu n’y entreras pas toi-même non plus ;

38 mais Josué, fils de Nun, qui te sert, y entrera ; encourage-le ; car c’est lui qui mettra les enfants d’Israël en possession de ce pays ;

39 et vos petits-enfants, desquels vous avez dit qu’ils seront en proie ; et vos enfants, qui aujourd’hui ne savent ce que c’est que le bien ou le mal, seront ceux qui y entreront, et je leur donnerai ce pays, et ils le posséderont.

40 Mais, vous, retournez en arrière, et allez au désert par le chemin de la mer Rouge.

41 Alors vous répondîtes, et vous me dîtes : Nous avons péché contre l’Eternel ; nous monterons et nous combattrons, comme l’Eternel notre Dieu a commandé ; et, ayant pris chacun vos armes, vous entreprîtes de monter sur la montagne.

42 Et l’Eternel me dit : Dis-leur : Ne montez point, et ne combattez point ; car je ne suis point au milieu de vous ; de peur que vous ne soyez battus devant vos ennemis.

43 Je vous le rapportai, et vous ne m’écoutâtes point ; mais vous vous rebellâtes contre le commandement de l’Eternel ; et, pleins d’orgueil, vous montâtes sur la montagne.

44 Alors l’Amorrhéen, qui demeurait sur cette montagne-là, sortit contre vous, et vous poursuivit comme font les abeilles, et vous battit depuis Séhir jusqu’à Horma.

45 Et étant de retour, vous pleurâtes devant l’Eternel ; mais l’Eternel n’écouta point votre voix, et il ne vous prêta point l’oreille.

46 Ainsi vous demeurâtes à Kadès plusieurs jours, tout autant de jours que vous y aviez demeuré.

REFLEXIONS

I. La répétition que Moïse fit par l’ordre de Dieu de ce qui était arrivé aux Israélites et des lois qu’il leur avait données avait pour but l’instruction de ce peuple et cela nous montre qu’il veut qu’on se souvienne toujours de ses lois et de ses bienfaits.

II. Il paraît de ce chapitre que c’est une chose conforme à la volonté de Dieu et nécessaire pour maintenir l’ordre dans la société qu’il y ait des magistrats et des juges, mais qu’il faut aussi que ces charges soient confiées à des gens intègres qui les exercent consciencieusement et qui rendent justice à chacun, sans avoir égard à l’apparence des personnes.

III. Moïse récita aux enfants d’Israël l’histoire de la rébellion de leurs pères et de la punition que Dieu en fit afin qu’ils profitassent de cet exemple   et qu’ils ne fussent pas rebelles comme leurs pères l’avaient été. Ce récit devait faire d’autant plus d’impression sur eux que les menaces que Dieu avait faites dans cette occasion-là étaient accomplies et que tous ceux qui vivaient lors de cette révolte et qui étaient sortis d’Égypte, il n’en était resté aucun en vie, à la réserve de Josué et de Caleb. St. Paul nous montre l’usage que nous devons faire de cette histoire lorsqu’il dit dans l’épître aux Hébreux, que comme ce fut pour punir les murmures et les rebellions des Israélites que Dieu protesta qu’ils n’entreraient point dans le pays de Canaan, nous devons craindre que nous ne soyons aussi exclus par notre incrédulité et par notre désobéissance de la Canaan céleste et du repos qui est réservé pour le peuple de Dieu.

CHAPITRE II.

Moïse rapporte : I. Le passage des enfants d’Israël sur les frontières des Iduméens, des Moabites et des Hammonites et la défense que Dieu dit aux Israélites de traiter ces peuples en ennemis. II. En second lieu, la victoire du peuple d’Israël sur Sihon roi des Amorrhéens.

1 Alors, nous revînmes en arrière, et nous allâmes au désert par le chemin de la mer Rouge, comme l’Eternel m’avait dit ; et nous tournâmes longtemps près de la montagne de Séhir.

2 Et l’Eternel parla à Moïse, disant :

3 Vous avez assez fait le tour de cette montagne ; tournez-vous vers le Septentrion ;

4 et fais ce commandement au peuple, disant : Vous allez passer à la frontière de vos frères, les enfants d’Esaü, qui demeurent à Séhir, et ils auront peur de vous ; mais soyez bien sur vos gardes ;

5 n’ayez point de démêlé avec eux ; car je ne vous donnerai pas un seul pied de terre de leur pays, parce que j’ai donné à Esaü en héritage la montagne de Séhir.

6 Vous achèterez d’eux les vivres pour de l’argent, et vous en mangerez ; vous achèterez aussi d’eux l’eau pour de l’argent, et vous en boirez ;

7 car l’Eternel ton Dieu t’a béni dans toutes les œuvres de tes mains ; il a connu le chemin que tu as tenu par ce grand désert, et l’Eternel ton Dieu a été avec toi pendant ces quarante ans, et rien ne t’a manqué.

8 Nous nous détournâmes donc de nos frères, les descendants d’Esaü, qui demeuraient à Séhir, depuis le chemin de la campagne, depuis Elath, et depuis Hetsjon-guéber ; et de là nous nous détournâmes, et nous passâmes par le chemin du désert de Moab.

9 Alors l’Éternel me dit : Ne traitez point les Moabites en ennemis, et n’entrez point en guerre avec eux ; car je ne te donnerai rien de leur pays en héritage, parce que j’ai donné Har en héritage aux enfants de Lot.

10 (Les Emins y habitaient auparavant, qui étaient un peuple grand, et en grand nombre, et d’une haute taille, comme les Hanakins ;

11 et, en effet, ils ont été réputés pour des géants, comme les Hanakins ; mais les Moabites les appelaient Emins.

12 Les Horiens demeuraient aussi auparavant à Séhir ; mais les descendants d’Esaü les en dépossédèrent, et les détruisirent de devant eux ; et ils y habitèrent à leur place, comme Israël a fait au pays de son héritage, que l’Éternel lui a donné).

13 Mais, maintenant levez-vous et passez le torrent de Zéred. Et nous passâmes le torrent de Zéred.

14 Or, le temps que nous avons marché, depuis Kadès-Barné jusqu’au passage du torrent de Zéred, fut de trente-huit ans, jusqu’à ce que toute cette génération-là, savoir, les gens de guerre, eût été consumée du milieu du camp, comme l’Éternel le leur avait juré.

15 Aussi la main de l’Éternel a été sur eux pour les détruire du milieu du camp, jusqu’à ce qu’il les eût consumés.

16 Et il est arrivé que tous les hommes de guerre, d’entre le peuple, ont été consumés et sont morts.

17 Et l’Éternel me parla, disant :

18 Tu vas passer aujourd’hui les frontières de Moab, savoir, Har ;

19 et tu approcheras de la frontière des enfants de Hammon ; tu ne les traiteras point en ennemis, et tu n’auras point de démêlé avec eux ; car je ne te donnerai rien du pays des descendants de Hammon en héritage, parce que je l’ai donné en héritage aux descendants de Lot.

20 (Ce pays aussi a été réputé le pays des Rephaïns ; car les Rephaïns y habitaient auparavant, et les Hammonites les appelaient Zamzu mmins ;

21 c’était un peuple grand et nombreux, et de haute taille, comme les Hanakins ; mais l’Éternel les détruisit devant eux ; et ainsi ils les dépossédèrent, et y habitèrent à leur place.

22 C’est ainsi qu’il avait fait aux descendants d’Esaü, qui demeuraient à Séhir, quand il détruisit les Horiens devant eux ; et c’est ainsi qu’ils les dépossédèrent, et qu’ils y habitèrent à leur place, jusqu’à ce jour.

23 Les Hauviens de même, qui demeuraient à Hatsérim jusqu’à Gaza, furent détruits par les Caphthorins, qui étant sortis de Caphthor, vinrent habiter en leur place).

24 L’Éternel dit aussi : Levez-vous, partez, et passez le torrent d’Arnon. Regarde : j’ai livré entre tes mains Sihon, roi de Hesçbon, Amorrhéen, avec son pays ; commence à en prendre possession, et entre en guerre avec lui.

25 Aujourd’hui je commencerai à jeter la frayeur et la peur de ton nom sur les peuples qui sont sous les cieux ; car, ayant ouï parler de toi, ils trembleront, et ils seront en angoisse à cause de ta présence.

26 Alors j’envoyai, du désert de Kedémoth, des députés à Sihon, roi de Hesçbon, avec des paroles de paix, disant :

27 Permets que je passe par ton pays, et j’irai par le grand chemin, sans me détourner ni à droite ni à gauche ;

28 tu me feras distribuer des vivres, pour de l’argent, afin que je mange ; tu me donneras de l’eau, pour de l’argent, afin que je boive ; permets seulement que j’y passe,

29 comme me l’ont permis les enfants d’Esaü, qui demeurent à Séhir, et les Moabites, qui demeurent à Har, jusqu’à ce que je passe le Jourdain, pour entrer au pays que l’Éternel notre Dieu nous donne.

30 Mais Sihon, roi de Hesçbon, ne voulut point nous laisser passer par son pays ; car l’Éternel ton Dieu avait endurci son esprit et raidi son cœur, afin de le livrer entre tes mains, comme tu le vois aujourd’hui.

31 Et l’Éternel me dit : Regarde : j’ai commencé de te livrer Sihon avec son pays ; commence à posséder son pays, pour le tenir en héritage.

32 Sihon donc sortit contre nous, lui et tout son peuple, pour combattre à Jahats.

33 Mais l’Éternel notre Dieu nous le livra, et nous le battîmes, lui, ses enfants, et tout son peuple.

34 Et en ce temps-là, nous prîmes toutes ses villes, et nous détruisîmes, à la façon de l’interdit, toutes les villes où étaient les hommes, les femmes et les enfants, et n’y laissâmes rien de reste.

35 Nous pillâmes seulement les bêtes pour nous, et nous eûmes le butin des villes que nous avions prises.

36 Depuis Haroher, qui est sur le bord du torrent d’Arnon, et la ville qui est dans le torrent, jusqu’à Galaad, il n’y eut pas une ville qui pût se garantir de nous ; l’Éternel notre Dieu nous les livra toutes ;

37 Excepté le pays des enfants de Hammon, dont tu ne t’es point approché, ni d’aucun endroit qui touche le torrent de Jabbok, ni des villes de la montagne, ni d’aucun lieu où l’Éternel notre Dieu nous avait défendu d’aller.

REFLEXIONS

Il faut faire deux considérations sur cette lecture :

I. Que lorsque le peuple d’Israël passa sur les frontières des Iduméens, des Moabites et des Ammonites et que ces peuples lui refusèrent le passage, Dieu défendit aux Israélites de leur faire aucun mal parce qu’ils avaient une origine commune avec eux : les Iduméens descendant d’Ésaü frère de Jacob et les Moabites et les Ammonites tirant leurs origines de Lot neveu d’Abraham. Outre cela, Dieu ne voulait pas qu’on traitât ces peuples en ennemis à cause qu’il leur avait donné le pays qu’ils habitaient. Nous voyons par-là que l’on ne doit jamais se venger, ni faire des guerres injustes, ni ôter aux autres ce qui leur appartient.

II. La seconde considération est que les enfants d’Israël vainquirent le roi des Amorrhéens et prirent son pays par le secours de Dieu, par où ils purent reconnaître la vérité des promesses que Dieu leur avait faites de leur donner le pays de Canaan et s’assurer qu’il les mettait bientôt en possession de tout le reste de ce pays-là.

CHAPITRE III

Ce chapitre contient trois choses : I. Le récit de la victoire du peuple d’Israël sur Hog roi de Basçan. II. Le partage qui fut fait à deux tribus et demie du pays qui avait été conquis au-delà du Jourdain. III. La prière que Moïse fit à Dieu pour entrer au pays de Canaan, ce que Dieu lui refusa.

1 Alors nous nous tournâmes, et nous montâmes par le chemin de Basçan ; et Hog, roi de Basçan, sortit contre nous avec tout son peuple, pour combattre à Edréhi.

2 Et l’Éternel me dit : Ne le crains point ; car je l’ai livré entre tes mains, lui et tout son peuple, et son pays ; et tu lui feras comme tu as fait à Sihon, roi des Amorrhéens, qui demeurait à Hesçbon.

3 L’Éternel notre Dieu livra aussi entre nos mains Hog, roi de Basçan, et tout son peuple ; et nous le battîmes, tellement que nous ne lui laissâmes aucune personne de reste.

4 Dans ce même temps, nous prîmes aussi toutes ses villes ; et il n’y eut point de ville que nous ne lui prissions, savoir, soixante villes, dans tout le pays d’Argob, du royaume de Hog en Basçan.

5 Toutes ces villes-là étaient fortifiées de hautes murailles, de portes et de barres : et outre cela, il y avait des villes en fort grand nombre qui n’avaient point de murailles.

6 Et nous les exterminâmes, à la façon de l’interdit, comme nous avions fait à Sihon, roi de Hesçbon, détruisant, à la façon de l’interdit, dans toutes les villes, les hommes, les femmes et les petits enfants.

7 Mais nous pillâmes pour nous toutes les bêtes, et nous eûmes le butin des villes.

8 Nous prîmes donc, en ce temps-là, le pays des deux rois des Amorrhéens, qui étaient en deçà du Jourdain, depuis le torrent d’Arnon jusqu’à la montagne de Hermon ;

9 (or, les Sidoniens appellent Hermon, Scirjon ; mais les Amorrhéens le nomment Scénir) ;

10 Toutes les villes du plat pays, et tout Galaad, et tout Basçan, jusqu’à Salca et Edréhi, les villes du royaume de Hog en Basçan.

11 Car Hog, roi de Basçan, était demeuré seul de reste des réphaïns. Voilà, ne voit-on pas son lit, qui est un lit de fer, dans Rabba, ville des enfants de Hammon ? Sa longueur est de neuf coudées, et sa largeur de quatre coudées, de coudée d’homme.

12 En ce temps-là donc, nous possédâmes ce pays-là ; et je donnai aux Rubénites et aux Gadites ce qui est depuis Haroher, qui est sur le torrent d’Arnon, et la moitié de la montagne de Galaad, avec ses villes.

13 Et je donnai à la moitié de la tribu de Manassé le reste de Galaad, et tout Basçan, qui était le royaume de Hog. Toute la contrée d’Argob, par tout le pays de Basçan, était appelée le pays des réphaïns.

14 Jaïr, fils de Manassé, prit toute la contrée d’Argob, jusqu’à la frontière des Guesçuriens et des Mahacatiens, et l’appela de son nom savoir Basçan, et les bourgs de Jaïr, et ils l’ont eu jusqu’à ce jour.

15 Je donnai aussi Galaad à Makir.

16 Mais je donnai aux Rubénites et aux Gadites, depuis Galaad jusqu’au torrent d’Arnon, le milieu du torrent, et ses confins, même jusqu’au torrent de Jabbok, qui est la frontière des enfants de Hammon,

17 et la campagne, et le Jourdain, et ses confins, depuis Kinnereth jusqu’à la mer de la campagne, savoir, la mer salée, au-dessous d’Asçdoth de Pisga, vers l’Orient.

18 Or, en ce temps-là, je vous fis ce commandement, et je vous dis : L’Éternel votre Dieu vous donne ce pays pour le posséder ; vous tous qui êtes vaillants, passez tous en armes devant les enfants d’Israël, qui sont vos frères.

19 Que seulement vos femmes, vos petits-enfants et votre bétail (car je sais que vous en avez beaucoup) demeurent dans les villes que je vous ai données,

20 jusqu’à ce que l’Éternel ait mis vos frères en repos comme vous, et qu’eux aussi possèdent le pays que l’Éternel votre Dieu leur va donner au-delà du Jourdain ; et vous reviendrez chacun dans la possession que je vous ai donnée.

21 En ce temps-là aussi je donnai cet ordre à Josué, disant : Tes yeux ont vu tout ce que l’Éternel votre Dieu a fait à ces deux rois ; l’Éternel en fera de même à tous les royaumes vers lesquels tu vas passer.

22 Ne les craignez point ; car l’Éternel votre Dieu est celui qui combat pour vous.

23 En ce même temps aussi je demandai grâce à l’Éternel, disant :

24 Seigneur Éternel, tu as commencé de montrer à ton serviteur ta grandeur et ta main forte ; car qui est le Dieu fort, dans le ciel et sur la terre, qui puisse faire les œuvres que tu fais, et dont la force puisse être comparée à ta force ?

25 Que je passe, je te prie, et que je voie ce bon pays qui est au-delà du Jourdain, et cette bonne montagne, et le Liban.

26 Mais l’Éternel était fort indigné contre moi, à cause de vous ; et il ne m’exauça point, mais il me dit : C’est assez, ne me parle plus de cette affaire.

27 Monte au haut de cette colline, et élève tes yeux vers l’Occident et vers le Septentrion, le Midi et l’Orient, et regarde de tes yeux ; car tu ne passeras point ce Jourdain.

28 Mais donne à Josué sa charge, et le fortifie et l’encourage ; car c’est lui qui passera devant ce peuple, et qui le mettra en possession du pays que tu verras.

29 Ainsi nous demeurâmes en cette vallée, vis-à-vis de Beth-Péhor.

REFLEXIONS

Il a déjà été remarqué sur les chapitres 21 et 22 des Nombres que Dieu commença à mettre les enfants d’Israël en possession de la terre de Canaan par la conquête du pays du roi de Basçan et par le partage qui fut fait de son royaume et de celui des Amorrhéens à deux tribus et demie.

Mais ce qu’il y a de principal à observer dans ce chapitre, ce sont les instances prières par lesquelles Moïse demanda à Dieu de pouvoir entrer dans la terre de Canaan et le refus que Dieu fit de lui accorder cette grâce parce que Moïse n’avait pas fait paraître assez de foi lorsqu’il fit sortir l’eau du rocher.

Dieu n’exauce pas toujours les prières par lesquelles on lui demande des grâces temporelles et bien qu’il pardonne à ceux qu’il aime, comme il avait pardonné à Moïse, il trouve quelque fois à propos de les punir en cette vie de certains péchés qu’ils ont commis et il en use ainsi tant pour les humilier et pour leur donner un sentiment plus vif de leurs fautes que pour l’exemple et pour l’instruction des autres.

CHAPITRE IV VERSETS 1-20

I. Moïse exhorte les Israélites à garder les lois de Dieu, à se souvenir des châtiments que Dieu avait déployé sur eux lorsqu’ils tombèrent dans l’idolâtrie en servant bahal-péhor qui était l’idole des Moabites et à bien considérer l’avantage qu’ils avaient par-dessus les autres peuples d’être conduits par des lois aussi justes et aussi saintes que celles que Dieu leur avait données. II. Il rapporte ce qui était arrivé lorsque Dieu publia sa loi et il défend sur toutes choses de faire aucune image de la divinité et d’adorer les créatures.

1 Maintenant, Israël, écoute ces statuts et ces ordonnances, que je t’enseigne pour les faire, afin que vous viviez et que vous entriez au pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous donne, et que vous le possédiez.

2 Vous n’ajouterez rien à la parole que je vous annonce, et vous n’en diminuerez rien ; afin que vous observiez les commandements de l’Éternel votre Dieu, que je vous prescris.

3 Vos yeux ont vu ce que l’Éternel a fait à l’occasion de Bahal-Péhor ; car l’Éternel ton Dieu a détruit, du milieu de toi, tout homme qui était allé après Bahal-Péhor.

4 Mais pour vous, qui vous êtes attachés à l’Éternel votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd’hui.

5 Regardez : je vous ai enseigné les statuts et les ordonnances, comme l’Éternel mon Dieu me l’a commandé, afin que vous les fassiez, au milieu du pays où vous allez entrer pour le posséder.

6 Vous les garderez donc et vous les ferez ; car ce sera là votre sagesse et votre intelligence devant tous les peuples, qui, entendant ces statuts, diront : Cette grande nation est le seul peuple sage et intelligent ;

7 car quelle est la nation si grande, qui ait ses dieux près de soi, comme nous avons l’Éternel notre Dieu, toutes les fois que nous l’invoquons ?

8 Et quelle est la nation si grande, qui ait des statuts et des lois justes, comme est toute la loi que je mets aujourd’hui devant vous ?

9 Prends garde seulement à toi, et garde avec soin ton âme, de peur que tu n’oublies les choses que tes yeux ont vues, de peur qu’elles ne sortent de ton cœur tous les jours de ta vie ; mais que tu les enseignes à tes enfants, et aux enfants de tes enfants.

10 N’oublie point ce qui arriva au jour que tu te présentas devant l’Éternel ton Dieu en Horeb, après que l’Éternel m’eut dit : Assemble-moi le peuple, afin que je leur fasse entendre mes paroles, qu’ils apprendront, pour me craindre tout le temps qu’ils vivront sur la terre, et pour les enseigner à leurs enfants.

11 Et au jour que vous vous approchâtes, et que vous vous tîntes sous la montagne (or, la montagne était tout en feu, et la flamme montait jusqu’au milieu du ciel, et il y avait des ténèbres, une nuée, et une obscurité) ;

12 et que l’Éternel vous parla du milieu du feu, vous entendîtes bien une voix qui parlait ; mais vous ne vîtes aucune ressemblance, et vous n’entendîtes que la voix.

13 Et il vous fit entendre son alliance, qu’il vous commanda d’observer ; savoir, les dix paroles, lesquelles il écrivit sur deux tables de pierre.

14 L’Éternel me commanda aussi, en ce temps-là, de vous enseigner ses statuts et ses ordonnances, afin que vous les fassiez au pays où vous allez passer pour le posséder.

15 Vous prendrez donc bien garde sur vos âmes ; car vous ne vîtes aucune ressemblance au jour que l’Éternel votre Dieu vous parla en Horeb du milieu du feu ;

16 de peur que vous ne vous corrompiez, et que vous ne vous fassiez quelque image taillée, ou quelque ressemblance qui vous représente quelque chose, ou quelque figure de mâle ou de femelle,

17 ou la figure d’aucune bête qui soit sur la terre, ou la figure d’aucun oiseau qui ait des ailes et qui vole par les cieux,

18 ou la figure d’aucun reptile qui rampe sur la terre, ou la figure d’aucun poisson qui soit dans les eaux au-dessous de la terre ;

19 De peur aussi qu’élevant tes yeux vers les cieux, et qu’ayant vu le soleil, la lune et les étoiles, toute l’armée des cieux, tu ne sois poussé à te prosterner devant eux, et que tu ne serves ces choses, que l’Éternel ton Dieu a données en partage à tous les peuples qui sont sous tous les cieux ;

20 Car pour vous, l’Éternel vous a pris, et vous a tirés hors d’Égypte, de ce fourneau de fer, afin de lui être un peuple dont il fît son héritage, comme vous le voyez aujourd’hui.

REFLEXIONS

Moïse, après avoir fait le récit des bienfaits et des châtiments de Dieu sur les Israélites, les exhorte à le craindre. Cela nous apprend que soit que Dieu fasse du bien aux hommes, soit qu’il les afflige, il ne le fait que pour les engager à le servir.

II. Il faut bien considérer ce que Moïse représentait avec tant de force aux enfants d’Israël pour les porter à l’obéissance et pour leur faire sentir le glorieux privilège qu’ils avaient par-dessus les autres peuples d’avoir Dieu pour protecteur et de connaître ses saintes lois. Il leur disait dans cette vue : Quelle est la nation si grande qui ait ses dieux près de soi comme nous avons l’Éternel notre Dieu toutes les fois que nous l’invoquons et qui ait des statuts et des lois comme toute la loi qu’il nous a donnée ?

Ces paroles appliquées aux chrétiens ont encore plus de force, puisque Dieu les a distingués si glorieusement, non seulement des autres peuples du monde, mais même des Israélites, et qu’ils ont l’avantage d’être conduits par les saintes et divines lois de l’Évangile qui leur ont été données par le fils de Dieu. Ils sont donc aussi d’autant plus obligés de garder ces lois si justes et si parfaites.

III. Il parait de ce chapitre qu’il est défendu, non seulement d’adorer les fausses divinités, mais même de représenter Dieu par aucune image. Ce qui nous engage à avoir en horreur toute l’idolâtrie de quelle nature qu’elle puisse être, à bénir Dieu de ce qu’il nous a fait connaitre la véritable manière de l’honorer et à le servir fidèlement en esprit et en vérité comme il le demande.

CHAPITRE IV VERSETS 21-49

I. Moïse continue à exhorter les Israélites à s’éloigner de l’idolâtrie après sa mort et il proteste solennellement que s’ils abandonnaient Dieu, ils seraient chassés du pays de Canaan et dispersés par toute la terre, leur promettant cependant que Dieu ne les abandonnerait pas tout à fait. II. Il leur met devant les yeux d’une manière fort touchante la grâce que Dieu leur avait faite de les choisir pour son peuple, de leur donner sa loi et de faire pour eux tant de merveilles. III. Il établit trois villes de refuge selon le commandement de Dieu dans le pays qui avait été conquis au deçà du Jourdain. 

21 Or, l’Éternel a été indigné contre moi à cause de vos murmures, et il a juré que je ne passerais point le Jourdain, et que je n’entrerais point dans ce bon pays que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage.

22 Et je vais mourir dans ce pays, sans que je passe le Jourdain ; mais vous l’allez passer, et vous posséderez ce bon pays.

23 Gardez-vous d’oublier l’alliance de l’Éternel votre Dieu, qu’il a traitée avec vous, et de faire quelque image taillée, ou quelque ressemblance d’aucune chose que l’Éternel votre Dieu vous ait défendue ;

24 car l’Éternel ton Dieu est un feu consumant ; c’est le Dieu fort, qui est jaloux.

25 Quand tu auras des enfants, et des enfants de tes enfants, et que tu auras demeuré longtemps dans le pays, si alors vous vous corrompez, et que vous fassiez quelque image taillée, ou quelque ressemblance, et si vous faites ce qui déplaît à l’Éternel votre Dieu, afin de l’irriter,

26 j’appelle aujourd’hui à témoin les cieux et la terre contre vous, que certainement vous périrez aussitôt de dessus ce pays que vous allez posséder, après avoir passé le Jourdain, et vous n’y prolongerez point vos jours ; mais vous serez entièrement détruits ;

27 et l’Éternel vous dispersera entre les peuples, et vous demeurerez en petit nombre parmi les nations, parmi lesquelles l’Éternel vous fera emmener ;

28 et vous servirez là des dieux qui sont des œuvres de main d’homme, du bois et de la pierre, qui ne voient point, qui n’entendent point, qui ne mangent point, et qui ne sentent point.

29 Et, cependant, si de là tu cherches l’Éternel ton Dieu, tu le trouveras, parce que tu le chercheras de tout ton cœur et de toute ton âme.

30 Et quand tu seras dans l’affliction, et que toutes ces choses te seront arrivées, alors, dans les derniers temps, tu retourneras à l’Éternel ton Dieu, et tu obéiras à sa voix.

31 Parce que l’Éternel ton Dieu est le Dieu fort et miséricordieux, il ne t’abandonnera point, et il ne te détruira point, et il n’oubliera point l’alliance de tes pères qu’il leur a jurée.

32 Informe-toi des premiers temps qui ont été avant toi, depuis le jour que Dieu a créé l’homme sur la terre, et depuis un bout des cieux jusqu’à l’autre bout, si jamais rien de si grand a été fait, et si on a jamais rien ouï de semblable ;

33 savoir, qu’un peuple ait entendu la voix de Dieu, parlant du milieu du feu, comme tu l’as entendue, et qu’il soit demeuré en vie ;

34 ou que Dieu ait essayé de venir prendre pour lui une nation du milieu d’une autre nation, par des épreuves, des prodiges et des miracles, par des batailles, à main forte et avec un bras étendu, et par des choses grandes et terribles comme tout ce que l’Éternel votre Dieu a fait pour vous en Égypte, sous vos propres yeux.

35 Tu en as été spectateur, afin que tu connusses que l’Éternel est celui qui est Dieu, et qu’il n’y en a point d’autre que lui.

36 Il t’a fait entendre sa voix des cieux pour t’instruire, et il t’a montré son grand feu sur la terre, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu ;

37 et, parce qu’il a aimé tes pères, il a choisi leur postérité après eux, et il t’a retiré d’Égypte par sa présence, par sa grande puissance ;

38 pour chasser de devant toi des nations plus grandes et plus fortes que toi, pour t’introduire en leur pays, et te le donner en héritage, comme tu le vois aujourd’hui.

39 C’est pourquoi sache aujourd’hui, et grave dans ton cœur, que l’Éternel est celui qui est Dieu là-haut dans le ciel, et ici-bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre que lui.

40 Garde donc ses statuts et ses commandements, que je te prescris aujourd’hui, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi ; et afin que tu prolonges tes jours sur la terre que le Seigneur ton Dieu te donne pour toujours.

41 Alors Moïse sépara trois villes en deçà du Jourdain, vers le soleil levant,

42 afin que le meurtrier, qui aurait tué son prochain par mégarde et sans l’avoir haï auparavant, s’y retirât ; et que, fuyant en l’une de ces villes-là, il pût sauver sa vie.

43 Ces villes furent : Bétser, au désert, dans la contrée du plat pays, pour la portion des Rubénites ; Ramoth, en Galaad, pour la portion des Gadites ; et Golan, en Basçan, pour celle de ceux de Manassé.

44 Or, c’est ici la loi que Moïse proposa aux enfants d’Israël.

45 Ce sont ici les préceptes, les statuts et les ordonnances que Moïse exposa aux enfants d’Israël, après qu’ils furent sortis hors d’Egypte,

46 Au deçà du Jourdain, dans la vallée qui est vis-à-vis de Beth-Péhor, au pays de Sihon, roi des Amorrhéens, qui demeurait à Hesçbon, et que Moïse et les enfants d’Israël battirent, après être sortis d’Egypte ;

47 et dont ils possédèrent le pays, avec le pays de Hog, roi de Basçan, deux rois des Amorrhéens, qui étaient en deçà du Jourdain, vers le soleil levant ;

48 depuis Haroher, qui est sur le bord du torrent d’Arnon, jusqu’à la montagne de Sion, qui est Hermon ;

49 et toute la campagne au deçà du Jourdain, vers l’Orient, jusqu’à la mer de la campagne, sous Asçdoth de Pisga.

REFLEXIONS

On doit faire une grande attention à ce que Moïse représentait aux enfants d’Israël pour les détourner de l’idolâtrie et pour les porter à observer les lois du Seigneur et surtout à cette protestation si grave et si solennelle par laquelle il prenait le ciel et la terre à témoin contre eux leur dénonçant que s’ils abandonnaient le service de Dieu, ils périraient certainement et seraient dispersés par tout le monde en telle sorte pourtant que s’ils profitaient des châtiments de Dieu, il aurait encore pitié d’eux. On voit outre cela avec combien de force, de majesté et de douceur ce Saint prophète rappelait les Israélites à la considération de l’avantage qu’ils avaient eu d’entendre la voix de Dieu et de toutes les merveilles qu’il avait faites en leur faveur.

Ces exhortations de Moïse qui durent faire tant d’impression sur le peuple d’Israël doivent nous toucher beaucoup davantage, nous que Dieu a choisi pour être son vrai peuple à qui il a fait entendre sa voix, non au milieu du feu comme il le fit autrefois sur le mont de Sinaï, mais par Jésus-Christ son fils et pour qui il a fait des merveilles de puissance et d’amour qui surpassent de beaucoup toutes celles dont les Israélites avaient été les témoins. Si après cela nous venions à négliger ou à mépriser ces précieux avantages et à nous détourner de Dieu et de l’obéissance que nous lui devons, nous n’éviterons pas ses plus rigoureux jugements.

Ce sont là les Réflexions que nous devons faire très sérieusement et pour les rappeler il faut lire et méditer souvent les excellentes exhortations qui sont contenues dans ce chapitre.

CHAPITRE V

I. Moïse répète les dix commandements de la loi qui avaient été publiés il y avait environ quarante ans sur le mont de Sinaï. II. Il parle au peuple d’Israël de la frayeur que leurs pères avaient fait paraître lors de la publication de la loi.

1 Moïse donc appela tout Israël, et leur dit : Ecoute, Israël, les statuts et les ordonnances que je prononce aujourd’hui, et que vous entendez, afin que vous les appreniez, et que vous les gardiez pour les faire.

2 L’Eternel notre Dieu traita alliance avec nous en Horeb.

3 Dieu n’a point traité cette alliance avec nos pères ; mais il l’a traitée avec nous, qui sommes ici aujourd’hui, tous vivants.

4 L’Eternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu.

5 Je me tenais en ce temps-là entre l’Eternel et vous, pour vous rapporter la parole de l’Eternel, parce que vous appréhendiez ce feu ; et vous ne montâtes point sur la montagne ; et le Seigneur dit :

6 Je suis l’Eternel ton Dieu, qui t’ai tiré du pays d’Egypte, de la maison de servitude.

7 Tu n’auras point d’autres dieux devant ma face.

8 Tu ne te feras point d’image taillée, ni aucune ressemblance des choses qui sont là-haut aux cieux, ni ici-bas sur la terre, ni dans les eaux qui sont sous la terre ;

9 tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car je suis l’Eternel ton Dieu, le Dieu fort et jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants, jusqu’à la troisième et quatrième génération de ceux qui me haïssent,

10 et qui fais miséricorde en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

11 Tu ne prendras point le nom de l’Eternel ton Dieu en vain ; car l’Eternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain.

12 Garde le jour du repos pour le sanctifier, selon que l’Eternel ton Dieu te l’a commandé ;

13 tu travailleras six jours, et tu feras toute ton œuvre ;

14 Mais le septième jour est le repos de l’Eternel ton Dieu ; tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni ton étranger qui est dans tes portes, afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi,

15 et que tu te souviennes que tu as été esclave au pays d’Egypte, et que l’Eternel ton Dieu t’en a tiré à main forte et à bras étendu ; c’est pourquoi l’Eternel ton Dieu t’a commandé de garder le jour du repos.

16 Honore ton père et ta mère, comme l’Eternel ton Dieu te l’a commandé, afin que tes jours soient prolongés, et que tu sois heureux sur la terre que l’Eternel ton Dieu te donne.

17 Tu ne tueras point.

18 Tu ne commettras point adultère.

19 Tu ne déroberas point.

20 Tu ne diras point de faux témoignage contre ton prochain.

21 Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain et tu ne souhaiteras point la maison de ton prochain, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni aucune chose qui soit à ton prochain.

22 L’Eternel prononça ces paroles à toute votre assemblée, sur la montagne, du milieu du feu, de la nuée et de l’obscurité, avec une voix forte ; et il n’y ajouta rien ; puis il les écrivit sur deux tables de pierre qu’il me donna.

23 Or, il arriva qu’aussitôt que vous eûtes entendu cette voix du milieu de l’obscurité, parce que la montagne était toute en feu, vous vous approchâtes de moi, savoir, tous les chefs de vos tribus et vos anciens ;

24 et vous dîtes : Voici, l’Eternel ton Dieu nous a fait voir sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu du feu ; aujourd’hui nous avons vu que Dieu a parlé avec l’homme, et que l'homme est demeuré vivant.

25 Et maintenant, pourquoi mourrions-nous ? Car ce grand feu-là nous consumera. Si nous entendons encore la voix de l’Eternel notre Dieu, nous mourrons.

26 Car qui est l’homme, quel qu’il soit, qui ait entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant, parlant du milieu du feu, et qui soit demeuré en vie ?

27 Toi donc, approche, et écoute tout ce que l’Eternel notre Dieu dira ; puis tu nous rapporteras tout ce que l’Eternel notre Dieu t’aura dit ; et, l’ayant entendu, nous le ferons.

28 Et l’Eternel entendit vos paroles pendant que vous me parliez ; et l’Eternel me dit : J’ai entendu les discours que ce peuple t’a tenus ; ils ont bien dit tout ce qu’ils ont dit.

29 Oh ! s’ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour garder tous mes commandements, afin qu’ils fussent heureux, eux et leurs enfants à jamais !

30 Va, dis-leur : Retournez dans vos tentes ;

31 mais toi, demeure ici, avec moi, et je te dirai tous les commandements, les statuts et les ordonnances que tu leur enseigneras, afin qu’ils les fassent, dans le pays que je leur donne pour le posséder.

32 Vous prendrez donc garde de les faire, comme l’Eternel votre Dieu vous l’a commandé ; vous ne vous en détournerez ni à droite ni à gauche.

33 Vous marcherez dans toutes les voies que l’Eternel votre Dieu vous a prescrites, afin que vous viviez et que vous soyez heureux, et que vous prolongiez vos jours dans le pays que vous posséderez.

REFLEXIONS

La répétition que Moïse fit de la loi de Dieu en présence de tout le peuple montre que l’intention de Dieu était qu’elle fut conservée et inviolablement gardée dans tous les âges. Il y a quelque différence dans la manière dont le quatrième commandement est énoncé dans le chapitre 20 de l’Exode et dans celui-ci, où Moïse dit que le jour du sabbat avait aussi été établi pour donner du relâche et du repos aux esclaves et pour faire souvenir les Israélites qu’ils avaient eux-mêmes été esclaves en Égypte. Moïse ajoute cela pour expliquer plus particulièrement les intentions de Dieu dans ce commandement dont le but était de conserver la mémoire de la délivrance d’Égypte aussi bien que celle de la création du monde. Cette loi que Moïse répéta n’est pas moins pour les chrétiens que pour les Israélites, ainsi nous devons l’avoir en révérence, en observer fidèlement les préceptes, nous souvenant qu’elle règle non seulement les actions, mais aussi les pensées et les mouvements du cœur.

II. On voit en second lieu que le peuple d’Israël fut extrêmement effrayé en entendant la publication de la loi. St. Paul remarque sur ce sujet dans l’épître aux Hébreux que l’Évangile dénonce des malédictions et des peines plus terribles que la loi de Moïse et que notre Dieu est aussi un feu consumant, ce qui doit nous inspirer une grande crainte et nous porter à rendre à Dieu une obéissance fidèle et constante.

III. Comme les Israélites, après que Dieu eut publié   la loi, promirent de la garder, nous devons aussi et même beaucoup plus vouer à Dieu une obéissance inviolable et accomplir au reste les vœux et les promesses par lesquelles nous nous sommes engagés à son service mieux que les Israélites n’accomplirent les leurs. Dieu ayant entendu les promesses du peuple dit à Moïse : Ils ont bien dit tout ce qu’ils ont dit, ô s’ils avaient toujours le même cœur pour me craindre afin qu’ils fussent heureux à jamais !

Ces paroles méritent toute notre attention. Dieu témoigne bien clairement par-là que rien ne lui est plus agréable que l’obéissance, qu’il ne cherche qu’à combler les hommes de ses grâces et à les rendre heureux et qu’il ne tient qu’à eux de jouir des effets de son amour. Il paraît aussi de là qu’il ne sert de rien d’avoir formé de bonnes résolutions si on n’y persévère pas et si on ne les exécute pas.

CHAPITRE VI.

Moïse recommande aux Israélites d’observer les commandements de Dieu, de l’aimer de tout leur cœur, de ne s’écarter jamais de sa parole, d’avoir toujours sa loi devant leurs yeux et surtout de l’enseigner à leurs enfants et de les instruire des merveilles que Dieu avait faites en faveur de leurs pères.

1 Ce sont donc ici les commandements, les statuts et les ordonnances que l’Eternel votre Dieu m’a commandé de vous enseigner, afin que vous les fassiez, dans le pays où vous allez passer pour le posséder ;

2 afin que tu craignes l’Eternel ton Dieu, en gardant, tous les jours de ta vie, toi, ton fils, et le fils de ton fils, tous ces statuts et ces commandements que je te prescris, et que tes jours soient prolongés.

3 Tu les écouteras donc, ô Israël, et tu prendras garde à les faire, afin que tu sois heureux, et que vous multipliiez beaucoup au pays où coulent le lait et le miel, selon que l’Eternel, le Dieu de tes pères, l’a dit.

4 Ecoute, Israël ; l’Eternel notre Dieu est le seul Eternel.

5 Tu aimeras donc l’Eternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toutes tes forces ;

6 et ces commandements que je te prescris aujourd’hui, seront dans ton cœur ;

7 tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu te tiendras dans ta maison, quand tu te mettras en chemin, quand tu te coucheras, et quand tu te lèveras ;

8 et tu les lieras comme un signe sur tes mains, et elles seront comme des fronteaux entre tes yeux ;

9 tu les écriras aussi sur les poteaux de ta maison et sur tes portes.

10 Et il arrivera que, quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays qu’il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, et dans les grandes et bonnes villes que tu n’as point bâties ;

11 Dans les maisons pleines de tous biens, que tu n’as point remplies ; vers les puits creusés que tu n’as point creusés ; dans les vignes et les oliviers, que tu n’as point plantés, tu mangeras, et tu seras rassasié ;

12 mais prends garde à toi que tu n’oublies l’Éternel, qui t’a tiré du pays d’Égypte, de la maison de servitude.

13 Tu craindras l’Éternel, ton Dieu, et tu le serviras, et tu jureras par son nom.

14 Vous n’irez point après les autres dieux, d’entre les dieux des peuples qui seront autour de vous ;

15 car le Dieu fort et jaloux, qui est l’Éternel ton Dieu, est au milieu de toi ; de peur que la colère de l’Éternel ton Dieu ne s’embrase contre toi, et qu’il ne t’extermine de dessus la terre.

16 Vous ne tenterez point l’Éternel votre Dieu, comme vous le tentâtes à Massa.

17 Vous garderez soigneusement les commandements de l’Éternel votre Dieu, ses lois et ses statuts qu’il vous a prescrits.

18 Tu feras donc ce qui est droit et bon aux yeux de l’Éternel, afin que tu sois heureux et que tu entres dans le bon pays, duquel l’Éternel a juré à tes pères, et que tu le possèdes,

19 en chassant tous tes ennemis devant toi, comme l’Éternel en a parlé.

20 Quand ton enfant t’interrogera à l’avenir, disant : Que veulent dire ces témoignages, ces statuts et ces ordonnances que l’Éternel notre Dieu nous a prescrits ?

21 Alors tu diras à ton enfant : Nous avons été esclaves de Pharaon en Égypte, et l’Éternel nous a tirés d’Égypte à main forte ;

22 et l’Éternel a fait sous nos yeux des prodiges et des miracles, qui étaient grands, et qui ont causé de grands maux en Égypte, sur Pharaon et sur toute sa maison ;

23 Et il nous a fait sortir de là, afin de nous faire entrer au pays duquel il avait juré à nos pères, et pour nous le donner.

24 Ainsi l’Éternel nous a commandé de faire tous ces statuts, en craignant l’Éternel notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux, et que notre vie soit préservée, comme aujourd’hui.

25 Et ce sera là notre justice, quand nous prendrons garde à faire tous ces commandements devant l’Éternel notre Dieu, selon qu’il nous l’a ordonné.

REFLEXIONS

I. La lecture de ce chapitre nous apprend que puisque le Dieu que nous adorons est le seul vrai Dieu, notre grand et principal soin doit être de l’aimer de tout notre cœur, de lui obéir et de nous tenir inviolablement attachés à sa parole.

II. Ce chapitre nous enseigne que le devoir des pères est d’instruire leurs enfants dans la loi et dans la crainte du Seigneur, de leur raconter les histoires qui sont contenues dans les livres sacrés et de leur parler toujours des grâces de Dieu et de ses saints commandements. C’était par-là que Dieu voulait conserver sa connaissance et la religion parmi les Israélites. Si ce peuple était obligé de s’acquitter de ce devoir, les chrétiens le sont encore davantage et ils ne sauraient négliger l’éducation et l’instruction de leurs enfants sans se rendre coupables d’un grand péché et d’une extrême ingratitude envers Dieu.

III. Enfin, nous devons tous apprendre d’ici à nous souvenir continuellement des grâces de Dieu et à avoir sans cesse ses commandements devant les yeux pour le craindre et pour l’aimer. C’est là, comme le dit Moïse, ce qui sera notre justice, notre bonheur et notre gloire devant Dieu et devant les hommes si nous prenons garde à faire tout ce que le Seigneur notre Dieu nous a commandé.

CHAPITRE VII.

Ce chapitre a deux parties :I. Dans la première, Dieu commande au peuple d’Israël de détruire entièrement les Cananéens et les idoles. II. Dans la seconde, Moïse promet à ce peuple que s’ils obéissaient à la loi du Seigneur, il les bénirait et les mettrait en possession du pays de Canaan, nonobstant le nombre et la force des Cananéens.

1 Quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays où tu vas entrer, pour le posséder, qu’il aura exterminé devant toi beaucoup de nations, les Héthiens, les Guirgasciens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phérésiens, les Héviens, et les Jébusiens, qui sont sept nations plus grandes et plus puissantes que toi,

2 et que l’Éternel ton Dieu te les aura livrées, alors tu les frapperas et tu les détruiras, à la façon de l’interdit ; tu ne traiteras point d’alliance avec eux, et tu ne leur feras point de grâce ;

3 tu ne t’allieras point par mariage avec eux ; tu ne donneras point tes filles à leurs fils, et tu ne prendras point leurs filles pour tes fils ;

4 car elles détourneraient tes fils de mon service, et ils serviraient d’autres dieux, et la colère de l’Éternel s’allumerait contre vous, et t’exterminerait aussitôt.

5 Mais vous les traiterez ainsi : Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous couperez leurs bocages, et vous brûlerez au feu leurs images taillées ;

6 car tu es un peuple consacré à l’Éternel ton Dieu ; l’Éternel ton Dieu t’a choisi, afin que tu lui sois un peuple précieux, d’entre tous les peuples qui sont sur l’étendue de la terre.

7 Ce n’a point été parce que vous étiez en plus grand nombre que tous les autres peuples, que l’Éternel vous a aimés et qu’il vous a choisis ; car vous étiez en plus petit nombre que tous les autres peuples ;

8 mais c’est parce que l’Éternel vous aime, et qu’il garde le serment qu’il a fait à vos pères, que l’Éternel vous a tirés à main forte, et qu’il t’a racheté de la maison de servitude, de la main de Pharaon, roi d’Égypte.

9 Reconnais donc que l’Éternel ton Dieu est celui qui est Dieu, le Dieu fort, le Fidèle, qui garde son alliance et sa miséricorde jusqu’à mille générations à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements ;

10 et qui rend la pareille en face à ceux qui le haïssent, pour les faire périr. Il ne la gardera pas longtemps à celui qui le hait ; il lui rendra la pareille en face.

11 Prends donc garde aux commandements, aux statuts et aux ordonnances que je te donne aujourd’hui, afin que tu les accomplisses.

12 Et il arrivera que si, après avoir entendu ces ordonnances, vous les gardez et les faites, l’Éternel ton Dieu te gardera l’alliance et la miséricorde qu’il a jurées à tes pères ;

13 il t’aimera, il te bénira, il te multipliera, il bénira le fruit de ton ventre et le fruit de ta terre, ton froment, ton moût et ton huile, et les portées de tes vaches et des troupeaux de ton menu bétail, sur la terre qu’il a juré à tes pères de te donner.

14 Tu seras béni par-dessus tous les peuples, et il n’y aura ni mâle ni femelle stérile parmi toi ni parmi tes bêtes ;

15 l’Éternel détournera de toi toutes les maladies, et il ne fera venir sur toi aucune de ces langueurs malignes d’Égypte que tu as connues ; mais il les fera venir sur tous ceux qui te haïssent.

16 Tu détruiras donc tous les peuples que l’Éternel ton Dieu te livre ; ton œil ne les épargnera point, et tu ne serviras point leurs dieux ; car ce te serait un piège.

17 Si tu dis en ton cœur : Ces nations-là sont en plus grand nombre que moi ; comment les pourrai-je déposséder ?

18 Ne les crains point ; souviens-toi bien de ce que l’Éternel ton Dieu a fait à Pharaon et à tous les Égyptiens,

19 de ces grandes épreuves que tes yeux ont vues, des prodiges et des miracles, de la main forte, et du bras étendu par lequel l’Éternel ton Dieu t’a fait sortir hors de l’Égypte ; c’est ainsi que l’Éternel ton Dieu traitera tous ces peuples que tu crains.

20 Et même, l’Éternel ton Dieu enverra contre eux des frelons, jusqu’à ce qu’il ait détruit entièrement devant toi ceux qui resteront, et ceux qui seront cachés.

21 Tu ne t’effraieras point à cause d’eux ; car l’Éternel ton Dieu, le Dieu fort, qui est grand et terrible, est au milieu de toi.

22 Cependant, l’Éternel ton Dieu arrachera ces nations de devant toi peu à peu ; et tu n’en pourras pas venir à bout tout d’un coup, de peur que les bêtes des champs ne se multiplient contre toi ;

23 Mais l’Éternel ton Dieu te les livrera, et les effraiera d’un grand effroi, jusqu’à ce qu’il les ait exterminées.

24 Et il livrera leurs rois entre tes mains, et tu feras périr leur nom de dessous les cieux, et nul ne pourra subsister devant toi, jusqu’à ce que tu les aies exterminés.

25 Tu brûleras au feu les images taillées de leurs dieux, et tu ne convoiteras point, ni ne prendras point pour toi l’argent ou l’or qui sera sur elles, de peur que ce ne te soit un piège ; car c’est une abomination à l’Éternel ton Dieu.

26 Ainsi tu n’introduiras point de chose abominable dans ta maison, afin que tu ne deviennes pas un interdit, comme cette chose-là ; mais tu l’auras en horreur et en détestation ; car c’est un interdit.

REFLEXIONS

Pour bien entendre ce qui est dit dans la première partie de ce chapitre, il faut savoir que Dieu commanda aux enfants d’Israël de détruire les Cananéens parce qu’il voulait punir et ôter du monde ces peuples abominables dont la corruption était montée à son comble et empêcher qu’ils n’entrainassent les Israélites dans l’impiété. Ce fut pour la même raison qu’il défendit à son peuple de s’allier à ces nations-là.

D’où il faut tirer cette instruction que Dieu détruit enfin les peuples dont la méchanceté est sans remède et que l’on doit craindre d’avoir commerce avec les méchants, de peur d’être engagé dans leurs péchés et dans leur punition.

Nous devons bien considérer les exhortations que Moïse adressait aux Israélites à être un peuple saint et consacré à Dieu et les promesses par lesquelles il les assurait que Dieu les bénirait pourvu qu’ils lui fussent fidèles et qu’il les rendrait maîtres des Cananéens et de leurs pays.

Dieu ne nous a choisis pour son peuple qu’afin de nous obliger à le craindre. Ce doit être là notre principal soin et pour cet effet, nous devons toujours nous souvenir que, comme le dit Moïse, le Dieu que nous adorons est : un Dieu fort et fidèle, qui garde son alliance et sa miséricorde à ceux qui l’aiment et qui observent ses commandements, mais qui aussi rend la pareille en face à ceux qui le haïssent et qui ne laisse point leur rébellion impunie.

CHAPITRE VIII.

Moïse représente aux Israélites la protection dont Dieu les avait couverts et les merveilles qu’il avait faites en leur faveur pendant qu’ils avaient été dans le désert, aussi bien que les châtiments qu’il avait déployés sur eux.

Ensuite il leur parle de la bonté et de la fertilité du pays de Canaan et il les exhorte à ne pas abuser de l’abondance et de la prospérité dont ils jouiraient dans ce pays-là, de peur d’attirer sur eux les effets de la colère de Dieu.

1 Prenez garde à faire tous les commandements que je vous donne aujourd’hui, afin que vous viviez et que vous multipliiez et que vous entriez au pays dont l’Éternel a juré à vos pères, et que vous le possédiez.

2 Et souviens-toi de tout le chemin par lequel l’Éternel ton Dieu t’a fait marcher, ces quarante ans, dans ce désert, afin de t’humilier et de t’éprouver, pour connaître ce qui était en ton cœur, et si tu garderais ses commandements, ou non.

3 Il t’a donc humilié et t’a laissé avoir faim ; mais il t’a repu de manne, qui était une nourriture inconnue à toi et à tes pères, afin de te faire connaître que l’homme ne vivra pas de pain seulement, mais que l’homme vivra de tout ce qui sort de la bouche de Dieu.

4 Ton vêtement ne s’est point usé sur toi, et ton pied n’a point été foulé pendant ces quarante ans.

5 Reconnais donc en ton cœur que l’Éternel ton Dieu te châtie, comme un homme châtie son enfant ;

6 et garde les commandements de l’Éternel ton Dieu pour marcher dans ses voies et pour le craindre ;

7 car l’Éternel ton Dieu te va faire entrer dans un bon pays, un pays de torrents d’eaux, de fontaines et d’abîmes, qui sortent par les campagnes et par les montagnes,

8 un pays de blé, d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers ; un pays d’oliviers qui portent de l’huile, et un pays de miel ;

9 un pays où tu mangeras ton pain, sans craindre la disette, et où rien ne te manquera ; un pays dont les pierres sont du fer, et des montagnes duquel tu tailleras l’airain.

10 Tu mangeras donc, et tu seras rassasié, et tu béniras l’Éternel ton Dieu, à cause du bon pays qu’il t’aura donné.

11 Prends garde à toi de peur que tu n’oublies l’Éternel ton Dieu, en ne gardant point ses commandements, ses ordonnances et ses statuts, que je te commande aujourd’hui d’observer ;

12 Et de peur qu’après que tu auras mangé, et que tu auras été rassasié, et que tu auras bâti de belles maisons, afin d’y habiter,

13 et que ton gros et menu bétail sera accru, et que ton argent et ton or seront multipliés, et que tout ce que tu auras sera augmenté,

14 Alors ton cœur ne s’élève, et que tu n’oublies l’Éternel ton Dieu, qui t’a tiré hors du pays d’Égypte, de la maison de servitude,

15 qui t’a fait marcher par ce désert grand et affreux, désert plein de serpents, même de serpents brûlants et de scorpions, désert aride, et où il n’y a point d’eau, et qui t’a fait sortir de l’eau du rocher le plus dur,

16 qui te donne à manger dans ce désert la manne, que tes pères n’avaient point connue, afin de t’humilier et de t’éprouver pour te faire enfin du bien ;

17 et que tu ne dises en ton cœur : Ma puissance et la force de ma main m’ont acquis tous ces biens.

18 Mais tu te souviendras de l’Éternel ton Dieu ; car c’est lui qui te donne de la force pour acquérir des biens, afin de ratifier son alliance qu’il a jurée à tes pères, comme il parait par ce que tu vois aujourd’hui.

19 Que s’il arrive que tu oublies en aucune manière l’Éternel ton Dieu, et que tu ailles après les autres dieux, et que tu les serves, et que tu te prosternes devant eux, je proteste contre vous, que certainement vous périrez.

20 Vous périrez comme les nations que l’Éternel fait périr devant vous, parce que vous n’aurez point obéi à la voix de l’Éternel votre Dieu.

REFLEXIONS

Voici les instructions que ce chapitre renferme :

I. La première est que, comme Moïse proposait aux enfants d’Israël les bienfaits et les châtiments de Dieu pour les inciter à le craindre, il est très utile de penser toujours aux grâces que Dieu nous a faites et aux châtiments dont il nous a visités.

II. Les avertissements que Moïse donnait aux Israélites de prendre garde que l’abondance et les commodités du pays de Canaan ne les corrompissent, nous montrent que les hommes abusent facilement de la prospérité et qu’ils oublient Dieu et qu’ils tombent plus souvent dans l’orgueil, dans la désobéissance et dans l’ingratitude lorsqu’ils sont trop à leur aise et que c’est par là qu’ils obligent le Seigneur à leurs ôter les biens et le repos dont ils font un si mauvais usage.

Ces exhortations de Moïse doivent être bien considérées afin qu’en quelque état que nous nous rencontrions, soit d’adversité, soit de prospérité, nous marquions toujours à Dieu notre soumission, notre amour et notre reconnaissance. Ce sera ainsi que nous détournerons ses châtiments et que nous nous attirerons la continuation de sa protection et de sa faveur.

CHAPITRE IX.

Moïse représente aux Israélites d’une manière extrêmement forte et touchante que si Dieu les avait choisis et leur donnait le pays de Canaan, ce n’était pas qu’ils fussent meilleurs que les autres peuples, mais que c’était à cause de l’alliance qu’il avait faite avec leurs pères et à cause de la méchanceté des Cananéens. Dans cette vue il remet devant les yeux des Israélites leurs divers murmures, leurs rebellions et principalement l’idolâtrie que leurs pères avaient commise en adorant le veau d’or.

1 Ecoute, Israël : Tu vas passer aujourd’hui le Jourdain, pour aller vers des nations plus grandes et plus fortes, dont les murs s’élèvent jusqu’au ciel, pour les posséder ;

2 vers un peuple grand et d’une haute taille, vers les descendants des Hanakins, que tu connais, et desquels tu as entendu dire : Qui est-ce qui subsistera devant tous les descendants de Hanak ?

3 Sache donc aujourd’hui que l’Eternel ton Dieu, qui passe devant toi, est un feu consumant ; c'est lui qui les détruira et qui les abaissera devant toi ; tu les chasseras, et tu les feras périr incontinent, selon que l’Eternel t'a dit.

4 Ne dis point en ton cœur, quand l’Eternel ton Dieu les aura chassés de devant toi : C’est à cause de ma justice que l’Eternel m’a fait entrer en ce pays pour le posséder ; car c’est à cause de l’impiété de ces nations-là que l’Eternel va les chasser de devant toi.

5 Ce n’est point pour ta justice, ni pour la droiture de ton cœur, que tu entres dans leur pays pour le posséder ; mais c’est pour l’impiété de ces nations-là que l’Eternel ton Dieu va les chasser de devant toi, et afin de ratifier la parole que l’Eternel a jurée à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.

6 Sache donc que ce n’est point pour ta justice que l’Eternel ton Dieu te donne ce bon pays pour le posséder ; car tu es un peuple de cou raide.

7 Souviens-toi et n’oublie pas que tu as fort irrité l’Eternel ton Dieu dans ce désert ; et que, depuis le jour que vous êtes sortis du pays d’Egypte, jusqu’à ce que vous êtes venus en ce lieu, vous avez été rebelles contre l’Eternel.

8 Vous avez même irrité l’Eternel à Horeb ; aussi l’Eternel se mit en colère contre vous, afin de vous détruire.

9 Quand je montai sur la montagne pour prendre les tables de pierre, qui sont les tables de l’alliance que l’Eternel avait traitée avec vous, je demeurai sur la montagne quarante jours et quarante nuits, sans boire ni manger.

10 Alors l’Eternel me donna deux tables de pierre, écrites du doigt de Dieu, et sur lesquelles toutes les paroles que l’Eternel avait prononcées, lorsqu’il parlait avec vous sur la montagne du milieu du feu, au jour de l’assemblée, étaient écrites.

11 Et il arriva qu’au bout de quarante jours et quarante nuits, l’Eternel me donna les deux tables de pierre, qui sont les tables de l’alliance.

12 Puis l’Eternel me dit : Lève-toi, hâte-toi de descendre d’ici ; car ton peuple, que tu as fait sortir d’Egypte, s’est corrompu ; ils se sont bientôt détournés de la voie que je leur avais commandé de suivre ; ils se sont fait une image de fonte.

13 L’Eternel me parla aussi, disant : J’ai regardé ce peuple, et voici, c’est un peuple de cou raide ;

14 laisse-moi, et je les détruirai, et j’effacerai leur nom de dessous les cieux ; mais je te ferai devenir une nation plus puissante et plus grande que celle-ci.

15 Je retournai donc et je descendis de la montagne (or, la montagne était tout en feu), ayant les deux tables de l’alliance dans mes deux mains.

16 Puis je regardai, et voici, vous aviez péché contre l’Eternel votre Dieu, et vous vous étiez fait un veau de fonte ; vous vous étiez bientôt détournés de la voie que l’Eternel vous avait commandé de suivre.

17 Alors je pris les deux tables, et je les jetai de mes mains, et je les rompis devant vos yeux ;

18 puis je me prosternai devant l’Eternel, et je demeurai quarante jours et quarante nuits, comme auparavant, sans manger de pain, et sans boire d’eau, à cause du péché que vous aviez commis, en faisant ce qui déplaît à l’Eternel, pour l’irriter ;

19 car je craignais la terrible colère dont l’Eternel était enflammé contre vous, pour vous détruire, et l’Eternel m’exauça encore cette fois.

20 L’Éternel fut aussi fort irrité contre Aaron, pour le faire périr ; mais je priai aussi pour Aaron.

21 puis je pris votre péché, que vous aviez fait, savoir, le veau, et je le brûlai au feu, et je le moulus, jusqu’à ce qu’il fût réduit en poudre ; et j’en jetai la poudre au torrent qui descendait de la montagne.

22 Vous avez fort irrité l’Éternel à Tabhéra, et à Massa, et à Kibroth-taava.

23 Et quand l’Éternel vous envoya de Kadès-Barné, et qu’il vous dit : Montez, et possédez le pays que je vous ai donné ; alors vous vous rebellâtes contre le commandement de l’Éternel votre Dieu, et vous ne le crûtes point, et vous n’obéîtes point à sa voix.

24 Vous avez été rebelles à l’Éternel, depuis le jour que je vous ai connus.

25 Je me prosternai donc devant l’Éternel quarante jours et quarante nuits, durant lesquels je me prosternai, parce que l’Éternel avait dit qu’il vous détruirait ;

26 et je priai l’Éternel, et lui dis : Ô Seigneur Éternel, ne détruis point ton peuple et l’héritage que tu as racheté par ta grandeur, et que tu as tiré de l’Égypte par ta main forte.

27 Souviens-toi de tes serviteurs Abraham, Isaac et Jacob ; ne regarde point à la dureté de ce peuple, ni à sa méchanceté, ni à son péché ;

28 de peur que les habitants du pays dont tu nous as fait sortir, ne disent : Parce que l’Éternel ne les pouvait pas faire entrer au pays dont il leur avait parlé, et parce qu’il les haïssait, il les a fait sortir d’Égypte pour les faire mourir dans ce désert.

29 Et cependant, ils sont ton peuple et ton héritage que tu as tiré de l’Égypte par ta grande puissance et par ton bras étendu.

REFLEXIONS

On voit dans ce chapitre comment Moïse remettait en mémoire aux Israélites le choix gratuit que Dieu avait fait d’eux et les péchés par lesquels ils avaient provoqué sa colère en diverses occasions. L’instruction que cela nous donne est que c’est à la seule miséricorde de Dieu et non à aucun mérite qui soit en nous que nous sommes redevables de tout notre bonheur et que, comme Moïse le disait aux Israélites, ce n’est pas à cause de notre justice que Dieu nous a choisi pour être son peuple et qu’il nous a sauvé, mais que c’est par son bon plaisir et par sa pure grâce. C’est ce que nous devons bien considérer et qui doit nous être un grand motif à l’humilité et à la reconnaissance. Il faut aussi que comme Moïse faisait souvenir les Israélites du grand péché que leurs pères avait commis en adorant le veau d’or et de la punition que Dieu avait faite de ce péché, nous rappelions souvent la mémoire de nos fautes aussi bien que des châtiments que Dieu nous a envoyé afin de produite en nous un sentiment plus vif de notre indignité et de nous empêcher de retomber dans la désobéissance.

CHAPITRE X.

Moïse récite comment Dieu, après que les Israélites eurent adorés le veau d’or, donna les secondes tables de la loi et renouvela son alliance avec ce peuple. Il rapporte aussi la mort d’Aaron et la vocation d’Éléazar et des Lévites. Il exhorte après cela ce peuple à aimer Dieu, à le craindre, à n’être plus rebelle et à faire du bien aux affligés et même aux étrangers.

1 En ce temps-là, l’Éternel me dit : Taille-toi deux tables de pierre, comme les premières, et monte vers moi sur la montagne ; puis tu te feras une arche de bois.

2 Et j’écrirai sur ces tables les paroles qui étaient sur les premières tables que tu as rompues, et tu les mettras dans l’arche.

3 Ainsi je fis faire une arche de bois de Sittim, et je taillai deux tables de pierre, comme les premières, et je montai sur la montagne, ayant les deux tables en ma main.

4 Alors il écrivit sur ces tables, comme il avait écrit la première fois, les dix paroles que l’Éternel vous avait prononcées sur la montagne, du milieu du feu, au jour de l’assemblée ; puis l’Éternel me les donna.

5 Et je m’en retournai, et je descendis de la montagne, et je mis les tables dans l’arche que j’avais fait faire ; et elles y sont demeurées comme l’Éternel me l’avait commandé.

6 Or, les enfants d’Israël partirent de Beéroth Bené-Jahakan, pour aller à Moséra. Aaron mourut là, et y fut enseveli, et Eléazar, son fils, fut sacrificateur en sa place.

7 De là ils tirèrent vers Gud-God, et de Gud-God ils allèrent vers Jotbath, qui est un pays de torrents d’eaux.

8 En ce temps-là, l’Éternel sépara la tribu de Lévi, pour porter l’arche de l’alliance de l’Éternel, et pour se tenir devant la face de l’Éternel, pour le servir, et pour bénir en son nom, jusqu’à ce jour.

9 C’est pourquoi Lévi n’a point de portion ni d’héritage entre ses frères ; mais l’Éternel est son héritage, selon que l’Éternel ton Dieu lui en a parlé.

10 Je me tins donc sur la montagne, comme j’avais fait la première fois, quarante jours et quarante nuits ; et l’Éternel m’exauça encore cette fois-là ; ainsi l’Éternel ne voulut point te détruire ;

11 mais l’Éternel me dit : Lève-toi ; va pour marcher devant ce peuple, afin qu’ils entrent au pays que j’ai juré à leurs pères de leur donner, et qu’ils le possèdent.

12 Maintenant donc, ô Israël, que demande l’Éternel ton Dieu de toi, sinon que tu craignes l’Éternel ton Dieu, que tu marches dans toutes ses voies, que tu l’aimes et que tu serves l’Éternel ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme,

13 en observant les commandements de l’Éternel et ses statuts, que je te donne aujourd’hui, afin que tu sois heureux ?

14 Voici, les cieux et les cieux des cieux appartiennent à l’Éternel ton Dieu ; la terre aussi lui appartient, et tout ce qui y est ;

15 et, toutefois, l’Éternel n’a pris en affection que tes pères, et il n’a aimé qu’eux, et il n’a choisi après eux, d’entre tous les peuples, que vous, qui êtes leur postérité, comme vous le voyez aujourd’hui.

16 Circoncisez donc le prépuce de votre cœur, et ne raidissez plus votre cou ;

17 car l’Éternel votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Fort, le Grand, le Puissant et le Terrible, qui n’a point d’égard à l’apparence des personnes et qui ne prend point de présents ;

18 Qui fait droit à l’orphelin et à la veuve, qui aime l’étranger, pour lui donner de quoi se nourrir et de quoi se vêtir.

19 Vous aimerez donc l’étranger ; car vous avez été étrangers au pays d’Égypte.

20 Tu craindras l’Éternel ton Dieu, tu le serviras et tu t’attacheras à lui et tu jureras par son nom.

21 C’est lui qui est ta louange, et il est ton Dieu, qui a fait en ta faveur ces choses grandes et terribles, que tes yeux ont vues.

22 Tes pères sont descendus en Égypte au nombre de soixante et dix âmes ; et maintenant l’Éternel ton Dieu t’a multiplié, en nombre, comme les étoiles des cieux.

REFLEXIONS

On voit dans la première partie de ce chapitre, qu’après que Dieu eut été apaisé envers les Israélites par leur humiliation et par les prières de Moïse, il leur rendit les tables de la loi, qu’il renouvela son alliance et qu’il établit le sacerdoce et son service parmi eux. C’est ainsi que l’intercession des gens de bien et la repentance des pécheurs apaisent la colère de Dieu et l’engage à rendre son amour aux hommes et à leur faire du bien.

La seconde partie de ce chapitre renferme d’excellentes exhortations et particulièrement celle-ci : Ô Israël, qu’est-ce que le Seigneur ton Dieu demande de toi, sinon que tu marches dans toutes ses voies, que tu l’aimes et que tu le serves de tout ton cœur et de toute ton âme en observant ses commandements et ses statuts, afin que tu sois heureux ?

Ces paroles nous montrent que le but de Dieu se propose dans tous ce qu’il fait envers les hommes et ce qu’il demande de nous par-dessus toutes choses, c’est que nous l’aimions de tout notre cœur et de toute notre force, que nous le craignions, que nous marchions dans ses voies et que nous aimions tous les hommes sans exception. C’est aussi là le but et la substance de toute la religion et de tous nos devoirs comme notre Seigneur Jésus-Christ l’a déclaré dans l’Évangile.

CHAPITRE XI.

I. Moïse continue à exhorter les Israélites à aimer Dieu et à le craindre et pour les y engager, il les fait souvenir de la délivrance d’Égypte et de ce qui leur était arrivé dans le désert. II. Il leur parle de la fertilité du pays de Canaan et il leur promet que s’ils obéissaient aux lois du Seigneur, Dieu Les y bénirait, les menaçant au contraire de sa colère s’ils étaient désobéissants. III. Il leur recommande d’avoir toujours sa loi devant les yeux et de l’enseigner soigneusement à leurs enfants. Enfin il leur propose la bénédiction et la malédiction de Dieu et il ordonne que quand ils seraient entrés au pays de Canaan, l’on devait prononcer les bénédictions de dessus la montagne de Garisim et les malédictions de dessus la montagne de Hébal.

1 Aime donc l’Éternel ton Dieu, et garde toujours ce qu’il veut que tu gardes, ses statuts, ses lois et ses commandements ;

2 et reconnaissez aujourd’hui, que ce ne sont pas vos enfants qui ont connu et qui ont vu le châtiment de l’Éternel votre Dieu, sa grandeur, sa main forte et son bras étendu,

3 et ses prodiges, et les œuvres qu’il fit au milieu de l’Égypte, contre Pharaon, roi d’Égypte, et contre tout son pays ;

4 et ce qu’il fit à l’armée d’Égypte, à ses chevaux et à ses chariots, quand il fit que les eaux de la mer Rouge les couvrirent et les inondèrent, lorsqu’ils vous poursuivaient, et que l’Éternel les détruisit, jusqu’à ce jour ;

5 et ce qu’il vous a fait dans ce désert, jusqu’à ce que vous soyez arrivés en ce lieu ;

6 et ce qu’il fit à Dathan et à Abiram, enfants d’Eliab, fils de Ruben ; comment la terre ouvrit sa bouche et les engloutit, au milieu de tout Israël, avec leurs familles et leurs tentes et tout ce qui leur appartenait ;

7 mais ce sont vos yeux qui ont vu toutes les grandes œuvres que l’Éternel a faites.

8 Vous garderez donc tous les commandements que je vous donne aujourd’hui, afin que vous soyez fortifiés, et que vous entriez en possession du pays où vous allez passer pour le posséder ;

9 et afin que vous prolongiez vos jours sur la terre que l’Éternel a juré à vos pères de leur donner et à leur postérité, savoir, sur cette terre où coulent le lait et le miel ;

10 Car le pays où tu vas entrer pour le posséder, n’est pas comme le pays d’Égypte, d’où vous êtes sortis, où tu semais ta semence, et où tu l’arrosais comme tu voulais, comme un jardin à herbes ;

11 mais le pays où vous allez passer pour le posséder est un pays de montagnes et de campagnes, et il est abreuvé des eaux de la pluie du ciel.

12 C’est un pays dont l’Éternel ton Dieu a soin, sur lequel l’Éternel ton Dieu a continuellement les yeux, depuis le commencement de l’année jusqu’à la fin.

13 Il arrivera donc que, si vous obéissez à mes commandements, que je vous fais aujourd’hui, d’aimer l’Éternel votre Dieu et de le servir de tout votre cœur et de toute votre âme,

14 alors je donnerai la pluie, telle qu’il faut à votre pays dans sa saison, la pluie de la première et de la dernière saison, et tu recueilleras ton froment, ton vin excellent, et ton huile.

15 Je ferai aussi croître dans ton champ de l’herbe pour ton bétail, et tu mangeras et tu seras rassasié.

16 Prenez garde à vous, de peur que votre cœur ne soit séduit, et que vous ne vous détourniez, et que vous ne serviez d’autres dieux, et que vous ne vous prosterniez devant eux,

17 et que la colère de l’Éternel ne s’allume contre vous, et qu’il ne ferme les cieux, tellement qu’il n’y ait plus de pluie, et que la terre ne donne plus son fruit, et que vous ne périssiez aussitôt de dessus ce bon pays, que l’Éternel vous donne.

18 Mettez donc mes paroles dans votre cœur et dans votre esprit, et liez-les comme un signe sur vos mains, et qu’elles soient comme des fronteaux entre vos yeux,

19 et enseignez-les à vos enfants, et parlez-en, soit que tu te tiennes dans ta maison, soit que tu marches dans le chemin, soit que tu te couches ou que tu te lèves ;

20 tu les écriras aussi sur les poteaux de ta maison, et sur tes portes ;

21 afin que vos jours et les jours de vos enfants soient multipliés sur la terre que l’Éternel a juré à vos pères de leur donner, et qu’ils durent autant que les jours des cieux sur la terre ;

22 car si vous gardez soigneusement tous ces commandements, que je vous ordonne de faire, d’aimer l’Éternel votre Dieu, de marcher dans toutes ses voies et de vous attacher à lui,

23 alors l’Éternel chassera toutes ces nations-là de devant vous, et vous posséderez le pays des nations qui sont plus grandes et plus puissantes que vous.

24 Tout lieu où vous aurez mis le pied, sera à vous ; vos frontières seront depuis le désert et le Liban, et depuis le fleuve, qui est le fleuve d’Euphrate, jusqu’à la mer d’Occident.

25 Nul ne pourra subsister devant vous ; l’Éternel votre Dieu répandra la frayeur et la terreur qu’on aura de vous, sur tout ce pays où vous marcherez, selon qu’il vous en a parlé.

26 Regardez ; je vous propose aujourd’hui la bénédiction et la malédiction ;

27 la bénédiction, si vous obéissez aux commandements de l’Éternel votre Dieu, que je vous prescris aujourd’hui ;

28 la malédiction, si vous n’obéissez point aux commandements de l’Éternel votre Dieu, et si vous vous détournez de la voie que je vous prescris aujourd’hui, pour marcher après d’autres dieux que vous n’avez point connus.

29 Et quand l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer au pays où tu vas pour le posséder, alors tu prononceras les bénédictions sur la montagne de Garizim, et les malédictions sur la montagne de Hébal,

30 qui sont au-delà du Jourdain, sur le chemin qui tire vers le soleil couchant, au pays des Cananéens, qui demeurent dans la campagne, vis-à-vis de Guilgal, près des pleines de Moré ;

31 car vous allez passer le Jourdain, pour entrer dans le pays que l’Éternel votre Dieu vous donne pour le posséder ; et vous le posséderez et vous y habiterez.

32 Vous prendrez donc garde à faire tous les statuts et toutes les lois que je vous propose aujourd’hui.

REFLEXIONS

Ce chapitre, de même que les précédents :

I. tend à porter les Israélites à aimer Dieu et à lui obéir par la considération des délivrances qu’il leur avait accordées et des peines dont il avait puni leurs rébellions dans le désert, par l’espérance des bénédictions qu’il répandrait sur eux dans le pays de Canaan et par la crainte de sa colère. Si ces motifs devaient toucher les Israélites, la considération de la grande délivrance que nous avons obtenue par Jésus-Christ, l’espérance de la gloire céleste et la crainte des peines de la vie à venir doivent nous animer encore plus à aimer Dieu et à observer ses commandements.

II. Ce que Moïse dit dans ce chapitre engage d’une façon toute particulière les pères à instruire leurs enfants dans la loi de Dieu et à s’entretenir ordinairement avec eux. Les ordres réitérés que Dieu donne sur ce sujet montrent que ce devoir est de la dernière importance.

Enfin, il faut faire une attention particulière à ces paroles de Moïse : Regardez, je mets devant vous la bénédiction et la malédiction. La bénédiction si vous obéissez aux commandements du Seigneur votre Dieu et la malédiction si vous n’obéissez pas et si vous vous détournez de la voie que je vous prescris aujourd’hui. L’Évangile nous propose aussi des bénédictions et des malédictions, mais des bénédictions beaucoup plus excellentes et des malédictions plus terribles que celles que Moïse proposait aux Israélites, ce qui doit nous inciter encore plus fortement à l’amour et à l’obéissance que Dieu exige de nous.

CHAPITRE XII.

I. Moïse commande aux enfants d’Israël d’abolir l’idolâtrie dans le pays de Canaan. II. Il leur dit que quand ils seraient entrés dans ce pays-là, Dieu choisirait un lieu où ils pourraient le servir avec plus de régularité qu’ils n’avaient pu le faire dans le désert et il leur défend d’offrir leurs sacrifices et leurs autres oblations ailleurs que dans ce lieu-là. Il réitère la défense de manger du sang et de pratiquer les superstitions et les idolâtries des Cananéens.

1 Ce sont ici les statuts et les ordonnances auxquels vous prendrez garde pour les faire, lorsque vous serez au pays que l’Éternel, le Dieu de vos pères, vous a donné pour le posséder, pendant tout le temps que vous vivrez sur cette terre.

2 Vous détruirez entièrement tous les lieux où ces nations, desquelles vous posséderez le pays, auront servi leurs dieux sur les hautes montagnes, et sur les coteaux, et sous tout arbre feuillu.

3 Vous démolirez aussi leurs autels, et vous briserez leurs statues, et vous brûlerez leurs bocages, et vous mettrez en pièces les images taillées de leurs dieux, et vous effacerez de ce lieu-là la mémoire de leur nom.

4 Vous ne ferez pas ainsi à l’égard de l’Éternel votre Dieu ;

5 mais vous le chercherez où il habitera ; et vous irez au lieu que l’Éternel votre Dieu aura choisi, d’entre toutes vos tribus, pour y mettre son nom ;

6 et vous apporterez là vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes et l’oblation élevée de vos mains, vos vœux, vos offrandes volontaires et les premiers-nés de votre gros et de votre menu bétail ;

7 et vous mangerez là devant l’Éternel votre Dieu, et vous vous y réjouirez, vous et vos familles, de toutes les choses auxquelles vous aurez mis la main, et où l’Éternel votre Dieu vous aura bénis.

8 Vous ne ferez pas comme tout ce que nous faisons ici aujourd’hui, chacun selon qu’il lui semble bon ;

9 car vous n’êtes point encore parvenus au repos et à l’héritage que l’Éternel votre Dieu vous donne.

10 Vous passerez donc le Jourdain, et vous habiterez au pays que l’Éternel votre Dieu vous fera posséder en héritage ; et il vous donnera du repos, en vous garantissant de tous vos ennemis, qui sont autour de vous, et vous y habiterez sûrement ;

11 et il y aura un lieu que l’Éternel votre Dieu choisira pour y faire habiter son nom ; vous apporterez là tout ce que je vous commande, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, l’oblation élevée de vos mains, et tout ce qu’il y aura de plus exquis de ce que vous aurez voué à l’Éternel ;

12 et vous vous réjouirez en la présence de l’Éternel votre Dieu, vous, vos fils, vos filles, vos serviteurs et vos servantes, avec le Lévite qui est dans vos portes ; car il n’a point de portion ni d’héritage avec vous.

13 Prends bien garde de ne point offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras ;

14 mais tu offriras tes holocaustes dans le lieu que l’Éternel choisira, en l’une de tes tribus ; et tu y feras tout ce que je te commande.

15 Toutefois, tu pourras tuer et manger de la chair selon tous tes désirs, dans quelque ville que tu demeures, selon la bénédiction que l’Éternel ton Dieu t’aura donnée ; celui qui sera net en mangera, comme on mange du daim et du cerf.

16 Vous prendrez garde seulement de ne manger point de sang ; mais vous le répandrez sur la terre comme de l’eau.

17 Tu ne mangeras point, dans aucune ville de ta demeure, les dîmes de ton froment, ni de ton vin, ni de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et menu bétail, ni ce que tu voueras, ni tes offrandes volontaires, ni l’oblation élevée de tes mains ;

18 mais tu les mangeras en la présence de l’Éternel ton Dieu, au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes ; et tu te réjouiras devant l’Éternel ton Dieu de toutes les choses auxquelles tu auras mis la main.

19 Garde-toi, pendant tout le temps que tu vivras sur la terre, d’abandonner le Lévite.

20 Quand l’Éternel ton Dieu aura étendu tes limites, comme il t’en a parlé, et que tu diras : Je mangerai de la chair ; parce que ton âme aura souhaité de manger de la chair, tu en mangeras selon tous tes désirs.

21 Si le lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y mettre son nom, est loin de toi, alors tu tueras de ton gros et menu bétail, que l’Eternel ton Dieu t’aura donné, comme je te l’ai commandé, et tu en mangeras, en quelque ville que tu demeures, selon tous tes désirs.

22 Tu en mangeras comme l’on mange du daim et du cerf ; celui qui sera souillé et celui qui sera net, en pourront manger.

23 Garde-toi seulement de manger du sang de ces bêtes ; car le sang est leur âme, et tu ne mangeras point l’âme avec la chair.

24 Tu n’en mangeras donc point ; mais tu le répandras sur la terre comme de l’eau.

25 Tu n’en mangeras point, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, quand tu auras fait ce que l’Eternel approuve et qu’il trouve droit ;

26 mais tu prendras les choses que tu auras consacrées, qui seront par-devers toi, et ce que tu auras voué, et tu viendras au lieu que l’Eternel aura choisi ;

27 et tu offriras tes holocaustes, savoir, la chair et le sang, sur l’autel de l’Eternel ton Dieu ; mais le sang de tes autres sacrifices sera répandu vers l’autel de l’Eternel ton Dieu, et tu en mangeras la chair.

28 Garde et écoute toutes ces choses que je te commande, afin que tu sois heureux, toi et tes enfants après toi, à jamais, lorsque tu auras fait ce que l’Eternel ton Dieu approuve, et qu’il trouve bon et droit.

29 Quand l’Eternel ton Dieu aura exterminé de devant toi les nations, au pays desquelles tu vas pour le posséder, et que tu le posséderas, et que tu seras habitant de leur pays,

30 prends garde à toi, que tu ne donnes dans le piège en les suivant, quand elles auront été détruites de devant toi, et que tu ne recherches leurs dieux, disant : Comment est-ce que ces nations servaient leurs dieux, afin que j’en fasse de même ?

31 Tu ne feras point ainsi à l’Eternel ton Dieu ; car ces nations ont fait à leurs dieux tout ce qui est en abomination à l’Eternel, et qu’il hait ; et même ils ont brûlé au feu leurs fils et leurs filles à l’honneur de leurs dieux.

32 Vous prendrez garde à faire tout ce que je vous commande : Tu n’y ajouteras rien de plus, et tu n’en retrancheras rien.

REFLEXIONS

Le but de ces lois était en général d’empêcher les Israélites de se laisser aller à l’idolâtrie et aux crimes des Cananéens, de les obliger à servir Dieu dans le lieu et de la manière qu’il l’avait prescrit et de les engager à pourvoir à l’entretien des Lévites et à lui marquer leur reconnaissance par le moyen des sacrifices, des dîmes et des autres oblations.

Pour ce qui nous regarde, nous pouvons faire ici ces considérations :

I. Que Dieu ne peut agréer d’autres services que celui qu’il a lui-même prescrit et qu’il ne nous est pas permis de nous en écarter.

II. Qu’il faut avoir en horreur toute sorte d’idolâtrie et de superstition, mais qu’il faut aussi se garder de suivre les mauvaises coutumes et les mauvais exemples, puisqu’il ne serait pas moins dangereux, ni moins criminel d’imiter les hommes corrompus dans leur manière de vivre, que de se conformer aux superstitieux et aux idolâtres dans leur faux culte.

CHAPITRE XIII.

Moïse commande qu’on fasse mourir les faux prophètes qui voudraient détourner le peuple du service du vrai Dieu, et il établit la même peine contre les particuliers et même contre les villes qui voudraient porter le peuple d’Israël à l’idolâtrie.

1 S’il s’élève au milieu de toi quelque prophète ou quelque songeur, qui fasse devant toi quelque signe ou quelque miracle,

2 et que ce signe ou ce miracle, dont il t’aura parlé, arrive, et qu’il te dise : Allons après d’autres dieux, que tu n’as point connus, et servons-les ;

3 tu n’écouteras point les paroles de ce prophète, ni de ce songeur ; car l’Eternel votre Dieu vous éprouve, pour savoir si vous aimez l’Eternel votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme.

4 Vous marcherez après l’Eternel votre Dieu, vous le craindrez, vous garderez ses commandements, vous obéirez à sa voix, vous le servirez, et vous vous attacherez à lui ;

5 mais on fera mourir ce prophète ou ce songeur ; car il a parlé de se révolter contre l’Eternel votre Dieu, qui vous a tirés hors du pays d’Egypte, et qui vous a rachetés de la maison de servitude, pour vous faire sortir de la voie que l’Eternel votre Dieu vous a prescrite, afin d’y marcher ; ainsi tu extermineras le méchant du milieu de toi.

6 Quand ton frère, fils de ta mère, ou ton fils ou ta fille ou ta femme bien-aimée ou ton intime ami, que tu chéris comme ton âme, te voudra séduire, en te disant en secret : Allons et servons d’autres dieux, que tu n’as pas connus, ni toi ni tes pères,

7 d’entre les dieux des peuples qui sont autour de vous, soit près, soit loin de toi, depuis un bout du pays jusqu’à l’autre,

8 n’aie point de complaisance pour lui, et ne l’écoute point ; que ton œil aussi ne l’épargne point, et ne sois point touché de compassion pour lui, et ne le cache point ;

9 Mais tu ne manqueras point de le faire mourir ; ta main sera la première sur lui pour le faire mourir, et ensuite la main de tout le peuple ;

10 Et tu l’assommeras de pierres, et il mourra, parce qu’il a cherché à t’éloigner de l’Éternel ton Dieu, qui t’a tiré hors du pays d’Égypte, de la maison de servitude ;

11 afin que tout Israël l’entende et craigne, et qu’on ne fasse plus une si méchante action au milieu de toi.

12 Quand tu entendras que, dans l’une de tes villes, que l’Éternel ton Dieu te donne pour y habiter, on dira :

13 Quelques méchants garnements sont sortis du milieu de toi, qui ont voulu séduire les habitants de leur ville, disant : Allons, et servons d’autres dieux que vous n’avez point connus,

14 alors tu en feras une exacte recherche, et tu t’informeras et t’enquerras soigneusement ; et, si tu trouves que ce qu’on a dit soit véritable et certain, et qu’une telle abomination se soit faite au milieu de toi,

15 tu ne manqueras point de faire passer les habitants de cette ville au fil de l’épée ; et tu les détruiras, à la façon de l’interdit, avec tout ce qui y sera, faisant passer même ses bêtes au fil de l’épée.

16 Tu assembleras au milieu de la place tout son butin, et tu brûleras entièrement cette ville et tout son butin, devant l’Éternel ton Dieu, afin qu’elle soit à toujours un monceau de ruines, sans qu’elle se rebâtisse plus.

17 Et il ne demeurera rien de cet interdit en ta main, afin que l’Éternel revienne de l’ardeur de sa colère, et qu’il te fasse miséricorde et qu’il ait pitié de toi, et qu’il te multiplie, comme il l’a juré à tes pères ;

18 Parce que tu auras obéi à la voix de l’Éternel ton Dieu, pour garder ses commandements que je te prescris aujourd’hui, afin que tu fasses ce que l’Éternel ton Dieu approuve et qu’il trouve droit.

REFLEXIONS

Voici comment il faut entendre ce qui est dit dans ce chapitre :

I. C’est que si Dieu, pour éprouver les Israélites, permettait qu’il s’élevât des imposteurs qui fissent de faux miracles ou des actions extraordinaires qu’on aurait pu regarder comme des miracles, les Israélites, sans s’arrêter à ces signes et à ces miracles, devaient regarder comme séducteurs tous ceux qui voudraient les porter à servir d’autres dieux et que c’était par là qu’on pouvait reconnaitre les faux prophètes.

II. Il faut considérer que la loi qui ordonnait de faire mourir les particuliers et les habitants des villes qui voudraient solliciter le peuple à l’idolâtrie ne doit pas être observée aujourd’hui parce qu’elle était fondée sur l’état et la constitution particulière du peuple d’Israël duquel Dieu était le roi et le souverain magistrat, tellement qu’on ne pouvait introduire l’idolâtrie sans se rebeller contre lui et sans renverser la forme de gouvernement qu’il avait établie. Ainsi ce qui est dit dans ce chapitre ne prouve pas que l’on doive aujourd’hui punir de mort les idolâtres ou ceux qui sont dans l’erreur lorsque cette erreur n’intéresse point la tranquillité publique et l’ordre qui doit régner dans la société. Cependant il parait d’ici que l’idolâtrie est un crime qu’on ne saurait assez éviter, que l’on doit s’opposer par tous les moyens possibles et justes à ceux qui entraînent les autres dans l’erreur et dans le péché et qu’il ne faut tolérer le mal en quoi que ce soit, non pas même dans ses plus proches.

Au reste, si l’on ne doit pas employer la contrainte et les supplices contre les idolâtres, non plus contre les errants, l’église doit se servir de l’instruction, de la discipline et des autres moyens que Jésus-Christ lui a mis en main pour empêcher que les fausses doctrines ne se répandent pour prévenir les scandales, pour ramener ceux qui en sont les auteurs et pour les retrancher de la communion de Jésus-Christ s’ils sont incorrigibles.

CHAPITRE XIV

I. Dieu commande aux Israélites d’être modérés dans leurs deuil. II Il répète la loi touchant les animaux nets et les souillés. III. Il ordonne, qu’outre les dîmes que les Israélites paieraient aux Lévites, ils apportassent les secondes dîmes au tabernacle, permettant néanmoins à ceux qui étaient éloignés de les convertir en argent. Mais à la troisième année, les Israélites laissaient parvenir dans les lieux de leurs demeures ces dîmes aux Lévites et aux nécessiteux.

1 Vous êtes les enfants de l’Éternel votre Dieu. Ne vous faites aucune incision, et ne vous rasez point entre les yeux pour aucun mort ;

2 car tu es un peuple saint à l’Éternel ton Dieu, et l’Éternel t’a choisi d’entre tous les peuples qui sont sur la terre, afin que tu lui sois un peuple précieux.

3 Tu ne mangeras point d’aucune chose abominable.

4 Ce sont ici les bêtes que vous mangerez, savoir, le bœuf, ce qui naît des brebis et des chèvres,

5 le cerf, le daim, le buffle, le chamois, le chevreuil, le bœuf sauvage et la girafe ;

6 et vous mangerez d’entre les bêtes, de toutes celles qui ont l’ongle divisé, et qui ont le pied fourché, et qui ruminent ;

7 mais vous ne mangerez point de celles qui ruminent seulement, ou qui ont l’ongle divisé et le pied fourché seulement, comme le chameau, le lièvre et le lapin ; car ils ruminent bien, mais ils n’ont point l’ongle divisé ; ceux-là vous seront souillés.

8 Le pourceau vous est aussi défendu ; car il a bien l’ongle divisé, mais il ne rumine point ; il vous sera souillé. Vous ne mangerez point de leur chair ; vous ne toucherez pas même leur chair morte.

9 Voici ce que vous mangerez de tout ce qui est dans les eaux ; vous mangerez de tout ce qui a des nageoires et des écailles ;

10 mais vous ne mangerez point de ce qui n’a point de nageoires ni d’écailles ; cela vous sera souillé.

11 Vous mangerez tout oiseau net.

12 Et ce sont ici ceux desquels vous ne mangerez point : l’aigle, l’orfraie, le faucon,

13 le vautour, le milan et l’autour, selon leur espèce,

14 et tout corbeau, selon son espèce,

15 le chat-huant, la hulotte, le coucou et l’épervier selon son espèce,

16 la chouette, le hibou, le cygne,

17 le cormoran, le pélican, le plongeon,

18 la cigogne et le héron, selon leur espèce ; la huppe et la chauve-souris.

19 Et tout insecte qui vole vous sera souillé ; on n’en mangera point ;

20 mais vous mangerez de tout ce qui vole et qui est net.

21 Vous ne mangerez d’aucune chair de bête morte d’elle-même ; mais tu la donneras à l’étranger qui est dans tes portes, et il la mangera ou tu la vendras à l’étranger ; car tu es un peuple saint à l’Eternel ton Dieu. Tu ne bouilliras point le chevreau au lait de sa mère.

22 Tu ne manqueras point de donner la dîme de tout le rapport de ce que tu auras semé, qui sortira de ton champ, chaque année ;

23 et tu mangeras, devant l’Eternel ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi pour y faire habiter son nom, les dîmes de ton froment, de ton vin, de ton huile, et les premiers-nés de ton gros et menu bétail, afin que tu apprennes à craindre toujours l’Eternel ton Dieu ;

24 mais si le chemin est si long que tu ne puisses porter toutes ces choses, parce que le lieu, que l’Eternel ton Dieu aura choisi pour y mettre son nom, sera trop loin de toi, quand l’Eternel ton Dieu t’aura béni,

25 alors tu les convertiras en argent, et tu serreras l’argent ; et, l’ayant pris en ta main, tu iras au lieu que l’Eternel ton Dieu aura choisi,

26 et tu emploieras l’argent dans tout ce que tu souhaiteras, soit gros ou menu bétail, soit vin ou cervoise, et en toute autre chose que tu désireras, et tu le mangeras en la présence de l’Eternel ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta famille.

27 Tu n’abandonneras point le Lévite qui est dans tes portes, parce qu’il n’a point de portion ni d’héritage avec toi.

28 Au bout de trois ans, tu tireras toutes les dîmes de ton rapport de cette année-là, et tu les mettras dans tes portes.

29 Alors le Lévite, qui n’a point de portion ni d’héritage avec toi, et l’étranger, l’orphelin et la veuve qui sont dans tes portes, viendront et ils mangeront, et ils seront rassasiés, afin que l’Eternel ton Dieu te bénisse dans l’ouvrage de ta main auquel tu t’appliqueras.

REFLEXIONS

Nous devons faire ici ces trois Réflexions :

I. Que si Dieu ne voulait pas que les Israélites pleurassent les morts à la manière des idolâtres, les chrétiens doivent encore plus garder de modération dans le deuil et ne pas s’affliger pour les morts comme ceux qui n’ont point d’espérance.

II. Pour ce qui est de la loi qui concerne les animaux nets et les animaux souillés, les raisons de cette loi ont été marquées dans les Réflexions sur le chapitre XI du Lévitique. Ces lois touchant la distinction des animaux étant aujourd’hui abolie et l’Évangile nous enseignant qu’il n’y a aucune créature qui soit souillée, nous pouvons user de toutes les créatures de Dieu, toutefois avec sobriété et actions de grâce et d’une manière qui ne scandalise personne et en observant exactement les lois de la tempérance et de la prudence chrétienne.

III. Les ordres réitérés que Dieu donnait aux Israélites de payer les dîmes aux Lévites et l’obligation où   ils étaient de donner même les secondes dîmes montre que la volonté de Dieu est que l’on entretienne les ministres de la religion aussi bien que les nécessiteux et que chacun y contribue libéralement et selon son pouvoir.

CHAPITRE XV.

I. Dieu défend aux Israélites d’exiger les dettes de leurs compatriotes dans l’année de relâche qui revenait tous les sept ans. II. Il recommande à cette occasion d’assister les nécessiteux et il règle comment on devait en user dans cette année-là envers les serviteurs et les esclaves. III. Il répète la loi touchant les premiers-nés des bêtes.

1 De sept ans en sept ans tu célébreras l’année de relâche.

2 Et c’est ici la manière de la célébrer. Que tout créancier relâche ce qu’il aura prêté à son prochain, et qu’il ne l’exige point de son prochain ni de son frère, quand on aura proclamé l’année de relâche, à l’honneur de l’Eternel.

3 Tu pourras exiger de l’étranger ; mais, si tu as affaire avec ton frère, tu lui donneras du relâche ;

4 afin qu’il n’y ait parmi toi aucun pauvre ; car l’Eternel ton Dieu te bénira certainement dans le pays qu’il te donnera en héritage pour le posséder ;

5 pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l’Eternel ton Dieu, et que tu prennes garde à faire tous ces commandements que je te prescris aujourd’hui.

6 Parce que l’Eternel ton Dieu t’aura béni, comme il t’en a parlé, tu prêteras sur gage à plusieurs nations, et tu n’emprunteras point sur gage ; tu domineras sur plusieurs, et elles ne domineront point sur toi.

7 Quand un de tes frères sera pauvre parmi toi, dans quelque lieu de ta demeure, dans le pays que l’Eternel ton Dieu te donne, tu n’endurciras point ton cœur, et tu ne resserreras point ta main à ton frère qui sera dans la pauvreté ;

8 mais tu ne manqueras pas de lui ouvrir ta main, et de lui prêter sur gage, autant qu’il en aura besoin, pour l’indigence où il se trouvera.

9 Prends garde à toi qu’il n’y ait cette pensée impie dans ton cœur, et que tu ne dises : La septième année, qui est l’année de relâche approche ; et que ton œil étant sans pitié envers ton frère qui est pauvre, pour ne lui rien donner, il ne crie contre toi à l’Éternel, et qu’il n’y ait en toi du péché.

10 Tu ne manqueras point de lui donner, et ton cœur ne lui donnera point à regret ; car l’Éternel ton Dieu te bénira dans toute ton œuvre et dans toutes les choses auxquelles tu mettras la main ;

11 car il y aura toujours des pauvres dans le pays ; c’est pourquoi je te fais ce commandement, et je te dis : Ne manque point d’ouvrir ta main à ton frère affligé et pauvre dans ton pays.

12 Quand quelqu’un d’entre tes frères, soit homme, soit femme, te sera vendu, il te servira six ans ; mais à la septième année tu le renverras libre d’avec toi ;

13 et quand tu le renverras libre d’avec toi, tu ne le renverras point vide ;

14 mais tu ne manqueras point de le charger de quelque chose de ton troupeau, de ton aire, et de ta cuve ; tu lui donneras des biens dont l’Éternel ton Dieu t’aura béni.

15 Souviens-toi que tu as été esclave au pays d’Égypte, et que l’Éternel ton Dieu t’en a racheté ; c’est pour cela que je te commande ceci aujourd’hui.

16 Mais s’il arrive qu’il te dise : Que je ne sorte point d’avec toi ; parce qu’il t’aime et ta maison, et qu’il se trouve bien avec toi ;

17 alors tu prendras un poinçon, et tu lui perceras l’oreille contre la porte, et il sera ton serviteur à toujours ; tu en feras aussi de même à ta servante.

18 Qu’il ne te soit point fâcheux de le renvoyer libre d’avec toi ; car il t’a servi six ans, le double du salaire du mercenaire ; et l’Éternel ton Dieu te bénira en tout ce que tu feras.

19 Tu consacreras à l’Éternel ton Dieu tout premier né mâle qui naîtra de ton gros ou menu bétail. Tu ne laboureras point avec le premier-né de ta vache, et tu ne tondras point le premier-né de tes brebis ;

20 tu le mangeras, toi et ta famille, chaque année, en la présence de l’Éternel ton Dieu, au lieu que l’Éternel aura choisi.

21 Mais s’il a quelque défaut, qu’il soit boiteux ou aveugle, ou qu’il ait quelque autre mauvais défaut, tu ne le sacrifieras point à l’Éternel ton Dieu,

22 mais tu le mangeras au lieu de ta demeure ; celui qui est souillé et celui qui est net, en mangeront, comme on mange du daim et du cerf.

23 Tu prendras garde seulement de ne manger point son sang ; mais tu le répandras sur la terre comme de l’eau.

REFLEXIONS

Le dessein du Seigneur dans la loi qui enjoignait les Israélites de ne rien exiger de leurs frères dans l’année de relâche et de renvoyer leurs serviteurs libres à moins qu’ils ne voulussent demeurer au service de leur maître était de faire souvenir les Israélites qu’ils avaient été esclaves en Égypte et qu’ils appartenaient tous également à Dieu et d’empêcher que les riches n’opprimassent les pauvres et ne les assujettissent à l’esclavage.

Si les Israélites étaient tenus à l’observation de cette loi, les chrétiens sont encore plus obligés de traiter leurs serviteurs avec équité et humanité et de n’être pas trop rigoureux à exiger ce qui leur est dû par des personnes nécessiteuses.

Outre cela, le Seigneur recommande particulièrement dans ce chapitre d’avoir un grand soin des pauvres et de ne les jamais abandonner et il y défend d’une manière très expresse d’écouter les pensées de défiance ou d’intérêt qui pourraient nous détourner des devoirs qui sont ici prescrits. Il déclare que c’est un péché criant d’opprimer les petits ou de les laisser sans assistance, mais que sa bénédiction se répand sur ceux qui ont pitié des misérables. Ce sont là de puissants motifs à exercer la charité libéralement et avec plaisir.

Il était défendu aux Israélites de se servir des premiers-nés mâles de leur bétail parce qu’ils devaient être consacrés à Dieu.

CHAPITRE XVI.

Il est parlé dans ce chapitre : I. Des fêtes de la pâque, de la Pentecôte et des tabernacles. II. De l’établissement et du devoir des juges et des magistrats. III. Dieu, pour empêcher l’idolâtrie, défend de faire des statues et de planter des arbres auprès des au tels dans les lieux où il serait adoré comme les idolâtres en plantaient dans les lieux où ils servaient les idoles. 

1 Prends garde au mois où les épis mûrissent, et fais la Pâque à l’Éternel ton Dieu ; car c’est dans ce mois que les épis mûrissent l’Éternel ton Dieu t’a fait sortir, de nuit, hors d’Égypte.

2 Et sacrifie la Pâque à l’Éternel ton Dieu, du gros et du menu bétail, au lieu que l’Éternel aura choisi pour y faire habiter son nom.

3 Tu ne mangeras point de pain levé avec la Pâque ; tu mangeras, en la célébrant, pendant sept jours, des pains sans levain, des pains d’affliction, parce que tu es sorti en hâte du pays d’Égypte ; afin que tu te souviennes, tous les jours de ta vie, du jour que tu es sorti du pays d’Égypte.

4 Il ne se verra point de levain chez toi, dans toutes tes frontières, pendant sept jours, et on ne gardera rien de la chair du sacrifice que tu auras fait le soir du premier jour, jusqu’au matin.

5 Tu ne pourras pas sacrifier la Pâque dans tous les lieux de ta demeure, que l’Éternel ton Dieu te donne ;

6 Mais seulement au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y faire habiter son nom ; c’est là que tu sacrifieras la Pâque, le soir, aussitôt que le soleil sera couché, dans le même temps que tu sortis d’Égypte ;

7 et, l’ayant fait cuire, tu la mangeras, au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi ; et le matin tu t’en retourneras, et tu t’en iras dans tes tentes.

8 Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain ; et, au septième jour, qui est l’assemblée solennelle à l’Éternel ton Dieu, tu ne feras aucune œuvre.

9 Tu te compteras sept semaines ; tu commenceras à compter ces sept semaines depuis que tu auras commencé à mettre la faucille dans la moisson ;

10 puis tu feras la fête solennelle des semaines à l’honneur de l’Éternel ton Dieu, en présentant l’offrande volontaire de ta main, que tu donneras selon que l’Éternel ton Dieu t’aura béni.

11 Et tu te réjouiras en la présence de l’Éternel ton Dieu, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante, et le Lévite qui est dans tes portes, l’étranger, l’orphelin et la veuve qui sont parmi toi, au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y faire habiter son nom ;

12 et tu te souviendras que tu as servi en Égypte, et tu prendras garde à observer ces statuts.

13 Tu feras la fête solennelle des tabernacles pendant sept jours, après que tu auras recueilli les revenus de ton aire et de ta cuve ;

14 et tu te réjouiras pendant la fête solennelle, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur et ta servante, le Lévite, l’étranger, l’orphelin et la veuve qui sont dans tes portes.

15 Pendant sept jours tu célébreras la fête solennelle à l’honneur de l’Éternel ton Dieu, au lieu que l’Éternel aura choisi, quand l’Éternel ton Dieu t’aura béni dans toute ta récolte et dans tout l’ouvrage de tes mains ; et tu seras alors dans la joie.

16 Trois fois l’année, tout mâle d’entre vous se présentera devant l’Éternel ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi, savoir, à la fête solennelle des pains sans levain, et à la fête solennelle des semaines, et à fête solennelle des tabernacles, et nul ne se présentera devant la face de l’Éternel à vide ;

17 mais chacun donnera à proportion de ce qu’il aura, selon la bénédiction que l’Éternel ton Dieu t’aura donnée.

18 Tu t’établiras des juges et des prévôts dans toutes les villes que l’Éternel ton Dieu te donne, selon tes tribus, afin qu’ils jugent le peuple par un jugement juste.

19 Tu ne pervertiras point le droit, et tu n’auras point égard à l’apparence des personnes, et tu ne prendras aucun présent ; car le présent aveugle les yeux des sages, et il corrompt les paroles des justes.

20 Tu suivras fort exactement la justice, afin que tu vives et que tu possèdes le pays que l’Éternel ton Dieu te donne.

21 Tu ne planteras point de bocage, de quelque arbre que ce soit, auprès de l’autel de l’Éternel ton Dieu, que tu te seras fait.

22 Tu ne te dresseras point non plus de statue ; car l’Éternel ton Dieu hait ces choses.

REFLEXIONS

Les raisons pour lesquelles les fêtes des Israélites avaient été ordonnées ont été marquées ci-devant plus d’une fois.

I. Ce qu’il faut considérer sur cela c’est que si Dieu voulait que les Israélites eussent leurs fêtes pour se souvenir des bienfaits qu’il avait accordés à leur nation, les chrétiens, à qui Dieu a fait des grâces infiniment plus considérables, doivent célébrer ces grâces avec beaucoup plus de zèle et d’ardeur, non seulement dans les temps qui sont destinés à cela, mais en tout temps et par toute leur conduite, la vie du chrétien devant être toute consacrée à la gloire de Dieu et à son service. 

II. Ce chapitre prouve que l’établissement des magistrats et des juges à Dieu pour auteur et que le devoir de ceux qui exercent ces emplois est de rendre une exacte justice, de ne prendre aucun présent et de n’avoir point d’égard à l’apparence des personnes.

III. La défense que Dieu faisait aux Israélites de planter des bocages et de faire des statues à la manière des idolâtres montre que ce n’est pas assez d’éviter l’idolâtrie, mais qu’il faut outre cela s’éloigner de tout ce qui en approche et de tout ce qui pourrait être pour nous ou pour les autres une occasion de péché ou de scandale.

CHAPITRE XVII.

I. Dieu commande qu’on fasse mourir les Israélites qui adoraient les idoles. II. Que quand il faudra juger de quelque cas douteux, on consulte les sacrificateurs ou le juge et qu’on s’en tienne à leur décision.III. Enfin, il prescrit la manière d’établir les rois et leur devoir tant à l’égard des choses civiles qu’à l’égard de la religion.

1 Tu ne sacrifieras point à l’Éternel ton Dieu, ni taureau ni menue bête qui ait en soi quelque vice ou quelque défaut ; car c’est une abomination à l’Éternel ton Dieu.

2 Quand il se trouvera, au milieu de toi, dans quelqu’une des villes que l’Éternel ton Dieu te donne, un homme ou une femme qui fasse ce qui est mauvais aux yeux de l’Éternel ton Dieu, en transgressant son alliance,

3 et qui aille et serve d’autres dieux, et qui se prosterne devant eux, soit devant le soleil ou devant la lune, ou devant toute l’armée du ciel, ce que je n’ai pas commandé

4 et que cela t’aura été rapporté, et que tu l’auras appris, alors tu t’informeras exactement ; et, si tu trouves que ce qu’on a dit soit véritable et certain, et qu’une telle abomination ait été faite en Israël,

5 alors tu feras sortir vers tes portes un tel homme ou une telle femme, qui aura fait cette méchante action, soit l’homme, soit la femme, et tu les assommeras de pierres, et ils mourront.

6 On fera mourir celui qui doit mourir, sur la parole de deux ou trois témoins ; mais on ne le fera pas mourir sur la parole d’un seul témoin.

7 La main des témoins sera la première sur lui pour le faire mourir : ensuite la main de tout le peuple le lapidera ; ainsi tu ôteras le méchant du milieu de toi.

8 Quand une affaire te paraîtra trop difficile, pour juger entre le sang et le sang, entre la cause et la cause, entre la plaie et la plaie, qui sont des affaires de procès dans tes portes, alors tu te lèveras et tu monteras au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi ;

9 et tu viendras aux sacrificateurs qui sont de la race de Lévi, et au juge qui sera en ce temps-là, et tu les consulteras, et ils te déclareront ce que porte le droit.

10 Et tu feras exactement ce qu’ils t’auront déclaré, du lieu que l’Éternel aura choisi, et tu prendras garde à faire tout ce qu’ils t’auront enseigné.

11 Tu feras de point en point ce que dit la loi qu’ils t’auront enseignée, et selon le droit qu’ils t’auront déclaré, et tu ne te détourneras point de ce qu’ils t’auront dit, ni à droite, ni à gauche ;

12 mais l’homme qui, par fierté, n’aura point voulu obéir au sacrificateur qui assiste là pour servir l’Éternel ton Dieu, ou au juge, cet homme-là mourra, et tu ôteras le méchant d’Israël ;

13 afin que tout le peuple l’entende et craigne, et qu’il ne s’élève pas avec orgueil à l’avenir.

14 Quand tu seras entré au pays que l’Éternel ton Dieu te donne, et que tu le posséderas, et que tu y demeureras, si tu dis : J’établirai un roi sur moi, comme toutes les nations qui sont autour de moi ;

15 tu ne manqueras pas de t’établir pour roi celui que l’Éternel ton Dieu aura choisi ; tu t’établiras pour roi un homme qui soit d’entre tes frères ; et tu ne pourras point établir sur toi un homme étranger, qui ne soit point ton frère.

16 Cependant, il ne fera point d’amas de chevaux, et il ne ramènera point le peuple en Égypte, pour faire un amas de chevaux ; car l’Éternel vous a dit : Jamais vous ne retournerez par ce chemin-là.

17 Il ne prendra point aussi plusieurs femmes, de peur que son cœur ne se détourne ; il ne s’amassera pas non plus beaucoup d’argent, ni beaucoup d’or.

18 Et, aussitôt qu’il sera assis sur le trône de son règne, il écrira pour lui un double de cette loi, dans un livre qu’il prendra des sacrificateurs qui sont de la race de Lévi ;

19 et ce livre demeurera par-devers lui, et il lira dans ce livre tous les jours de sa vie, afin qu’il apprenne à craindre l’Éternel son Dieu, et à prendre garde à toutes les paroles de cette loi et à ses statuts, pour les faire ;

20 de peur que son cœur ne s’élève par-dessus ses frères et qu’il ne se détourne de ce commandement, ou à droite ou à gauche ; et afin qu’il prolonge ses jours dans son règne, lui et ses fils, au milieu d’Israël.

REFLEXIONS

Ce chapitre nous présente ces trois considérations :

I. La première, que la loi qui ordonnait de faire mourir les idolâtres ne regarde pas les chrétiens et que l’on ne doit pas en conclure qu’il faille employer les supplices et la rigueur contre ceux qui sont dans l’erreur, mais que cependant nous devons résister à ceux qui pourraient nous détourner du vrai service de Dieu et de l’obéissance que nous lui devons, que ces gens-là doivent être regardés comme des séducteurs et retranchés de la communion de l’église par l’exercice de la discipline comme St. Paul le montre dans ses épîtres et en particulier dans la première épître aux Corinthiens, chapitre V, où il applique à ce sujet ces paroles de Moïse : Ôtez le méchant du milieu de vous.

II. La seconde considération regarde la loi qui obligeait les Israélites à se soumettre au jugement du sacrificateur et qui assujettissait à la mort ceux qui refuseraient de lui obéir. Il faut savoir que cette loi ne concernait pas les articles de la foi et les dogmes de la religion, puisque Dieu lui-même avait tellement réglé dans sa parole tout ce que l’on devait croire et observer à cet égard, qu’il n’était permis à qui que ce fût de s’écarter en aucune manière de cette règle, mais cette loi regardait les causes civiles dans lesquelles il fallait se soumettre au sacrificateur ou au juge qui avait l’autorité de terminer les procès auxquels il n’y aurait jamais eu de fin si les particuliers eussent pu se rebeller impunément contre ceux que Dieu avait lui-même établis pour les décider. C’est ainsi qu’on doit encore aujourd’hui se soumettre aux juges et aux magistrats et qu’il est ordonné aux chrétiens d’obéir selon Dieu à leurs conducteurs spirituels et temporels.

III. Enfin, il paraît de ce chapitre que les rois et les magistrats chrétiens ne doivent pas croire qu’il leur est permis de s’élever au-dessus de leurs frères et de profiter de leur autorité pour s’enrichir, pour vivre dans les délices ou pour opprimer les peuples, mais que leur devoir est de se tenir dans la modération et dans l’humilité, de gouverner leurs sujets avec justice et surtout de bien lire la loi de Dieu et de l’avoir continuellement devant les yeux afin de s’y conformer.

CHAPITRE XVIII.

I. Dieu règle le droit que les sacrificateurs et les Lévites qui feraient le service auraient sur les sacrifices et sur les autres oblations.II. Il défend les superstitions des Cananéens et particulièrement de consulter les devins. III. Il promet d’instruire son peuple en lui envoyant des prophètes et surtout d’envoyer un grand prophète auquel tous devraient se soumettre. IV. Enfin, il donne des marques auxquelles on peut discerner les faux et les vrais prophètes.

1 Les sacrificateurs, qui sont de la race de Lévi, même toute la tribu de Lévi, n’auront point de part ni d’héritage avec le reste d’Israël ; mais ils mangeront des sacrifices de l’Éternel, faits par le feu, et de son héritage.

2 Ils n’auront donc point d’héritage parmi leurs frères ; l’Éternel est leur héritage, comme il leur en a parlé.

3 Or, c’est ici ce que les sacrificateurs auront droit de prendre du peuple, savoir : de ceux qui offriront quelque sacrifice, soit taureau soit menu bétail, on donnera au sacrificateur l’épaule, les mâchoires et le ventre.

4 Tu leur donneras les prémices de ton froment, de ton vin et de ton huile, et les prémices de la toison de tes brebis ;

5 car l’Éternel ton Dieu l’a choisi d’entre toutes les tribus, afin qu’il assiste pour faire le service au nom de l’Éternel, lui et ses fils, à toujours.

6 Or, quand le Lévite viendra de quelque lieu de ta demeure, de quelque endroit que ce soit d’Israël, où il fasse son séjour, et qu’il viendra selon tout le désir de son âme, au lieu que l’Éternel aura choisi,

7 il fera le service au nom de l’Éternel son Dieu, comme tous ses frères les Lévites, qui assistent en la présence de l’Éternel.

8 Ils mangeront une égale portion avec les autres, outre ce que chacun d’eux pourrait avoir vendu du bien de ses pères.

9 Quand tu seras entré au pays que l’Éternel ton Dieu te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là.

10 Il ne se trouvera personne parmi toi qui fasse passer par le feu son fils ou sa fille, ni devin qui se mêle de deviner, ni pronostiqueur de temps, ni aucun qui fasse des prédictions, ni qui fasse des prestiges,

11 ni enchanteur qui use d’enchantements, ni homme qui consulte l’esprit de Python, ni diseur de bonne aventure, ni aucun qui interroge les morts ;

12 car quiconque fait ces choses-là est en abomination à l’Éternel ; et c’est à cause de ces abominations que l’Éternel ton Dieu chasse ces nations-là de devant toi.

13 Tu vivras dans l’intégrité avec l’Éternel ton Dieu ;

14 car ces nations-là, dont tu vas posséder le pays, écoutent les pronostiqueurs et les devins ; mais, pour toi, l’Éternel ton Dieu ne t’a point permis de faire ainsi.

15 L’Éternel ton Dieu te suscitera un prophète comme moi, d’entre tes frères ; vous l’écouterez ;

16 suivant tout ce que tu demandas à l’Éternel ton Dieu à Horeb, au jour de l’assemblée, dans lequel tu dis : Que je n’entende plus la voix de l’Éternel mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, de peur que je ne meure.

17 Alors l’Éternel me dit : Ils ont bien dit ce qu’ils ont dit.

18 Je leur susciterai un prophète comme toi, d’entre leurs frères, et je mettrai mes paroles en sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui aurai commandé ;

19 et il arrivera que quiconque n’écoutera pas les paroles qu’il aura dites en mon nom, je lui en demanderai compte ;

20 Mais, si quelque prophète a assez d’orgueil pour dire quelque chose en mon nom, que je ne lui aurai point commandé de dire, ou s’il parle au nom des autres dieux, ce prophète-là mourra.

21 Que si tu dis en ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l’Éternel n’aura point dite ?

22 Quand ce prophète-là aura parlé au nom de l’Éternel, et que la chose qu’il aura prédite ne sera point, ni n’arrivera point, ce sera là une parole que l’Éternel ne lui a point dite ; mais le prophète l’aura dite par orgueil ; ainsi ne le crains point.

REFLEXIONS

I. Saint Paul nous apprend que la loi qui règle le droit des sacrificateurs auraient sur les offrandes du peuple marque que l’intention de Dieu a toujours été que ceux qui servent l’église dans le St. ministère fussent nourris et entretenus par l’église.

II. Nous voyons ici que c’est une impiété criante de consulter les devins et d’user d’enchantements et de cérémonies superstitieuses et que ces crimes ne doivent en aucune façon être soufferts parmi ceux qui connaissent le vrai Dieu.

III. Nous avons dans ce chapitre une prophétie remarquable qui est appliquée à Jésus-Christ dans le nouveau Testament. C’est celle par laquelle Dieu avait promis d’envoyer un grand prophète qui ferait connaître aux hommes la volonté de Dieu et qui devrait être seul écouté dans l’église.

IV. L’ordre que Dieu donnait de ne pas écouter les faux prophètes montre qu’il ne faut pas croire que tous ceux qui se disent envoyé de Dieu le soient en effet, mais que Dieu veut qu’on examine les docteurs et les doctrines par les marques qu’il a lui-même données dans sa parole. C’est aussi à quoi Jésus-Christ et les apôtres exhortent particulièrement les chrétiens.

CHAPITRE XIX.

Ce chapitre contient des lois : I. Touchant les villes de refuge et la manière de procéder lorsqu’il se serait commis quelque meurtre soit involontaire, soit volontaire. II. Touchant les bornes des possessions et la punition des faux témoins.

1 Quand l’Éternel ton Dieu aura exterminé les nations desquelles l’Éternel ton Dieu te donne le pays, et que tu posséderas leur pays, et que tu demeureras dans leurs villes et dans leurs maisons,

2 alors tu sépareras trois villes au milieu du pays, que l’Éternel ton Dieu te donne pour le posséder.

3 Tu dresseras le chemin, et tu partageras en trois parties les contrées de ton pays, que l’Éternel ton Dieu te donnera en héritage ; et ce sera afin que tout meurtrier s’y retire.

4 Or, voici comment on procédera envers le meurtrier, qui se sera retiré là pour sauver sa vie : Celui qui aura frappé son prochain par mégarde, et sans l’avoir haï auparavant ;

5 comme si quelqu’un étant allé avec son prochain dans une forêt, pour couper du bois, et qu’avançant sa main avec sa cognée pour couper du bois, il arrive que le fer échappe hors du manche, et rencontre tellement son prochain, qu’il en meure, cet homme-là s’enfuira dans une de ces villes, afin qu’il y vive ;

6 de peur que le garant du sang ne poursuive le meurtrier, pendant que son cœur est échauffé, et qu’il ne l’atteigne, si le chemin était trop long, et ne le frappe à mort, bien qu’il ne fût point digne de mort, parce qu’il ne haïssait point son prochain auparavant.

7 C’est pourquoi, je te commande, et je te dis : Sépare-toi trois villes.

8 Que si l’Éternel ton Dieu étend tes frontières, comme il l’a juré à tes pères, et s’il te donne tout le pays qu’il a promis de donner à tes pères,

9 (pourvu que tu prennes garde à faire tous ces commandements que je te prescris aujourd’hui, afin que tu aimes l’Éternel ton Dieu, et que tu marches toujours dans ses voies), alors tu ajouteras encore trois villes, outre ces trois-là ;

10 afin que le sang de celui qui est innocent, ne soit pas répandu, au milieu de ton pays, que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, et que tu ne sois pas coupable de meurtre ;

11 mais lorsqu’un homme qui haïra son prochain, lui aura dressé des embûches, et qu’il se sera élevé contre lui, et l’aura frappé à mort, et qu’il s’en sera fui dans l’une de ces villes,

12 alors les anciens de sa ville l’enverront tirer de là, et le livreront entre les mains du garant du sang, afin qu’il meure.

13 Ton œil ne l’épargnera point ; mais tu ôteras d’Israël le sang de l’innocent, et tu seras heureux.

14 Tu ne transporteras point les bornes de ton prochain, que les prédécesseurs auront plantées, dans l’héritage que tu posséderas au pays que l’Éternel ton Dieu te donne pour le posséder.

15 Un seul témoin ne sera point valable contre un homme, dans quelque crime et péché que ce soit, ou quelque péché qu’on ait commis ; mais sur la parole de deux ou de trois témoins, la chose sera valable.

16 Quand un faux témoin s’élèvera contre quelqu’un, pour déposer contre lui, et pour l’accuser de révolte contre Dieu ;

17 alors ces deux hommes-là, qui auront contestation entre eux, comparaîtront devant l’Éternel, en la présence des sacrificateurs et des juges qui seront en ce temps-là ;

18 et les juges s’informeront exactement ; et s’il se trouve que ce témoin soit un faux témoin, qu’il ait déposé faussement contre son frère,

19 tu lui feras comme il avait dessein de faire à son frère ; et ainsi tu ôteras le méchant du milieu de toi.

20 Et les autres, qui entendront cela, craindront ; et à l’avenir ils ne feront plus de semblable méchanceté au milieu de toi.

21 Ton œil ne l’épargnera point ; vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied.

REFLEXIONS

Nous apprenons de ce chapitre :

I. Que si Dieu avait établi des villes de refuge pour ceux qui auraient tué quelqu’un innocemment et sans aucun mauvais dessein, il ne voulait pas qu’on laisse impunis, sous quelque prétexte que ce fût, les meurtriers volontaires. Ainsi, les magistrats et les juges sont obligés de faire une recherche et une punition exacte de ces sortes de crimes s’ils ne veulent pas attirer sur eux et sur leurs peuples la vengeance céleste.

II. Ce chapitre nous enseigne que c’est une injustice criante de transporter les bornes des possessions.

III. La troisième réflexion regarde les témoins. Dieu veut qu’on ait recours aux témoins lorsqu’on ne peut pas connaître autrement la vérité et il ordonne qu’on fasse souffrir aux faux témoins la même peine que celle à laquelle ils auraient exposé celui contre qui ils auraient rendu un faux témoignage. Cette loi montre que les juges sont autorisés par la loi divine à se servir de témoins et du serment pour découvrir la vérité, que ceux qui sont appelés en témoignage sont obligés de la déclarer, que les faux témoins qui sont connus méritent une punition exemplaire et que si les hommes ne les punissent pas, Dieu fera la vengeance de leur perfidie et de leur impiété.

CHAPITRE XX.

Ce chapitre contient les lois militaires. On y voit l’exhortation que les sacrificateurs adressaient au peuple lorsqu’il allait à la guerre et comment les Israélites devaient traiter les villes qu’ils attaqueraient.

1 Quand tu iras à la guerre contre tes ennemis, et que tu verras des chevaux et des chariots, et un peuple plus grand que toi, ne les crains point ; car l’Éternel ton Dieu, qui t’a fait monter hors du pays d’Égypte, est avec toi.

2 Et quand il faudra s’approcher pour combattre, le sacrificateur s’avancera et parlera au peuple.

3 Et il leur dira : Écoute, Israël ; vous vous approchez aujourd’hui pour combattre vos ennemis ; que votre cœur ne devienne point lâche, ne craignez point, ne soyez point étonnés, et n’ayez aucune frayeur d’eux ;

4 car l’Éternel votre Dieu est celui qui marche avec vous, pour combattre pour vous contre vos ennemis et pour vous préserver.

5 Alors les officiers parleront au peuple, disant : Qui est-ce qui a bâti une maison neuve, et ne l’a point dédiée ? qu’il s’en aille et qu’il retourne dans sa maison, de peur qu’il ne meure dans la bataille, et qu’un autre ne la dédie.

6 Et qui est-ce qui a planté une vigne, et qui n’en a point encore cueilli le fruit ? qu’il s’en aille et qu’il retourne dans sa maison, de peur qu’il ne meure dans la bataille, et qu’un autre n’en cueille le fruit.

7 Et qui est-ce qui a fiancé une femme, et qui ne l’a point épousée ? qu’il s’en aille, et qu’il retourne dans sa maison, de peur qu’il ne meure dans la bataille, et qu’un autre ne l’épouse.

8 Et, les officiers continueront à parler au peuple, et diront : Si quelqu’un est timide et lâche, qu’il s’en aille et qu’il retourne en sa maison, de peur que le cœur de ses frères ne fonde comme le sien.

9 Et aussitôt que les officiers auront achevé de parler au peuple, ils rangeront les chefs des bandes à la tête de chaque troupe.

10 Quand tu t’approcheras d’une ville pour la combattre, tu lui offriras la paix.

11 Alors, si elle te fait une réponse de paix, et t’ouvre les portes, tout le peuple qui s’y trouvera te sera tributaire et te servira.

12 Que si elle ne traite pas avec toi, mais qu’elle fasse la guerre contre toi, alors tu l’assiégeras ;

13 et, quand l’Éternel ton Dieu l’aura livrée entre tes mains, tu feras passer tous les mâles au fil de l’épée,

14 en réservant seulement les femmes, les petits enfants, les bêtes, et tout ce qui sera dans la ville, savoir, tout son butin, que tu pilleras pour toi ; et tu mangeras le butin de tes ennemis, que l’Éternel ton Dieu t’aura donné.

15 Tu en feras ainsi à toutes les villes, qui sont fort éloignées de toi, et qui ne sont point des villes de ces nations ;

16 Mais tu ne laisseras vivre personne qui soit des villes de ces peuples que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage ;

17 car tu ne manqueras point de les détruire, à la façon de l’interdit ; savoir, les Héthiens, les Amorrhéens, les Cananéens, les Phérésiens, les Héviens, les Jébusiens, comme l’Éternel ton Dieu te l’a commandé ;

18 afin qu’ils ne vous apprennent pas à faire toutes les abominations qu’ils ont pratiquées envers leurs dieux, et que vous ne péchiez pas contre l’Éternel votre Dieu.

19 Quand tu tiendras une ville assiégée plusieurs jours, en la battant pour la prendre, tu ne gâteras point ses arbres, et tu ne les renverseras point à coups de cognée ; parce que tu en pourras manger ; c’est pourquoi, tu ne les couperas point ; car l’arbre des champs est-il un homme pour venir contre toi dans le siège ?

20 Mais tu détruiras et tu couperas seulement les arbres que tu connaîtras n’être point des arbres fruitiers ; et tu en bâtiras des forts contre la ville qui te fait la guerre, jusqu’à ce que tu en sois le maître.

REFLEXIONS

Les lois militaires qui sont contenues dans ce chapitre méritent qu’on y fasse réflexion.

L’exhortation que le sacrificateur adressait aux Israélites quand ils allaient à la guerre tendait à leur apprendre que c’était par le secours de Dieu seul qu’ils pouvaient vaincre leurs ennemis. L’on peut recueillir de là que Dieu qui préside à tout donne des succès heureux dans la guerre et que, quand les guerres sont justes et légitimes, on peut s’assurer de sa protection.

La loi qui exemptait certaines personnes d’aller à la guerre avait été établie tant parce qu’il n’aurait pas été juste qu’elles fussent privées des avantages qu’elles avaient voulu se procurer et que d’autres en jouissent parce qu’il était à craindre que ces gens-là n’allant à la guerre que malgré eux ne manquassent de courage.

Dieu voulait que les Israélites se conduisissent dans leurs guerres avec modération et avec douceur en épargnant le plus qu’il leur serait possible les personnes innocentes. Si les Israélites devaient en user ainsi envers leurs ennemis, les chrétiens doivent beaucoup plus garder cette modération et marquer en toutes choses qu’ils sont animés de l’esprit de Jésus-Christ qui est un esprit de charité et de douceur.

CHAPITRE XXI

Dieu règle ici : I. La manière de faire l’expiation du meurtre dont l’auteur était inconnu. II. Les mariages avec les prisonnières prises en guerre. III. Le droit des aînés. IV. La punition des enfants rebelles.V.Et la sépulture des criminels exécutés à mort par la justice.

1 Lorsque, dans la terre que l’Éternel ton Dieu te donne pour la posséder, on trouvera le corps d’un homme qui aura été tué, étendu dans un champ, et qu’on ne saura pas qui l’aura tué,

2 alors tes anciens et tes juges sortiront, et mesureront depuis l’homme qui aura été tué, jusqu’aux villes qui sont autour de lui ;

3 puis les anciens de la ville qui sera la plus proche de l’homme qui aura été tué, prendront une jeune vache du troupeau, dont on ne se soit point servi, et qui n’ait point tiré au joug ;

4 et les anciens de cette ville-là feront descendre cette jeune vache dans une vallée rude, qu’on ne laboure ni ne sème pas, et ils couperont là, dans la vallée, le cou à cette jeune vache.

5 Et les sacrificateurs, fils de Lévi, s’approcheront ; car l’Eternel ton Dieu les a choisis pour faire son service, et pour bénir au nom de l’Eternel, et afin que toute cause et toute plaie soit jugée par leur parole ;

6 et tous les anciens de cette ville-là, qui seront les plus près de l’homme qui aura été tué, laveront leurs mains sur la jeune vache à laquelle on aura coupé le cou dans la vallée ;

7 et, prenant la parole, ils diront : Nos mains n’ont point répandu ce sang ; nos yeux aussi ne l’ont point vu répandre.

8 O Eternel ! sois propice à ton peuple d’Israël que tu as racheté, et ne lui impute point le sang innocent qui a été répandu au milieu de ton peuple d’Israël. Et le meurtre sera expié pour eux.

9 Et tu ôteras le sang innocent du milieu de toi ; parce que tu auras fait ce que l’Eternel approuve et qu’il trouve droit.

10 Quand tu seras allé à la guerre contre tes ennemis, et que l’Eternel ton Dieu les auras livrés entre tes mains, et que tu en auras emmené des prisonniers ;

11 si tu vois, entre les prisonniers, une femme qui soit belle, et qu’ayant conçu pour elle de l’affection, tu veuilles la prendre pour ta femme ;

12 Alors tu la mèneras en ta maison, et elle rasera sa tête, et coupera ses ongles.

13 Elle ôtera de dessus elle les vêtements qu’elle avait dans sa captivité, et elle demeurera dans ta maison, et pleurera son père et sa mère, un mois durant ; puis tu viendras vers elle, et tu seras son mari, et elle sera ta femme.

14 S’il arrive qu’elle ne te plaise plus, tu la renverras, à sa volonté, et tu ne la pourras pas vendre pour de l’argent, ni en faire aucun trafic, parce que tu l’auras humiliée.

15 Quand un homme aura deux femmes, l’une aimée, et l’autre haïe, et qu’elles lui auront enfanté des enfants, tant celle qui est aimée que celle qui est haïe ; si le fils aîné est de celle qui est haïe,

16 lorsque le jour viendra qu’il partagera à ses enfants ce qu’il aura, alors il ne pourra pas faire aîné le fils de celle qui est aimée, avant le fils de celle qui est haïe, qui est le premier-né ;

17 mais il reconnaîtra le fils de celle qui est haïe pour son premier-né, en lui donnant la portion de deux, de tout ce qui se trouvera lui appartenir ; car il est le commencement de sa force. Le droit d’aînesse lui appartient.

18 Quand un homme aura un enfant pervers et rebelle, qui n’obéira point à la voix de son père, ni à la voix de sa mère, et qui, quoiqu’ils l’aient châtié, ne les veuille point écouter,

19 alors le père et la mère le prendront, et le mèneront aux anciens de sa ville, et à la porte de son lieu ;

20 Et ils diront aux anciens de sa ville : Voici notre fils qui est pervers et rebelle ; il n’obéit point à notre voix ; il est gourmand et ivrogne.

21 Alors tous les hommes de la ville le lapideront, et il mourra ; et ainsi tu ôteras le méchant du milieu de toi, afin que tout Israël l’entende et soit saisi de crainte.

22 Quand un homme aura commis quelque péché digne de mort, et qu’on le fera mourir, et que tu le pendras à un bois,

23 son corps mort ne demeurera point la nuit sur le bois ; mais tu ne manqueras point de l’ensevelir le même jour ; car celui qui est pendu est malédiction de Dieu ; c’est pourquoi tu ne souilleras point la terre que l’Eternel ton Dieu te donne en héritage.

REFLEXIONS

Les cérémonies que Dieu avait prescrites pour faire l’expiation du meurtre dont l’auteur était inconnu et la prière de protestation solennelle que les magistrats devaient prononcer dans cette occasion montrent bien clairement que les juges ne sauraient être trop exacts à découvrir et à punir les meurtriers et que, s’ils ne le font pas, le Seigneur leur en demandera compte.

Les lois touchant les mariages avec les prisonnières et le droit des aînés avaient pour but d’empêcher que les Israélites ne se laissent emporter à leurs passions et à leurs caprices et de maintenir l’ordre et la justice dans les familles.

La loi qui condamnait à mort les enfants rebelles à père et mère marque la grandeur de ce péché et doit faire craindre aux enfants qui s’en rendent coupables la malédiction de Dieu.

Enfin, ce que le Seigneur avait prescrit touchant les criminels qui seraient exécutés à mort tendaient à empêcher qu’on ne laissât les corps morts exposés à être mangés des bêtes ou à se consumer d’eux-mêmes, ce qui aurait ressenti l’inhumanité et eût été un objet d’horreur.

Nous devons à l’occasion de ce qui est dit ici du supplice des criminels penser au profond abaissement de Jésus-Christ notre Seigneur qui a été exposé sur une croix. C’est la réflexion que St. Paul fait au chapitre III de l’épitre aux Galates, lorsqu’il dit : Christ nous a racheté de la malédiction de la loi lorsqu’il a été fait malédiction pour nous, car il est écrit « Maudit est celui qui est pendu au bois ».

CHAPITRE XXII.

Les lois contenues dans ce chapitre regardent les choses perdues, la modestie dans les habits, l’humanité même envers les bêtes, les bâtiments, le mélange des espèces, les vêtements et la punition des personnes mariées et non mariées qui tomberaient dans l’impureté.

1 Si tu vois le bœuf ou la brebis de ton frère égarés, tu ne te cacheras point d’eux ; tu ne manqueras point de les ramener à ton frère.

2 Que si ton frère ne demeure pas près de toi, ou que tu ne le connaisses pas, tu les retireras même dans ta maison, et ils seront avec toi jusqu’à ce que ton frère les cherche ; et alors tu les lui rendras.

3 Tu en feras de même à l’égard de son âne, et tu en useras de même à l’égard de son vêtement, et de toute autre chose que ton frère aura perdue et que tu auras trouvée, qui aura été égarée ; tu ne t’en pourras cacher.

4 Si tu vois l’âne de ton frère, ou son bœuf, tombés dans le chemin, tu ne te cacheras point d’eux ; mais tu les relèveras avec lui.

5 Une femme ne portera point un habit d’homme, et un homme ne se revêtira point d’un habit de femme ; car quiconque fait de telles choses, est en abomination à l’Éternel ton Dieu.

6 Quand tu rencontreras, dans un chemin, sur quelque arbre ou sur la terre, un nid d’oiseau, où il y ait des petits ou des œufs, et la mère couvant les petits ou les œufs, tu ne prendras point la mère avec les petits ;

7 mais tu laisseras aller la mère, et tu prendras les petits pour toi, afin que tu sois heureux, et que tu prolonges tes jours.

8 Quand tu bâtiras une maison neuve, tu feras des défenses tout autour de ton toit, de peur que tu ne rendes ta maison responsable du sang, si quelqu’un tombait de là.

9 Tu ne planteras point ta vigne de diverses sortes de plants, de peur que le tout, savoir, le plant que tu auras planté et le rapport de ta vigne, ne soit souillé.

10 Tu ne laboureras point avec un âne et un bœuf accouplé.

11 Tu ne t’habilleras point d’un drap tissu de diverses choses, comme de laine et de lin joints ensemble.

12 Tu feras des bandes aux quatre pans de la robe dont tu te couvres.

13 Lorsque quelqu’un aura pris une femme, et qu’après être venu vers elle, il la haïra,

14 et qu’il lui imputera quelque chose qui donne occasion de parler d’elle, en la diffamant, et en disant : J’ai pris cette femme ; et, quand je me suis approché d’elle, je n’ai point trouvé en elle sa virginité ;

15 alors le père et la mère de la jeune fille prendront et produiront les marques de sa virginité devant les anciens de la ville, à la porte ;

16 et le père de la jeune fille dira aux anciens : J’ai donné ma fille à cet homme pour femme, et il l’a prise en aversion ;

17 et voici, il lui a imposé une chose qui donne occasion de parler, disant : Je n’ai point trouvé que ta fille fût vierge ; cependant voici les marques de la virginité de ma fille ; et ils étendront le drap devant les anciens de la ville.

18 Alors les anciens de cette ville-là prendront le mari, et le châtieront ;

19 et, parce qu’il aura diffamé une vierge d’Israël, ils le condamneront à cent pièces d’argent, qu’ils donneront au père de la jeune fille ; et elle lui sera pour femme, et il ne la pourra pas renvoyer, tant qu’il vivra ;

20 mais, si ce qu’il a dit est véritable, que la jeune fille ne se soit point trouvée vierge,

21 alors ils feront sortir la jeune fille à la porte de la maison de son père, et les gens de la ville l’assommeront de pierres, et elle mourra ; car elle a commis une infamie en Israël, commettant impureté dans la maison de son père ; et ainsi tu ôteras le mal du milieu de toi.

22 Quand on trouvera un homme couché avec une femme mariée, ils mourront même tous deux, tant l’homme qui a couché avec la femme, que la femme ; et tu ôteras le mal d’Israël.

23 Quand une jeune fille vierge sera fiancée à un homme, et que quelqu’un, l’ayant trouvée dans la ville, aura couché avec elle,

24 vous les ferez sortir tous deux à la porte de la ville, et vous les lapiderez, et ils mourront ; savoir, la jeune fille, parce qu’elle n’a point crié dans la ville ; et l’homme, parce qu’il a violé la femme de son prochain ; et tu ôteras le mal du milieu de toi.

25 Que si quelqu’un trouve aux champs une jeune fille fiancée, et que, lui faisant violence, il couche avec elle, alors l’homme qui aura couché avec elle mourra lui seul ;

26 mais tu ne feras rien à la jeune fille ; la jeune fille n’a point commis de péché digne de mort ; car il en est de ce cas, comme si quelqu’un s’élevait contre son prochain, et lui ôtait la vie ;

27 parce que, l’ayant trouvée aux champs, la jeune fille fiancée aurait pu crier, sans que personne l’ait délivrée.

28 Si quelqu’un trouve une jeune fille vierge, qui ne soit point fiancée, et que la prenant il couche avec elle, et qu’ils soient trouvés ;

29 l’homme qui aura couché avec elle, donnera au père de la jeune fille cinquante pièces d’argent, et elle lui sera pour femme, parce qu’il l’a humiliée. Il ne la pourra pas laisser, tant qu’il vivra.

30 Nul ne prendra la femme de son père, ni ne découvrira le bord de la robe de son père.

REFLEXIONS

Ces diverses lois nous apprennent :

I. Qu’on est obligé de rendre de bonne foi les choses qu’on a trouvées à celui à qui elles appartiennent.

II. La loi qui défend de prendre dans le nid d’oiseaux la mère avec ses petits avait été donnée pour enseigner aux Israélites l’humanité.

III. Dieu défend de se déguiser et de changer les habits de son sexe comme les idolâtres le faisaient parce que cela est indécent et contraire à la pudeur et peut conduire à la licence.

IV. Dieu voulait que l’on mît des défenses autour des toits des maisons parce que les toits étaient plats et pour empêcher qu’on ne tombât de là.

V. Il défendait le mélange des espèces dans la vue d’éloigner les Israélites de l’impureté et des coutumes des idolâtres.

VI. Les bandes ou les franges que les Israélites portaient à leurs habits et qui les distinguaient des autres peuples étaient destinées à les faire souvenir qu’ils étaient le peuple de Dieu et qu’ils devaient garder sa loi.

Enfin, on doit faire une singulière attention à la peine que Dieu avait établie contre les personnes mariées et non mariées qui tomberaient dans le péché d’impureté. Nous voyons par-là que non seulement l’adultère, mais aussi la simple fornication sont de grands péchés, que ceux qui en sont coupables doivent être punis et qu’ils sont obligés de réparer, soit par le mariage, soit par tous les autres moyens possibles le mal qu’ils ont fait, ce qui joint à la considération des peines dont Dieu menace les impurs, doit détourner de ces péchés infâmes et doit nous faire vivre dans la chasteté et dans la pureté.

CHAPITRE XXIII.

Les lois que ce chapitre renferme regardent : I. Certaines personnes qui ne pouvaient être reçues dans l’assemblée du peuple de Dieu, ni dans les emplois de la magistrature. II. La pureté qui devait être gardée dans le camp du peuple d’Israël lorsqu’il marchait en guerre. III. Les esclaves fugitifs, l’impureté et la prostitution, l’usure, les vœux et enfin ce qu’il était permis ou défendu de prendre dans les possessions d’autrui.

1 Celui qui est eunuque, soit pour avoir été froissé, soit pour avoir été taillé, n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel.

2 Le bâtard n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel ; même sa dixième génération n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel.

3 Le Hammonite et le Moabite n’entreront point dans l’assemblée de l’Éternel ; même leur dixième génération n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel ;

4 parce qu’ils ne sont point venus au-devant de vous avec du pain et de l’eau, par le chemin, quand vous sortiez d’Égypte, et parce aussi qu’ils firent venir à prix d’argent, contre vous Balaam, fils de Béhor, de Péthor de Mésopotamie, pour vous maudire.

5 Mais l’Éternel ton Dieu ne voulut point écouter Balaam, et l’Éternel ton Dieu convertit la malédiction en bénédiction, parce que l’Éternel ton Dieu t’aime.

6 Tu ne chercheras jamais, tant que tu vivras, leur paix ni leur bien.

7 Tu n’auras point en abomination l’Iduméen ; car il est ton frère ; tu n’auras point en abomination l’Égyptien ; car tu as été étranger dans son pays.

8 Les enfants qui leur naîtront dans la troisième génération, pourront entrer dans l’assemblée de l’Éternel.

9 Quand tu marcheras en armes contre tes ennemis, garde-toi de toute chose mauvaise ;

10 s’il y a quelqu’un d’entre vous qui ne soit point pur, pour quelque accident qui lui soit arrivé de nuit, alors il sortira hors du camp, et n’entrera point dans le camp ;

11 et sur le soir il se lavera d’eau, et aussitôt que le soleil sera couché, il rentrera dans le camp.

12 Tu auras quelque endroit, hors du camp, où tu sortiras ;

13 et tu auras un pic entre tes ustensiles, et quand tu voudras t’asseoir dehors, tu creuseras avec ce pic, et tu t’en retourneras après avoir couvert ce qui sera sorti de toi.

14 Car l’Éternel ton Dieu marchera au milieu de ton camp pour te délivrer, et pour livrer tes ennemis devant toi. Que tout ton camp donc soit saint, de peur qu’il ne voie quelque chose d’impur en toi, et qu’il ne se détourne de toi.

15 Tu ne livreras point à son maître le serviteur qui se sera sauvé chez toi, d’avec son maître ;

16 mais il demeurera avec toi ; au milieu de toi, au lieu qu’il aura choisi dans l’une de tes villes, où il lui plaira ; tu ne le molesteras point.

17 Qu’il n’y ait point entre les filles d’Israël de prostituée, et qu’entre les fils d’Israël il n’y en ait aucun qui se prostitue à l’infamie.

18 Tu n’apporteras point dans la maison de l’Éternel ton Dieu le salaire d’une prostituée, ni le prix d’un chien, pour aucun vœu que tu aies fait ; car ces deux choses sont en abomination devant l’Éternel ton Dieu.

19 Tu ne prêteras point à intérêt à ton frère, ni de l’argent, ni des vivres, ni quelque chose que ce soit qu’on prête à intérêt.

20 Tu pourras prêter à intérêt à l’étranger, mais tu ne donneras point à intérêt à ton frère ; afin que l’Éternel ton Dieu te bénisse dans toutes les choses auxquelles tu mettras la main, dans le pays où tu vas entrer pour le posséder.

21 Quand tu auras fait un vœu à l’Éternel ton Dieu, tu ne différeras point de l’accomplir, car l’Éternel ton Dieu ne manquerait point à te le redemander ; ainsi il y aurait du péché en toi.

22 Mais quand tu t’abstiendras de faire des vœux, il n’y aura point de péché en toi.

23 Tu prendras garde à faire ce que tu auras prononcé de ta bouche, selon que tu auras fait le vœu volontairement à l’Éternel ton Dieu, et que tu l’auras prononcé de ta bouche.

24 Quand tu entreras dans la vigne de ton prochain, tu pourras bien manger des raisins selon ton appétit, jusqu’à en être rassasié, mais tu n’en mettras point dans ton vaisseau.

25 Quand tu entreras dans les blés de ton prochain, tu pourras bien arracher des épis avec ta main, mais tu ne mettras point la faucille dans les blés de ton prochain.

REFLEXIONS

Voici ce qu’on peut recueillir de ce chapitre :

I. Que si Dieu, pour des raisons particulières, avait exclus de l’assemblée du peuple d’Israël ceux qui avaient des défauts dans leur personne ou dans leur naissance, ceux qui sont engagés dans les souillures du vice doivent bien moins être réputés membres de l’église chrétienne et que Dieu ne les recevra point dans son royaume.

II. On doit faire à peu près la même réflexion sur la loi qui regarde la netteté que les Israélites devaient observer dans leur camp lorsqu’ils allaient en guerre et sur la raison de cette loi, savoir que Dieu était au milieu d’eux. La véritable pureté qui est celle de l’âme et de la vie est beaucoup plus nécessaire et la considération de la présence de Dieu nous oblique encore plus fortement à prendre garde qu’il ne voie en nous aucune chose impure ou qui puisse l’offenser.

III. On continue à voir ici ce qui a déjà été remarqué plusieurs fois, c’est que si Dieu voulait que l’impureté fût bannie du peuple d’Israël, elle lui serait encore plus odieuse dans les chrétiens.

IV. Ce qui est ordonné de ne pas rendre les esclaves fugitifs regarde les esclaves des nations voisines lesquels étaient traités avec beaucoup de dureté et de cruauté et qui venaient chercher un asile dans le pays d’Israël et voulaient y habiter.

V. La loi qui défendait aux Israélites de prêter à leur compatriote mais qui leur permettait de prendre de l’intérêt des étrangers était particulière au peuple d’Israël. Le devoir des chrétiens à cet égard est de ne jamais prêter à usure, d’être équitable et d’exiger avec modération le paiement de ce qu’ils ont prêté.

À l’égard des vœux, nous voyons ici qu’on est en liberté d’en faire ou de n’en faire pas, mais quand un vœu est fait, rien ne peut dispenser de l’accomplir à moins qu’il ne s’agisse d’une chose mauvaise.

VI. Enfin, la loi qui permettait de prendre des épis ou des raisins dans les possessions d’autrui pour en manger dans le besoin, mais qui défendait d’en emporter avait pour but d’un côté d’éloigner les Israélites de l’avarice et d’un trop grand attachement à leur intérêt et de l’autre, de les détourner du larcin et de l’injustice, et d’empêcher que, sous prétexte qu’il était quelques fois permis de se servir des choses qui appartenaient à autrui, ils n’abusassent de cette liberté et ne causassent du dommage à leur prochain.

CHAPITRE XXIV

Lois touchant le divorce et les privilèges des nouveaux mariés, la manière de prendre des gages et d’exiger le paiement des dettes, la punition de ceux qui dérobent des hommes, les lépreux, le salaire des ouvriers, l’équité dans les jugements et le soin qu’on doit avoir des pauvres dans la récolte des fruits.

1 Quand quelqu’un aura pris une femme, et qu’il se sera marié avec elle, s’il arrive qu’elle ne trouve pas grâce devant les yeux de cet homme-là, parce qu’il aura trouvé en elle quelque chose d’infâme, il lui écrira une lettre de divorce, et la lui ayant mise entre les mains, il la renverra hors de sa maison.

2 Et quand elle sera sortie de sa maison, et que s’en étant allée, elle sera mariée à un autre mari,

3 si ce dernier mari la hait, et lui écrit une lettre de divorce, et la lui met en main et la renvoie de sa maison, ou que ce dernier mari, qui l’avait prise pour sa femme, meure,

4 alors son premier mari, qui l’avait renvoyée, ne la pourra pas reprendre pour femme, après qu’elle s’est souillée ; car ce serait une abomination devant l’Éternel ; ainsi tu ne chargeras d’aucun péché le pays que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage.

5 Quand quelqu’un prendra une nouvelle femme, il n’ira point à la guerre, et on ne lui imposera aucune charge ; mais un an durant il sera exempt dans sa maison, et il réjouira la femme qu’il aura prise.

6 On ne prendra point pour gage les deux meules, non pas même la meule de dessus, parce qu’on prendrait pour gage la vie de son prochain.

7 Quand on trouvera quelqu’un qui aura dérobé quelqu’un de ses frères des enfants d’Israël, et qui en aura fait trafic et l’aura vendu, ce larron-là mourra ; et tu ôteras le mal du milieu de toi.

8 Prends garde à la plaie de la lèpre, afin que tu gardes et que tu fasses tout ce que les sacrificateurs, qui sont de la race de Lévi, vous enseigneront ; vous prendrez garde à faire ce qu’ils vous diront, selon que je leur ai commandé.

9 Souviens-toi de ce que l’Éternel ton Dieu fit à Marie dans le chemin, après que vous fûtes sortis d’Égypte.

10 Quand tu auras droit d’exiger de ton prochain une chose qui te sera due, tu n’entreras point dans sa maison pour prendre un gage ;

11 Mais tu te tiendras dehors, et l’homme à qui tu as prêté t’apportera le gage dehors.

12 Et si l’homme est pauvre, tu ne te coucheras point ayant encore son gage ;

13 mais tu ne manqueras pas de lui rendre le gage aussitôt que le soleil sera couché, afin qu’il couche dans son habit, et qu’il te bénisse ; et cela te sera imputé à justice devant l’Éternel ton Dieu.

14 Tu ne feras point de tort au mercenaire qui est pauvre et indigent, d’entre tes frères ou d’entre les étrangers qui demeurent dans ton pays, dans quelqu’une de tes demeures ;

15 tu lui donneras son salaire le jour même qu’il aura travaillé, avant que le soleil se couche ; car il est pauvre, et c’est à quoi son âme s’attend ; de peur qu’il ne crie contre toi à l’Éternel, et que tu ne pèches.

16 On ne fera point mourir les pères pour les enfants ; on ne fera point non plus mourir les enfants pour les pères ; mais on fera mourir chacun pour son péché.

17 Tu ne pervertiras point le droit d’un étranger, ni d’un orphelin, et tu ne prendras point pour gage l’habit d’une veuve.

18 Et tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que l’Éternel ton Dieu t’a racheté de là. C’est pourquoi je te commande de faire ces choses.

19 Quand tu feras ta moisson dans ton champ, et que tu y auras oublié quelque poignée d’épis, tu ne retourneras point pour la prendre ; mais cela sera pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve ; afin que l’Éternel ton Dieu te bénisse dans toutes les œuvres de tes mains.

20 Quand tu secoueras tes oliviers, tu n’y retourneras point pour rechercher branche après branche ; mais ce qui restera sera pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve.

21 Quand tu vendangeras ta vigne, tu ne grappilleras point les raisins qui seront demeurés après toi ; mais cela sera pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve.

22 Et tu te souviendras que tu as été esclave au pays d’Égypte ; c’est pourquoi je te commande de faire ces choses.

REFLEXIONS

Il faut remarquer sur la loi du divorce qu’elle n’autorisait pas les désordres qui s’introduisirent dans la suite parmi les Juifs à cet égard, puisque Dieu ne permettait le divorce que lorsque la femme se rendait coupable de quelque chose de déshonnête et d’infâme. Mais il faut se souvenir de ce que notre Seigneur dit dans l’Évangile, que les divorces étaient tolérés parmi les Juifs à cause de la dureté de leur cœur, mais qu’ils ne le sont pas parmi les chrétiens et que le lien du mariage est indissoluble.

Nous apprenons ensuite ici que c’est mal fait d’user de rigueur lorsqu’on prend des gages et lorsqu’on exige ce qui est dû par des personnes pauvres, qu’il faut payer promptement et de bonne foi les ouvriers et que c’est un péché criant devant Dieu de retenir leur salaire, qu’on doit traiter avec humanité les étrangers, les veuves et les orphelins, leur rendre justice et ne leur faire aucun tort.

Enfin, la défense qui était faite aux Israélites de grappiller leurs vignes et de glaner leurs champs tendait à les détourner d’un attachement sordide à leur intérêt et elle montre que Dieu veut qu’on se souvienne des pauvres dans la saison de la récolte et qu’on exerce même la charité envers eux dans toutes les occasions qui s’en présentent.

CHAPITRE XXV

Dieu ordonne d’observer la modération dans la punition des coupables, il défend d’emmuseler les bêtes qui foulaient le grain, il commande que quand un homme sera mort sans enfant, son frère épouse sa veuve afin de conserver le nom du défunt, il commande aussi d’avoir des poids et des mesures justes et il ordonne aux Israélites de détruire les Amalékites.

1 Quand il y aura un différend entre quelques personnes, et qu’ils viendront en jugement afin qu’on les juge, on justifiera celui qui a le droit, et on condamnera celui qui a tort.

2 Si le méchant a mérité d’être battu, le juge le fera jeter par terre et battre en sa présence, selon l’exigence de son crime par un certain nombre de coups.

3 Il le fera donc battre de quarante coups, et non plus ; de peur que s’il continuait à le battre, outre ces coups-là, le châtiment ne fût excessif, et que ton frère ne fût traité trop indignement devant tes yeux.

4 Tu n’emmuselleras point ton bœuf lorsqu’il foule le grain.

5 Lorsque des frères demeureront ensemble, et que l’un d’entre eux viendra à mourir sans enfants, alors la femme du mort ne se mariera point dehors à un étranger, mais son beau-frère viendra vers elle, et la prendra pour femme, et l’épousera comme étant son beau-frère.

6 Et le premier-né qu’elle enfantera, succédera au frère mort, et portera son nom, afin que son nom ne soit pas effacé d’Israël.

7 Que s’il ne plaît pas à cet homme-là de prendre sa belle-sœur, alors sa belle-sœur montera à la porte, vers les anciens et dira : Mon beau-frère refuse de relever le nom de son frère en Israël, et ne veut point m’épouser par droit de beau-frère.

8 Et les anciens de sa ville l’appelleront, et lui parleront ; et s’il demeure ferme, et qu’il dise : Il ne me plaît pas de l’épouser ;

9 alors sa belle-sœur s’approchera de lui devant les anciens, et lui ôtera son soulier du pied, et lui crachera au visage, et prenant la parole, elle lui dira : C’est ainsi qu’on fera à l’homme qui ne soutiendra pas la famille de son frère.

10 Et son nom sera appelé en Israël, la maison du déchaussé.

11 Quand des hommes auront une querelle ensemble, l’un contre l’autre, si la femme de l’un s’approche pour délivrer son mari de la main de celui qui le bat, et qu’avançant sa main elle l’empoigne par ses parties honteuses,

12 alors tu lui couperas la main, et ton œil ne l’épargnera point.

13 Tu n’auras point dans ton sac deux sortes de pierres pour peser, une grande et une petite.

14 Il n’y aura point aussi dans ta maison deux sortes d’épha, un grand et un petit ;

15 mais tu auras des pierres à peser, entières et justes ; tu auras aussi un épha entier et juste ; afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l’Éternel ton Dieu te donne.

16 Car quiconque fait cela, quiconque fait cette iniquité, est en abomination à l’Éternel ton Dieu.

17 Souviens-toi de ce que te fit Hamalek en chemin, quand vous sortiez d’Égypte ;

18 comment il te vint rencontrer dans le chemin, et te chargea en queue, attaquant tous les faibles qui te suivaient, lorsque tu étais toi-même las et travaillé, et comment il n’eut point de crainte de Dieu.

19 Quand donc l’Éternel ton Dieu t’aura donné du repos de tous les ennemis qui t’environnent, au pays que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage pour le posséder, alors tu effaceras la mémoire d’Hamalek de dessous les cieux, ne l’oublie point.

REFLEXIONS

Ce chapitre nous apprend :

I. Que les juges doivent prononcer un jugement juste et punir les coupables, toutefois avec modération et humanité.

II. La loi qui défend d’emmuseler le bœuf qui foule le blé avait été donnée pour apprendre aux Israélites à être humains et équitables. Elle montre de plus que l’on doit pourvoir à la subsistance de ceux qui travaillent pour l’utilité des autres, comme St. Paul le remarque dans la première épitre aux Corinthiens, chapitre IX où il allègue cette loi pour prouver que ceux qui annoncent l’Évangile ont le droit de tirer de l’église ce qui est nécessaire pour leur entretien.

III. Cette autre loi qui portait que quand un homme mourrait sans enfant, le frère de cet homme épouserait sa veuve était particulière au peuple d’Israël et elle avait pour but la conservation et la distinction des familles et des héritages.

IV. L’on voit ici que ceux qui commettent des tromperies et en particulier ceux qui usent de fraude et de mauvaise foi dans le poids et dans la mesure sont en abomination au Seigneur.

Enfin, l’ordre que Dieu donna de détruire les Amalékites qui avaient attaqué injustement les enfants d’Israël doit être considéré comme une juste punition de ces peuples et par là on peut voir que l’orgueil, la dureté et l’injustice déplaisent à Dieu et attirent sa colère sur les nations entières aussi bien que sur les particuliers.

CHAPITRE XXVI

Moïse prescrit les cérémonies que les Israélites devaient observer lorsqu’ils présentaient leurs prémices à Dieu et lorsqu’ils donnaient les dîmes de la troisième année aux Lévites et aux pauvres. Moïse ayant achevé de proposer toutes ces lois exhorte le peuple à les garder et à accomplir les promesses solennelles qu’ils firent tous alors d’obéir à la voix de Dieu, il leur promet que s’ils le faisaient Dieu les bénirait et qu’ils seraient le peuple le plus heureux qu’il y eût sur la terre.

1 Quand tu seras entré au pays que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, et que tu le posséderas, et y demeureras,

2 alors tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, et tu les apporteras du pays que l’Éternel ton Dieu te donne, et les ayant mis dans une corbeille, tu iras au lieu que l’Éternel ton Dieu aura choisi pour y faire habiter son nom,

3 et étant venu vers le sacrificateur qui sera en ce temps-là, tu lui diras : Je reconnais aujourd’hui devant l’Éternel ton Dieu, que je suis parvenu dans ce pays, que l’Éternel avait juré à nos pères de nous donner.

4 Et le sacrificateur prendra la corbeille de ta main, et la mettra devant l’autel de l’Éternel ton Dieu.

5 Puis, prenant la parole, tu diras, devant l’Éternel ton Dieu : Mon père était un pauvre Syrien, prêt à périr, et il descendit en Égypte avec un petit nombre de gens, et il y fit séjour, et devint là une nation grande, forte et qui s’est fort multipliée ;

6 et les Égyptiens nous maltraitèrent, nous affligèrent et nous imposèrent une dure servitude ;

7 Alors nous criâmes à l’Éternel, le Dieu de nos pères, et l’Éternel exauça notre voix, et regarda notre affliction, notre travail et notre oppression ;

8 Et nous tira hors d’Égypte avec une main forte et un bras étendu, en jetant dans les Égyptiens une grande frayeur, et avec des signes et des miracles.

9 Depuis, il nous conduisit en ce lieu, et nous donna ce pays, qui est un pays où coulent le lait et le miel.

10 Maintenant donc, voici, j’ai apporté les prémices des fruits de la terre que tu m’as donnée, ô Éternel ! tu poseras ainsi la corbeille devant l’Éternel ton Dieu.

11 Et tu te réjouiras de tout le bien que l’Éternel ton Dieu t’aura donné et à ta maison, toi, et le Lévite, et l’étranger qui sera au milieu de toi.

12 Quand tu auras achevé de lever toutes les dîmes de ton revenu en la troisième année, qui est l’année des dîmes, tu les donneras au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, et ils les mangeront dans les lieux de ta demeure, et en seront rassasiés ;

13 et tu diras, en la présence de l’Éternel ton Dieu : J’ai entièrement ôté de ma maison ce qui était sacré, et même je l’ai donné au Lévite, à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve, selon tous les commandements que tu m’as donnés ; je n’ai rien transgressé de tes commandements et je ne les ai point oubliés.

14 Je n’en ai point mangé dans mon deuil, et je n’en ai rien ôté pour l’appliquer à quelque usage souillé, et je n’en ai point donné pour un mort ; j’ai obéi à la voix de l’Éternel mon Dieu ; j’ai fait tout ce que tu m’avais commandé.

15 Regarde de ta sainte demeure des cieux, et bénis ton peuple d’Israël et la terre que tu nous as donnée, comme tu avais juré à nos pères, ce pays où coulent le lait et le miel.

16 Aujourd’hui l’Éternel ton Dieu te commande de pratiquer ces statuts et ces ordonnances ; prends donc garde à les pratiquer de tout ton cœur et de toute ton âme.

17 Tu as aujourd’hui fait dire à l’Éternel qu’il te serait Dieu, et que tu marcherais dans ses voies, et que tu garderais ses statuts, ses commandements et ses ordonnances, et que tu obéirais à sa voix ;

18 aussi l’Éternel t’a fait dire aujourd’hui, que tu lui serais un peuple précieux, selon qu’il t’en a parlé, afin que tu gardes tous ses commandements,

19 Et qu’il te mettait dans un rang élevé, afin que tu acquières de la louange, du renom et de la gloire, au-dessus de toutes les nations qu’il a créées et que tu sois un peuple saint à l’Éternel ton Dieu, selon qu’il en a parlé.

REFLEXIONS

La lecture de ce chapitre est très édifiante et tout à fait instructive.

Nous y voyons les prières que les Israélites prononçaient et la déclaration solennelle qu’ils faisaient lorsqu’ils présentaient les prémices et les dîmes. Cette cérémonie était un hommage qu’ils rendaient à Dieu, par où ils reconnaissaient que c’était à lui qu’ils étaient redevables de tous les biens que leur pays produisait.

Comme eux, nous devons faire hommage à Dieu de tout ce que nous possédons, reconnaître notre indignité et confesser que nous tenons tout de sa bonté. Cette cérémonie de l’oblation des prémices montre de plus que Dieu veut que, pour marquer notre piété et notre gratitude, nous mettions à part quelque partie de nos biens et que nous les lui offrions avec humilité, soit pour son service, soit pour assister les nécessiteux et qu’au reste nous nous gardions bien de les appliquer à aucun usage illicite et de nous en servir pour offenser Dieu.

On voit sur la fin de ce chapitre que les Israélites ayant promis solennellement de garder toutes les lois du Seigneur et lui ayant fait dire qu’ils les observeraient, Dieu les avait fait assurer qu’ils lui seraient un peuple précieux.

Nous sommes obligés de garder tout ce que Dieu nous commande, mais quand nous lui en avons fait des promesses solennelles, cette obligation devient encore plus indispensable et c’est aussi par la pratique de ces justes devoirs que nous pouvons nous rendre Dieu favorable et avoir part à sa bénédiction.

CHAPITRE XXVII

Dieu commande aux Israélites de dresser des pierres sur la montagne de Hébal, d’y graver les paroles de la loi, d’y élever un autel et d’y offrir des sacrifices. Il ordonne ensuite de prononcer des bénédictions de dessus la montagne de Garifim et des malédictions de dessus la montagne de Hébal, auxquelles tout le peuple devait répondre, Amen.

1 Or, Moïse et les anciens d’Israël firent ce commandement au peuple, disant : Gardez tous les commandements que je vous prescris aujourd’hui :

2 C’est qu’au jour que tu auras passé le Jourdain, pour entrer au pays que l’Éternel ton Dieu te donne, tu te dresseras de grandes pierres, et tu les enduiras avec de la chaux,

3 et tu écriras sur elles toutes les paroles de cette loi, aussitôt que tu auras passé, pour entrer dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne, qui est un pays où coulent le lait et le miel, selon que l’Éternel, le Dieu de tes pères, t’en a parlé.

4 Quand donc vous aurez passé le Jourdain, vous dresserez ces pierres-là, selon que je vous le commande aujourd’hui, sur la montagne d’Hébal, et vous les enduirez avec la chaux.

5 Tu bâtiras aussi là un autel à l’Éternel ton Dieu, un autel de pierres, sur lesquelles tu ne lèveras point le fer ;

6 tu bâtiras l’autel de l’Éternel ton Dieu, de pierres entières ; tu y offriras des holocaustes à l’Éternel ton Dieu ;

7 tu y offriras aussi des sacrifices de prospérités, et tu mangeras là, et tu te réjouiras devant l’Éternel ton Dieu ;

8 et tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, les gravant bien avant.

9 Et Moïse et les sacrificateurs, qui sont de la race de Lévi, parlèrent à tout Israël, disant : Ecoute, et entends, Israël ; tu es aujourd’hui devenu un peuple à l’Éternel ton Dieu ;

10 tu obéiras donc à la voix de l’Éternel ton Dieu, et tu observeras ces commandements et ces statuts que je te prescris aujourd’hui.

11 Moïse fit aussi, en ce jour-là, ce commandement au peuple, disant :

12 Quand vous aurez passé le Jourdain, que Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin se tiennent sur la montagne de Garizim, pour bénir le peuple ;

13 et que Ruben, Gad, Ascer, Zabulon, Dan, Nephthali, se tiennent pour maudire, sur la montagne d’Hébal.

14 Et les Lévites prendront la parole, et diront, à haute voix, à tous les hommes d’Israël :

15 Maudit est l’homme qui fera une image taillée ou de fonte, qui est en abomination à l’Éternel et l’ouvrage des mains d’un ouvrier, et qui la mettra dans un lieu secret. Et tout le peuple répondra, et dira : Amen.

16 Maudit est celui qui aura méprisé son père ou sa mère. Et tout le peuple dira : Amen.

17 Maudit est celui qui transporte les bornes de son prochain. Et tout le peuple dira : Amen.

18 Maudit est celui qui fait égarer l’aveugle dans le chemin. Et tout le peuple dira : Amen.

19 Maudit est celui qui pervertit le droit de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve. Et tout le peuple dira : Amen.

20 Maudit est celui qui couche avec la femme de son père ; car il découvre le bord de la robe de son père. Et tout le peuple dira : Amen.

21 Maudit est celui qui couche avec aucune bête. Et tout le peuple dira : Amen.

22 Maudit est celui qui couche avec sa sœur, qui est fille de son père, ou fille de sa mère. Et tout le peuple dira : Amen.

23 Maudit est celui qui couche avec sa belle-mère. Et tout le peuple dira : Amen.

24 Maudit est celui qui frappe son prochain en cachette. Et tout le peuple dira : Amen.

25 Maudit est celui qui prend quelque présent pour mettre à mort l’homme innocent. Et tout le peuple dira : Amen.

26 Maudit est celui qui ne persévère pas à faire les paroles de cette loi. Et tout le peuple dira : Amen.

REFLEXIONS

Ce chapitre est très remarquable par les bénédictions et les malédictions que Dieu avait ordonné que l’on prononçât avec tant de solennité en présence et du consentement de tout le peuple d’Israël. Cette cérémonie si grave et si solennelle ne nous permet pas de douter que ceux qui observent la loi de Dieu ne soient l’objet de sa bénédiction et de sa faveur et que ceux qui la violent n’encourent sa malédiction et sa vengeance. Dieu voulut qu’on fît particulièrement mention des crimes abominables qui sont ici spécifiés et qui sont les plus atroces et en particulier des crimes commis contre la pureté, parce qu’ils étaient commis parmi les Cananéens et c’était même à cause de ces crimes-là que Dieu allait les détruire, mais il faut se souvenir que les autres péchés n’assujettissaient pas moins à la malédiction divine. Il est encore à remarquer que ces malédictions étaient dénoncées contre ceux qui commettaient ces péchés en secret.

Enfin, nous devons bien considérer que quelque terribles que fussent les malédictions qui furent prononcées de dessus la montagne Hébal, celles que l’Évangile dénonce le sont encore davantage et que si les Israélites s’étaient soumis à la vengeance de Dieu en répondant Amen à chacune de ces malédictions nous nous y sommes aussi tous soumis par le vœu que nous avons fait à Dieu en qualité de chrétiens et qu’ainsi nous n’échapperons pas à son jugement si nous violons ce vœu par notre désobéissance.

CHAPITRE XXVIII VERSETS 1-44

Moïse, ayant achevé de proposer et de répéter les lois du Seigneur, promet aux enfants d’Israël l’abondance, la paix et toute sortes de bénédictions s’ils obéissaient aux commandements de Dieu, les menaçant au contraire de la disette, de la mortalité, de la guerre et des derniers malheurs s’ils tombaient dans la rébellion et dans la désobéissance.

1 Or, il arrivera, si tu obéis à la voix de l’Éternel ton Dieu, et que tu prennes garde à faire tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui, que l’Éternel ton Dieu te mettra dans un rang élevé, au-dessus de toutes les nations de la terre ;

2 et toutes ces bénédictions viendront, sur toi et reposeront sur toi, quand tu obéiras à la voix de l’Éternel ton Dieu ;

3 tu seras béni dans la ville, tu seras aussi béni dans les champs ;

4 le fruit de ton ventre sera béni, le fruit de la terre et le fruit de ton bétail, la portée de tes vaches, et les brebis de ton troupeau ;

5 ta corbeille sera bénie, et ta maie ;

6 tu seras béni dans ton entrée, tu seras aussi béni à ta sortie ;

7 l’Éternel fera que tes ennemis, qui s’élèveront contre toi, seront battus devant toi ; ils sortiront contre toi par un chemin, et par sept chemins ils s’enfuiront devant toi ;

8 l’Éternel commandera à la bénédiction qu’elle soit avec toi dans tes greniers et dans toutes les choses où tu mettras la main ; et il te bénira dans le pays que l’Éternel ton Dieu te donne.

9 L’Éternel ton Dieu t’établira pour lui être un peuple saint, selon qu’il te l’a juré, quand tu garderas les commandements de l’Éternel ton Dieu, et que tu marcheras dans ses voies ;

10 et tous les peuples de la terre verront que le nom de l’Éternel est réclamé sur toi, et ils te craindront ;

11 et l’Éternel ton Dieu te fera abonder en biens, en multipliant le fruit de ton ventre, le fruit de tes bêtes et le fruit de ta terre, dans le pays que l’Éternel a juré à tes pères de te donner.

12 L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, savoir, les cieux, pour donner la pluie qu’il faut à ta terre, en sa saison, et pour bénir toutes les œuvres de tes mains ; tu prêteras à beaucoup de nations, et tu n’emprunteras point.

13 L’Éternel te mettra à la tête des peuples et non point à leur queue, et tu seras toujours au-dessus, et non point au-dessous, quand tu obéiras aux commandements de l’Éternel ton Dieu, que je te donne aujourd’hui, afin que tu prennes garde à les faire,

14 et que tu ne te détourneras, ni à droite ni à gauche, d’aucune des paroles que je te commande aujourd’hui, pour aller après d’autres dieux, et pour les servir.

15 Mais si tu n’obéis pas à la voix de l’Éternel ton Dieu, pour prendre garde à faire tous ses commandements et ses statuts que je te prescris aujourd’hui, il arrivera que toutes ces malédictions viendront sur toi, et reposeront sur toi :

16 Tu seras maudit dans la ville, tu seras aussi maudit aux champs ;

17 ta corbeille sera maudite, et ta maie ;

18 le fruit de ton ventre sera maudit, et le fruit de ta terre, la portée de tes vaches, et les brebis de ton troupeau ;

19 tu seras maudit dans ton entrée, tu seras aussi maudit à ta sortie ;

20 l’Éternel enverra sur toi la malédiction, l’effroi et la ruine, dans toutes les choses où tu mettras la main et que tu feras, jusqu’à ce que tu sois détruit, et que tu périsses promptement, à cause de la méchanceté des actions par lesquelles tu m’auras abandonné ;

21 l’Éternel fera que la mortalité s’attachera à toi, jusqu’à ce qu’il t’ait consumé de dessus la terre que tu vas posséder ;

22 l’Éternel te frappera de langueur, d’ardeur, de fièvre, d’une chaleur brûlante, d’épée, de sécheresse et de nielle, qui te persécuteront jusqu’à ce que tu périsses ;

23 les cieux qui sont sur ta tête, seront comme d’airain, et la terre qui est sous toi sera comme de fer ;

24 l’Éternel te donnera, au lieu de la pluie qu’il faut à ta terre, de la poussière et de la poudre, qui descendra sur toi des cieux, jusqu’à ce que tu sois exterminé ;

25 et l’Éternel fera que tu seras battu devant tes ennemis ; tu sortiras par un chemin contre eux, et par sept chemins tu t’enfuiras devant eux ; et tu seras vagabond par tous les royaumes de la terre ;

26 et tes corps morts seront en viande à tous les oiseaux des cieux, et aux bêtes de la terre, et il n’y aura personne qui les effarouche ;

27 l’Éternel te frappera de l’ulcère d’Égypte, d’hémorroïdes, de gale et de grattelle, dont tu ne pourras pas guérir ;

28 l’Éternel te frappera de frénésie, d’aveuglement et d’étonnement de cœur ;

29 tu iras tâtonnant en plein midi, comme un aveugle tâtonne dans les ténèbres ; tu n’auras point d’heureux succès dans tes entreprises ; et tu seras toujours opprimé et pillé ; et il n’y aura personne qui te garantisse ;

30 tu fianceras une femme, mais un autre dormira avec elle ; tu bâtiras des maisons, mais tu n’y demeureras point ; tu planteras des vignes, mais tu n’en cueilleras point le fruit pour toi ;

31 ton bœuf sera tué devant tes yeux, mais tu n’en mangeras point ; ton âne sera ravi de devant toi, et ne te sera point rendu ; tes brebis seront livrées à tes ennemis, et tu n’auras personne pour les en retirer ;

32 tes fils et tes filles seront livrés à un autre peuple, et tes yeux le verront, et se consumeront tout le jour en regardant vers eux, et ta main n’aura aucune force ;

33 et un peuple que tu n’auras point connu mangera le fruit de ta terre et tout ton travail, et tu seras exposé tous les jours à souffrir des torts et des concussions ;

34 et tu seras hors de toi-même pour les choses que tu verras de tes yeux ;

35 l’Éternel te frappera d’un ulcère très malin sur les genoux et sur les cuisses, dont tu ne pourras pas être guéri ; il t’en frappera depuis la plante de ton pied jusqu’au sommet de ta tête ;

36 l’Éternel te fera marcher, et ton roi que tu auras établi sur toi, vers une nation que tu n’auras point connue, ni toi, ni tes pères, et tu serviras là d’autres dieux, des dieux de bois et de pierre ;

37 et tu seras là un sujet d’étonnement, de railleries et de fables, parmi tous les peuples vers lesquels l’Éternel t’aura emmené ;

38 tu jetteras beaucoup de semence dans ton champ, et tu recueilleras peu ; car les sauterelles la consumeront ;

39 tu planteras des vignes et tu les cultiveras, mais tu n’en boiras point le vin, et tu n’en recueilleras rien ; car les vers en mangeront le fruit ;

40 tu auras des oliviers dans toutes tes frontières, et tu ne t’oindras point d’huile ; car tes oliviers perdront leur fruit ;

41 il te naîtra des fils et des filles, mais ils ne seront pas à toi ; car ils iront en captivité ;

42 les hannetons gâteront tous tes arbres, et le fruit de ta terre ;

43 l’étranger qui est au milieu de toi montera au-dessus de toi, fort haut, et tu descendras fort bas ;

44 il te prêtera, et tu ne lui prêteras point ; il sera à la tête, et tu seras à la queue.

REFLEXIONS

Il faut remarquer en général sur ce chapitre :

I. Que ces bénédictions et ces malédictions temporelles convenaient à l’état du peuple d’Israël,

II. Que les malédictions ne sont pas de simples menaces, mais que ce sont des prédictions formelles et très expresses des malheurs que ce peuple éprouva en divers temps lorsqu’il tomba dans la désobéissance et dans l’idolâtrie, Dieu les ayant visités par la stérilité, par la sécheresse, par la famine, par la mortalité, par la guerre et par d’autres fléaux ainsi que l’histoire sainte nous l’apprend,

III. Quoi que ces bénédictions et ces malédictions regardassent le peuple d’Israël en particulier, nous devons y faire de sérieuses réflexions et considérer que Dieu bénit ceux qui le craignent, mais qu’il punit ceux qui l’offensent et qui abusent de ses bienfaits,

Qu’étant le maître de toutes les créatures, il les fait servir au bien de ses enfants, mais qu’il accable les méchants de ses fléaux,

Que la guerre, la famine, la stérilité de la terre, la mortalité, les maladies et toutes les autres calamités procèdent de Dieu et qu’il les emploie ordinairement pour punir l’iniquité et l’ingratitude des hommes.

Enfin, nous devons nous souvenir que les bénédictions et les malédictions temporelles ne sont pas celles qui doivent le plus nous toucher, mais qu’étant chrétiens nous devons servir Dieu et lui obéir par l’espérance des récompenses et par la crainte des peines de la vie à venir.

CHAPITRE XXVIII VERSETS 45-68

C’est ici la suite des malédictions que Moïse dénonçait aux enfants d’Israël, les menaçant que s’ils abandonnaient Dieu, ils seraient le peuple le plus malheureux qu’il y eut sous le ciel, que Dieu les livrerait à leurs ennemis et qu’ils seraient chassés de leur pays et dispersés par tout le monde.

45 Et toutes ces malédictions t’arriveront et te poursuivront, et reposeront sur toi, jusqu’à ce que tu sois exterminé, parce que tu n’auras pas obéi à la voix de l’Éternel ton Dieu, pour garder ses commandements et ses statuts qu’il t’a donnés.

46 Et ces malédictions seront sur toi et sur ta postérité, pour être des signes et des prodiges à jamais.

47 Parce que tu n’auras point servi l’Éternel ton Dieu avec joie, et de bon cœur, dans l’abondance de toutes choses,

48 tu serviras ton ennemi, que Dieu enverra contre toi, dans la faim, dans la soif, dans la nudité et dans la disette de toutes choses ; et il mettra un joug de fer sur ton cou, jusqu’à ce qu’il t’ait exterminé ;

49 l’Éternel fera lever contre toi de loin, du bout de la terre, une nation qui volera comme vole l’aigle, une nation dont tu n’entendras point la langue,

50 une nation fière, qui n’aura point d’égard au vieillard, et qui n’aura point pitié de l’enfant ;

51 elle mangera les fruits de tes bêtes, et les fruits de ta terre, jusqu’à ce que tu sois exterminé ; elle ne te laissera rien de reste, ni froment, ni vin, ni huile, ni aucune portée de tes vaches, ni brebis de ton troupeau, jusqu’à ce qu’elle t’ait ruiné ;

52 et elle t’assiégera dans toutes tes villes, jusqu’à ce que tes murailles les plus hautes et les plus fortes, sur lesquelles tu te seras assuré dans tout ton pays, tombent par terre ; elle assiégera même toutes tes villes, par tout le pays que l’Éternel ton Dieu t’aura donné ;

53 tu mangeras, durant le siège et dans l’extrémité où ton ennemi te réduira, le fruit de ton ventre, la chair de tes fils et de tes filles, que l’Éternel ton Dieu t’aura donnés ;

54 l’homme le plus tendre et le plus délicat d’entre vous regardera d’un œil d’envie son frère, et sa femme bien-aimée, et le reste de ses enfants qu’il aura réservés,

55 pour ne donner à aucun d’eux de la chair de ses enfants, qu’il mangera, parce qu’il ne lui sera rien demeuré du tout, à cause du siège et de l’extrémité où ton ennemi te réduira dans toutes tes villes ;

56 la plus tendre et la plus délicate d’entre vous, qui n’aura point essayé de mettre la plante de son pied sur la terre, par délicatesse et par mollesse, regardera d’un œil d’envie son mari bien-aimé, son fils et sa fille,

57 et la taie de son petit enfant, qui sortira d’entre ses pieds, et les enfants qu’elle enfantera ; car elle les mangera secrètement, dans la disette où elle sera de toutes choses, à cause du siège et de l’extrémité où ton ennemi te réduira dans toutes tes villes.

58 Si tu ne prends pas garde à faire toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce livre, en craignant ce nom glorieux et terrible, l’ÉTERNEL TON DIEU,

59 alors l’Éternel te frappera, toi et ta postérité, de plaies étranges, de plaies grandes et de durée, de maladies malignes et de durée.

60 Il fera retourner sur toi toutes les langueurs d’Égypte que tu as appréhendées, et elles s’attacheront à toi ;

61 et même l’Éternel fera venir sur toi toute autre maladie et toute autre plaie, qui n’est point écrite dans le livre de cette loi, jusqu’à ce que tu sois exterminé ;

62 et vous resterez en petit nombre au lieu où vous aurez été comme les étoiles des cieux, tant vous étiez en grand nombre ; parce que tu n’auras point obéi à la voix de l’Éternel ton Dieu.

63 Et il arrivera que comme l’Éternel s’est réjoui sur vous, en vous faisant du bien et en vous multipliant, aussi l’Éternel prendra plaisir à vous faire périr et à vous exterminer, et vous serez arrachés de dessus la terre où vous allez pour la posséder ;

64 et l’Éternel te dispersera parmi tous les peuples, depuis un bout de la terre jusqu’à l’autre ; et tu serviras là d’autres dieux, que ni toi ni tes pères n’avez point connus, du bois et de la pierre.

65 Encore ne trouveras-tu aucun repos parmi ces nations-là, et même la plante de ton pied n’aura aucun repos ; car l’Éternel te donnera là un cœur tremblant, et des yeux qui ne verront point, et une âme pénétrée de douleur.

66 Et ta vie sera comme pendante devant toi ; et tu seras dans l’effroi nuit et jour, et tu ne seras point assuré de ta vie ;

67 tu diras le matin : Qui me fera voir le soir ? et le soir tu diras : Qui me fera voir le matin ? à cause de l’effroi dont ton cœur sera effrayé, et à cause de ce que tu verras de tes yeux.

68 Et l’Éternel te fera retourner en Egypte, sur des navires, pour faire le voyage dont je t’ai dit : Il ne t’arrivera plus de le voir ; et vous vous vendrez là à vos ennemis, pour être esclaves et servantes, et il n’y aura personne qui vous achète.

REFLEXIONS

C’est ici l’un des endroits les plus remarquables des livres de Moïse.

Nous y voyons une description très exacte de tous les malheurs qui arrivèrent dans la suite aux enfants d’Israël lorsque Dieu les livra à leurs ennemis et en particulier lorsque les dix tribus furent dispersées par le Roi d’Assyrie, lorsque Jérusalem ayant été prise par les Babyloniens, les Juifs furent menés en captivité et qu’une grande multitude d’entre eux se retirèrent en divers temps en Égypte où ils périrent misérablement et enfin lorsque les Romains détruisirent leur ville et leur temple. On voit ici les extrémités où les Israélites devaient être réduits par la famine jusque-là que les mères mangèrent leurs enfants, ce qui arriva dans le siège de Samarie et dans celui de Jérusalem.

Moïse prédit de plus la captivité de cette nation, sa dispersion par tout le monde et le triste état où elle se trouve encore aujourd’hui.

On ne saurait assez admirer ces prédictions dont l’antiquité est incontestable et reconnue de tout le monde et qui marquaient, si longtemps à l’avance, ce qui devait arriver à ce peuple après tant de siècles. Elles prouvent de la manière la plus claire et la plus forte la divinité des écrits de Moïse, mais elles doivent aussi nous donner une grande crainte d’offenser le Seigneur de peur d’encourir les peines    et les malédictions qui nous sont dénoncées dans l’Évangile et qui ne sont ni moins certaines, ni moins redoutables que celle de la loi.

CHAPITRE XXIX

I. Moïse représente encore aux Israélites d’une manière fort touchante les grâces que Dieu leur avait faites. II. Il renouvelle l’alliance entre Dieu et eux.III . Il proteste expressément que s’ils la violaient, Dieu déploierait sur eux et sur leur pays ses jugements les plus rigoureux et les ferait servir d’exemple à tous les peuples du monde. Ce chapitre de même que les précédents méritent une grande attention.

1 Ce sont ici les paroles de l’alliance que l’Éternel commanda à Moïse de traiter avec les enfants d’Israël, au pays de Moab, outre l’alliance qu’il avait traitée avec eux à Horeb.

2 Moïse donc appela tout Israël, et leur dit : Vous avez vu tout ce que l’Éternel a fait en votre présence au pays d’Egypte, à Pharaon, et à tous ses serviteurs, et à tout son pays,

3 les grandes expériences que tes yeux ont vues, ces prodiges et ces grands miracles ;

4 et l’Éternel ne vous a point donné un cœur pour connaître, ni des yeux pour voir, ni des oreilles pour entendre, jusqu’à ce jour ;

5 et je vous ai conduits quarante ans par le désert, sans que vos vêtements se soient usés sur vous, et sans que ton soulier se soit usé sur ton pied ;

6 vous n’avez point mangé de pain, ni bu de vin, ni de cervoise, afin que vous connaissiez que je suis l’Éternel votre Dieu ;

7 enfin, vous êtes parvenus en ce lieu ; et Sihon, roi de Hesçbon, et Hog, roi de Basçan, sont sortis au-devant de nous pour nous combattre, et nous les avons battus,

8 et nous avons pris leur pays, et nous l’avons donné en héritage aux Rubénites, aux Gadites, et à la moitié de la tribu de Manassé.

9 Vous garderez donc les paroles de cette alliance, et vous les ferez, afin que vous prospériez dans tout ce que vous entreprendrez.

10 Vous comparaissez tous aujourd’hui devant l’Éternel votre Dieu, les chefs de vos tribus, vos anciens, vos officiers, et tout homme d’Israël,

11 vos petits-enfants, vos femmes, et ton étranger qui est au milieu de ton camp, depuis ton coupeur de bois jusqu’à ton puiseur d’eau,

12 afin que tu entres dans l’alliance de l’Éternel ton Dieu, et dans l’imprécation du serment qu’il te fait faire dans cette alliance que l’Éternel ton Dieu traite aujourd’hui avec toi,

13 afin qu’il t’établisse aujourd’hui pour être son peuple, et qu’il soit ton Dieu, selon qu’il te l’a dit, et selon qu’il l’a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.

14 Et ce n’est pas seulement avec vous que je traite cette alliance, et que j’y ajoute cette imprécation du serment que vous faites ;

15 mais c’est tant avec celui qui est ici avec nous aujourd’hui devant l’Éternel notre Dieu, qu’avec celui qui n’est point ici avec nous aujourd’hui.

16 Car vous savez de quelle manière nous avons demeuré au pays d’Egypte, et comment nous avons passé parmi les nations, parmi lesquelles vous avez passé ;

17 et vous avez vu leurs abominations et leurs dieux infâmes, de bois et de pierre, d’argent et d’or, qui sont parmi eux.

18 Prenez garde qu’il n’y ait parmi vous aucun homme, ni femme, ni famille, ni tribu, qui détourne aujourd’hui son cœur de l’Éternel notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations, et qu’il n’y ait entre vous quelque racine qui produise du fiel et de l’amertume,

19 et qu’il n’arrive que quelqu’un, entendant les paroles de cette imprécation du serment que vous faites, ne se flatte en son cœur, disant : J’aurai la paix, encore que je marche selon que je l’ai arrêté en mon cœur, en sorte qu’il ajoute l’ivresse à la soif.

20 L’Éternel ne voudra point lui pardonner ; mais alors la colère de l’Éternel et sa jalousie s’allumeront contre cet homme-là, et toute la malédiction du serment que vous faites, qui est écrite dans ce livre, demeurera sur lui, et l’Éternel effacera son nom de dessous les cieux,

21 et l’Éternel le séparera de toutes les tribus d’Israël pour son malheur, selon toutes les imprécations du serment de l’alliance qui est écrite dans ce livre de la loi.

22 Et alors la génération à venir dira, savoir, vos enfants qui viendront après vous, et l’étranger qui viendra d’un pays éloigné, quand ils verront les plaies de ce pays, et ses maladies dont l’Éternel l’affligera,

23 et que toute la terre de ce pays ne sera que soufre, que sel et qu’embrasement, qu’elle ne sera point semée et qu’elle ne fera rien germer, et que nulle herbe n’en sortira, telle que fut la subversion de Sodome, de Gomorrhe, d’Adma, et de Tséboïm, que l’Éternel détruisit en sa colère et son indignation ;

24 et même toutes les nations diront : Pourquoi l’Éternel a-t-il ainsi traité ce pays ? Quelle est la cause de l’ardeur de cette grande colère ?

25 Et on répondra : C’est parce qu’ils ont abandonné l’alliance de l’Éternel, le Dieu de leurs pères, qu’il avait traitée avec eux quand il les fit sortir du pays d’Égypte ;

26 Car ils s’en sont allés et ils ont servi d’autres dieux, et se sont prosternés devant eux, quoique ce fussent des dieux qu’ils n’avaient point connus, et dont aucun ne leur avait rien donné ;

27 c’est pourquoi la colère de l’Éternel s’est embrasée contre ce pays, pour faire venir sur lui toutes les malédictions écrites dans ce livre,

28 et l’Éternel les a arrachés de leur terre, en sa terrible colère et en sa grande indignation, et il les a chassés dans un autre pays, comme il paraît aujourd’hui.

29 Les choses cachées appartiennent à l’Éternel notre Dieu, mais les choses révélées sont pour nous et pour nos enfants à jamais, afin que nous observions toutes les paroles de cette loi.

REFLEXIONS

On voit ici de quelle manière Moïse renouvela avant sa mort l’alliance entre Dieu et les enfants d’Israël et leur postérité, comment il les exhorta à observer fidèlement cette alliance, dénonçant une totale ruine et la malédiction de Dieu tant aux particuliers qu’à tout le peuple s’il leur arrivait d’en freindre le vœu et le serment qu’ils faisaient tous alors.

Ces graves exhortations doivent faire d’autant plus d’impression sur nous que nous savons que les Israélites étant tombés dans la rébellion, Dieu accomplit sur eux toutes les menaces que Moïse avait faites, leur nation ayant été chassée du pays de Canaan et ce pays ayant été entièrement désolé.

Ceci nous oblige à considérer que Dieu nous a fait beaucoup plus de grâce qu’aux Israélites, que l’alliance qu’il a traitée avec nous en Jésus-Christ est bien plus sainte et plus avantageuse, que nous nous sommes tous solennellement engagés à garder cette alliance et qu’ainsi s’il nous arrive d’être infidèles à notre devoir et de violer nos promesses, rien ne nous mettra à couvert des peines que Dieu nous dénonce d’une manière si expresse et auxquelles nous nous sommes nous-mêmes assujettis.

 CHAPITRE XXX

Ce chapitre a trois parties : I. Moïse promet aux Israélites que s’ils s’humiliaient lorsque Dieu les aurait châtiés, Dieu leur pardonnerait. II. Il dit qu’il leur était très facile de garder la loi de Dieu puisqu’elle leur avait été révélée d’une manière fort claire et qu’ils avaient tous les secours pour l’observer. III. Enfin, il les somme encore une fois d’aimer Dieu et de le craindre, leur protestant expressément que s’il leur arrivait de l’abandonner ils périraient justement et malheureusement.

1 Quand toutes ces choses-là, que je t’ai représentées, seront venues sur toi, soit la bénédiction, soit la malédiction, et lorsque tu les auras rappelées dans ton cœur, parmi toutes les nations vers lesquelles l’Éternel ton Dieu t’aura chassé,

2 et que tu te seras converti jusqu’à l’Éternel ton Dieu, et que tu auras écouté sa voix, toi et tes enfants, de tout ton cœur et de toute ton âme, selon tout ce que je te commande aujourd’hui,

3 l’Éternel ton Dieu ramènera aussi tes captifs et aura compassion de toi, et il te rassemblera de nouveau, d’entre tous les peuples où il t’avait dispersé.

4 Quand tes dispersés seraient au bout des cieux, l’Éternel ton Dieu te rassemblera de là, et te retirera de là ;

5 et l’Éternel ton Dieu te ramènera au pays que tes pères auront possédé, et tu le posséderas ; il te fera du bien, et te fera croître plus qu’il n’a fait tes pères ;

6 et l’Éternel ton Dieu circoncira ton cœur, et le cœur de ta postérité, afin que tu aimes l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, et que tu vives ;

7 et l’Éternel ton Dieu mettra sur tes ennemis, et sur ceux qui te haïssent et qui t’auront persécuté, toutes les imprécations du serment que vous avez fait.

8 Ainsi tu te convertiras, et tu obéiras à la voix de l’Éternel, et tu feras tous ses commandements que je te prescris aujourd’hui ;

9 et l’Éternel ton Dieu te fera abonder en biens dans toutes les œuvres de ta main, dans le fruit de ton ventre, le fruit de tes bêtes et le fruit de ta terre ; car l’Éternel ton Dieu prendra plaisir de nouveau à te faire du bien, comme il a pris plaisir à faire du bien à tes pères,

10 quand tu obéiras à la voix de l’Éternel ton Dieu, en gardant ses commandements et ses ordonnances écrites dans ce livre de la loi, quand tu te convertiras à l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme ;

11 car ce commandement que je te prescris aujourd’hui, n’est point trop élevé au-dessus de toi, et il n’est pas éloigné de toi ;

12 il n’est pas dans les cieux, pour donner lieu de dire : Qui est-ce qui montera pour nous aux cieux, et nous l’apportera, pour nous le faire entendre, afin que nous le fassions ?

13 Il n’est point aussi au-delà de la mer, pour donner lieu de dire : Qui est-ce qui passera au-delà de la mer pour nous, et nous l’apportera, afin de nous le faire entendre, et que nous le fassions ?

14 Car cette parole est fort proche de toi ; elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu l’accomplisses.

15 Regarde, j’ai mis aujourd’hui devant toi tant la vie et le bien, que la mort et le mal ;

16 car je te commande aujourd’hui d’aimer l’Éternel ton Dieu, de marcher dans ses voies, et de garder ses commandements, ses statuts et ses ordonnances, afin que tu vives, et que tu multiplies, et que l’Éternel ton Dieu te bénisse, au pays où tu vas pour le posséder.

17 Mais si ton cœur se détourne et que tu n’obéisses pas à ces commandements, et que tu t’abandonnes à te prosterner devant d’autres dieux, et à les servir,

18 je vous déclare aujourd’hui, que certainement vous périrez et que vous ne prolongerez point vos jours sur la terre pour laquelle vous passez le Jourdain, afin d’y entrer et de la posséder.

19 Je prends aujourd’hui à témoin les cieux et la terre contre vous, que j’ai mis devant toi et la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction : choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité,

20 en aimant l’Éternel ton Dieu, en obéissant à sa voix, et en demeurant attaché à lui, car c’est lui qui est ta vie, et la longueur de tes jours, afin que tu demeures sur la terre que l’Éternel avait juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob.

REFLEXIONS

Ce chapitre renferme les instructions suivantes :

I. Les promesses que Dieu fait aux Israélites de les rétablir lorsqu’ils se convertiraient à lui nous montrent que Dieu est plein de bonté, qu’il afflige les hommes pour les humilier et les amener à la repentance et qu’il est toujours prêt à recevoir en grâce les pécheurs qui profitent de ses châtiments et qui se convertissent. Au reste, ces promesses s’exécutèrent lorsque Dieu ramena les Juifs de la captivité de Babylone, mais elles auront leur entier accomplissement lorsque cette nation qui subsiste encore aujourd’hui se convertira.

II.Il paraît de ce chapitre que les lois et les commandements de Dieu sont faciles à connaître et à pratiquer et qu’ainsi nous n’aurons aucune excuse si nous les violons. C’est ce que marquent ces paroles de Moïse que St. Paul applique à l’évangile, au chapitre X de l’épître aux Romains.

Ce commandement n’est pas trop haut pour toi, ni trop éloigné de toi, mais il est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur.

III. Il faut bien remarquer cette protestation si grave et solennelle que Moïse faisait en ces termes : Si votre cœur se détourne et que vous n’obéissez pas aux commandements de Dieu, je vous déclare certainement que vous périrez. Je prends aujourd’hui à témoin les cieux et la terre contre vous que j’ai mis devant vous la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, choisi donc la vie afin que tu vives en aimant le Seigneur ton Dieu et en demeurant attaché à lui, car c’est lui qui est ta vie et la longueur de tes jours.

On ne peut rien voir de plus fort et de plus touchant que ces paroles de Moïse.

Et voilà comment Dieu, pour engager les hommes à l’aimer et à le craindre, les avertit et leur met devant les yeux le bien et le mal. Après cela il ne tient qu’à eux de jouir des effets de son amour et d’être heureux et s’ils périssent, ils seront eux-mêmes les auteurs de leur perdition et de leur ruine.

CHAPITRE XXXI.

Moïse promet aux Israélites la possession du pays de Canaan et il confirme Josué dans sa vocation. Il ordonne qu’on fasse la lecture de la loi tous les sept ans en présence de tout le peuple. Dieu avertit Moïse qu’après sa mort les enfants d’Israël tomberaient dans la rébellion. Et qu’alors il exécuterait ses menaces. Et il lui ordonne d’écrire un cantique qui fût un monument de cette prédiction, de le mettre avec le volume de la loi à côté de l’arche de l’alliance et de le prononcer publiquement et devant toutes les tribus d’Israël qui furent assemblées pour ce sujet.

1 Et Moïse s’en alla, et tint ces discours à tout Israël,

2 et leur dit : Je suis aujourd’hui âgé de cent vingt ans, je ne pourrai plus aller ni venir, et l’Éternel m’a dit : Tu ne passeras point ce Jourdain.

3 Mais l’Éternel ton Dieu marchera devant toi ; c’est lui qui exterminera ces nations-là, de devant toi, et tu posséderas leur pays. Josué est celui qui doit passer devant toi, comme l’Éternel en a parlé.

4 Et l’Éternel leur fera comme il a fait à Sihon et à Hog, rois des Amorrhéens, et à leur pays, lesquels il a détruits.

5 Et l’Éternel vous les livrera, et vous leur ferez entièrement selon le commandement que je vous ai donné.

6 Fortifiez-vous donc et encouragez-vous ; ne craignez point, et ne soyez point effrayés à cause d’eux ; car c’est l’Éternel ton Dieu qui marche avec toi ; il ne te laissera point, ni ne t’abandonnera point.

7 Et Moïse appela Josué, et lui dit, devant tout Israël : Fortifie-toi et prends courage ; car tu entreras avec ce peuple au pays que l’Éternel a juré à leurs pères de leur donner, et c’est toi qui les en mettras en possession ;

8 car l’Éternel, qui est celui qui marche devant toi, sera lui-même avec toi ; il ne te laissera point, ni ne t’abandonnera point ; ne crains donc point, et ne sois point effrayé.

9 Or, Moïse écrivit cette loi, et la donna aux sacrificateurs, descendants de Lévi, qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, et à tous les anciens d’Israël.

10 Et Moïse leur commanda, disant : De sept en sept ans, dans le temps de l’an de relâche, à la fête des tabernacles,

11 quand tout Israël sera venu pour comparaître devant la face de l’Éternel ton Dieu, au lieu qu’il aura choisi, alors tu liras cette loi devant tout Israël, et ils l’entendront ;

12 ayant assemblé le peuple, hommes et femmes, et leurs petits-enfants, et ton étranger qui sera dans tes portes, afin qu’ils entendent et qu’ils apprennent à craindre l’Éternel votre Dieu, et qu’ils prennent garde à faire toutes les paroles de cette loi,

13 et que leurs enfants qui n’en auront pas eu connaissance, entendent et apprennent à craindre l’Éternel votre Dieu, tous les jours que vous serez vivants sur la terre pour laquelle vous passez le Jourdain, afin de la posséder.

14 Alors l’Éternel dit à Moïse : Voici, le jour de ta mort approche ; appelle Josué, et présentez-vous au tabernacle d’assignation, afin que je l’instruise de sa charge. Moïse donc et Josué allèrent, et se présentèrent au tabernacle d’assignation.

15 Et l’Éternel apparut, au tabernacle, dans la colonne de nuée ; et la colonne de nuée s’arrêta à l’entrée du tabernacle.

16 et l’Éternel dit à Moïse : Voici, tu vas dormir avec tes pères, et ce peuple se lèvera, et se prostituera, en allant après les dieux des étrangers, qui sont parmi eux, au pays où il va, et il m’abandonnera, et il enfreindra mon alliance que j’ai traitée avec lui ;

17 et, en ce jour-là, ma colère s’allumera contre lui, et je les abandonnerai, je cacherai ma face d’eux, et il sera exposé en proie, et ils souffriront plusieurs maux et plusieurs angoisses, et il dira en ce jour-là : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est plus au milieu de moi, que je souffre ces maux ?

18 Mais, en ce jour-là, je cacherai entièrement ma face, à cause de tout le mal qu’il aura fait, parce qu’il se sera détourné vers d’autres dieux.

19 Maintenant donc, écrivez ce cantique, et l’enseignez aux enfants d’Israël, mets-le dans leur bouche, afin que ce cantique me serve de témoin contre les enfants d’Israël.

20 Car je l’introduirai dans la terre où coulent le lait et le miel, de laquelle j’ai juré à ses pères, et il mangera, et sera rassasié et engraissé ; puis il se détournera vers d’autres dieux, et il les servira, il m’irritera par mépris et enfreindra mon alliance.

21 Et il arrivera, quand ils auront souffert plusieurs maux et plusieurs angoisses, que ce cantique déposera contre eux comme témoin, parce qu’il ne sera point oublié dans la bouche de leur postérité ; car je connais leurs sentiments, et ce qu’ils font, déjà aujourd’hui, avant que je les introduise au pays, au sujet duquel j’ai juré.

22 Ainsi Moïse écrivit ce cantique, en ce jour-là, et l’enseigna aux enfants d’Israël.

23 Et l’Éternel commanda à Josué, fils de Nun, disant : Fortifie-toi et prends courage ; car c’est toi qui introduiras les enfants d’Israël au pays duquel je leur ai juré, et je serai avec toi.

24 Et il arriva, quand Moïse eut achevé d’écrire les paroles de cette loi dans un livre, sans qu’il n’en manquât rien,

25 qu’il fit ce commandement aux Lévites qui portaient l’arche de l’alliance de l’Éternel, et leur dit :

26 Prenez ce livre de la loi, et mettez-le à côté de l’arche de l’alliance de l’Éternel votre Dieu, et il sera là pour témoin contre toi ;

27 Car je connais ta rébellion et ton cou raide. Voici, pendant que je suis encore aujourd’hui vivant avec vous, vous avez été rebelles contre l’Éternel, combien plus donc le serez-vous après ma mort ?

28 Faites assembler vers moi tous les anciens de vos tribus et vos officiers, et je dirai ces paroles, et ils les entendront, et j’appellerai à témoin contre eux les cieux et la terre ;

29 car je sais qu’après ma mort vous ne manquerez pas de vous corrompre, et vous vous détournerez de la voie que je vous ai prescrite ; et enfin il vous arrivera du mal, parce que vous aurez fait ce qui déplaît à l’Éternel, en l’irritant par les œuvres de vos mains.

30 Ainsi Moïse prononça les paroles de ce cantique, sans qu’il ne s’en manquât rien, toute l’assemblée d’Israël l’écoutant :

REFLEXIONS

I. Moïse réitéra avant sa mort les promesses qu’il avait faites au peuple d’Israël, les assurant encore qu’ils entreraient dans le pays de Canaan et que Josué les y introduirait. Il en usa ainsi pour encourager ce peuple et pour l’inciter à craindre Dieu.

II. L’ordre que Dieu donna à Moïse d’écrire sa loi et de commander aux sacrificateurs de la garder et de la lire en présence de tous les Israélites, des hommes, des femmes, des enfants et même des étrangers afin que ce peuple apprît à craindre Dieu prouve clairement qu’il a été nécessaire que la parole de Dieu fût rédigée par écrit, que son intention est qu’elle soit lue au peuple et que le devoir des ministres de la religion est d’en donner la connaissance aux personnes de tout âge, de tout sexe et de toute condition afin que le vrai service de Dieu soir conservé sans aucun changement.

III. Les prédictions par lesquelles Moïse déclara avant sa mort que le peuple d’Israël abandonnerait Dieu et la protestation solennelle qu’il fit contre ce peuple dans le cantique qu’il prononça et qu’il laissa par écrit marque d’une manière bien claire que Dieu connaît l’avenir et que Moïse était divinement inspiré, surtout si l’on considère que tout ce que ce prophète avait prédit aux Israélites leur est arrivé.

On voit par-là que ceux que Dieu a éclairé de sa connaissance et à qui il a fait le plus de grâces corrompent souvent le vrai culte de Dieu et se rebellent contre lui, mais qu’il ne laisse jamais impunies la désobéissance et l’ingratitude de ceux qui abusent ainsi de sa parole et de ses bienfaits.

CHAPITRE XXXII VERSETS 1-18

C’est ici la première partie du cantique de Moïse où il décrit en termes figurés : I. Les grâces du Seigneur envers les enfants d’Israël. II. Les péchés par lesquels ils avaient provoqué et provoqueraient dans la suite la colère de Dieu.

1 Cieux, prêtez l’oreille, et je parlerai ; et que la terre écoute les paroles de ma bouche ;

2 ma doctrine distillera comme la pluie ; ma parole dégouttera comme la rosée, comme la pluie menue sur l’herbe, et comme la grosse pluie sur l’herbe avancée ;

3 car j’invoquerai le nom de l’Éternel. Célébrez la grandeur de notre Dieu.

4 L’œuvre du Rocher est parfaite ; car toutes ses voies sont la justice même. Le Dieu fort est vérité, et sans iniquité, il est juste et droit.

5 Ils se sont corrompus devant lui, leurs souillures ne sont pas de ses enfants ; c’est une race perverse et revêche.

6 Est-ce ainsi que tu récompenses l’Éternel, peuple insensé et qui n’es pas sage ? N est-il pas ton père qui t’a acquis ? Il t’a fait et il t’a formé.

7 Souviens-toi du temps d’autrefois, considère les années de chaque génération, interroge ton père, et il te l’apprendra, et tes anciens, et ils te le diront.

8 Quand le Souverain partageait les nations, quand il séparait les enfants des hommes les uns d’avec les autres, alors il établit les bornes des peuples, selon le nombre des enfants d’Israël ;

9 car la portion de l’Éternel, c’est son peuple, et Jacob est le lot de son héritage.

10 Il l’a trouvé dans un pays désert, et dans un lieu hideux, où l’on n’entendait que hurlement de désolation ; il l’a conduit partout, il l’a instruit, et il l’a gardé comme la prunelle de son œil.

11 Comme l’aigle, pour exciter ses petits à voler, étend ses ailes, voltige sur eux, les reçoit et les porte sur ses ailes ;

12 l’Éternel seul l’a conduit, et il n’y a point eu avec lui de Dieu étranger ;

13 il l’a fait passer à cheval par-dessus les lieux élevés de la terre, il lui a fait manger les fruits des champs, et lui a fait sucer le miel de la roche, et l’huile des plus durs rochers.

14 Il lui a fait manger le beurre des vaches et le lait des brebis, avec la graisse des agneaux et des moutons nés à Basçan, et des boucs, avec la fleur du froment, et tu as bu le vin, qui était le sang de la grappe.

15 Mais le Droiturier s’est engraissé, et il a regimbé ; tu t’es fait gras, gros et épais ; il a abandonné le Dieu qui l’a fait, et il a méprisé le Rocher de son salut ;

16 ils ont ému sa jalousie par des dieux étrangers, ils l’ont irrité par des abominations,

17 ils ont sacrifié aux idoles, qui ne sont point Dieu, aux dieux qu’ils n’avaient point connus, à des dieux nouveaux qui étaient venus depuis peu, et que vos pères n’ont point craints ;

18 Tu as oublié le Rocher qui t’a engendré, et tu as mis en oubli le Dieu fort qui t’a formé.

REFLEXIONS

Ce cantique que Moïse prononça et écrivit par l’inspiration du Saint-Esprit pour être une protestation solennelle aux Israélites dans les siècles à venir et qui sera jusqu’à la fin du monde une preuve authentique de la divinité des livres sacrés doit aussi nous servir d’avertissement.

Pour cet effet, il nous faut considérer que si Dieu avait marqué un grand amour envers les Israélites en les séparant des autres nations pour être son peuple et en leur accordant des faveurs et des délivrances signalées, il a fait beaucoup plus que tout cela pour nous en nous choisissant pour nous faire entrer dans son Église et en répandant sur nous par Jésus-Christ ses bénédictions les plus précieuses.

Ce qui est dit ici de l’ingratitude et des rébellions des Israélites nous avertit de ne pas être ingrats aux bontés du Seigneur envers nous, de rapporter à sa gloire tous les avantages temporels et spirituels dont nous jouissons et de n’abuser jamais de ses bienfaits pour l’offenser, comme les Israélites le firent, de peur de l’émouvoir à jalousie et d’attirer sur nous les effets de sa juste vengeance.

CHAPITRE XXXII VERSETS 19-52

C’est ici la suite du cantique de Moïse. Il prédit que Dieu ferait tomber ses jugements sur les Israélites à cause de leur idolâtrie et de leurs autres péchés, qu’il les disperserait par tout le monde, que les païens seraient appelés en leur place, mais que cependant il ne détruirait pas entièrement ce peuple et qu’un jour il les rappellerait de sa dispersion. Moïse ayant achevé ce cantique adresse ses dernières exhortations au peuple et Dieu lui ordonne de monter sur la montagne de Nébo où il devait mourir.

19 L’Éternel l’a vu, et il en a été irrité, et a rejeté, dans son indignation, ses fils et ses filles,

20 et il a dit : Je cacherai ma face d’eux, je verrai quelle sera leur fin ; car ils sont une race perverse, des enfants en qui l’on ne peut se fier ;

21 ils ont excité ma jalousie par ce qui n’est point le Dieu fort, et ils ont irrité ma colère par leurs vanités ; et moi, j’exciterai aussi leur jalousie par un peuple qui n’est point peuple, et je les irriterai par une nation destituée d’intelligence ;

22 car le feu s’est embrasé dans ma colère, il a brûlé jusqu’au fond des plus bas lieux, il a dévoré la terre et son fruit, et il a embrasé les fondements des montagnes.

23 J’enverrai sur eux toutes sortes de maux, et je tirerai toutes mes flèches sur eux ;

24 la famine les consumera, et ils seront dévorés par des charbons ardents et par une destruction amère ; et j’enverrai contre eux les dents des bêtes, avec le venin des serpents qui se traînent sur la poussière ;

25 l’épée au dehors, et la frayeur au dedans, dans les chambres, désoleront le pays, le jeune homme et la vierge, l’enfant qui tette et l’homme qui est blanc de vieillesse.

26 J’aurai dit : Je les disperserai dans tous les coins de la terre, et j’abolirai leur mémoire d’entre les hommes ;

27 si je ne craignais l’indignation de l’ennemi, et qu’il n’arrivât que peut-être leurs adversaires se méconnussent, et que peut-être ils ne dissent : Notre main a été élevée, et l’Eternel n’a point fait tout ceci.

28 Car c’est une nation qui se perd par ses conseils, et il n’y a en eux aucune intelligence.

29 Oh ! s’ils eussent été sages ! s’ils eussent entendu ceci, et s’ils eussent considéré ce qui leur arriverait à la fin !

30 Comment un en poursuivrait-il mille, et deux en mettraient-ils en fuite dix mille, si ce n’était que leur rocher les a vendus, et que l’Eternel les a livrés ?

31 Car leur rocher n’est pas comme notre Rocher, et nos ennemis en seront les juges.

32 Et il les a livrés, parce que leur vigne est du plant de Sodome et du terroir de Gomorrhe, leurs grappes sont des grappes de fiel, ils ont des raisins amers ;

33 leur vin est un venin de dragon, et un poison mortel d’aspic.

34 Cela n’est-il pas serré chez moi et scellé dans mes trésors ?

35 La vengeance m’appartient, et la rétribution, et je la ferai, au temps que leur pied glissera ; car le jour de leur calamité est près, et les choses qui leur doivent arriver se hâtent ;

36 car l’Eternel fera justice à son peuple, et il se repentira de ce qu’il a fait à ses serviteurs, quand il verra que leur force s’en sera allée, et qu’il n’y aura rien de reste, ni serré ni abandonné.

37 Et il dira : Où sont leurs dieux, où est le rocher vers lequel ils se retiraient,

38 lorsqu’ils mangeaient la graisse de leurs sacrifices, et qu’ils buvaient le vin de leurs aspersions ? Qu’ils se lèvent, qu’ils vous aident, et qu’ils vous servent de retraite.

39 Regardez maintenant que c’est moi, que c’est moi-même, qu’il n’y a point d’autre Dieu que moi ; je fais mourir et je fais vivre, je blesse et je guéris, et il n’y a personne qui puisse se délivrer de ma main ;

40 car je lève ma main vers les cieux et je dis : Je suis vivant éternellement.

41 Si j’aiguise la lame de mon épée, et que ma main saisisse le jugement, je rendrai la vengeance à mes adversaires, et je le rendrai à ceux qui me haïssent ;

42 j’enivrerai mes flèches de sang, et mon épée dévorera la chair ; j’enivrerai mes flèches du sang de ceux qui seront tués et des captifs, en commençant ma vengeance sur l’ennemi.

43 Nations, réjouissez-vous, et son peuple ; car il vengera le sang de ses serviteurs, il fera tourner la vengeance sur ses ennemis, et il fera l’expiation de sa terre et de son peuple.

44 Moïse vint donc et prononça toutes les paroles de ce cantique, le peuple l’écoutant, lui et Josué, fils de Nun.

45 Et quand Moïse eut achevé de prononcer toutes ces paroles-là à tout Israël,

46 il leur dit : Appliquez votre cœur à toutes ces paroles que je vous somme aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils prennent garde à faire toutes les paroles de cette loi ;

47 car ce n’est pas une parole qui vous soit proposée en vain, mais c’est votre vie, et ce sera par cette parole que vous prolongerez vos jours sur la terre pour laquelle vous allez passer le Jourdain, afin de la posséder.

48 En ce même jour-là, l’Éternel parla à Moïse, disant :

49 Monte sur cette montagne de Habarim, sur la montagne de Nébo, qui est au pays de Moab, vis-à-vis de Jérico ; puis regarde le pays de Canaan, que je donne aux enfants d’Israël pour le posséder ;

50 et tu mourras sur la montagne sur laquelle tu montes, et tu seras recueilli vers tes peuples, comme Aaron ton frère est mort sur la montagne de Hor, et a été recueilli vers ses peuples ;

51 parce que vous avez péché contre moi, au milieu des enfants d’Israël, aux eaux de la contestation de Kadès, au désert de Tsin, parce que vous ne m’avez point sanctifié au milieu des enfants d’Israël.

52 C’est pourquoi tu verras, vis-à-vis de toi, le pays, mais tu n’y entreras point, savoir, au pays que je donne aux enfants d’Israël.

REFLEXIONS

Il y a ici diverses choses à remarquer :

I. Moïse y déclare premièrement que Dieu pour punir les Israélites de leurs péchés les livreraient à leurs ennemis et les disperserait dans les divers pays du monde et qu’il appellerait les païens à son alliance. L’histoire de ce peuple et l’état où il se trouve encore aujourd’hui montre la vérité de tout ce que Moïse avait prédit et nous fait voir que les menaces de Dieu sont toujours suivies de leur effet quand les hommes provoquent sa colère et que ceux qu’il a le plus aimés sont ceux qu’il puni avec le plus de sévérité.

II. Moïse prédit dans ce cantique que Dieu ne rejetterait pas entièrement son peuple, qu’il en aurait encore pitié et qu’il ferait voir un jour sa puissance aux yeux de toute la terre en le rétablissant. Cela arriva lorsque Dieu rappela les Juifs de la captivité de Babylone et cela arrivera plus parfaitement lorsqu’ils rentreront dans l’alliance divine.

III. Enfin, les exhortations qui sont rapportées sur la fin de ce chapitre doivent nous engager à écouter avec une grande attention et avec crainte les lois du Seigneur, à les avoir toujours présentes, à les enseigner à nos enfants et à les observer inviolablement, nous souvenant que Dieu ne les a données que pour notre bonheur et que, comme le dit Moïse.

Ce n’est pas une parole qui nous est proposée en vain, mais qu’elle est notre vie et que c’est par elle que nous prolongerons nos jours et que nous serons parfaitement heureux.

CHAPITRE XXXIII.

Ce chapitre contient la bénédiction que Moïse donna aux tribus d’Israël avant sa mort.

1 Or, c’est ici la bénédiction dont Moïse, homme de Dieu, bénit les enfants d’Israël avant sa mort.

2 Il dit donc : L’Éternel est venu de Sinaï, et s’est levé sur eux de Séhir ; il a resplendi de la montagne de Paran, et il est sorti d’entre les dix milliers des saints, ayant à sa droite le feu de sa loi pour eux.

3 Il aime les peuples, tous ses saints sont en ta main, et ils se sont tenus à tes pieds pour recevoir tes paroles.

4 Moïse nous a donné la loi, qui est l’héritage de l’assemblée de Jacob,

5 Et il a été roi entre les hommes droits, quand les chefs du peuple se sont assemblés avec les tribus d’Israël.

6 Que Ruben vive et qu’il ne meure point, et que ses hommes soient nombreux.

7 Et pour Juda, voici ce que Moïse dit : Ô Éternel, écoute la voix de Juda ; et le ramène vers son peuple ; que ses mains soient puissantes, et que tu lui sois en aide contre ses ennemis.

8 Il dit aussi, touchant Lévi : Tes Tummims et tes Urims sont à l’homme que tu t’es consacré, que tu éprouvas à Massa, et que tu fis contester aux eaux de Mériba.

9 C’est lui qui dit de son père et de sa mère : Je ne l’ai point vu, et qui n’a point reconnu ses frères, ni même connu ses enfants ; car ils ont gardé tes paroles, et ils garderont ton alliance.

10 Ils enseigneront tes ordonnances à Jacob, et ta loi à Israël ; ils mettront le parfum qu’ils feront fumer, à tes narines, et tout sacrifice qui se consume entièrement par le feu, sur ton autel.

11 Ô Éternel, bénis son armée, et que l’œuvre de ses mains te soit agréable, transperce les reins de ceux qui s’élèvent contre lui, et de ceux qui le haïssent, aussitôt qu’ils s’élèveront.

12 Il dit, touchant Benjamin : Celui que l’Éternel aime habitera sûrement avec lui, il le couvrira tout le jour, et il se tiendra entre ses bras.

13 Et il dit, touchant Joseph : Son pays est béni par l’Éternel, de ce qu’il y a de plus exquis aux cieux, de la rosée, et de l’abîme qui est en bas,

14 et de ce qu’il y a de plus délicieux entre les choses que le soleil produit, et de ce qu’il y a de plus excellent entre les choses que la lune produit,

15 et des fruits qui croissent sur le haut des montagnes anciennes, et de ce qu’il y a de plus exquis sur les coteaux éternels,

16 Et de ce qu’il y a de plus exquis sur la terre, et de son abondance. Et que la bienveillance de celui qui apparut dans le buisson vienne sur la tête de Joseph et sur le sommet de la tête de celui qui a été Nazarien entre ses frères.

17 Sa beauté est comme celle d’un premier-né de ses taureaux, et ses cornes comme les cornes d’un chevreuil ; il heurtera avec elles tous les peuples jusqu’aux bouts du pays ; ce sont les dix milliers d’Ephraïm, et ce sont les milliers de Manassé.

18 Il dit aussi, touchant Zabulon : Réjouis-toi, Zabulon, dans ta sortie ; et toi, Issacar, dans tes tentes.

19 Ils appelleront les peuples sur la montagne, ils offriront là des sacrifices de justice ; car ils suceront l’abondance de la mer, et les choses cachées dans le sable.

20 Il dit aussi, touchant Gad : Béni soit celui qui fait élargir Gad ; il habite comme un vieux lion, et il déchire bras et tête ;

21 il a regardé le commencement du pays pour lui, parce que c’était là qu’était réservée la portion du législateur ; et il est venu avec les principaux du peuple, et il a fait la justice de l’Éternel, et a exécuté ses jugements avec Israël.

22 Et il dit, touchant Dan : Dan est comme un jeune lion, il sautera de Basçan.

23 Il dit aussi, touchant Nephthali : Nephthali est rassasié de la bienveillance de Dieu, et rempli de la bénédiction de l’Éternel ; possède l’Occident et le Midi.

24 Il dit aussi, touchant Ascer : Ascer sera béni en enfants, il sera agréable à ses frères, et même il lavera ses pieds dans l’huile.

25 Ta chaussure sera de fer et d’airain, et ta force durera autant que tes jours.

26 Ô Droiturier ! il n’y en a point qui soit semblable au Dieu fort, qui vient à ton aide, porté sur les cieux et sur les nuées, dans sa majesté.

27 C’est une retraite que le Dieu qui est de tout temps, et que d’être sous les bras éternels ; car il a chassé de devant toi tes ennemis, et il a dit : Extermine.

28 Israël donc habitera seul, sûrement ; l’œil de Jacob sera tourné vers un pays de froment et de vin ; ses cieux mêmes distilleront la rosée.

29 Oh ! que tu es heureux, Israël ! Qui est le peuple semblable à toi, qui ait été gardé par l’Éternel, le bouclier de ton secours et l’épée par laquelle tu as été exalté ? Tes ennemis seront domptés, et tu fouleras de tes pieds leurs hauts lieux.

REFLEXIONS

I. Il faut remarquer en général sur les bénédictions que Moïse donna au peuple d’Israël avant que de mourir, qu’il parla à chacune des tribus d’une manière qui non seulement avait du rapport à ce qui était arrivé à quelques-unes d’entre elles par le passé, mais qui marquait ce qui leur arriverait dans la suite, l’état où elles seraient et l’endroit du pays de Canaan qu’elles habiteraient, ce qui fait voir que ce grand prophète parlait par l’inspiration divine.

Il n’y a point de bénédiction particulière pour la tribu de Siméon parce qu’elle fut dans la suite mêlée et réunie avec celle de Juda. Voyez Josué XIX, 1-9 et I Chroniques IV, versets 24 et suivants.

II. On découvre en second lieu dans ces bénédictions le zèle dont Moïse était animé pour la gloire de Dieu aussi bien que le tendre amour et la grande affection qu’il avait pour ce peuple duquel il avait pris tant de soin pendant sa vie. Ceux que Dieu a établis sur les autres et particulièrement ceux à qui il a donné la conduite de l’église doivent, à l’imitation de Moïse, travailler continuellement pendant qu’ils sont en ce monde pour le salut de leurs frères et y contribuer par l’ardeur de leurs prières aussi bien que par tous les moyens possibles.

III. Il faut considérer ici que, quelques excellentes que fussent ces bénédictions de Moïse et quelques ardentes que fussent ses prières, elles furent dans la suite rendues inutiles par la désobéissance des Israélites et qu’ils se virent privés de tous les avantages que Moïse leur avait souhaité avant sa mort. D’où nous devons apprendre que quoique les gens de bien et les fidèles serviteurs de Dieu prient pour les hommes et que Dieu soit prêt à les bénir, ils peuvent être privés de l’effet de ces prières et de cette bénédiction s’ils y mettent un obstacle par leurs péchés.

Enfin, les dernières paroles que Moïse prononça lorsque parlant au peuple pour la dernière fois il lui dit : Ô que tu es heureux ô Israël, qui est le peuple semblable à toi ? Doivent exciter en nous un vif sentiment du bonheur que nous avons d’être le peuple de Dieu d’une manière encore plus glorieuse et plus avantageuse que les Israélites ne l’étaient. Elles doivent nous inspirer une ardente reconnaissance envers Dieu et nous porter à l’aimer, à le craindre et à le glorifier par une obéissance constante à ses commandements, et par un attachement inviolable à son service.

CHAPITRE XXXIV.

Ce chapitre contient le récit de la mort de Moïse.

1 Alors Moïse monta des campagnes de Moab sur la montagne de Nébo, au sommet de la colline qui est vis-à-vis de Jérico ; et l’Éternel lui fit voir tout le pays, depuis Galaad jusqu’à Dan,

2 avec tout le pays de Nephthali, et le pays d’Ephraïm et de Manassé, et tout le pays de Juda, jusqu’à la mer occidentale,

3 et le Midi, et la campagne de la plaine de Jérico, la ville des palmes, jusqu’à Tsohar.

4 Et l’Éternel lui dit : C’est ici le pays dont j’ai juré à Abraham, à Isaac et à Jacob, disant : Je le donnerai à ta postérité ; je te l’ai fait voir de tes yeux ; mais tu n’y entreras point.

5 Ainsi Moïse, serviteur de l’Éternel, mourut là, au pays de Moab, selon ce que l’Éternel avait dit.

6 Et il l’ensevelit dans la vallée, au pays de Moab, vis-à-vis de Beth-Péhor ; et personne n’a connu son sépulcre jusqu’à aujourd’hui.

7 Or, Moïse était âgé de cent vingt ans quand il mourût ; sa vue n’était point diminuée, et sa vigueur n’était point passée.

8 Et les enfants d’Israël pleurèrent Moïse trente jours aux campagnes de Moab, et ainsi les jours des pleurs du deuil de Moïse furent accomplis.

9 Et Josué, fils de Nun, fut rempli de l’esprit de sagesse ; car Moïse lui avait imposé les mains ; et les enfants d’Israël lui obéirent, et ils firent ce que l’Éternel avait commandé à Moïse.

10 Et il ne s’est jamais levé de prophète en Israël comme Moïse, qui ait connu l’Eternel face à face,

11 dans tous les prodiges et dans tous les miracles que l’Eternel l’envoya faire au pays d’Egypte devant Pharaon, et tous ses serviteurs, et tout son pays,

12 et dans tout ce qu’il fit avec une main forte, et dans toutes ses œuvres grandes et terribles que Moïse fit, à la vue de tout Israël.

REFLEXIONS

Il y a ceci de particulier à remarquer dans la mort de Moïse qu’il mourut étant encore dans toute sa vigueur. Cette heureuse vieillesse doit être regardée comme une bénédiction que Dieu accorda à ce Saint homme. Mais ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que Dieu le retira du monde subitement, qu’il l’ensevelit et que le lieu où son corps fut mis ne pût être connu. Dieu voulut que la mort de ce grand prophète qui avait une communication si familière avec lui pendant sa vie eut quelque chose d’extraordinaire et de différent de la mort des autres hommes aussi bien que le départ d’Énoch et d’Élie, afin que les enfants d’Israël reconnussent par-là que Moïse était allé à Dieu au sortir de ce monde et qu’ils le regardassent comme son fidèle serviteur.

C’est à nous d’honorer la mémoire de ce Saint homme qui a été le libérateur et le législateur du peuple de Dieu et le plus grand des prophètes et d’avoir en révérence la loi qu’il a reçue du Seigneur et qu’il nous a laissée par écrit. Nous devons outre cela suivre l’exemple de ses vertus et particulièrement de sa foi, de sa débonnaireté, du zèle et de la fidélité avec laquelle l’Écriture nous apprend qu’il a servi Dieu.

Enfin, si nous croyons à la doctrine de Moïse, nous devons croire en celui dont il a prédit la venue et qui a été infiniment au-dessus de lui par la divinité de sa personne, par la sublimité de sa doctrine, par la gloire de ses miracles et par la sainteté de sa vie, savoir en Jésus-Christ, le fils de Dieu notre Seigneur, auquel appartient la louange et la gloire aux siècles des siècles. Amen.

C’est ici que finissent les livres de Moïse.