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EPITRE DE PAUL APÔTRE AUX GALATES

Détails
Catégorie parente: Bible
Catégorie : Nouveau Testament
  • Epitre de Paul aux Galates

 ARGUMENT

Dans l’épitre aux Galates, qui fut écrite environ l’an 52 de notre Seigneur, Saint Paul combat ceux qui enseignaient que pour être sauvé ce n’était pas assez de croire en Jésus-Christ, mais qu’il fallait de plus être circoncis et garder les cérémonies de la loi de Moïse. L’apôtre prouve contre ces gens-là que les chrétiens sont justifiés par la seule foi en Jésus-Christ sans qu’ils soient obligés d’observer ces cérémonies. Il exhorte ensuite les Galates à demeurer dans cette liberté, mais il les avertit de n’en pas abuser pour vivre dans le libertinage. 

Chapitres : Chapitre I.  Chapitre II.  Chapitre III.  Chapitre IV.  Chapitre V.  Chapitre VI.   Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

Dans le premier chapitre St. Paul, après la salutation, censure les Galates de ce qu’ils s’étaient écartés de la doctrine qu’il leur avait enseignée et qui était la seule doctrine qu’il fallût recevoir.

Il leur dit ensuite qu’il tenait cette doctrine de la révélation de Jésus-Christ et non d’aucun homme et, pour cet effet, il les fait souvenir qu’il avait été autrefois fort zélé pour les cérémonies et pour les traditions des Juifs, qu’il avait même été un ardent persécuteur des chrétiens, mais que Dieu l’avait appelé à la connaissance de la vérité et qu’incontinent après sa conversion il avait prêché l’Évangile en divers lieu sans consulter aucun homme, ni aucun apôtre. L’apôtre Saint Paul dit cela pour montrer qu’il avait reçu sa vocation de Jésus-Christ et non de Saint Pierre, ni de qui que ce fût et qu’il avait la même autorité que les autres apôtres, ce que les faux docteurs lui contestaient. 

1 Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par aucun homme, mais par Jésus-Christ et par Dieu le Père, qui l’a ressuscité ;

2 et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de Galatie ;

3 la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père, et par notre Seigneur Jésus-Christ,

4 qui s’est donné soi-même pour nos péchés, afin de nous retirer de ce siècle mauvais, selon la volonté de Dieu notre Père,

5 auquel soit gloire aux siècles des siècles. Amen.

6 Je m’étonne qu’en abandonnant celui qui vous avait appelés à la grâce de Jésus-Christ, vous ayez passé si promptement à un autre évangile ;

7 non qu’il y ait un autre évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l’évangile de Christ.

8 Mais si quelqu’un vous annonce un autre évangile que celui que nous vous avons annoncé, quand ce serait nous-mêmes, ou un ange du ciel, qu’il soit anathème.

9 Je vous l’ai dit, et je le dis encore : Si quelqu’un vous annonce autre chose que ce que vous avez reçu, qu’il soit anathème.

10 Car, ce que je prêche, est-il des hommes ou de Dieu ; ou cherché-je à plaire aux hommes ? Si je cherchais à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur de Christ.

11 Je vous déclare donc, mes frères, que l’évangile que j’ai annoncé ne vient point de l’homme ;

12 car je ne l’ai reçu ni appris d’aucun homme, mais je l’ai reçu par la révélation de Jésus-Christ.

13 Vous avez ouï dire quelle était autrefois ma conduite dans le judaïsme ; avec quel excès je persécutais l’Eglise de Dieu et la ravageais ;

14 et que je faisais plus de progrès dans le judaïsme que plusieurs de mon âge et de ma nation, étant le plus ardent zélateur des traditions de mes pères.

15 Mais quand il plut à Dieu, qui m’avait choisi dès ma naissance, et qui m’a appelé par sa grâce,

16 de me faire connaître son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les Gentils, je le fis aussitôt, sans consulter la chair et le sang ;

17 et je ne retournai point à Jérusalem, pour voir ceux qui avaient été apôtres avant moi ; mais je m’en allai en Arabie, et je revins encore à Damas.

18 Ce ne fut qu’au bout de trois ans que je retournai à Jérusalem pour y voir Pierre ; et je demeurai chez lui quinze jours ;

19 et je n’y vis aucun des autres apôtres, sinon Jacques, frère du Seigneur.

20 Or, dans les choses que je vous écris, je proteste devant Dieu que je ne mens point.

21 Depuis, j’allai dans le pays de Syrie et de Cilicie ;

22 et j’étais inconnu de visage aux Eglises de Judée qui avaient cru en Jésus-Christ.

23 Mais elles avaient seulement ouï dire : Celui qui nous persécutait autrefois annonce maintenant la foi, qu’il s’efforçait alors de détruire.

24 Et elles glorifiaient Dieu à cause de moi. 

REFLEXIONS

Ce chapitre nous présente ces deux réflexions principales :

I. Que les chrétiens ne doivent jamais se détourner de la pure doctrine de l’Évangile qui a été annoncée et mise par écrit par les apôtres et qu’ils doivent fuir tous ceux qui voudraient leur annoncer une autre doctrine que celle-là et leur proposer un autre moyen de salut que la foi en Jésus-Christ.

II. Le récit que St. Paul fait de sa conversion et ce qu’il dit pour montrer qu’il tenait son autorité de Jésus-Christ nous oblige d’un côté à recevoir la doctrine de cet Apôtre comme divine et à nous y soumettre et de l’autre à reconnaître la miséricorde du Seigneur et la puissance de sa grâce envers ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’égarement, de quoi l’on voit un illustre exemple en St. Paul que Dieu convertit et appela à la charge d’ Apôtre et qui était auparavant un ennemi déclaré de la religion chrétienne.

CHAPITRE II.

Saint Paul, pour soutenir sa vocation et son autorité et pour faire voir qu’il n’était pas inférieur aux autres apôtres dit non seulement que sa doctrine avait été approuvée à Jérusalem par Saint Pierre et par Saint Jacques et par Saint Jean, mais que même il avait repris Saint Pierre, de ce que cet Apôtre, par une trop grande complaisance pour les Juifs, n’osait pas manger avec les Gentils qui avaient cru en Jésus-Christ, ce qui aurait pu autoriser les préjugés des Juifs et donner lieu de croire que les Gentils devaient s’assujettir aux cérémonies de la loi de Moïse. Il enseigne après cela que, tant les Juifs, que les Gentils sont justifiés par la seule foi en Jésus-Christ, mais il montre en même temps que, bien loin que cette doctrine favorisât le relâchement, au contraire, la foi en Jésus-Christ crucifié retirait les hommes du péché et les faisait vivre d’une vie toute spirituelle. 

1 Quatorze ans après, je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabas, et je pris aussi Tite avec moi.

2 Or, j’y montai en suite d’une révélation, et j’exposai aux fidèles et en particulier à ceux qui sont les plus considérés, l’évangile que je prêche parmi les Gentils ; ce que je fis de peur que je ne courusse ou que je n’eusse couru en vain.

3 Et même Tite, qui était avec moi, quoiqu’il fût Grec, ne fut point obligé de se faire circoncire.

4 Bien qu’il y eût de faux frères qui s’étaient introduits parmi nous, et qui s’y étaient glissés secrètement, pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous réduire en servitude ;

5 Nous ne leur cédâmes point, pour nous assujettir à ce qu’ils voulaient ; non pas même un moment, afin que la vérité de l’évangile fût maintenue parmi vous.

6 Pour ce qui est de ceux qui sont les plus considérés (il ne m’importe point quels ils ont été autrefois, car Dieu n’a point acception de personne), ceux, dis-je, qui sont les plus considérés, ne m’ont rien communiqué.

7 Au contraire, quand ils virent que la commission de prêcher l’évangile aux incirconcis, m’avait été confiée, comme celle de le prêcher aux circoncis l’avait été à Pierre ;

8 (car celui qui a agi efficacement dans Pierre, pour le rendre apôtre des Juifs, a aussi agi efficacement en moi, pour me rendre apôtre des Gentils.)

9 Jacques, dis-je, Céphas et Jean, qui sont regardés comme des colonnes, ayant reconnu la grâce qui m’avait été donnée, me donnèrent à moi et à Barnabas, la main d’association, afin que nous allassions vers les Gentils, et eux vers les Juifs.

10 Ils nous recommandèrent seulement de nous souvenir des pauvres ; ce qu’aussi j’ai eu soin de faire.

11 Et même, lorsque Pierre fut arrivé à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il méritait d’être repris.

12 Car, avant que quelques personnes qui avaient été envoyées par Jacques, fussent venues, il mangeait avec les Gentils ; mais dès qu’elles furent arrivées, il se retira et se sépara des Gentils, craignant ceux de la circoncision.

13 Et les autres Juifs usaient aussi de la même dissimulation que lui, de sorte que Barnabas même se laissait entraîner à dissimuler comme eux.

14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas de droit pied, selon la vérité de l’évangile, je dis à Pierre, en présence de tous : Si toi, qui es Juif, vis comme les Gentils, et non pas comme les Juifs, pourquoi obliges-tu les Gentils à judaïser ?

15 Pour nous qui sommes Juifs de naissance, et non pécheurs d’entre les Gentils,

16 Ayant connu que ce n’est pas par les œuvres de la loi, mais par la foi en Jésus-Christ, que l’homme est justifié, nous avons nous-mêmes cru en Jésus-Christ, afin d’être justifiés par la foi en Jésus-Christ, et non par les œuvres de la loi, parce que personne ne sera justifié par les œuvres de la loi.

17 Que, si en cherchant à être justifiés par Christ, nous sommes aussi trouvés pécheurs, Christ est-il donc ministre du péché ? Loin de nous cette pensée.

18 Car si je rebâtis les choses que j’ai détruites, je fais voir que je suis moi-même un prévaricateur ;

19 parce que par la loi même je suis mort à la loi, afin que je vive à Dieu.

20 Je suis crucifié avec Christ, et je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi ; et si je vis encore dans ce corps mortel, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et qui s’est donné soi-même pour moi.

21 Ainsi, je n’anéantis point la grâce de Dieu, car si la justice vient de la loi, Christ est donc mort en vain. 

REFLEXIONS

Nous avons à remarquer ces deux choses dans ce chapitre :

I. La première est l’autorité, la sincérité et le zèle avec lequel Saint Paul annonçait la pure doctrine de l’Évangile, jusque-là qu’il reprit St. Pierre qui, par trop d’égard pour les Juifs, évitait le commerce des Gentils. Cela montre à tous les chrétiens et surtout aux ministres de l’Évangile qu’ils doivent toujours suivre leur vocation et marcher de droit pied selon la vérité et que jamais on ne doit user d’aucun déguisement ni de la moindre dissimulation en matière de religion.

II. Saint Paul établit dans ce chapitre la doctrine de la justification par la seule foi en Jésus-Christ, mais il enseigne en même temps très expressément que cette doctrine n’autorise en aucune manière les hommes à vivre dans le péché, qu’au contraire, la vraie foi qui nous justifie détruit nécessairement le péché en nous et nous fait vivre à Dieu. C’est ce que St. Paul nous apprend par ces belles paroles qui marquent si bien l’état et les sentiments d’un vrai fidèle qui croit en Jésus-Christ : Je suis crucifié avec Christ et je ne vis non plus moi-même, mais Christ vit en moi ;et si je vis encore dans ce corps mortel, je vis dans la foi du fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est donné soi-même pour moi.

CHAPITRE III

Saint Paul censure les Galates de ce qu’ils s’étaient détournés de la doctrine qu’ils avaient auparavant embrassée. Il entend cette doctrine qu’il enseigne qu’on est justifié par la foi en Jésus-Christ sans les œuvres de la loi. Et pour montrer que cette doctrine était la seule véritable il leur fait remarquer : 

I. Que lorsqu’ils l’avaient reçues, Dieu leur avait communiqué les dons miraculeux du Saint-Esprit.

II. Il prouve par l’exemple d’Abraham, par la nature des promesses qui lui avaient été faites et à sa postérité et par la malédiction que la loi dénonce à ceux qui ne l’accompliraient pas parfaitement que tous les hommes et les Gentils même ont dû être justifiés par la foi en Jésus-Christ, d’où il s’ensuit que ceux qui prétendraient être justifié par la loi se privaient de ces promesses et demeuraient sous la malédiction.

Il confirme cela en remarquant que la loi de Moïse, qui n’a été donnée que longtemps après la promesse que Dieu avait faite à Abraham, n’avait pu anéantir cette promesse,

Mais que Dieu avait donné cette loi par le ministère de Moïse qui était médiateur entre Dieu et le peuple pour retenir les Israélites dans leur devoir en attendant que Jésus-Christ vint et afin de préparer les hommes à recevoir la grâce qui devait les rendre tous enfants de Dieu, tant les Juifs que les Gentils, selon la promesse qui avait été faite au patriarche Abraham. 

1 Ô Galates dépourvus de sens, qui vous a enchantés pour ne plus obéir à la vérité, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ a été si vivement dépeint, et comme s’il eût été crucifié parmi vous ?

2 Je ne vous ferai que cette seule question : Avez-vous reçu l’Esprit par les œuvres de la loi, ou par la prédication de la foi ?

3 Avez-vous tellement perdu le sens, qu’après avoir commencé par l’Esprit, vous finissiez maintenant par la chair ?

4 Avez-vous tant souffert en vain ? si toutefois c’est en vain.

5 Celui donc qui vous communique l’Esprit, et qui fait des miracles parmi vous, le fait-il par les œuvres de la loi ou par la prédication de la foi ?

6 Comme Abraham crut à Dieu, et que cela lui fut imputé à justice ;

7 sachez de même, que ceux qui ont la foi, sont les enfants d’Abraham.

8 Aussi l’Ecriture, prévoyant que Dieu justifierait les Gentils par la foi, a évangélisé par avance à Abraham, en lui disant : Toutes les nations seront bénies en toi.

9 Ainsi ceux qui croient, sont bénis avec Abraham qui a cru.

10 Car tous ceux qui s’attachent aux œuvres de la loi, sont sous la malédiction, puisqu’il est écrit : Maudit est quiconque ne persévère dans toutes les choses qui sont écrites dans le livre de la loi, pour les faire.

11 Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela paraît, parce qu’il est dit que le juste vivra par la foi.

12 Or la loi ne justifie pas par la foi, mais elle dit que l’homme qui aura fait ces choses, vivra par elles.

13 Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, ayant été fait malédiction pour nous (car il est écrit : Maudit est quiconque est pendu au bois) ;

14 afin que la bénédiction promise à Abraham se répandît sur les Gentils par Jésus-Christ, et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis.

15 Mes frères, je me servirai d’une comparaison tirée des usages des hommes : lorsqu’un contrat a été confirmé par un homme, personne ne le casse, ni n’y ajoute rien.

16 Or, les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il ne dit pas : et à ses postérités, comme s’il eût parlé de plusieurs ; mais il dit comme parlant d’une seule : et à ta postérité, qui est Christ.

17 Voici donc ce que je dis : que l’alliance que Dieu a auparavant confirmée en Jésus-Christ, n’a pu être annulée, ni la promesse abolie par la loi, qui n’est venue que quatre cent trente ans après.

18 Car, si l’héritage est donné par la loi, il ne l’est plus par la promesse. Or, Dieu l’a donné à Abraham par la promesse.

19 A quoi donc sert la loi ? Elle a été ajoutée à la promesse, à cause des transgressions, jusqu’à la venue de la postérité à qui la promesse avait été faite ; et elle fut donnée par les anges, et par l’entremise d’un Médiateur.

20 Or le Médiateur ne l’est pas d’un seul, mais il n’y a qu’un seul Dieu.

21 La loi donc est-elle contraire aux promesses de Dieu ? Nullement ; car si la loi qui a été donnée eût pu donner la vie, la justice viendrait véritablement de la loi.

22 Mais l’Ecriture a tout renfermé dans le péché, afin que ce qui avait été promis, fût donné, par la foi en Jésus-Christ, à ceux qui croient.

23 Or, avant que la foi vînt, nous étions comme renfermés sous la garde de la loi, en attendant la foi qui devait être révélée.

24 Ainsi, la loi a été notre conducteur pour nous amener à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi.

25 Mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous ce conducteur.

26 Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi en Jésus-Christ.

27 Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez été revêtus de Jésus-Christ.

28 Il n’y a plus ni de Juif ni de Grec ; il n’y a plus d’esclave ni de libre ; il n’y a plus d’homme ni de femme ; car vous n’êtes tous qu’un en Jésus-Christ.

29 Que si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, et les héritiers selon la promesse. 

REFLEXIONS

Nous avons à considérer sur ce chapitre :

I. Que c’est une grande folie et un extrême aveuglement de se détourner de la vérité après l’avoir connue et de finir mal après avoir bien commencé.

II. Que les dons miraculeux du Saint-Esprit qui furent communiqués aux premiers chrétiens prouvent la divinité de la doctrine qu’ils avaient embrassée et son excellence par-dessus la loi.

III. Il faut faire attention aux preuves que St. Paul allègue pour montrer que c’est par la foi en Jésus-Christ que les hommes sont justifiés et qui sont prises de l’exemple d’Abraham, des promesses que Dieu lui avait faites, de la malédiction que la loi dénonçait aux Israélites et du temps auquel la loi avait été donnée. La manière dont l’Apôtre raisonne sur ce sujet fait voir qu’il avait reçu de Dieu des lumières extraordinaires. Cela doit aussi nous faire reconnaître la vérité de sa doctrine puisqu’on en trouve des preuves si solides dans la loi même et dans l’alliance que Dieu avait traitée avec Abraham.

IV. Enfin, la sagesse et la bonté de Dieu paraissent d’une manière très sensible en ce qu’il avait donné la loi pour réprimer le péché et pour amener les hommes à Jésus-Christ en attendant que le temps fût venu auquel il les recevrait tous dans son alliance, tant les Juifs que les païens.

Reconnaissons par-là, qu’ayant le bonheur de vivre dans ces temps heureux et qu’étant devenus les enfants et les héritiers de Dieu par la foi en Jésus-Christ, nous sommes obligés de lui rendre une obéissance sincère et filiale et d’accomplir les devoirs auxquels nous engage l’alliance de grâce dans laquelle nous avons été reçus.

CHAPITRE IV

Ce chapitre a trois parties :

I. Dans la première, St. Paul, pour montrer combien les Galates avaient de tort de vouloir s’assujettir de nouveau aux cérémonies de la loi de Moïse, leur met devant les yeux la différence qu’il y a entre l’état où les Juifs était sous la loi et l’heureux état où les chrétiens sont sous l’Évangile, ayant le bonheur d’avoir été adopté pour être les enfants de Dieu. C’est ce qu’il représente par la comparaison de l’état d’un enfant qui vit sous des tuteurs et de celui où se trouve un fils qui a l’administration de ses biens.

II. Il leur parle de la grande affection qu’il leur portait et de celle qu’ils avaient eue autrefois pour lui et il leur marque l’inquiétude où il était à leur sujet.

III. Pour représenter la différence qu’il y avait entre l’alliance de la loi et celle de l’Évangile et entre ceux qui s’attachaient à l’une ou à l’autre, il se sert de l’image d’Ismaël et d’Isaac, les deux fils d’Abraham, dont l’un était né, selon le cours de la nature, d’Agar qui était servante et l’autre était né par un miracle, et ensuite de la promesse de Dieu, de Sara qui était libre et la femme d’Abraham. 

1 Je dis donc que pendant tout le temps que l’héritier est enfant, il ne diffère en rien de l’esclave, quoiqu’il soit maître de tout ;

2 mais il est sous des tuteurs et des curateurs jusqu’au temps marqué par le père.

3 Nous aussi de même, lorsque nous étions enfants, nous étions sous l’esclavage des rudiments du monde.

4 Mais, lorsque les temps ont été accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, et assujetti à la loi ;

5 afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et afin que nous reçussions l’adoption des enfants.

6 Et parce que vous êtes enfants, Dieu a envoyé dans vos cœurs l’esprit de son fils, lequel crie Abba : c’est-à-dire, Père.

7 C’est pourquoi vous n’êtes plus esclave, mais vous êtes fils, et si vous êtes fils, vous êtes héritiers de Dieu par Jésus-Christ.

8 Autrefois, lorsque vous ne connaissiez point Dieu, vous serviez des dieux qui ne le sont point de leur nature.

9 Mais maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que Dieu vous a connus, comment retournez-vous encore à ces faibles et misérables rudiments, auxquels vous voulez vous assujettir de nouveau ?

10 Vous observez les jours, les mois, les temps et les années.

11 Je crains pour vous que je n’aie travaillé en vain à votre égard.

12 Soyez comme moi, car aussi je suis comme vous, je vous en prie, mes frères, vous ne m’avez fait aucun tort ;

13 et vous savez que je vous ai annoncé ci-devant l’évangile, dans les afflictions de la chair.

14 Et vous ne m’avez point méprisé ni rejeté, à cause de ces épreuves que je souffrais dans ma chair ; mais vous m’avez reçu comme un ange de Dieu, et comme Jésus-Christ même.

15 Qu’est-ce donc qui faisait alors votre bonheur ? Car je vous rends témoignage que, s’il eût été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner.

16 Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ?

17 Ils sont zélés pour vous ; mais ce n’est pas comme il faut ; au contraire, ils veulent vous détacher de nous, afin que vous soyez zélés pour eux.

18 Mais il est bon d’être zélé pour le bien en tout temps, et non pas seulement lorsque je suis présent parmi vous.

19 Mes petits-enfants, pour qui je sens de nouveau les douleurs de l’enfantement, jusqu’à ce que Christ soit formé en vous ;

20 je voudrais être à présent avec vous, et changer de langage ; car je suis dans une grande inquiétude pour vous.

21 Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n’entendez-vous point la loi ?

22 Car il est écrit, qu’Abraham eut deux fils ; l’un d’une esclave, et l’autre de sa femme, qui était libre.

23 Mais celui qu’il eut de l’esclave, naquit selon la chair ; et celui qu’il eut de celle qui était libre, naquit en vertu de la promesse.

24 Cela doit s’entendre allégoriquement ; car ces femmes sont deux alliances, l’une du mont de Sina, qui ne met au monde que des esclaves, et c’est Agar.

25 Car Agar signifie Sina, qui est une montagne d’Arabie, et elle a du rapport avec la Jérusalem d’à présent, qui est esclave avec ses enfants.

26 Mais la Jérusalem d’en haut est libre, et c’est elle qui est la mère de nous tous.

27 Car il est écrit : Réjouis-toi, stérile, toi qui n’enfantais point ; efforce-toi, et pousse des cris, toi, qui n’avais point été en travail d’enfant ; car celle qui était délaissée, aura beaucoup plus d’enfants que celle qui avait un mari.

28 Pour nous, mes frères, nous sommes les enfants de la promesse, de même qu’Isaac.

29 Mais, comme alors, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, il en est de même maintenant.

30 Mais que dit l’Ecriture ? Chasse l’esclave et son fils ; car le fils de l’esclave ne sera point héritier avec le fils de la femme libre.

31 Or, mes frères, nous ne sommes point les enfants de l’esclave ; mais nous le sommes de la femme libre. 

REFLEXIONS

Ce chapitre nous instruit en général de la différence qu’il y a entre les Juifs et les chrétiens et il montre combien nous sommes heureux de vivre sous la dispensation de l’Évangile et d’avoir été adopté de Dieu pour être ses enfants par la foi en Jésus-Christ. Cette doctrine doit exciter en nous un vif sentiment de notre bonheur et une grande reconnaissance envers Dieu, elle doit nous inspirer des sentiments dignes de la gloire de notre adoption et nous porter surtout à vivre comme les enfants de Dieu et à lui obéir volontairement et par un principe d’amour.

II. Comme St. Paul travaillait avec un grand zèle à rétablir parmi les Galates la pureté de la foi et à empêcher qu’ils ne mêlassent les cérémonies de Moïse avec l’Évangile, les ministres de Jésus-Christ doivent s’appliquer à maintenir la religion dans sa pureté et à préserver leurs troupeaux de l’erreur et du vice. Et si les Galates étaient blâmables de ce qu’après avoir été affranchis par Jésus-Christ des cérémonies de Moïse, ils voulaient s’y assujettir de nouveau, les chrétiens ne le sont pas moins qui, étant éclairés des lumières de la foi, s’attachent encore aux choses vaines et frivoles de ce monde.

III. L’allégorie de Sara et d’Agar par laquelle l’Apôtre Saint Paul représentait l’état différent de ceux qui voulaient demeurer sous l’alliance de la loi et de ceux qui s’arrêtaient uniquement à celle de l’Évangile peut aussi être appliquée aux chrétiens et elle nous met devant les yeux la différence qu’il y a entre ceux qui cherchent leur bonheur dans les choses de la terre et qui demeurent sous l’esclavage du péché et ceux qui, étant affranchis de cette servitude, jouissent de la liberté des enfants de Dieu.

IV. On remarque dans ce chapitre que les Galates avaient eu dans les commencements un respect et un amour extraordinaire pour St. Paul, mais que cet apôtre craignait qu’ils n’eussent changé à son égard, quoiqu’il les aimât toujours avec la même tendresse qu’il avait fait auparavant.

Les chrétiens doivent chérir et honorer les bons pasteurs, mais ceux qui ayant eu ces sentiments ne les conservent pas ou qui conçoivent même de l’aversion contre eux quand ils leur disent la vérité sont extrêmement condamnables.

Pour ce qui est des fidèles serviteurs de Dieu, ils ont toujours pour l’église du Seigneur l’affection la plus tendre, ils sont continuellement en inquiétude pour les brebis qui leur sont confiées et ils ressentent la plus vive douleur lorsqu’elles ne répondent pas à leur amour et à leurs soins.

CHAPITRE V.

Il y a deux parties dans ce chapitre : 

I. Dans la première, Saint Paul exhorte les Galates à demeurer dans la liberté chrétienne qui consistait en ce qu’ils n’étaient plus assujettis à la circoncision et aux cérémonies de la loi de Moïse. Il leur dit que Jésus-Christ ne leur servirait de rien s’ils voulaient retenir ces cérémonies et il les avertit de ne pas écouter ceux qui leur inspiraient d’autres sentiments et même de ne les pas souffrir parmi eux.

II. Il les exhorte à ne pas abuser de cette liberté et à n’en pas prendre occasion de vivre dans la licence et de suivre les désirs de la chair. Il leur recommande de s’aimer et de vivre dans la paix et il marque dans le détail les péchés auxquels la chair porte les hommes et les fruits que le Saint-Esprit produit en ceux qu’il anime.

 1 Tenez-vous donc fermes dans la liberté, dans laquelle Christ nous a mis, et ne vous remettez pas de nouveau sous le joug de la servitude.

2 Moi, Paul, je vous déclare, que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien.

3 Et je proteste encore à tout homme qui se fait circoncire, qu’il est obligé d’observer toute la loi.

4 Christ vous devient inutile, à vous tous qui voulez être justifiés par la loi, et vous êtes déchus de la grâce.

5 Mais pour nous, nous attendons par l’Esprit l’espérance que nous donne la justice qui vient de la foi.

6 Car en Jésus-Christ il ne sert de rien d’être circoncis, ou de ne l’être pas ; mais il faut avoir la foi qui est agissante par la charité.

7 Vous couriez bien ; qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ?

8 Cette suggestion ne vient point de celui qui vous appelle.

9 Un peu de levain fait lever toute la pâte.

10 J’ai cette confiance en vous par le Seigneur que vous n’aurez point d’autre sentiment que ceux-ci; mais celui qui vous trouble en portera la peine, quel qu’il soit.

11 Et pour moi, mes frères, si je prêchais aussi la circoncision, pourquoi serais-je encore persécuté ? Le scandale de la croix serait aboli.

12 Plût à Dieu que ceux qui vous mettent en trouble fussent retranchés du milieu de vous !

13 Mes frères, vous avez été appelés à la liberté ; seulement ne prenez pas de cette liberté un prétexte de vivre selon la chair ; mais assujettissez-vous les uns aux autres par la charité.

14 Car toute la loi est accomplie dans une seule parole qui est celle-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

15 Mais si vous vous mordez et vous mangez les uns les autres, prenez garde que vous ne soyez détruits les uns par les autres.

16 Je vous le dis donc : Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez point les désirs de la chair.

17 Car la chair a des désirs contraires à ceux de l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à ceux de la chair, et ces deux choses sont opposées l’une à l’autre ; de sorte que vous ne faites point les choses que vous voudriez.

18 Que si vous êtes conduits par l’Esprit, vous n’êtes point sous la loi.

19 Or, les œuvres de la chair sont manifestes, savoir, l’adultère, la fornication, l’impureté, la dissolution,

20 l’idolâtrie, l’empoisonnement, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les disputes, les divisions, les sectes ;

21 les envies, les meurtres, l’ivrognerie, les débauches, et les choses semblables, dont je vous dis, comme je vous l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses, n’hériteront point le royaume de Dieu.

22 Mais les fruits de l’Esprit c’est la charité, la joie, la paix, la patience, la douceur, la bonté, la fidélité, la bénignité, la tempérance ;

23 la loi n’est point contre ces choses.

24 Or, ceux qui sont à Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises.

25 Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit.

26 Ne recherchons point la vaine gloire, en nous provoquant les uns les autres, et en nous portant envie les uns aux autres. 

REFLEXIONS

Voici un chapitre très instructif et l’on doit bien retenir la doctrine qui y est contenue.

Saint Paul y explique bien clairement comment il faut entendre ce qu’il a enseigné dans cette épître : que les chrétiens ne sont plus sous la loi et que les œuvres que cette loi prescrit ne sont pas nécessaires pour être justifiés.

C’est qu’ils ne sont point obligés d’observer la circoncision, ni les cérémonies de la loi de Moïse, mais qu’ils sont cependant dans une obligation indispensable de vivre saintement. L’Apôtre dit de la manière la plus claire et la plus précise que la foi justifiante opère par la charité et par les bonnes œuvres. Il avertit très expressément qu’on ne doit point prendre occasion de la doctrine de la justification par la foi et de la liberté chrétienne pour vivre dans le péché et dans la licence. Il marque la différence qu’il y a entre ceux qui vivent selon la chair et ceux qui sont animés de l’esprit de Dieu. Il spécifie les péchés de la chair dont les principaux sont l’impureté, la sensualité, les haines et les divisions et il déclare que ceux qui commettent ces péchés-là ne possèderont point le royaume de Dieu. Il montre quelles sont les vertus que l’esprit de Dieu produit dans les vrais fidèles.

Enfin, il dit que la marque à laquelle on reconnaît ceux qui appartiennent à Jésus-Christ et en qui son Esprit habite c’est qu’ils se conduisent par les mouvements de cet Esprit saint et qu’ils ont crucifié la chair avec ses mauvais désirs. Tout cela fait voir que le but de la doctrine de l’Évangile est notre avancement dans la piété et dans la sainteté et que ce doit être aussi là notre principale étude. 

CHAPITRE VI.

Saint Paul exhorte les Galates à reprendre avec douceur ceux qui tombent en quelque faute et à être animés les uns envers les autres d’un esprit de charité, d’humilité et de support. Il les exhorte en second lieu à pourvoir à la subsistance de ceux qui les enseignaient et à exercer la charité.

Il finit en avertissant encore une fois les Galates de ne pas écouter ceux qui voulaient les obliger à être circoncis et en donnant un abrégé de sa doctrine et de toute cette épître. 

1 Mes frères, si quelqu’un vient à tomber dans quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur ; et prends garde à toi-même, de peur que tu ne sois aussi tenté.

2 Portez les fardeaux les uns des autres, et accomplissez ainsi la loi de Christ.

3 Car si quelqu’un pense être quelque chose, quoiqu’il ne soit rien, il se séduit lui-même.

4 Mais que chacun éprouve ses propres actions, et alors il pourra se glorifier, mais en lui-même seulement, et non par rapport aux autres.

5 Car chacun portera son propre fardeau.

6 Que celui à qui on enseigne la parole de Dieu, fasse part de tous ses biens à celui qui l’enseigne.

7 Ne vous abusez point ; on ne se joue point de Dieu ; car ce que l’homme aura semé, c’est ce qu’il moissonnera aussi.

8 Celui qui sème pour sa chair, moissonnera de la chair la corruption ; mais celui qui sème pour l’Esprit, moissonnera de l’Esprit la vie éternelle.

9 Ne nous lassons point de faire le bien, car nous moissonnerons en son temps, si nous ne nous relâchons pas.

10 C’est pourquoi, pendant que nous en avons l’occasion, faisons du bien à tous, mais principalement aux domestiques de la foi.

11 Vous voyez quelle grande lettre je vous ai écrite de ma propre main.

12 Tous ceux qui veulent se rendre agréables, dans ce qui regarde la chair, ne vous contraignent d’être circoncis, qu’afin de n’être pas persécutés pour la croix de Christ.

13 Car ceux-là même qui sont circoncis, ne gardent point la loi ; mais ils veulent que vous soyez circoncis, afin de se glorifier dans votre chair ;

14 mais pour moi, Dieu me garde de me glorifier en autre chose qu’en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est crucifié à mon égard, et moi, je suis crucifié au monde.

15 Car en Jésus-Christ, il ne sert de rien d’être circoncis, ou de ne l’être pas ; mais il faut être une nouvelle créature.

16 Et pour tous ceux qui suivront cette règle, que la paix et la miséricorde soient sur eux, et sur l’Israël de Dieu.

17 Au reste, que personne ne me fasse de la peine, car je porte sur mon corps les flétrissures du Seigneur Jésus.

18 Mes frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.

REFLEXIONS

Saint Paul nous enseigne dans ce chapitre :

I. Que ceux qui ont plus de connaissance que les autres et qui sont plus avancés dans la piété doivent supporter ceux qui sont moins instruits, reprendre avec douceur ceux qui pèchent par infirmité, les regarder toujours comme des frères et se souvenir au reste qu’ils pourraient aussi succomber eux-mêmes à la tentation et que chacun rendra compte pour soi-même à Dieu et portera son propre fardeau.

II. Que les chrétiens sont particulièrement obligés de pourvoir à l’entretien de leurs pasteurs et de faire du bien à tout le monde, mais principalement à ceux qui sont membre de l’église et qui travaillent pour son édification.

III. Que ce sont là des devoirs indispensables et que Dieu nous jugera selon la manière dont nous nous en serons acquittés, ce que Saint Paul a marqué en disant : Ne vous abusez point, ce que l’homme aura semé, il le moissonnera aussi.

IV. Enfin il faut bien remarquer et bien retenir ce que Saint Paul dit en finissant cette épître et qui est le sommaire de toute sa doctrine, c’est que Dieu n’aura point d’égard si l’on a été Juif ou païen, circoncis ou non, mais que ce qu’il exige principalement c’est que l’on soit un homme nouveau et régénéré. C’est ce que signifient ces paroles : En Jésus-Christ il ne sert de rien d’être circoncis ou de ne l’être pas, mais il faut être une nouvelle créature et pour tous ceux qui marchent suivant cette règle, que la paix et la miséricorde soit sur eux et sur Israël de Dieu. Amen !

Écrite de Rome aux Galates.

EPITRE DE PAUL APÔTRE AUX COLOSSIENS

Détails
Catégorie parente: Bible
Catégorie : Nouveau Testament
  • Epitre de Paul aux Colossiens

ARGUMENT 

C’est encore ici une Epître que Saint Paul écrivit lorsqu’il était prisonnier à Rome la première fois, l’an 61 de notre Seigneur. Le but de cette Epître est d’exhorter les Colossiens à ne pas se laisser séduire par ceux qui voulaient joindre les cérémonies de la loi, les opinions des philosophes païens et diverses pratiques superstitieuses à la foi en Jésus-Christ. C’est le sujet des deux premiers chapitres. Dans les deux derniers, il prescrit les principaux devoirs de la piété et de la sainteté. 

 Chapitres :  Chapitre I.  Chapitre II.  Chapitre III. Chapitre IV.  Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

Le premier chapitre a trois parties :

I. Saint Paul loue Dieu de ce que la doctrine de l’Évangile, ayant été annoncée aux Colossiens par le ministère d’Épaphras, elle avait produit de grands fruits parmi eux et il prie le Seigneur de les remplir de plus en plus de la connaissance de sa volonté et de toutes sortes de dons spirituels.

II. Ensuite Saint Paul représente que Jésus-Christ est l’unique source du salut, que c’est lui qui a créé les anges et toutes les autres créatures et que c’est par lui que les hommes et les païens en particulier ont été parfaitement réconciliés avec Dieu. Saint Paul disait cela aux Colossiens pour leur montrer que la doctrine de Jésus-Christ suffisait pour conduire les hommes à la perfection et au salut, sans qu’il fût nécessaire de s’arrêter aux cérémonies de la loi de Moïse ou aux autres doctrines.

III. Enfin, il leur dit que les souffrances qu’il endurait ne devaient pas les ébranler dans la profession de l’Évangile et il marque le but de sa prédication qui était d’amener les Gentils et tous les hommes au salut. 

1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par la volonté de Dieu, et Timothée notre frère :

2 à nos frères en Christ, les saints et les fidèles qui sont à Colosses. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.

3 Nous rendons grâces à Dieu, qui est le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, dans les prières que nous faisons sans cesse pour vous,

4 ayant été informés de la foi que vous avez en Jésus-Christ, et de la charité que vous avez pour tous les saints ;

5 à cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et dont vous avez eu connaissance par la parole de la vérité, qui est l’évangile ;

6 lequel est parvenu jusqu’à vous, de même que par tout le monde, où il fructifie, comme il fait parmi vous, depuis le jour que vous avez entendu parler de la grâce de Dieu, et que vous l’avez véritablement connue ;

7 ainsi que vous l’avez apprise d’Epaphras, notre cher compagnon de service, qui est un fidèle ministre de Christ parmi vous,

8 Et qui nous a fait connaître la charité dont vous êtes animés par le Saint-Esprit.

9 C’est pour cela que depuis le jour que nous en avons ouï parler, nous ne cessons de prier pour vous, et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, avec toute la sagesse et toute l’intelligence spirituelle ;

10 Afin que vous vous conduisiez d’une manière digne du Seigneur, pour lui plaire en toutes choses, fructifiant par toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la connaissance de Dieu ;

11 étant fortifiés en toutes manières par sa force glorieuse, pour soutenir tout avec patience, avec douceur et avec joie ;

12 rendant grâces au Père, qui nous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ;

13 et qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres, et nous a fait passer dans le royaume de son fils bien-aimé,

14 en qui nous avons la rédemption par son sang, savoir, la rémission des péchés.

15 C’est lui qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toutes les créatures.

16 Car c’est par lui qu’ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit les trônes ou les dominations, ou les principautés, ou les puissances ; tout a été créé par lui et pour lui.

17 Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent par lui.

18 Et c’est lui qui est le chef du corps de l’Eglise, et qui est le commencement et le premier-né d’entre les morts, afin qu’il tienne le premier rang en toutes choses.

19 Car il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui ;

20 et de se réconcilier toutes choses par lui, tant celles qui sont dans les cieux que celles qui sont sur la terre, ayant fait la paix par le sang de sa croix.

21 Et vous, qui étiez autrefois éloignés de Dieu, et qui étiez ses ennemis par vos pensées et par vos mauvaises œuvres,

22 il vous a maintenant réconciliés avec lui, par le corps de sa chair, par sa mort, pour vous faire paraître devant lui saints, sans tache et irrépréhensibles ;

23 pourvu que vous demeuriez bien fondés et inébranlables dans la foi, sans abandonner jamais les espérances de l’évangile que vous avez entendu, lequel a été prêché à toutes les créatures qui sont sous le ciel, et duquel, moi, Paul, j’ai été fait ministre.

24 Je me réjouis maintenant dans les souffrances que j’endure pour vous, et j’achève de souffrir en ma chair le reste des afflictions de Christ, pour son corps, qui est l’Eglise,

25 de laquelle j’ai été fait ministre, selon la charge que Dieu m’a donnée, de vous annoncer pleinement la parole de Dieu ;

26 savoir, le mystère qui avait été caché, dans tous les siècles et dans tous les temps, mais qu’il a maintenant manifesté à ses saints ;

27 à qui Dieu a voulu faire connaître quelles sont les richesses de la gloire de ce mystère parmi les Gentils ; c’est que Christ est en vous, lui qui est l’espérance de la gloire.

28 C’est lui que nous annonçons, exhortant tous les hommes et les instruisant dans toute la sagesse, afin de les rendre tous parfaits en Jésus-Christ.

29 C’est aussi à quoi je travaille, combattant par sa vertu, qui agit puissamment en moi. 

REFLEXIONS

Les bénédictions et les louanges par où Saint Paul commence cette épître nous apprennent que Dieu nous a accordé la plus grande de toutes les grâces lorsqu’il nous a fait annoncer son Évangile et que nous devons l’en remercier continuellement, mais cette grâce ne peut nous devenir salutaire à moins que, comme Saint Paul y exhortait les Colossiens, nous nous conduisions d’une manière digne du Seigneur, faisant ce qui lui est agréable et fructifiant en toutes sortes de bonnes œuvres.

I. Les prières que Saint Paul joint à ses actions de grâces nous montrent que ce n’est pas assez d’avoir reçu quelque degré de foi et de sainteté, mais qu’il nous faut tendre à la perfection et demander à Dieu qu’il nous remplisse toujours davantage de sa connaissance et des dons de son esprit. Ces prières de l’apôtre nous enseignent encore que le but pour lequel Dieu nous accorde cette connaissance et ces dons c’est de nous former à la sainteté, et de nous conduire à la perfection et à la gloire par un accroissement continuel de ses grâces.

La seconde partie de ce chapitre nous apprend que Jésus-Christ est le créateur et le maître de toutes choses, que c’est en lui que se trouvent les connaissances les plus parfaites et les plus salutaires et que c’est par son moyen qu’il a plu à Dieu de se réconcilier tous les hommes.

Ce que nous devons recueillir de là c’est qu’il   ne faut chercher le salut qu’en Jésus-Christ seul par une persévérance constante dans la foi et dans l’obéissance à l’Évangile et qu’aucune tentation quelle qu’elle soit ne doit être capable de nous en détourner. 

CHAPITRE II.

St Paul témoigne aux Colossiens que la crainte où il était qu’ils ne se laissent détourner de la pureté de la foi par ceux qui voulaient introduire dans la religion les subtilités de la philosophie et les traditions des Juifs l’obligeait à leur adresser ses exhortations.

Pour cet effet, il continue à leur représenter qu’on trouvait en Jésus-Christ tout ce qui était nécessaire pour justifier et pour sanctifier les hommes et qu’ainsi ils ne devaient point s’arrêter à la philosophie non plus qu’aux cérémonies judaïques, vu qu’elles étaient inutiles et que Jésus-Christ les avaient abolies par sa mort.

Il conclut de là que les chrétiens ne sont plus obligés à l’observation de ces cérémonies et qu’ils ne devaient pas écouter ceux qui voulaient les astreindre à la distinction des viandes et des jours, au service des anges et à diverses pratiques inutiles et superstitieuses. 

1 Car je veux bien que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui ne m’ont jamais vu,

2 afin que leurs cœurs soient consolés, et qu’étant liés étroitement ensemble par la charité, ils soient enrichis d’une parfaite intelligence, pour connaître le mystère de notre Dieu et Père, et de Jésus-Christ,

3 En qui sont renfermés tous les trésors de la sagesse et de la science.

4 Je vous dis ceci afin que personne ne vous abuse par des discours séduisants.

5 Car bien que je sois absent de corps, je suis pourtant avec vous en esprit, et je me réjouis de voir le bon ordre qu’il y a parmi vous, et la fermeté de votre foi en Jésus-Christ.

6 Comme donc vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez selon lui,

7 étant enracinés et fondés en lui, et affermis dans la foi, selon qu’elle vous a été enseignée, y faisant des progrès avec des actions de grâces.

8 Prenez garde que personne ne vous séduise par la philosophie et par de vaines subtilités, suivant les traditions des hommes, et les éléments du monde, et non pas selon Jésus-Christ.

9 Car toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui.

10 Et vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toutes les principautés, et de toutes les puissances.

11 C’est aussi en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision faite sans main, et qui consiste à dépouiller le corps des péchés de la chair, ce qui est la circoncision de Christ ;

12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême dans lequel vous êtes aussi ressuscités avec lui, par la foi que vous avez en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts.

13 Et lorsque vous étiez morts dans vos péchés et incirconcis dans votre chair, il vous a vivifiés avec lui, vous ayant pardonné toutes vos fautes.

14 Il a effacé l’obligation qui était contre nous, laquelle consistait dans les ordonnances, et nous était contraire ; et il l’a entièrement annulée en l’attachant à la croix ;

15 ayant dépouillé les principautés et les puissances, qu’il a publiquement exposées en spectacle, triomphant d’elles sur cette croix.

16 Que personne donc ne vous condamne au sujet du manger ou du boire, ou pour la distinction d’un jour de fête, ou de nouvelle lune, ou de sabbat ;

17 car ces choses n’étaient que l’ombre de celles qui devaient venir, mais le corps en est en Christ.

18 Que personne ne vous maîtrise à son plaisir, sous prétexte d’humilité, et par le culte des anges, s’ingérant dans les choses qu’il n’a point vues, étant témérairement enflé de son sens charnel ;

19 et ne demeurant pas attaché au chef, duquel tout le corps, bien joint par la liaison de ses parties, tire ce qui le fait subsister, et reçoit son accroissement selon Dieu.

20 Si donc vous êtes morts avec Christ, par rapport aux éléments du monde, pourquoi vous charge-t-on de ces préceptes, comme si vous viviez encore au monde ?

21 en vous disant : Ne mange point de ceci, n’en goûte point, n’y touche pas ;

22 Préceptes qui sont tous pernicieux par leurs abus, n’étant fondés que sur des ordonnances et des doctrines humaines,

23 lesquelles ont, à la vérité, quelque apparence de sagesse dans un culte volontaire, et dans une certaine humilité, en ce qu’elles n’épargnent point le corps, et qu’elles n’ont aucun égard à ce qui peut satisfaire la chair. 

REFLEXIONS

Le grand zèle que St. Paul fait paraître dans ce chapitre pour les Colossiens et l’appréhension qu’il avait que les faux docteurs ne les séduisent montre qu’il est du devoir des conducteurs de l’église et de tous les fidèles de se garantir avec un grand soin de l’erreur et de la séduction et de prendre garde qu’on ne les détourne de la pureté de la foi par des subtilités ou par des doctrines inventées par les hommes.

II. Nous voyons ici que le vrai moyen de n’être jamais séduit est de s’arrêter à Jésus-Christ seul et à son Évangile et de le regarder comme celui qui a expié parfaitement nos péchés, qui est l’unique source de lumière et de la sainteté et qui conduit infailliblement au salut tous ceux qui croient en lui.

III. Il importe de remarquer que quand St. Paul dit : que Jésus-Christ a effacé par sa mort l’obligation qui était contre nous et qui consistait dans les ordonnances, l’ayant entièrement abolie, cela ne regarde que les cérémonies que Dieu avait autrefois prescrites aux Juifs, mais qu’il ne nous a pas affranchi de l’obligation de garder les commandements de Dieu, qu’au contraire il est mort pour nous mettre en état de les mieux observer et pour nous communiquer sa grâce d’une manière beaucoup plus parfaite que les cérémonies de la loi ne le pouvaient faire.

IV. Enfin, il faut remarquer dans ce chapitre qu’il est très dangereux d’introduire dans la religion des cultes volontaires et inventés par les hommes et des pratiques vaines et superstitieuses qui auraient même quelque apparence de dévotion, mais qu’il faut toujours se tenir à l’Évangile et s’attacher à la vraie et à la solide piété qui y est prescrite et qui consiste dans une foi pure et dans le renoncement au monde et aux désirs de la chair. 

CHAPITRE III.

St. Paul montre aux Colossiens que la foi en Jésus-Christ ressuscité engage les chrétiens à rechercher les choses du Ciel et à renoncer aux péchés dans lesquels les païens vivaient et particulièrement à l’impureté. Il les exhorte après cela à la bonté, à l’humilité, au pardon mutuel, à la charité, à la paix et à glorifier Dieu par leurs discours, par leurs louanges et par toute leur conduite. Il marque enfin les devoirs des femmes et des maris, ceux des enfants et des pères et ceux des serviteurs et des maîtres. 

1 Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses qui sont en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu.

2 Affectionnez-vous aux choses qui sont en haut, et non à celles qui sont sur la terre ;

3 car vous êtes morts et votre vie est cachée avec Christ en Dieu ;

4 mais quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire.

5 Faites donc mourir ce qui compose en vous l’homme terrestre, la fornication, la souillure, les passions, la mauvaise convoitise, et l’avarice, qui est une idolâtrie ;

6 car c’est pour ces choses que la colère de Dieu vient sur les enfants de rébellion,

7 dans lesquelles aussi vous avez marché autrefois, lorsque vous viviez dans ces vices.

8 Mais maintenant renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la malice, à la médisance, et qu’aucune parole déshonnête ne sorte de votre bouche.

9 Ne mentez point les uns aux autres, ayant dépouillé le vieil homme avec ses œuvres,

10 et ayant revêtu le nouvel homme, qui se renouvelle par la connaissance, à l’image de celui qui l’a créé.

11 Ici il n’y a ni Grec, ni Juif, ni circoncis, ni incirconcis, ni Barbare, ni Scythe, ni esclave, ni libre ; mais Christ est toutes choses en tous.

12 Revêtez-vous donc, comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, des entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience ;

13 vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant les uns aux autres ; si l’un de vous a quelque sujet de plainte contre l’autre, comme Christ vous a pardonné, vous aussi, usez-en de même.

14 Mais surtout, soyez revêtus de la charité, qui est le lien de la perfection ;

15 et que la paix de Dieu, à laquelle vous avez été appelés, pour n’être qu’un seul corps, règne dans vos cœurs, et soyez reconnaissants.

16 Que la parole de Christ habite abondamment en vous, avec toute sorte de sagesse, vous instruisant et vous exhortant les uns les autres, par des psaumes, par des hymnes et des cantiques spirituels, chantant du fond de vos cœurs au Seigneur, avec reconnaissance.

17 Et quelque chose que vous fassiez, soit par vos paroles, soit par vos actions, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces par lui à Dieu notre Père.

18 Femmes, soyez soumises à vos propres maris, comme cela se doit selon le Seigneur.

19 Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez point contre elles.

20 Enfants, obéissez à vos pères et à vos mères en toutes choses ; car cela est agréable au Seigneur.

21 Pères, n’irritez point vos enfants, de peur qu’ils ne perdent courage.

22 Serviteurs, obéissez en toutes choses à ceux qui sont vos maîtres selon la chair, ne servant pas seulement sous leurs yeux, comme si vous ne cherchiez qu’à plaire aux hommes, mais faites-le dans la simplicité de votre cœur et dans la crainte de Dieu.

23 Et quoi que vous fassiez, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour les hommes ;

24 Sachant que vous recevrez du Seigneur la récompense de l’héritage, puisque vous servez Christ le Seigneur.

25 Mais celui qui agit injustement recevra la peine de son injustice ; et il n’y a point d’acception de personnes devant Dieu. 

REFLEXIONS

Saint Paul marque en premier lieu dans ce chapitre que ceux qui croient véritablement que Jésus-Christ est ressuscité et qu’il est assis à la droite de Dieu n’attachent pas leurs cœurs et leurs affections aux choses de la terre, mais qu’ils les tournent du côté du Ciel et de la vie qui nous y est réservée en Jésus-Christ.

II. L’Apôtre nous apprend qu’entre les péchés auxquels le christianisme nous oblige de renoncer, l’un de ceux que nous devons surtout éviter et qui attire particulièrement la colère de Dieu, c’est l’impureté et toutes sortes de souillures, soit dans les actions, soit dans les désirs.

Ensuite, St. Paul défend aussi la colère, la médisance, les discours déshonnêtes, le mensonge, et généralement tous les vices du viel homme, c’est-à-dire de la nature corrompue.

Il marque après cela les vertus et les principaux devoirs de la vie chrétienne qui sont d’être pleins de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de nous pardonner mutuellement, d’avoir dans notre cœur une grande charité, de nous édifier les uns les autres par de bons discours, de rendre de continuelles actions de grâces à Dieu notre Père et de faire en sorte que toutes nos paroles et toutes nos actions tendent à sa gloire.

Enfin, à ces devoirs généraux, St. Paul joint les devoirs particuliers, recommandant aux femmes la soumission envers leurs maris et aux maris l’amour pour leurs femmes, aux enfants d’obéir à leurs pères et aux pères de traiter leurs enfants avec douceur, aux serviteurs d’obéir à leurs maîtres par un principe de conscience et de leur être fidèles et aux maîtres d’être justes et équitables envers leurs serviteurs.

La répétition que St. Paul fait ici de ces devoirs particuliers qu’il avait déjà proposés dans l’épître aux Éphésiens montre qu’ils sont d’une très grande importance.

Ainsi, nous devons les observer inviolablement, de même que tous les autres préceptes que ce chapitre contient et qui sont si justes et si dignes de la religion que nous professons, nous acquittant de toutes les obligations qui nous sont imposées, soit par notre vocation générale de chrétien, soit par l’état et par la vocation particulière où Dieu nous a mis. 

CHAPITRE IV.

L’Apôtre exhorte les Colossiens à persévérer dans la prière, à se conduire sagement et à parler avec prudence et avec douceur dans toutes sortes d’occasions. Il leur recommande Tychique et Onésime qu’il leur envoyait et il finit son épître par des salutations et par quelques avertissements. 

1 Maîtres, rendez à vos serviteurs ce qui est de la justice et de l’équité, sachant que vous avez aussi un maître dans le ciel.

2 Persévérez et veillez dans la prière, et dans les actions de grâces.

3 Priez aussi pour nous, afin que Dieu nous ouvre la porte pour prêcher la parole, et pour annoncer le mystère de Christ, à cause duquel je suis dans les chaînes ;

4 Afin que je le fasse connaître de la manière dont il faut que j’en parle.

5 Conduisez-vous prudemment envers ceux de dehors, rachetant le temps.

6 Que vos discours soient toujours accompagnés de grâce, et assaisonnés de sel, de manière que vous sachiez répondre à chacun comme il faut.

7 Tychique, notre cher frère, qui est un fidèle ministre du Seigneur, et qui le sert avec moi, vous apprendra tout ce qui me regarde.

8 Je vous l’ai envoyé exprès, afin qu’il connaisse quel est votre état, et qu’il console vos cœurs ;

9 je lui ai joint Onésime, notre fidèle et très cher frère, qui est de votre pays ; ils vous informeront de tout ce qui se passe ici.

10 Aristarque, qui est prisonnier avec moi, vous salue, et Marc, cousin de Barnabas, touchant lequel vous avez reçu des ordres ; s’il va chez vous, recevez-le bien.

11 Jésus, surnommé Juste, vous salue aussi. Ils sont Juifs de naissance, et ce sont les seuls qui travaillent maintenant avec moi pour le royaume de Dieu, et de qui j’aie reçu de la consolation.

12 Epaphras, qui est de votre pays, et serviteur de Christ, vous salue ; il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que vous soyez toujours parfaits, et que vous accomplissiez toute la volonté de Dieu.

13 Car je lui rends ce témoignage, qu’il a un grand zèle pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée et à Hiérapolis.

14 Luc le médecin, qui m’est très cher, et Démas vous saluent.

15 Saluez les frères qui sont à Laodicée, et Nymphas, et l’Église qui est dans sa maison.

16 Et après que cette lettre aura été lue parmi vous, faites qu’on la lise aussi dans l’Église des Laodicéens, et que vous lisiez aussi celle qu’on vous enverra de Laodicée.

17 Et dites à Archippe : Considère bien le ministère que tu as reçu du Seigneur, afin de le bien remplir.

18 Moi, Paul, je vous salue ici de ma propre main. Souvenez-vous de mes liens. La grâce soit avec vous. Amen. 

REFLEXIONS

I. Le premier devoir que St. Paul recommande ici, c’est de prier continuellement, de persévérer dans ce saint exercice aussi bien que dans les actions de grâces et particulièrement de faire des prières pour les ministres de Jésus-Christ afin qu’ils annoncent l’Évangile de la manière dont il doit être annoncé.

II. Le second devoir est d’observer une grande prudence et de se conduire suivant que le temps et les occasions le demandent, surtout quand nous avons à faire à des personnes qui ont de l’éloignement pour la vérité ou pour la piété, de parler toujours avec sagesse, avec douceur et d’une manière propre à édifier ceux qui nous entendent et d’éviter tout ce qui pourrait nous exposer à quelque danger sans nécessité ou donner du scandale à qui que ce soit.

III. St. Paul fait ici mention de Tychique, d’Onésime, de Marc, de Juste, d’Épaphras et de Luc qui étaient tous d’excellents serviteurs de Dieu. Il loue leur grand zèle et il les recommande aux Colossiens de la manière la plus affectueuse. On doit reconnaître par-là que de bons et de dignes ministres sont un rare présent du Ciel, qu’on leur doit un très grand amour et que les églises sont obligées de les recevoir avec toute sorte de respect et d’affection comme eux de leur côté doivent de plus en plus exciter leur zèle et prendre garde à l’administration qu’ils ont reçue du Seigneur, afin de la bien remplir. 

Écrite de Rome aux Colossiens et portée par Tychique et Onésime. 

 

PREMIERE EPITRE DE PAUL APÔTRE AUX THESSALONICIENS

Détails
Catégorie parente: Bible
Catégorie : Nouveau Testament
  • I Epitre de Paul aux Thessaloniciens

 ARGUMENT

Cette épître, qui est la plus ancienne des épîtres de St. Paul, a été écrite l’an 51 de Jésus-Christ. Dans les trois premiers chapitres, cet Apôtre témoigne combien il avait été réjoui d’apprendre le bon état des Thessaloniciens et leur fermeté dans les persécutions et il leur parle aussi de ce qui lui était arrivé et des sentiments qu’il avait eus et qu’il avait encore pour eux. Dans les deux derniers, il leur adresse des exhortations à la piété et à la sainteté. 

Chapitres :  Chapitre I.   Chapitre II.   Chapitre III.  Chapitre IV.  Chapitre V.    Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

St. Paul loue Dieu, premièrement, de ce que les Thessaloniciens avaient reçu avec foi et avec zèle l’Évangile qu’il leur avait annoncé. Et, en second lieu, de ce que leur église servait de modèle à toutes les églises de la Macédoine et de l’Achaïe. 

1 Paul et Sylvain, et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, qui est en Dieu le Père, et en notre Seigneur Jésus-Christ. La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.

2 Nous rendons toujours des actions de grâces à Dieu pour vous tous, faisant mention de vous dans nos prières ;

3 nous souvenant sans cesse, devant notre Dieu et notre Père, des œuvres de votre foi, des travaux de votre charité, et de la constance de votre espérance, en notre Seigneur Jésus-Christ ;

4 sachant, mes frères chéris de Dieu, votre élection.

5 Car l’évangile que nous vous avons prêché, n’a pas consisté seulement en paroles, mais il a été accompagné de force et du Saint-Esprit, et de plusieurs preuves convaincantes, comme vous savez que nous nous sommes conduits parmi vous, et pour l’amour de vous.

6 Aussi avez-vous été nos imitateurs et ceux du Seigneur, ayant reçu la parole avec la joie du Saint-Esprit, au milieu de beaucoup d’afflictions ;

7 de sorte que vous avez servi de modèle à tous ceux qui ont cru, dans la Macédoine et dans l'Achaïe.

8 Car, non-seulement la parole du Seigneur a retenti de chez vous dans la Macédoine et dans l’Achaïe, mais la foi que vous avez en Dieu s’est répandue en tous lieux, de sorte que nous n'avons pas besoin d’en rien dire.

9 Car ils racontent eux-mêmes quel accès nous avons eu auprès de vous, et comment, en quittant les idoles, vous avez été convertis à Dieu, pour servir le Dieu vivant et véritable ;

10 et pour attendre des cieux son Fils Jésus, qu’il a ressuscité des morts, lequel nous délivre de la colère à venir. 

REFLEXIONS

Ce qu’il faut remarquer en général sur cette épître, c’est qu’il n’y a point d’église à laquelle St. Paul rende un témoignage aussi avantageux et à laquelle il donne de si grandes louanges qu’à celle de Thessalonique. On voit dès l’entrée de cette épître que cet Apôtre était comblé de joie et qu’il rendait à Dieu les plus ardentes actions de grâce en pensant à l’heureux état des Thessaloniciens et en se souvenant de la manière dont ils avaient reçu sa prédication, de leur foi, de leur charité et de leur patience.

Cela fait voir que ce qui rend les églises recommandables et ce qui fait aussi la joie et la plus grande consolation des fidèles serviteurs de Dieu, c’est lorsque l’Évangile y fructifie et qu’on y voit fleurir la foi et toutes sortes de vertus.

L’église de Thessalonique, qui servait autrefois de modèle à cet égard aux autres églises, doit être encore proposée en exemple à toutes les églises chrétiennes. Nous devons aussi nous appliquer ce que St. Paul disait aux Thessaloniciens de leur conversion à la religion chrétienne, puisqu’aussi bien qu’eux, nous avons été tirés autrefois par la miséricorde de Dieu des ténèbres du paganisme et du service des idoles pour servir le Dieu vivant et véritable et pour attendre des Cieux son fils Jésus qu’il a ressuscité des morts et qui nous délivre de la colère à venir. 

CHAPITRE II.

St. Paul fait trois choses dans ce chapitre : I. Il fait souvenir les Thessaloniciens qu’il leur avait annoncé l’Évangile avec sincérité et sans aucune vue d’intérêt, que, pour ne leur point être à charge, il avait gagné sa vie par son travail et qu’il les avait exhorté continuellement à vivre d’une manière digne de Dieu qui les appelait à sa gloire. II. Il bénit Dieu de ce que son ministère avait été efficace parmi eux et de ce qu’ils avaient souffert constamment les persécutions que les Juifs suscitaient alors en tous lieux contre les chrétiens, et il remarque que ces Juifs, dont il avait lui-même éprouvé la haine pendant le séjour qu’il avait fait à Thessalonique, étaient les plus ardents ennemis de l’Évangile. III. Il marque le désir qu’il avait de revoir les Thessaloniciens et la grande affection qu’il leur portait. 

1 Vous savez vous-mêmes, mes frères, que notre arrivée vers vous n’a point été vaine ;

2 mais, quoiqu’auparavant nous eussions souffert, et que nous eussions été outragés à Philippes, comme vous le savez, nous ne laissâmes pas, en nous confiant en notre Dieu, de vous annoncer l’évangile de Dieu avec liberté et avec courage, parmi de grands combats.

3 Car il n’y a eu dans notre prédication ni séduction, ni aucun motif malhonnête, ni fraude.

4 Mais, comme Dieu nous a jugés propres à nous confier la prédication de l’évangile, aussi parlons-nous, non pour plaire aux hommes, mais pour plaire à Dieu, qui éprouve nos cœurs.

5 Aussi n’avons-nous jamais employé aucune parole de flatterie, comme vous le savez, ni agi par aucun motif d’avarice ; Dieu en est témoin.

6 Et nous n’avons point cherché la gloire qui vient de la part des hommes, ni parmi vous, ni parmi les autres ; et quoique nous pussions, comme apôtres de Jésus-Christ, vous charger de notre subsistance ;

7 cependant, nous avons été doux au milieu de vous, comme une nourrice qui prend un soin tendre de ses propres enfants.

8 Ayant donc une si grande affection pour vous, nous souhaitions de vous donner, non-seulement l’évangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, parce que vous nous étiez fort chers.

9 Car vous vous souvenez, mes frères, de notre peine et de notre travail, et comment nous vous avons prêché l’évangile de Dieu, travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous.

10 Vous êtes témoins, et Dieu l’est aussi, que nous nous sommes conduits saintement et justement, et d’une manière irréprochable, envers vous qui croyez ;

11 et vous savez que nous avons agi avec chacun de vous comme un père fait avec ses enfants ;

12 vous exhortant, vous consolant, et vous conjurant de vous conduire d’une manière digne de Dieu, qui vous appelle à son royaume et à sa gloire.

13 C’est pourquoi aussi, nous ne cessons de rendre grâces à Dieu de ce que, recevant de nous la parole de Dieu que nous prêchons, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, laquelle aussi agit avec efficace en vous qui croyez.

14 En effet, mes frères, vous êtes devenus les imitateurs des Eglises de Dieu qui sont dans la Judée, et qui croient en Jésus-Christ ; et vous avez souffert, de la part de ceux de votre propre nation, les mêmes choses qu’ils ont souffertes de la part des Juifs ;

15 qui ont même fait mourir le Seigneur Jésus et leurs propres prophètes, et qui nous ont persécutés ; qui ne plaisent point à Dieu, et qui sont ennemis de tous les hommes ;

16 qui nous empêchent de parler aux Gentils, afin de les sauver, comblant toujours la mesure de leurs péchés ; aussi la colère de Dieu est-elle parvenue sur eux, pour y mettre fin.

17 Pour ce qui est de nous, mes frères, ayant été séparés de vous depuis peu de temps, de corps, et non du cœur, nous avons eu d’autant plus d’empressement de vous revoir, le souhaitant avec ardeur.

18 C’est pour cela que nous avons voulu plus d’une fois aller chez vous, au moins moi, Paul ; mais Satan nous en a empêchés.

19 Car quelle est notre espérance, ou notre joie, ou notre couronne de gloire ? N’est-ce pas vous qui le serez en présence de notre Seigneur Jésus-Christ, à son avènement ?

20 Car vous êtes notre gloire et notre joie. 

REFLEXIONS

Les ministres de l’Évangile doivent apprendre de St. Paul à s’acquitter de leur emploi avec intégrité, à annoncer la parole de Dieu purement, sans aucun motif d’avarice ou de vaine gloire, à faire paraître en toutes choses un entier désintéressement et une parfaite douceur, à se conduire saintement et sans reproche et à exhorter continuellement les chrétiens à une vie qui soit digne de Dieu qui les appelle à son royaume et à sa gloire.

II. L’on voit ici que le devoir de ceux à qui la parole de Dieu est annoncée dans sa pureté est de la recevoir comme les Thessaloniciens la reçurent, non comme une parole d’homme, mais comme la parole de Dieu et de ne point se rebuter pour les contradictions et pour les persécutions auxquelles ils pourraient être exposés, mais de les souffrir avec la même constance que Saint Paul et les Thessaloniciens souffraient celles que les Juifs et les païens leur suscitaient.

III. Saint Paul se plaint que les Juifs en particulier étaient les ennemis déclarés de l’Évangile, qu’ils en empêchaient de tout leur pouvoir les progrès parmi les païens et que, par ce moyen, ils comblaient la mesure de leurs péchés et attiraient de plus en plus sur eux la colère de Dieu.

Nous avons lieu de déplorer l’endurcissement des Juifs qui sont encore aujourd’hui engagés dans la même incrédulité et sur qui la colère de Dieu repose et de prier pour leur conversion.

Au reste, il paraît d’ici que c’est de tout temps qu’il y a eu des personnes qui se sont opposées à l’établissement du règne de Jésus-Christ, ainsi il ne faut pas s’étonner s’il s’en trouve parmi les chrétiens.

On voit enfin, dans ce chapitre, les marques les plus particulières et les plus touchantes de l’estime que St. Paul faisait des Thessaloniciens et de l’amour qu’il leur portait.

Les pasteurs qui sont animés de l’esprit de ce Saint Apôtre ont pour leurs troupeaux l’affection la plus tendre. Il n’y a point de satisfaction comparable à celle qu’ils ressentent lorsqu’ils voient du fruit de leur ministère et comme les fidèles sont toute leur espérance et toute leur joie en ce monde, ils seront aussi leur couronne de gloire à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ. 

CHAPITRE III

L’apôtre parle d’abord : I. Du soin qu’il avait fait d’envoyer Timothée d’Athènes à Thessalonique pour s’informer de l’état des Thessaloniciens et pour les fortifier. II. Et de la grande consolation qu’il avait reçue par les bonnes nouvelles que Timothée lui avait apportée à son retour, en l’informant du souvenir qu’ils conservaient de lui et de leur persévérance dans la foi, à l’occasion de quoi il fait des vœux très ardents en leur faveur. 

1 C’est pourquoi, ne pouvant attendre davantage, nous aimâmes mieux demeurer seuls à Athènes,

2 Et vous envoyer Timothée notre frère, ministre de Dieu, et qui travaille avec nous dans l’évangile de Christ, pour vous affermir, et pour vous exhorter à persévérer dans la foi ;

3 afin qu’aucun de vous ne soit ébranlé par ces afflictions ; car vous savez vous-mêmes que nous sommes destinés à cela.

4 Aussi, lorsque nous étions avec vous, nous vous prédisions que nous aurions à souffrir des afflictions, comme cela est aussi arrivé, et comme vous le savez.

5 Ne pouvant donc attendre plus longtemps, j’envoyai Timothée pour être informé de l’état de votre foi, craignant que le tentateur ne vous eût tentés, et que notre travail ne fût devenu inutile.

6 Mais Timothée, étant revenu depuis peu de chez vous, nous a rapporté de bonnes nouvelles de votre foi et de votre charité, et nous a dit que vous vous souvenez toujours tendrement de nous, désirant de nous voir, comme nous désirons de vous voir aussi.

7 Ainsi, mes frères, nous avons été consolés par votre foi, dans toutes nos afflictions et dans toutes nos peines.

8 Car nous vivons maintenant, puisque vous demeurez fermes en notre Seigneur.

9 Et quelles actions de grâces pourrions-nous assez rendre à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous sommes comblés à cause de vous, en la présence de notre Dieu !

10 Priant jour et nuit de plus en plus, que nous puissions vous revoir, afin d’ajouter ce qui peut manquer à votre foi.

11 Dieu lui-même, qui est notre Père, et Jésus-Christ notre Seigneur, veuillent nous conduire avec sûreté auprès de vous.

12 Et que le Seigneur vous fasse croître et abonder en charité les uns envers les autres, et envers tous, comme nous sommes aussi remplis de charité pour vous ;

13 Afin que vos cœurs soient affermis dans la sainteté, et que vous soyez irrépréhensibles devant Dieu notre Père, lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints. 

REFLEXIONS

Ce qu’il y a principalement à remarquer ici, c’est que Saint Paul, pressé par l’amour qu’il portait aux Thessaloniciens, n’eut aucun repos jusqu’à ce qu’il leur eût envoyé Timothée pour savoir de leurs nouvelles et pour les affermir dans la foi.

On voit dans cette conduite de Saint Paul ce que la sollicitude pastorale inspire aux vrais pasteurs. L’amour qu’ils ont pour le Seigneur Jésus et pour ses brebis fait qu’ils sont continuellement occupés des besoins de leurs troupeaux et qu’ils pourvoient à leur édification par tous les moyens possibles.

On remarque dans la manière dont Saint Paul parle de la consolation extraordinaire qu’il avait ressentie en apprenant par Timothée la persévérance et le bon état des Thessaloniciens et dans les actions de grâces qu’il rend à Dieu à ce sujet les expressions les plus vives et les plus convaincantes de satisfaction, de tendresse et d’estime. Cet Apôtre leur témoigne qu’il ne pouvait assez bénir le Seigneur à cause de toute la joie dont il était comblé devant Dieu en pensant à eux.

Rien ne touche plus vivement les fidèles serviteurs de Jésus-Christ et ne leur donne plus de contentement que lorsqu’ils voient la foi et la piété de ceux sur qui Dieu les a établis et c’est toujours là le principal sujet de leurs actions de grâces, aussi bien que de leurs prières.

Tous les chrétiens doivent avoir les mêmes sentiments et travailler pour le même but avec tout le zèle dont ils sont capables, tant pour la consolation de leurs conducteurs que pour l’avancement de la gloire de Dieu et pour leur propre salut. C’est ce qui est exprimé dans ce vœu de St. Paul : Le Seigneur vous fasse croître et abonder dans la charité les uns envers les autres pour affermir vos cœurs et pour vous rendre irrépréhensibles dans la sainteté, devant notre Dieu et Père lorsque notre Seigneur Jésus-Christ viendra avec tous ses saints, amen !

CHAPITRE IV

Il y a deux choses à remarquer dans ce chapitre : I. Des exhortations à une vie sainte et surtout à la chasteté et à la charité. II. St Paul montre que les chrétiens ne doivent pas s’affliger excessivement pour les morts et dans cette vue il parle de ce qui arrivera, tant aux morts qu’à ceux qui sont encore en vie, au dernier jour et comment les uns et les autres seront élevés dans le Ciel. 

1 Au reste, mes frères, nous vous prions et nous vous conjurons par le Seigneur Jésus, que, comme vous avez appris de nous de quelle manière il faut vous conduire pour plaire à Dieu, vous abondiez en cela de plus en plus.

2 Vous savez quels sont les commandements que nous vous avons donnés de la part du Seigneur Jésus ;

3 et c’est ici la volonté de Dieu, savoir, votre sanctification, et que vous vous absteniez de la fornication ;

4 en sorte que chacun de vous sache posséder son corps dans la sainteté et dans l’honnêteté,

5 sans jamais vous livrer à des passions infâmes, comme font les Gentils, qui ne connaissent point Dieu.

6 Que personne n’offense son frère, et ne s’abandonne à des passions déréglées à cet égard-là ; parce que le Seigneur est le vengeur de toutes ces choses, comme nous l’avons déjà dit et protesté.

7 Car Dieu ne nous a point appelés à la souillure, mais il nous appelle à la sainteté.

8 C’est pourquoi, celui qui rejette ceci, ne rejette pas un homme, mais il rejette Dieu, qui a mis son Saint-Esprit en nous.

9 Pour ce qui est de l’amour fraternel, vous n’avez pas besoin qu’on vous en écrive ; car vous-mêmes, vous avez appris de Dieu à vous aimer les uns les autres ;

10 et vous le faites aussi envers tous les frères qui sont dans toute la Macédoine ; mais, mes frères, nous vous prions d’avancer de plus en plus,

11 et de vous étudier à vivre paisiblement ; de vous occuper de vos propres affaires, et de travailler de vos propres mains, comme nous vous l’avons recommandé ;

12 afin que vous vous conduisiez honnêtement envers ceux de dehors, et que vous n’ayez besoin de rien.

13 Or, mes frères, je ne veux pas que vous soyez dans l’ignorance sur ce qui concerne les morts, afin que vous ne vous affligiez pas, comme font les autres hommes qui n’ont point d’espérance.

14 Car si nous croyons que Jésus est mort, et qu’il est ressuscité, nous devons croire aussi que Dieu ressuscitera par Jésus ceux qui seront morts, afin qu'ils soient avec lui.

15 Car nous vous déclarons ceci par la parole du Seigneur, c'est que nous qui vivrons et qui resterons sur la terre, à la venue du Seigneur, nous ne préviendrons point ceux qui seront morts.

16 Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, dès qu’il aura donné le signal par la voix d’un archange et par la trompette de Dieu ; et ceux qui seront morts en Christ ressusciteront premièrement.

17 Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au-devant du Seigneur, en l’air, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.

18 C’est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. 

REFLEXIONS

Saint Paul nous enseigne dans ce chapitre :

I. Que le principal devoir des chrétiens est de se conduire d’une manière qui soit agréable à Dieu, de garder les commandements qui leur ont été donnés de la part du Seigneur Jésus et d’abonder de plus en plus dans la piété.

II. Saint Paul donne ici, à son ordinaire, des avertissements très exprès et très forts sur l’impureté, parce que ce vice était fort commun parmi les païens, surtout dans les grandes villes telle qu’était Thessalonique. Il dit que la volonté de Dieu est que nous soyons saints, que nous fuyions l’impureté et les mauvaises convoitises et que chacun de nous sache garder son corps dans la chasteté. Il ajoute que personne ne doit violer les règles de la pureté, de la charité et de la justice pour satisfaire les passions déréglées de la chair et que Dieu qui nous appelle, non à la souillure, mais à la sanctification, sera le juge et le vengeur de ces crimes infâmes.

III. St. Paul nous dit deux choses sur la charité qui doivent être observées.

L’une, que les vrais chrétiens n’ont pas besoin qu’on les exhorte à ce devoir, puisqu’ils sont enseignés de Dieu à s’aimer les uns les autres et à assister leurs frères.

L’autre, qu’afin qu’on puisse exercer la charité, chacun doit se tenir dans sa vocation, travailler à ses propres affaires et éviter l’oisiveté et la curiosité qui est d’ailleurs un genre de vie opposé à la piété et au christianisme.

IV. Enfin, nous apprenons de ce chapitre qu’il ne faut pas s’affliger pour les morts, comme faisaient les païens qui n’avaient point d’espérance, puisque nous savons que ceux qui sont morts au Seigneur ressusciterons pour être élevés au Ciel sur les nuées au-devant de lui avec ceux qui seront alors en vie. Cette doctrine doit nos consoler de la mort des personnes que nous chérissons lorsqu’elles sont du nombre des fidèles, nous affermir nous-mêmes contre la crainte de la mort et nous inciter à vivre au Seigneur, afin que mourant aussi en lui, nous ressuscitions un jour pour lui être réunis éternellement dans la gloire céleste. 

CHAPITRE V

I. Saint Paul, ayant parlé sur la fin du chapitre précédent de la dernière venue de Jésus-Christ, dit que le temps de cette venue était inconnu et incertain ; et il exhorte les chrétiens à s’y préparer par la sobriété et par la vigilance.

II. Il prescrit aux Thessaloniciens divers devoirs de la piété.

III. Il conclut son épître en priant Dieu pour leur sanctification et en se recommandant à leurs prières. 

1 Pour ce qui regarde les temps et le moment, vous n’avez pas besoin, mes frères, qu’on vous en écrive ;

2 car vous savez bien vous-mêmes, que le jour du Seigneur viendra comme un larron qui vient la nuit.

3 Car, quand ils diront : paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra, comme les douleurs surprennent une femme enceinte ; et ils n’échapperont point.

4 Mais quant à vous, mes frères, vous n’êtes point dans les ténèbres, pour être surpris par ce jour-là, comme on le serait par un voleur.

5 Vous êtes tous des enfants de la lumière, et des enfants du jour ; nous ne sommes point enfants de la nuit, ni des ténèbres.

6 Ne dormons donc pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres.

7 Car ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s’enivrent, s’enivrent la nuit.

8 Mais nous qui sommes enfants du jour, soyons sobres, étant revêtus de la cuirasse de la foi, et de la charité, et du casque de l’espérance du salut.

9 Car Dieu ne nous a point destinés à être les objets de sa colère, mais il nous a destinés à la possession du salut par notre Seigneur Jésus-Christ,

10 qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions tous ensemble avec lui.

11 C’est pourquoi exhortez-vous les uns les autres, et édifiez-vous tous l’un l’autre, comme vous le faites aussi.

12 Au reste, mes frères, nous vous prions d’avoir en considération ceux qui travaillent parmi vous, et qui président sur vous selon le Seigneur, et qui vous exhortent.

13 Ayez pour eux le plus grand amour, à cause de l’œuvre qu’ils font. Soyez en paix entre vous.

14 Nous vous prions aussi, mes frères, de reprendre ceux qui sont déréglés, de consoler ceux qui ont le cœur abattu, de supporter les faibles, et d’être patients envers tous.

15 Prenez garde que personne ne rende à aucun le mal pour le mal, mais cherchez toujours à vous faire du bien les uns aux autres, et à tout le monde.

16 Soyez toujours joyeux.

17 Priez sans cesse.

18 Rendez grâces à Dieu en toutes choses ; car c’est la volonté de Dieu en Jésus-Christ à votre égard.

19 N’éteignez point l’Esprit.

20 Ne méprisez point les prophéties.

21 Eprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon.

22 Abstenez-vous de tout ce qui a quelque apparence de mal.

23 Le Dieu de paix veuille vous sanctifier lui-même parfaitement, et que tout ce qui est en vous, l’esprit, l’âme et le corps, soit conservé irrépréhensible pour l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ.

24 Celui qui vous a appelés, est fidèle, et il le fera aussi.

25 Mes frères, priez pour nous.

26 Saluez tous nos frères par un saint baiser.

27 Je vous conjure par le Seigneur, que cette épître soit lue à tous nos saints frères.

28 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous. Amen. 

REFLEXIONS

Ce chapitre nous enseigne :

I. Que le jour du Seigneur viendra d’une manière soudaine et surprendra les hommes lorsqu’ils s’y attendront le moins, que ce sera un jour d’effroi pour ceux qui marchent dans les ténèbres et qui s’adonnent aux œuvres de la chair, mais que ce jour n’aura rien que de consolant pour les fidèles.

Ainsi, le moyen de n’en être pas surpris, c’est de s’y préparer par une vie sobre et mortifiée, par la foi, par la pratique de la charité et par toutes sortes de bonnes œuvres.

Après cela, St. Paul nous prescrit ici plusieurs devoirs particuliers.

Le premier est de nous édifier et de nous exhorter les uns les autres par de bons discours.

II. Il parle dans les termes les plus forts du respect et de l’amour qui sont dus aux pasteurs et aux conducteurs de l’église à cause de l’œuvre qu’ils font.

III. Il nous ordonne de vivre en paix entre nous, de nous avertir, de nous consoler et de nous supporter mutuellement et d’être éloigné de la vengeance.

Il ajoute diverses sentences qui sont autant d’excellents préceptes et par lesquels il nous recommande d’être toujours dans la joie spirituelle, de prier sans cesse, de rendre grâces à Dieu en toutes choses, de ne pas éteindre les dons du Saint-Esprit, ni dans les autres, ni dans nous-même, d’éprouver toutes choses et de retenir ce qui est bon et de nous abstenir de toute apparence de mal.

Ce sont là tout autant de saintes maximes qu’il ne faut jamais perdre de vue et que nous devons nous efforcer de mettre en pratique, joignant toujours la prière à nos efforts et demandant à Dieu avec St.  Paul qu’il veuille nous sanctifier lui-même entièrement en sorte que notre esprit, notre âme et notre corps soient conservés irrépréhensibles pour la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, amen ! 

La première épître aux Thessaloniciens a été écrite d’Athènes.

 

SECONDE EPITRE DE PAUL APÔTRE AUX THESSALONICIENS

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Catégorie parente: Bible
Catégorie : Nouveau Testament
  • II Epitre de Paul aux Thessaloniciens

 ARGUMENT 

Cette épître a été écrite peu après la précédente, vers l’an 52 de Jésus-Christ. Elle a trois chapitres. Dans le premier St. Paul affermit les Thessaloniciens contre les persécutions. Dans le second, il les désabuse de l’opinion où ils étaient que le dernier jour approchait. Et dans le troisième, il les exhorte à vivre selon la pureté de l’Évangile. 

Chapitres :  Chapitre I.   Chapitre II.   Chapitre III.  Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I.

St. Paul rend grâces à Dieu de ce que la foi, la charité et la patience des Thessaloniciens croissaient de plus en plus et de ce qu’ils persévéraient au milieu des persécutions qu’ils souffraient. II. Il les assure que Dieu ne manquera pas de punir les persécuteurs et ceux qui n’obéissaient pas à l’Évangile et de couronner les fidèles de la gloire éternelle à la venue de Jésus-Christ. III. Il prie Dieu d’affermir les Thessaloniciens et de les faire croître dans la foi et dans la piété. 

1 Paul, Silvain et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens qui est en Dieu notre Père, et en notre Seigneur Jésus-Christ.

2 La grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu le Père, et de notre Seigneur Jésus-Christ.

3 Mes frères, nous devons toujours rendre grâces à Dieu pour vous, comme cela est bien juste, puisque votre foi fait de grands progrès, et que la charité que vous avez les uns pour les autres, abonde de plus en plus ;

4 De sorte que vous faites le sujet de notre gloire dans les Eglises de Dieu, à cause de la constance et de la foi que vous faites paraître dans toutes les persécutions et dans les afflictions que vous endurez ;

5 qui sont une preuve du juste jugement de Dieu, et qui servent à vous rendre dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez.

6 Car il est juste devant Dieu qu’il rende l’affliction à ceux qui vous affligent ;

7 et qu’il vous donne, à vous, qui êtes affligés, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus, venant du ciel, paraîtra avec les anges de sa puissance ;

8 exerçant la vengeance, avec des flammes de feu, contre ceux qui ne connaissent point Dieu, et qui n’obéissent pas à l’évangile de notre Seigneur Jésus-Christ ;

9 lesquels seront punis d’une perdition éternelle, par la présence du Seigneur, et par sa puissance glorieuse ;

10 lorsqu’il viendra pour être glorifié dans ses saints, et pour se rendre admirable en ce jour-là dans tous ceux qui auront cru ; car vous avez ajouté foi au témoignage que nous en avons rendu.

11 C’est pourquoi aussi nous prions continuellement pour vous, afin que notre Dieu vous rende dignes de sa vocation, et qu’il accomplisse en vous puissamment tous les desseins favorables de sa bonté, et l’œuvre de votre foi ;

12 afin que le nom de notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié par vous, et que vous soyez glorifiés par lui, selon la grâce de notre Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ. 

REFLEXIONS

Nous voyons dans cette épître que l’église de Thessalonique, à laquelle St. Paul avait donné de si grandes louanges dans l’épître précédente, était de plus en plus remplie de foi, de charité et des dons du Saint-Esprit, que l’affection de cet Apôtre pour cette église allait toujours en croissant et qu’elle faisait le sujet de sa joie et de ses actions de grâces.

Il est bien glorieux pour les églises de faire ainsi des progrès continuels dans le bien et c’est la plus douce satisfaction pour les pasteurs de pouvoir rendre à leurs troupeaux le même témoignage que St. Paul rendait aux fidèles de Thessalonique.

Ce chapitre nous apprend que tant s’en faut que les afflictions auxquelles la profession de l’Évangile expose les chrétiens doivent les abattre, qu’elles les rendent dignes d’entrer dans le royaume de Dieu et qu’elles sont même une preuve de son juste jugement puisqu’il est juste que le Seigneur vienne pour donner du relâche à ceux qui auront souffert et pour exercer la vengeance contre les persécuteurs et contre tous ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de Jésus-Christ.

Cette doctrine doit produire en nous la patience et même la joie dans les afflictions, une vive crainte du jugement de Dieu et un soin continuel de lui plaire.

Les vœux que St. Paul fait pour l’affermissement des Thessaloniciens dans la foi et dans la grâce de Dieu nous montrent que les chrétiens doivent persévérer dans le bien et tendre de plus en plus à la perfection. Ce doit être le but de leurs soins aussi bien que de leurs prières, comme St. Paul le marque en disant : Que notre Dieu nous rende digne de sa vocation ! Qu’il accomplisse puissamment en vous toute sa bonne volonté et l’œuvre de votre foi afin que le nom de notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié par vous et que vous soyez glorifiés par lui selon la grâce de notre Dieu et de Jésus-Christ notre Seigneur, amen ! 

CHAPITRE II.

St. Paul, pour désabuser les Thessaloniciens de la croyance que quelques personnes avaient que l’avènement du Seigneur, dont il venait de parler, n’était pas éloigné, prédit qu’avant que ce jour vint, il devait arriver une apostasie dans l’église par l’homme de péché et le fils de perdition. Il marque quels seraient ses caractères, le lieu, le temps, la manière de la manifestation, les progrès qu’il ferait et enfin sa ruine. L’apôtre ajoute des exhortations et des vœux en faveur des Thessaloniciens. 

1 Pour ce qui regarde l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, et notre réunion avec lui ;

2 Nous vous prions, mes frères, de ne pas vous laisser ébranler facilement dans vos pensées, et de ne vous point troubler par quelque inspiration, ou par des paroles, ou par quelque lettre qu’on dirait venir de notre part, comme si le jour de Christ était proche.

3 Que personne ne vous séduise en aucune manière ; car ce jour-là ne viendra point que la révolte ne soit arrivée auparavant, et qu’on n’ait vu paraître l’homme de péché, le fils de perdition ;

4 qui s’oppose et qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu, ou qu’on adore, jusqu’à s’asseoir comme un Dieu dans le temple de Dieu, voulant passer pour un Dieu.

5 Ne vous souvient-il pas que je vous disais ces choses, lorsque j’étais encore avec vous ?

6 Et vous savez ce qui le retient présentement, afin qu’il ne soit manifesté que dans son temps.

7 Car le mystère d’iniquité se forme déjà ; il faut seulement que celui qui lui fait obstacle présentement, soit détruit.

8 Et alors paraîtra ce méchant, que le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche, et qu’il abolira par l’éclat de son avènement.

9 Ce méchant viendra avec la force de Satan, avec toute sorte de puissance, avec des signes et de faux miracles,

10 et avec toutes les séductions qui portent à l’iniquité ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont point reçu l’amour de la vérité pour être sauvés.

11 C’est pourquoi Dieu leur enverra un esprit qui donnera efficace à l’erreur, en sorte qu’ils croiront au mensonge ;

12 afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui se sont plu dans l’injustice, soient condamnés.

13 Mais pour nous, mes frères bien-aimés du Seigneur, nous devons rendre de continuelles actions de grâces à Dieu, à cause de vous, de ce qu’il vous a choisis dès le commencement, pour vous donner le salut, par la sanctification de l’Esprit, et par la foi en la vérité ;

14 à quoi il vous a appelés par notre évangile, pour la possession de la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ.

15 C’est pourquoi, mes frères, demeurez fermes et retenez les enseignements que nous vous avons donnés, soit de vive voix, soit par notre lettre.

16 Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père, qui nous a aimés, et qui nous a donné par sa grâce une consolation éternelle, et une bonne espérance,

17 veuille consoler vos cœurs, et vous affermir en toutes sortes de bonnes doctrines et de bonnes œuvres. 

REFLEXIONS

La prophétie qui est contenue dans ce chapitre est des plus remarquables, mais elle a de l’obscurité.

St. Paul prédit qu’il arriverait dans l’église une révolte presque générale avant que le jour du Seigneur vint. On a cru le plus communément et de tout temps que cette prophétie marquait la venue de l’antéchrist, mais il est difficile d’expliquer toutes les circonstances de cette prédiction.

Elle s’applique assez naturellement à ce qui arriva quelque temps après la mort des apôtres lorsqu’on vit l’ignorance, les erreurs les plus dangereuses, la corruption des mœurs, la tyrannie, l’idolâtrie et toutes sortes de superstitions et de désordres entrer dans l’église et y régner pendant plusieurs siècles. Mais cette prophétie marque aussi que cette apostasie et cette extrême corruption ne dureraient pas toujours et que le Seigneur l’abolirait par sa puissance infinie. Dieu a voulu que cet événement fut prédit afin qu’on en fût pas surpris et que les fidèles se tinssent sur leurs gardes.

Il faut remarquer aussi, après St. Paul, que s’il y a eu et s’il y a encore des gens qui se soient laissés séduire par l’erreur, cela est arrivé par un juste jugement de Dieu parce que ces gens-là n’aimaient pas la vérité et parce qu’ils prenaient plaisir dans le vice. Mais ceux que Dieu a éclairés des pures lumières de l’Évangile doivent lui rendre grâces de ce qu’il les a élus pour le salut et pour la possession de sa gloire, demeurer fermes dans la vérité qu’ils ont reçue et prier le Seigneur qu’il veuille les sanctifier entièrement et les affermir dans la bonne et pure doctrine et dans toutes sortes de bonnes œuvres. 

CHAPITRE III.

Saint Paul exhorte les Thessaloniciens à prier pour lui et pour les progrès de l’Évangile et il prie aussi pour eux. Il leur ordonne de se séparer de ceux qui vivaient dans le dérèglement et de n’avoir point de communion avec eux.  Il condamne en particulier ceux qui vivaient sans rien faire. Il finit son épître par des souhaits et des prières pour les fidèles de Thessalonique. 

1 Au reste, mes frères, priez pour nous afin que la parole du Seigneur ait un cours libre, et qu’elle soit glorifiée partout, comme elle l’est parmi vous ;

2 et que nous soyons délivrés des hommes fâcheux et méchants ; car tous n’ont pas la foi.

3 Le Seigneur est fidèle qui vous affermira et vous préservera du mal.

4 Nous avons cette confiance à votre égard en notre Seigneur, que vous faites et que vous ferez les choses que nous vous ordonnons.

5 Et le Seigneur veuille conduire vos cœurs à aimer Dieu et à attendre patiemment Jésus-Christ.

6 Mes frères, nous vous recommandons aussi, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que vous vous retiriez d’avec tout homme qui se dit frère, et qui vit d’une manière déréglée, et non selon les enseignements qu’il a reçus de nous.

7 Car vous savez vous-mêmes comment vous devez nous imiter, puisque nous ne nous sommes point conduits avec dérèglement parmi vous ;

8 et que nous n’avons mangé gratuitement le pain de personne, mais que nous avons été dans la fatigue et dans la peine, travaillant nuit et jour, pour n’être à charge à aucun de vous.

9 Ce n’est pas que nous n’en eussions le droit, mais c’est pour nous donner nous-mêmes en exemple à vous, afin que vous nous imitiez.

10 Aussi, lorsque nous étions avec vous, nous vous déclarions expressément, que si quelqu’un ne veut pas travailler, il ne doit pas non plus manger.

11 Car nous apprenons qu’il y en a quelques-uns parmi vous qui mènent une vie déréglée, qui ne travaillent point et qui vivent dans la curiosité.

12 C’est pourquoi nous recommandons à ces sortes de gens, et nous les exhortons de la part de notre Seigneur Jésus-Christ, de travailler, et de manger leur pain paisiblement.

13 Mais pour vous, mes frères, ne vous lassez point de bien faire.

14 Et si quelqu’un n’obéit point à ce que nous vous disons par cette lettre, marquez-le, et n’ayez point de communication avec lui, afin qu’il en ait de la confusion.

15 Toutefois, ne le regardez pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère.

16 Le Seigneur de la paix vous donne lui-même toujours la paix en toutes manières. Le Seigneur soit avec vous tous.

17 Je vous salue de ma propre main, moi Paul ; c’est là ma signature dans toutes mes épîtres ; j’écris ainsi.

18 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous. Amen. 

REFLEXIONS

Il y a trois réflexions principales à faire sur ce chapitre.

La première, que le zèle pour la gloire de Dieu oblige tous les chrétiens à prier pour l’avancement de l’Évangile et pour les fidèles ministres qui l’annoncent, comme eux de leur côté doivent aussi prier pour l’église et pour tous ses membres. La seconde, que s’il y a des gens dans l’église qui vivent d’une manière déréglée et qui ne se conduisent pas suivant les commandements de Jésus-Christ, il n’est pas permis de les regarder comme frères, mais qu’on doit se séparer d’eux. C’est ce que St. Paul ordonne expressément au nom de notre Seigneur Jésus-Christ et ce qui est répété en plusieurs endroits du Nouveau Testament. Par où l’on voit que Dieu veut que la discipline soit exercée, que les pécheurs scandaleux ne doivent pas être réputés membres de l’église et que les chrétiens doivent éviter leur commerce. III. Il est à remarquer que l’apôtre condamne en particulier ceux qui, au lieu de s’occuper et de travailler dans une vocation légitime, passent leur vie dans l’oisiveté, dans la curiosité et dans des occupations frivoles. Il paraît de ce que St. Paul dit sur ce sujet, que ce genre de vie, qui est ordinairement fort commun dans les villes et que l’on regarde dans le monde comme innocent, est tout à fait indigne des chrétiens et que ceux qui le suivent ne méritent pas même de vivre, puisque, comme St. Paul le déclare : Si quelqu’un ne veut pas travailler, il ne doit pas aussi manger.

La seconde épître aux Thessaloniciens a été écrite d’Athènes.

PREMIERE EPITRE DE PAUL APÔTRE A TIMOTHEE

Détails
Catégorie parente: Bible
Catégorie : Nouveau Testament
  • I Epitre de Paul à Timothée

ARGUMENT

On croit que St. Paul écrivit cette épître environ l’an 64 de notre Seigneur à Timothée qu’il avait laissé à Éphèse pour prendre soin de l’église de cette ville-là. Son but est d’exhorter Timothée à s’opposer aux faux docteurs et de lui enseigner comment les évêques et les pasteurs doivent conduire l’église de Dieu. 

Chapitres :  Chapitre I.   Chapitre II.   Chapitre III.   Chapitre IV.   Chapitre V. Chapitre VI    Livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE I

Dans le premier chapitre, l’Apôtre ordonne à Timothée d’empêcher que certains faux docteurs juifs ne corrompissent la doctrine chrétienne par des subtilités et des spéculations extravagantes et profanes et n’introduisissent des disputes dans l’église. Et parce que ces docteurs marquaient un grand zèle pour la loi, il montre quel en est le véritable usage. Cela lui donne occasion de parler de la grâce que Dieu lui avait faite de l’appeler à l’apostolat et de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs. Enfin, il exhorte Timothée à s’acquitter avec zèle des devoirs de sa charge et à résister aux faux docteurs. 

1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par le commandement de Dieu, notre Sauveur, et du Seigneur Jésus-Christ, notre espérance,

2 A Timothée, mon vrai fils en la foi. Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.

3 Suivant la prière, que je te fis lorsque je partis pour la Macédoine, de demeurer à Ephèse, je te prie encore d’avertir certaines personnes de n’enseigner point une doctrine différente ;

4 Et de ne s’attacher pas à des fables et à des généalogies qui n’ont point de fin, et qui engendrent des disputes, au lieu de former l’édifice de Dieu, qui consiste dans la foi.

5 Le but du commandement, c’est la charité, qui procède d’un cœur pur, et d’une bonne conscience, et d’une foi sincère ;

6 dont quelques-uns s’étant détournés, se sont égarés dans de vains raisonnements ;

7 prétendant être docteurs de la loi, quoiqu’ils n’entendent point ce qu’ils disent, ni les choses qu’ils assurent comme certaines.

8 Or, nous savons que la loi est bonne pour celui qui en fait un usage légitime ;

9 et qui sait que ce n’est pas pour le juste que la loi a été établie, mais pour les méchants, pour ceux qui ne peuvent se soumettre, pour les impies, pour les vicieux, pour les gens sans religion, pour les profanes, pour les meurtriers de père et de mère, et les autres homicides ;

10 pour les fornicateurs, pour les abominables, pour les voleurs d’hommes, pour les menteurs, pour les parjures, et pour tout ce qui est contraire à la saine doctrine,

11 laquelle est conforme au glorieux évangile de Dieu souverainement heureux, dont la dispensation m’a été confiée.

12 Et je rends grâces à Jésus-Christ notre Seigneur, qui m’a fortifié, de ce qu’il m’a jugé fidèle, m’ayant établi dans le ministère ;

13 moi, qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent ; mais j’ai obtenu miséricorde, parce que je l’ai fait par ignorance, étant dans l’incrédulité.

14 Et la grâce de notre Seigneur a surabondé en moi, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ.

15 Cette parole est certaine et digne d’être reçue avec une entière croyance : c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.

16 Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir, en moi le premier, une parfaite clémence, pour servir de modèle à ceux qui croiront en lui, pour avoir la vie éternelle.

17 Au roi des siècles, immortel, invisible, à Dieu seul sage, soient honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen.

18 Mon fils Timothée, ce que je te recommande, c’est que conformément aux prophéties qui ont été faites autrefois de toi, tu t’acquittes pleinement de ton devoir dans cette bonne guerre ;

19 conservant la foi et la bonne conscience, à laquelle quelques-uns ayant renoncé, ils ont fait naufrage en ce qui regarde la foi ;

20 du nombre desquels sont Hyménée, et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer. 

REFLEXIONS

Les instructions que ce chapitre contient sont les suivantes.

I. La première, que le devoir des ministres de l’Évangile est d’enseigner et de conserver la pure doctrine et de résister à ceux qui veulent l’altérer en enseignant des doctrines, ou fausses, ou inutiles, et qui ne sont propres qu’à exciter des disputes et du trouble dans l’église.

II. La seconde, que le but de la religion est la charité qui procède d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère, et que ceux qui se détournent de ce but s’égarent en de vains discours.

C’est par là que nous pouvons juger si les doctrines qu’on nous annonce sont véritables et si nous sommes nous-mêmes du nombre des vrais et sincères chrétiens.

III. La troisième instruction est que la loi en tant qu’elle défendait aux Juifs les crimes les plus grossiers avait été donnée plutôt pour réprimer les méchants et les hommes corrompus que pour les gens de bien qui ont en horreur ces crimes-là.

D’où il suit que bien qu’elle ne soit pas abolie, elle n’a plus à cet égard-là le même usage par rapport aux chrétiens qu’elle avait autrefois, puisque l’Évangile forme les hommes à la plus parfaite sainteté.

IV. St. Paul nous enseigne ici que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs et c’est ce qu’il confirme par son exemple.

C’est là une doctrine pleine de consolation pour les pécheurs véritablement repentants. Sur quoi il faut cependant remarquer ce que dit St. Paul, savoir que Dieu lui avait fait miséricorde parce que, lorsqu’il avait persécuté l’église et blasphémé contre Jésus-Christ il l’avait fait par ignorance, étant dans l’incrédulité. Cela nous apprend qu’il est bien plus facile d’obtenir le pardon des péchés qui sont commis par ignorance que ceux où l’on tombe volontairement et contre la connaissance que l’on a de la volonté de Dieu.

V. Enfin, nous voyons dans ce chapitre que l’on doit sur toutes choses s’étudier à avoir une bonne conscience, puisqu’en la perdant on perd la foi et qu’on tombe dans le dernier endurcissement. 

CHAPITRE II

I. L’apôtre ordonne qu’on prie dans l’église pour tous les hommes et en particulier pour les rois et les magistrats qui étaient alors païens et il fonde cet ordre sur ce que Dieu veut le salut de tous les hommes et que c’est dans cette vue qu’il a envoyé son fils pour les sauver et qu’il leur fait annoncer son Évangile. II. Il ordonne que les hommes prient dans un esprit de paix et de pureté et que les femmes assistent aux assemblées de l’église avec un habillement modeste et qu’elles demeurent dans le respect et dans le silence.

1 Je recommande donc avant toutes choses, qu’on fasse des requêtes, des prières, des supplications et des actions de grâces pour tous les hommes ;

2 pour les rois, et pour tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et en toute honnêteté.

3 Car cela est bon et agréable à Dieu notre Sauveur,

4 qui veut que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité ;

5 car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme ;

6 qui s’est donné soi-même en rançon pour tous ; c’est le témoignage qui a été rendu en son propre temps.

7 C’est pour cela (je dis la vérité en Christ, je ne mens point), c’est pour cela que j’ai été établi prédicateur, apôtre et docteur des Gentils dans la foi et dans la vérité.

8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant leurs mains au ciel, sans colère et sans contestations ;

9 et de même, que les femmes se parent d’un vêtement honnête, avec pudeur et modestie, non avec des cheveux frisés, ni avec de l’or, ou des perles, ou des habits somptueux ;

10 mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il est séant à des femmes qui font profession de servir Dieu.

11 Que la femme écoute l’instruction avec silence et une entière soumission ;

12 car je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre aucune autorité sur son mari ; mais il faut qu’elle demeure dans le silence.

13 Car Adam fut formé le premier, et Eve ensuite.

14 Et ce ne fut pas Adam qui fut séduit ; mais la femme, ayant été séduite, fut cause de la transgression.

15 Cependant la femme sera sauvée, quoi qu’elle enfante avec douleur, si elle demeure dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie. 

REFLEXIONS

Nous apprenons de ce chapitre :

I. Que c’est un devoir tout à fait indispensable dans la religion de faire des prières publiques pour le salut de tous les hommes et en particulier pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en autorité et qu’ainsi ces prières font une partie essentielle du culte des chrétiens,

II. Que la bonté de Dieu envers les hommes est si grande qu’il veut que tous soient sauvés et que c’est à cause de cela qu’il a donné son fils Jésus-Christ pour être médiateur entre lui et eux. C’est aussi ce qui nous oblige à désirer le salut de tous les hommes, à les aimer tous et à prier pour eux

III. Que les prières ne peuvent être agréables à Dieu à moins qu’elles ne soient faites avec un cœur pur et dans un esprit de charité et de paix, sans colère et sans contestation.

Outre cela, l’Apôtre donne aux femmes chrétiennes ces trois leçons :

La première, de s’habiller avec beaucoup de modestie et de pudeur, comme il est séant à des femmes qui font profession de servir Dieu, de fuir l’immodestie et les ornements excessifs et d’observer surtout ces règles lorsqu’elles assistent aux assemblées religieuses.

La seconde, de demeurer dans le silence et dans la soumission, non seulement dans l’église, mais aussi dans les maisons envers leurs maris.

Et la troisième, que celles à qui Dieu donne des enfants se sauveront si elles prennent soin des enfants qu’elles ont mis au monde, si elles les élèvent dans la piété et si elles demeurent elles-mêmes dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie.

CHAPITRE III

St. Paul parle dans ce chapitre : I. De l’importance de la charge d’évêque et de pasteur et des qualités que doivent avoir ceux qui sont admis à cet emploi. II. De la charge des diacres dont l’office était d’administrer les aumônes de l’église et d’assister les évêques dans leurs fonctions et il marque aussi les vertus qui doivent se rencontrer dans les diacres. III. Pour engager Timothée à n’admettre aux charges ecclésiastiques que des personnes qui en fussent dignes et à conduire l’église comme il faut, il lui présente quelle est la dignité de l’église de Dieu et l’excellence de la doctrine qui y est enseignée.

1 Cette parole est certaine : Si quelqu’un désire d’être évêque, il désire une œuvre excellente.

2 Mais il faut que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, grave, hospitalier, propre à enseigner ;

3 qu’il ne soit pas adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête, mais qu’il soit modéré, éloigné des querelles, exempt d’avarice ;

4 qu’il gouverne bien sa propre famille, tenant ses enfants dans la soumission et dans toute sorte d’honnêteté.

5 Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre famille, comment pourra-t-il gouverner l’Eglise de Dieu ?

6 Qu’il ne soit point nouvellement converti, de peur qu'étant enflé d’orgueil, il ne tombe dans la condamnation du diable.

7 Il faut aussi qu’il ait bon témoignage de ceux qui sont hors de l’Eglise, de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre et dans le piège du diable.

8 De même, il faut que les diacres soient graves, qu’ils ne soient ni doubles en paroles, ni adonnés aux excès du vin, ni portés au gain déshonnête ;

9 mais qu’ils conservent le mystère de la foi avec une conscience pure ;

10 et que ceux-ci soient aussi premièrement éprouvés ; qu’ensuite ils servent, s’ils sont trouvés sans reproche.

11 Il faut de même, que leurs femmes soient graves, qu’elles ne soient point médisantes, qu’elles soient sobres, et fidèles en toutes choses.

12 Que les diacres soient maris d’une seule femme, gouvernant bien leurs enfants et leurs propres familles.

13 Car ceux qui auront bien servi, s’acquièrent un degré honorable, et une grande liberté dans la foi qui est en Jésus-Christ.

14 Je t’écris ceci, espérant d’aller te voir bientôt ;

15 afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l’Eglise du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité.

16 Et, certainement, le mystère de piété est grand ; Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, et élevé dans la gloire.

REFLEXIONS

Ce que St. Paul dit de l’excellence de la charge d’évêque et des qualités qui sont requises en ceux qui y aspirent ou qui l’exercent nous montre que cette charge est d’institution divine et d’une très grande importance. C’est sur quoi les pasteurs doivent faire de sérieuses réflexions afin de se rendre digne d’un si saint emploi, non seulement en évitant tous les défauts qui rendraient leur ministère infructueux et en vivant d’une manière qu’on ne puisse leur en reprocher aucun avec justice, mais outre cela en ayant une conduite édifiante et en donnant l’exemple de toutes sortes de vertus.

I. Les règles que St. Paul prescrit ici montrent qu’il n’est pas permis d’admettre aux ordres sacrés des personnes qui ne soient pas irrépréhensibles et propres à enseigner et à conduire l’église de Dieu.

III. Tous les chrétiens doivent considérer que puisque cette charge est d’une si grande conséquence et que le salut des âmes et la gloire de Dieu en dépendent, le caractère des pasteurs doit être vénérable et sacré dans l’église et qu’on doit avoir en révérence ceux qui en sont revêtus et qui le soutiennent dignement.

Pour ce qui est des diacres, il paraît de ce chapitre que leur charge, qui avait été établie d’abord après l’ascension de Jésus-Christ, fut conservée dans toutes les églises, de même que celle des évêques et qu’outre qu’elle était fort utile à cause des fonctions auxquelles les diacres s’employaient, elle servait à former de bons pasteurs, les apôtres ayant établi une subordination et réglé qu’on n’élèverait personne à la charge d’évêque que par degrés et que les évêques seraient pris d’entre les diacres qui auraient bien servi. Par ce moyen on ne mettait à la tête des églises que des gens connus et qui eussent suffisamment d’âge et d’expérience.

C’est un très grand mal que ce bel ordre ne s’observe plus aujourd’hui dans la plupart des églises.

Enfin, ce que St. Paul dit de la dignité de l’église du Dieu vivant et de l’excellence de la doctrine qui y est enseignée doit être bien considéré, tant par les conducteurs de l’église que par tous les fidèles afin que les uns et les autres soient incités par là à respecter l’église du Seigneur, à y demeurer inviolablement attachés et à s’acquitter de leur devoir, chacun suivant son état et sa vocation. 

CHAPITRE IV

I. L’Apôtre avertit Timothée qu’il s’élèverait de faux docteurs qui condamneraient le mariage et l’usage de certaines viandes. II. Il exhorte Timothée à enseigner la pure doctrine et à s’attacher à la vraie piété de laquelle il représente l’utilité et les fruits. III. Il lui recommande de rendre son ministère et sa jeunesse respectables et d’être attentif à tous ses devoirs.

1 L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se révolteront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et aux doctrines des démons ;

2 enseignant des mensonges par hypocrisie, étant cautérisés dans leur propre conscience ;

3 défendant de se marier, commandant de s’abstenir de viandes que Dieu a créées, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité en usent avec actions de grâces.

4 Car tout ce que Dieu a créé, est bon, et rien n’est à rejeter, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces ;

5 parce qu’il est sanctifié par la parole de Dieu, et par la prière.

6 Si tu représentes ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus-Christ, nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as suivie avec soin.

7 Mais rejette les fables profanes et semblables à celles des vieilles, et exerce-toi à la piété.

8 Car l’exercice corporel est utile à peu de chose ; mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir.

9 Cette parole est certaine et digne d’être reçue avec une entière croyance.

10 C’est à cause de cela que nous endurons des travaux et des opprobres, parce que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.

11 Annonce ces choses, et les enseigne.

12 Ne donne sujet à personne de mépriser ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles par tes paroles, par ta conduite, par ta charité, par l’esprit qui t’anime, par ta foi, par ta pureté.

13 Applique-toi à la lecture, à l’exhortation et à l’instruction, en attendant que je vienne.

14 Ne néglige point le don qui est en toi, qui t’a été donné par prophétie, par l’imposition des mains de l’assemblée des pasteurs.

15 Pense à ces choses et sois-en toujours occupé, afin que tout le monde voie les progrès que tu fais.

16 Prends garde à toi et à l’instruction ; persévère dans ces choses ; car en faisant cela, tu te sauveras toi-même, et ceux qui t’écoutent. 

REFLEXIONS

Pour profiter de cette lecture il faut remarquer en premier lieu, qu’il s’éleva dans l’église primitive et dans les siècles suivants, selon la prédiction que St. Paul fait ici, des faux docteurs qui, sous un vain prétexte de piété, condamnèrent le mariage et l’usage des viandes et introduisirent diverses erreurs dans la religion.

Cela doit nous faire reconnaître combien il importe d’éviter l’erreur et la superstition et de ne s’écarter jamais de la doctrine de l’Évangile. Mais il faut cependant se souvenir que ce que St. Paul dit ici n’autorise point le libertinage et la sensualité et que l’usage des créatures de Dieu n’est permis qu’autant qu’on s’en sert avec modération et avec actions de grâces.

II. Comme ces imposteurs, dont St. Paul parle, étaient des hommes charnels qui cherchaient à s’enrichir et à jouir des commodités de la vie et qui faisaient servir la religion à leur intérêt, St. Paul représente à Timothée que la véritable piété est ce qu’il y a de plus utile, même dès cette vie : qu’elle a la promesse de la vie présente aussi bien que celle de la vie à venir et que Dieu, qui a soin de tous les hommes, a particulièrement soin des fidèles.

C’est là une vérité constante et c’est ce qui nous apprend que le vrai et unique moyen d’être heureux, et en cette vie et en l’autre, c’est de nous attacher par-dessus toutes choses à la solide piété.

III. St. Paul marque dans ce chapitre que le devoir des ministres de l’Évangile est d’annoncer une doctrine pure, de s’exercer continuellement à la piété, de se conduire d’une manière qu’ils ne donnent occasion à personne de les mépriser et qu’ils soient des modèles de foi, de sainteté, de pureté et de toutes sortes de vertus dans leurs discours et dans toute leur conduite. Il leur recommande outre cela de cultiver leurs dons par le travail, par l’étude et par l’assiduité aux fonctions de leur charge en sorte que tout le monde soit témoin de leurs progrès et qu’ils puissent se sauver eux-mêmes et ceux qui les écoutes.

Ces leçons s’adressent premièrement aux pasteurs et ils doivent y faire la plus sérieuse attention, mais elles engagent aussi tous les chrétiens à faire un bon usage du ministère de leurs conducteurs et à prier le Seigneur qu’il sanctifie ceux qui exercent cette sainte charge, afin qu’ils s’acquittent de tous leurs devoirs à la gloire de Dieu et à l’édification de l’église.

CHAPITRE V

St. Paul prescrit à Timothée la manière dont il devait se conduire dans les avertissements et dans les censures et lorsqu’il s’agirait de recevoir des veuves au service de l’église. L’Apôtre marque à cette occasion le devoir des femmes et les défauts qu’elles doivent éviter. Il parle ensuite de l’honneur et du salaire qui est dû aux pasteurs et de ce qu’il fallait observer dans les accusations qui seraient faites contre eux et dans leur ordination.

1 Ne reprends pas rudement un vieillard ; mais exhorte-le comme un père ; les jeunes gens comme des frères ;

2 les femmes âgées comme des mères ; les jeunes comme des sœurs, avec une entière pureté.

3 Honore les veuves qui sont véritablement veuves.

4 Mais si quelque veuve a des enfants, ou des enfants de ses enfants, qu’ils apprennent avant toutes choses à exercer leur piété envers leur propre famille, et à rendre la pareille à ceux qui leur ont donné la vie ; car cela est bon et agréable à Dieu.

5 Or, la veuve qui est véritablement veuve, et qui est demeurée seule, espère en Dieu et persévère nuit et jour en prières et en oraison.

6 Mais celle qui vit dans les plaisirs, est morte en vivant.

7 Avertis-les donc de ces choses, afin qu’elles soient sans reproche.

8 Que si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle.

9 Que celle qui sera mise sur le rôle des veuves, n’ait pas moins de soixante ans ; et qu’elle ait été femme d’un seul mari ;

10 et qu’elle ait le témoignage d’avoir fait de bonnes œuvres, d’avoir bien élevé ses propres enfants, d’avoir exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les affligés, et de s’être appliquée à toutes les bonnes œuvres.

11 Mais n’admets pas les veuves qui sont plus jeunes, car quand le libertinage leur a fait secouer le joug de Christ, elles veulent se remarier ;

12 ce qu’elles font à leur condamnation, parce qu’elles ont violé leur premier engagement.

13 Et avec cela elles sont oisives ; elles s’accoutument à aller de maison en maison ; et non-seulement elles vivent dans l’oisiveté, mais elles sont aussi causeuses et curieuses, et parlent de choses qui ne sont pas bienséantes.

14 Je veux donc que ces jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles gouvernent leur ménage, qu’elles ne donnent aucune occasion à l’adversaire de médire.

15 Car il y en a quelques-unes qui se sont déjà égarées pour suivre Satan.

16 Que si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves dans sa famille, qu’il les assiste, et que l’Eglise n’en soit point chargée, afin qu’elle ait de quoi entretenir celles qui sont véritablement veuves.

17 Que les pasteurs qui s’acquittent bien de leurs fonctions, soient jugés dignes d’un double honneur ; principalement ceux qui travaillent à la prédication de la parole et à l’instruction.

18 Car l’Ecriture dit : Tu ne lieras point la bouche au bœuf qui foule le grain ; et l’ouvrier est digne de son salaire.

19 Ne reçois aucune accusation contre un pasteur, que sur la déposition de deux ou de trois témoins.

20 Reprends publiquement ceux qui pèchent, afin de donner de la crainte aux autres.

21 Je te conjure devant Dieu, devant le Seigneur Jésus-Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans aucune prévention, et sans rien faire par des affections particulières.

22 N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe point aux péchés d’autrui ; conserve-toi pur toi-même.

23 Ne continue pas à ne boire que de l’eau ; mais use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.

24 Il y a des personnes dont les péchés sont manifestes, et précèdent leur condamnation ; mais il y en a d’autres dont les péchés ne se découvrent que dans la suite.

25 De même, il y a de bonnes œuvres qui sont manifestes ; et si elles ne le sont pas d’abord, elles ne sauraient demeurer toujours cachées. 

REFLEXIONS

Ce qui est dit dans ce chapitre apprend premièrement aux pasteurs à dispenser leurs exhortations avec prudence, ayant égard aux personnes à qui ils les adressent et à se conduire en toutes choses avec beaucoup de discrétion et en même temps avec droiture et intégrité.

II. Les règles que St. Paul prescrit par rapport aux veuves qui servaient l’église montrent

  • Que tout doit se passer avec ordre dans l’église du Seigneur, particulièrement à l’égard des œuvres de charité,
  • Que l’on ne doit confier la dispensation des aumônes et le soin des choses saintes qu’à des personnes graves et pieuses
  • Et que ceux qui ont des parents pauvres et qui peuvent les assister sont obligés de le

III. On voit ici

  • Que les femmes âgées doivent s’attacher aux œuvres de piété et de charité et donner aux jeunes femmes de bonnes instructions et de bons exemples,
  • Que c’est une vie indigne de femmes chrétiennes que d’être oiseuses, causeuses, curieuses et d’aller de maison en maison, mais que Dieu veut qu’elles soient sages, modestes, chastes, retirées et qu’elles prennent soin de leur ménage et de leur
  • L’ordre que St. Paul donne à Timothée de reprendre publiquement ceux qui pèchent établit la nécessité de la discipline de l’église et des censures publiques.

Enfin, l’on peut recueillir de tout ce chapitre que le ministère des pasteurs est une charge bien importante, qu’elle demande beaucoup de prudence, de lumières et de probité, qu’ainsi l’on doit être fort circonspect et ne rien faire avec précipitation lorsqu’il s’agit d’admettre des personnes à un ministère si saint, comme d’un autre côté on ne doit pas accuser, ni condamner légèrement et sans de justes fondements ceux qui l’exercent.

CHAPITRE VI

Il est parlé dans ce chapitre : I. Du devoir des serviteurs envers leurs maîtres. II. Des faux docteurs qui enseignent une doctrine différente de celle de St. Paul et du mal qu’ils faisaient dans l’église en y excitant des disputes. III. Et parce que ces docteurs-là agissaient dans des vues d’intérêt, St. Paul parle du contentement d’esprit et des maux qui naissent de l’amour des richesses. IV. Il somme Timothée avec beaucoup de force d’observer tout ce qu’il venait de lui prescrire, de conserver la pureté de la doctrine et de fuir les disputes inutiles.

1 Que tous les esclaves qui sont sous le joug de la servitude, regardent leurs maîtres comme dignes de toute sorte d’honneur, afin que le nom de Dieu et sa doctrine ne soient point blâmés ;

2 et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres, ne les méprisent point, sous prétexte qu’ils sont leurs frères ; mais qu’ils les servent d’autant mieux, par cela même qu’ils sont fidèles, chéris de Dieu, et qu’ils ont soin de leur faire du bien. Enseigne-leur ces devoirs, et les y exhorte.

3 Si quelqu’un enseigne autrement, et n’acquiesce pas aux salutaires instructions de notre Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine qui est selon la piété,

4 il est enflé, il ne sait rien, mais il a la maladie des questions et des disputes de mots ; d’où naissent l’envie, les querelles, les médisances, et les mauvais soupçons ;

5 les vaines disputes de gens qui ont l’esprit corrompu, qui sont privés de la vérité, et qui regardent la piété comme un moyen de gagner du bien. Sépare-toi de ces gens-là.

6 Or, la piété avec le contentement d’esprit est un grand gain.

7 Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter.

8 Ainsi, pourvu que nous ayons la nourriture, et de quoi nous vêtir, cela nous suffira.

9 Mais ceux qui veulent devenir riches, tombent dans la tentation et dans le piège, et en plusieurs désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et dans la perdition.

10 Car l’amour des richesses est la racine de toutes sortes de maux ; et quelques-uns les ayant recherchées avec ardeur, se sont détournés de la foi, et se sont eux-mêmes embarrassés dans bien du tourment.

11 Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience et la douceur.

12 Combats dans le combat de la foi, remporte la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et dont tu as fait une si belle profession en présence de plusieurs témoins.

13 Je te somme devant Dieu, qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ, qui fit cette belle confession devant Ponce Pilate,

14 de garder ces commandements, étant sans tache et sans reproche, jusqu’à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ,

15 qui sera manifesté en son propre temps, par le bienheureux et seul Prince, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs,

16 qui seul possède l’immortalité, et qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen.

17 Recommande aux riches de ce monde de n’être point orgueilleux ; de ne point mettre leur confiance dans l’instabilité des richesses, mais de la mettre dans le Dieu vivant, qui nous donne toutes choses abondamment pour en jouir ;

18 de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, prompts à donner, et a faire part de leurs biens ;

19 s’amassant ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un bon fonds, afin d’obtenir la vie éternelle.

20 O Timothée, garde le dépôt qui t’a été confié, fuyant les discours vains et profanes, et tout ce qu’oppose une science faussement ainsi nommée ;

21 de laquelle quelques-uns faisant profession, se sont détournés de la foi. La grâce soit avec toi. Amen. 

REFLEXIONS

I. Le soin que St. Paul a de marquer le devoir des esclaves après avoir parlé de celui des pasteurs montre que Dieu veut le salut de toutes sortes de personnes et qu’il n’a pas d’égard à la différence des conditions. Cela fait voir aussi que les serviteurs doivent être fidèles et soumis à leurs maîtres, considérant que, si du temps de St. Paul les esclaves qui avaient des maîtres païens étaient obligés à ce devoir, ceux qui servent des maîtres chrétiens le sont beaucoup plus.

II. Il faut faire une sérieuse attention à ce que St. Paul dit ici si fortement contre les questions et les disputes inutiles et curieuses et contre ceux qui s’y adonnent, lesquels il représente comme des gens pleins d’orgueil qui ont le cœur gâté et qui causent des maux infinis dans l’église. Cela doit inspirer, tant à ceux qui enseignent, qu’à tous les chrétiens, une extrême aversion pour ces sortes de disputes et les engager à éviter, comme St. Paul l’ordonne, ceux qui les excitent et qui les entretiennent et nous séparer d’eux.

III. Une troisième instruction que ce chapitre contient, C’est que la piété avec le contentement d’esprit est un grand gain, que, comme nous n’avons rien apporté au monde, nous n’en emporterons rien et que, pourvu que nous ayons la nourriture et le vêtement, cela doit nous suffire.

Cette leçon est très importante pour la tranquillité de la vie et pour se garantir des tentations où l’on tombe dès qu’on s’écarte de cette règle.

IV. L’Apôtre confirme cette leçon en nous avertissant : que l’amour des richesses est la racine de toutes sortes de maux, que ceux qui ont envie de devenir riches s’engagent dans la tentation, dans des pièges et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui les plongent dans la perdition.

C’est là une vérité que la parole de Dieu nous enseigne et que l’expérience confirme tous les jours.

V. St. Paul marque ici le devoir de ceux qui ont du bien, c’est : de ne pas mettre leur confiance dans leurs richesses qui sont incertaines et périssables, mais d’être riches en bonnes œuvres afin de se faire un trésor pour l’avenir et d’obtenir la vie éternelle.

Ce sont là des devoirs que le christianisme impose à tous les chrétiens à qui Dieu a donné des biens en ce monde et qu’ils doivent avoir continuellement devant les yeux.

Enfin, la manière grave et solennelle dont St. Paul somme Timothée de remplir tous les devoirs de sa charge et de conserver fidèlement le dépôt de la pure doctrine qui lui avait été confié doit engager tous ceux qui sont dans le ministère sacré à redoubler de plus en plus leur zèle et à s’acquitter de tous leurs devoirs avec tant de fidélité : qu’ayant combattu dans le bon combat de la foi, ils obtiennent la vie éternelle et qu’ils soient irrépréhensibles à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle le bienheureux et le seul Prince, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs manifestera en son temps, lui qui possède seul l’immortalité qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir et auquel appartient l’honneur et la puissance éternellement, amen !

La première à Timothée a été écrite de Laodicée qui est la métropolitaine de la Phrygie pacatienne. 

  1. PREMIERE EPITRE DE PAUL APÔTRE A TIMOTHEE
  2. SECONDE EPITRE DE PAUL APÔTRE A TIMOTHEE
  3. EPITRE DE PAUL APÔTRE A TITE
  4. EPITRE DE PAUL APÔTRE A PHILEMON

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