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ARGUMENT
On croit que St. Paul écrivit cette épître environ l’an 64 de notre Seigneur à Timothée qu’il avait laissé à Éphèse pour prendre soin de l’église de cette ville-là. Son but est d’exhorter Timothée à s’opposer aux faux docteurs et de lui enseigner comment les évêques et les pasteurs doivent conduire l’église de Dieu.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Chapitre V. Chapitre VI Livres du Nouveau Testament.
Dans le premier chapitre, l’Apôtre ordonne à Timothée d’empêcher que certains faux docteurs juifs ne corrompissent la doctrine chrétienne par des subtilités et des spéculations extravagantes et profanes et n’introduisissent des disputes dans l’église. Et parce que ces docteurs marquaient un grand zèle pour la loi, il montre quel en est le véritable usage. Cela lui donne occasion de parler de la grâce que Dieu lui avait faite de l’appeler à l’apostolat et de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs. Enfin, il exhorte Timothée à s’acquitter avec zèle des devoirs de sa charge et à résister aux faux docteurs.
1 Paul, apôtre de Jésus-Christ, par le commandement de Dieu, notre Sauveur, et du Seigneur Jésus-Christ, notre espérance,
2 A Timothée, mon vrai fils en la foi. Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu notre Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.
3 Suivant la prière, que je te fis lorsque je partis pour la Macédoine, de demeurer à Ephèse, je te prie encore d’avertir certaines personnes de n’enseigner point une doctrine différente ;
4 Et de ne s’attacher pas à des fables et à des généalogies qui n’ont point de fin, et qui engendrent des disputes, au lieu de former l’édifice de Dieu, qui consiste dans la foi.
5 Le but du commandement, c’est la charité, qui procède d’un cœur pur, et d’une bonne conscience, et d’une foi sincère ;
6 dont quelques-uns s’étant détournés, se sont égarés dans de vains raisonnements ;
7 prétendant être docteurs de la loi, quoiqu’ils n’entendent point ce qu’ils disent, ni les choses qu’ils assurent comme certaines.
8 Or, nous savons que la loi est bonne pour celui qui en fait un usage légitime ;
9 et qui sait que ce n’est pas pour le juste que la loi a été établie, mais pour les méchants, pour ceux qui ne peuvent se soumettre, pour les impies, pour les vicieux, pour les gens sans religion, pour les profanes, pour les meurtriers de père et de mère, et les autres homicides ;
10 pour les fornicateurs, pour les abominables, pour les voleurs d’hommes, pour les menteurs, pour les parjures, et pour tout ce qui est contraire à la saine doctrine,
11 laquelle est conforme au glorieux évangile de Dieu souverainement heureux, dont la dispensation m’a été confiée.
12 Et je rends grâces à Jésus-Christ notre Seigneur, qui m’a fortifié, de ce qu’il m’a jugé fidèle, m’ayant établi dans le ministère ;
13 moi, qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme violent ; mais j’ai obtenu miséricorde, parce que je l’ai fait par ignorance, étant dans l’incrédulité.
14 Et la grâce de notre Seigneur a surabondé en moi, avec la foi et la charité qui est en Jésus-Christ.
15 Cette parole est certaine et digne d’être reçue avec une entière croyance : c’est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs, dont je suis le premier.
16 Mais j’ai obtenu miséricorde, afin que Jésus-Christ fît voir, en moi le premier, une parfaite clémence, pour servir de modèle à ceux qui croiront en lui, pour avoir la vie éternelle.
17 Au roi des siècles, immortel, invisible, à Dieu seul sage, soient honneur et gloire aux siècles des siècles. Amen.
18 Mon fils Timothée, ce que je te recommande, c’est que conformément aux prophéties qui ont été faites autrefois de toi, tu t’acquittes pleinement de ton devoir dans cette bonne guerre ;
19 conservant la foi et la bonne conscience, à laquelle quelques-uns ayant renoncé, ils ont fait naufrage en ce qui regarde la foi ;
20 du nombre desquels sont Hyménée, et Alexandre, que j’ai livrés à Satan, afin qu’ils apprennent à ne plus blasphémer.
REFLEXIONS
Les instructions que ce chapitre contient sont les suivantes.
I. La première, que le devoir des ministres de l’Évangile est d’enseigner et de conserver la pure doctrine et de résister à ceux qui veulent l’altérer en enseignant des doctrines, ou fausses, ou inutiles, et qui ne sont propres qu’à exciter des disputes et du trouble dans l’église.
II. La seconde, que le but de la religion est la charité qui procède d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère, et que ceux qui se détournent de ce but s’égarent en de vains discours.
C’est par là que nous pouvons juger si les doctrines qu’on nous annonce sont véritables et si nous sommes nous-mêmes du nombre des vrais et sincères chrétiens.
III. La troisième instruction est que la loi en tant qu’elle défendait aux Juifs les crimes les plus grossiers avait été donnée plutôt pour réprimer les méchants et les hommes corrompus que pour les gens de bien qui ont en horreur ces crimes-là.
D’où il suit que bien qu’elle ne soit pas abolie, elle n’a plus à cet égard-là le même usage par rapport aux chrétiens qu’elle avait autrefois, puisque l’Évangile forme les hommes à la plus parfaite sainteté.
IV. St. Paul nous enseigne ici que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs et c’est ce qu’il confirme par son exemple.
C’est là une doctrine pleine de consolation pour les pécheurs véritablement repentants. Sur quoi il faut cependant remarquer ce que dit St. Paul, savoir que Dieu lui avait fait miséricorde parce que, lorsqu’il avait persécuté l’église et blasphémé contre Jésus-Christ il l’avait fait par ignorance, étant dans l’incrédulité. Cela nous apprend qu’il est bien plus facile d’obtenir le pardon des péchés qui sont commis par ignorance que ceux où l’on tombe volontairement et contre la connaissance que l’on a de la volonté de Dieu.
V. Enfin, nous voyons dans ce chapitre que l’on doit sur toutes choses s’étudier à avoir une bonne conscience, puisqu’en la perdant on perd la foi et qu’on tombe dans le dernier endurcissement.
I. L’apôtre ordonne qu’on prie dans l’église pour tous les hommes et en particulier pour les rois et les magistrats qui étaient alors païens et il fonde cet ordre sur ce que Dieu veut le salut de tous les hommes et que c’est dans cette vue qu’il a envoyé son fils pour les sauver et qu’il leur fait annoncer son Évangile. II. Il ordonne que les hommes prient dans un esprit de paix et de pureté et que les femmes assistent aux assemblées de l’église avec un habillement modeste et qu’elles demeurent dans le respect et dans le silence.
1 Je recommande donc avant toutes choses, qu’on fasse des requêtes, des prières, des supplications et des actions de grâces pour tous les hommes ;
2 pour les rois, et pour tous ceux qui sont constitués en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et en toute honnêteté.
3 Car cela est bon et agréable à Dieu notre Sauveur,
4 qui veut que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité ;
5 car il y a un seul Dieu, et un seul Médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ, homme ;
6 qui s’est donné soi-même en rançon pour tous ; c’est le témoignage qui a été rendu en son propre temps.
7 C’est pour cela (je dis la vérité en Christ, je ne mens point), c’est pour cela que j’ai été établi prédicateur, apôtre et docteur des Gentils dans la foi et dans la vérité.
8 Je veux donc que les hommes prient en tout lieu, levant leurs mains au ciel, sans colère et sans contestations ;
9 et de même, que les femmes se parent d’un vêtement honnête, avec pudeur et modestie, non avec des cheveux frisés, ni avec de l’or, ou des perles, ou des habits somptueux ;
10 mais qu’elles se parent de bonnes œuvres, comme il est séant à des femmes qui font profession de servir Dieu.
11 Que la femme écoute l’instruction avec silence et une entière soumission ;
12 car je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre aucune autorité sur son mari ; mais il faut qu’elle demeure dans le silence.
13 Car Adam fut formé le premier, et Eve ensuite.
14 Et ce ne fut pas Adam qui fut séduit ; mais la femme, ayant été séduite, fut cause de la transgression.
15 Cependant la femme sera sauvée, quoi qu’elle enfante avec douleur, si elle demeure dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie.
REFLEXIONS
Nous apprenons de ce chapitre :
I. Que c’est un devoir tout à fait indispensable dans la religion de faire des prières publiques pour le salut de tous les hommes et en particulier pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en autorité et qu’ainsi ces prières font une partie essentielle du culte des chrétiens,
II. Que la bonté de Dieu envers les hommes est si grande qu’il veut que tous soient sauvés et que c’est à cause de cela qu’il a donné son fils Jésus-Christ pour être médiateur entre lui et eux. C’est aussi ce qui nous oblige à désirer le salut de tous les hommes, à les aimer tous et à prier pour eux
III. Que les prières ne peuvent être agréables à Dieu à moins qu’elles ne soient faites avec un cœur pur et dans un esprit de charité et de paix, sans colère et sans contestation.
Outre cela, l’Apôtre donne aux femmes chrétiennes ces trois leçons :
La première, de s’habiller avec beaucoup de modestie et de pudeur, comme il est séant à des femmes qui font profession de servir Dieu, de fuir l’immodestie et les ornements excessifs et d’observer surtout ces règles lorsqu’elles assistent aux assemblées religieuses.
La seconde, de demeurer dans le silence et dans la soumission, non seulement dans l’église, mais aussi dans les maisons envers leurs maris.
Et la troisième, que celles à qui Dieu donne des enfants se sauveront si elles prennent soin des enfants qu’elles ont mis au monde, si elles les élèvent dans la piété et si elles demeurent elles-mêmes dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie.
St. Paul parle dans ce chapitre : I. De l’importance de la charge d’évêque et de pasteur et des qualités que doivent avoir ceux qui sont admis à cet emploi. II. De la charge des diacres dont l’office était d’administrer les aumônes de l’église et d’assister les évêques dans leurs fonctions et il marque aussi les vertus qui doivent se rencontrer dans les diacres. III. Pour engager Timothée à n’admettre aux charges ecclésiastiques que des personnes qui en fussent dignes et à conduire l’église comme il faut, il lui présente quelle est la dignité de l’église de Dieu et l’excellence de la doctrine qui y est enseignée.
1 Cette parole est certaine : Si quelqu’un désire d’être évêque, il désire une œuvre excellente.
2 Mais il faut que l’évêque soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, sobre, prudent, grave, hospitalier, propre à enseigner ;
3 qu’il ne soit pas adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête, mais qu’il soit modéré, éloigné des querelles, exempt d’avarice ;
4 qu’il gouverne bien sa propre famille, tenant ses enfants dans la soumission et dans toute sorte d’honnêteté.
5 Car si quelqu’un ne sait pas conduire sa propre famille, comment pourra-t-il gouverner l’Eglise de Dieu ?
6 Qu’il ne soit point nouvellement converti, de peur qu'étant enflé d’orgueil, il ne tombe dans la condamnation du diable.
7 Il faut aussi qu’il ait bon témoignage de ceux qui sont hors de l’Eglise, de peur qu’il ne tombe dans l’opprobre et dans le piège du diable.
8 De même, il faut que les diacres soient graves, qu’ils ne soient ni doubles en paroles, ni adonnés aux excès du vin, ni portés au gain déshonnête ;
9 mais qu’ils conservent le mystère de la foi avec une conscience pure ;
10 et que ceux-ci soient aussi premièrement éprouvés ; qu’ensuite ils servent, s’ils sont trouvés sans reproche.
11 Il faut de même, que leurs femmes soient graves, qu’elles ne soient point médisantes, qu’elles soient sobres, et fidèles en toutes choses.
12 Que les diacres soient maris d’une seule femme, gouvernant bien leurs enfants et leurs propres familles.
13 Car ceux qui auront bien servi, s’acquièrent un degré honorable, et une grande liberté dans la foi qui est en Jésus-Christ.
14 Je t’écris ceci, espérant d’aller te voir bientôt ;
15 afin que, si je tarde, tu saches comment il faut se conduire dans la maison de Dieu qui est l’Eglise du Dieu vivant, la colonne et l’appui de la vérité.
16 Et, certainement, le mystère de piété est grand ; Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux Gentils, cru dans le monde, et élevé dans la gloire.
REFLEXIONS
Ce que St. Paul dit de l’excellence de la charge d’évêque et des qualités qui sont requises en ceux qui y aspirent ou qui l’exercent nous montre que cette charge est d’institution divine et d’une très grande importance. C’est sur quoi les pasteurs doivent faire de sérieuses réflexions afin de se rendre digne d’un si saint emploi, non seulement en évitant tous les défauts qui rendraient leur ministère infructueux et en vivant d’une manière qu’on ne puisse leur en reprocher aucun avec justice, mais outre cela en ayant une conduite édifiante et en donnant l’exemple de toutes sortes de vertus.
I. Les règles que St. Paul prescrit ici montrent qu’il n’est pas permis d’admettre aux ordres sacrés des personnes qui ne soient pas irrépréhensibles et propres à enseigner et à conduire l’église de Dieu.
III. Tous les chrétiens doivent considérer que puisque cette charge est d’une si grande conséquence et que le salut des âmes et la gloire de Dieu en dépendent, le caractère des pasteurs doit être vénérable et sacré dans l’église et qu’on doit avoir en révérence ceux qui en sont revêtus et qui le soutiennent dignement.
Pour ce qui est des diacres, il paraît de ce chapitre que leur charge, qui avait été établie d’abord après l’ascension de Jésus-Christ, fut conservée dans toutes les églises, de même que celle des évêques et qu’outre qu’elle était fort utile à cause des fonctions auxquelles les diacres s’employaient, elle servait à former de bons pasteurs, les apôtres ayant établi une subordination et réglé qu’on n’élèverait personne à la charge d’évêque que par degrés et que les évêques seraient pris d’entre les diacres qui auraient bien servi. Par ce moyen on ne mettait à la tête des églises que des gens connus et qui eussent suffisamment d’âge et d’expérience.
C’est un très grand mal que ce bel ordre ne s’observe plus aujourd’hui dans la plupart des églises.
Enfin, ce que St. Paul dit de la dignité de l’église du Dieu vivant et de l’excellence de la doctrine qui y est enseignée doit être bien considéré, tant par les conducteurs de l’église que par tous les fidèles afin que les uns et les autres soient incités par là à respecter l’église du Seigneur, à y demeurer inviolablement attachés et à s’acquitter de leur devoir, chacun suivant son état et sa vocation.
I. L’Apôtre avertit Timothée qu’il s’élèverait de faux docteurs qui condamneraient le mariage et l’usage de certaines viandes. II. Il exhorte Timothée à enseigner la pure doctrine et à s’attacher à la vraie piété de laquelle il représente l’utilité et les fruits. III. Il lui recommande de rendre son ministère et sa jeunesse respectables et d’être attentif à tous ses devoirs.
1 L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns se révolteront de la foi, s’attachant à des esprits séducteurs, et aux doctrines des démons ;
2 enseignant des mensonges par hypocrisie, étant cautérisés dans leur propre conscience ;
3 défendant de se marier, commandant de s’abstenir de viandes que Dieu a créées, afin que les fidèles et ceux qui ont connu la vérité en usent avec actions de grâces.
4 Car tout ce que Dieu a créé, est bon, et rien n’est à rejeter, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces ;
5 parce qu’il est sanctifié par la parole de Dieu, et par la prière.
6 Si tu représentes ces choses aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus-Christ, nourri dans les paroles de la foi et de la bonne doctrine que tu as suivie avec soin.
7 Mais rejette les fables profanes et semblables à celles des vieilles, et exerce-toi à la piété.
8 Car l’exercice corporel est utile à peu de chose ; mais la piété est utile à toutes choses, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir.
9 Cette parole est certaine et digne d’être reçue avec une entière croyance.
10 C’est à cause de cela que nous endurons des travaux et des opprobres, parce que nous espérons au Dieu vivant, qui est le Sauveur de tous les hommes, et principalement des fidèles.
11 Annonce ces choses, et les enseigne.
12 Ne donne sujet à personne de mépriser ta jeunesse ; mais sois le modèle des fidèles par tes paroles, par ta conduite, par ta charité, par l’esprit qui t’anime, par ta foi, par ta pureté.
13 Applique-toi à la lecture, à l’exhortation et à l’instruction, en attendant que je vienne.
14 Ne néglige point le don qui est en toi, qui t’a été donné par prophétie, par l’imposition des mains de l’assemblée des pasteurs.
15 Pense à ces choses et sois-en toujours occupé, afin que tout le monde voie les progrès que tu fais.
16 Prends garde à toi et à l’instruction ; persévère dans ces choses ; car en faisant cela, tu te sauveras toi-même, et ceux qui t’écoutent.
REFLEXIONS
Pour profiter de cette lecture il faut remarquer en premier lieu, qu’il s’éleva dans l’église primitive et dans les siècles suivants, selon la prédiction que St. Paul fait ici, des faux docteurs qui, sous un vain prétexte de piété, condamnèrent le mariage et l’usage des viandes et introduisirent diverses erreurs dans la religion.
Cela doit nous faire reconnaître combien il importe d’éviter l’erreur et la superstition et de ne s’écarter jamais de la doctrine de l’Évangile. Mais il faut cependant se souvenir que ce que St. Paul dit ici n’autorise point le libertinage et la sensualité et que l’usage des créatures de Dieu n’est permis qu’autant qu’on s’en sert avec modération et avec actions de grâces.
II. Comme ces imposteurs, dont St. Paul parle, étaient des hommes charnels qui cherchaient à s’enrichir et à jouir des commodités de la vie et qui faisaient servir la religion à leur intérêt, St. Paul représente à Timothée que la véritable piété est ce qu’il y a de plus utile, même dès cette vie : qu’elle a la promesse de la vie présente aussi bien que celle de la vie à venir et que Dieu, qui a soin de tous les hommes, a particulièrement soin des fidèles.
C’est là une vérité constante et c’est ce qui nous apprend que le vrai et unique moyen d’être heureux, et en cette vie et en l’autre, c’est de nous attacher par-dessus toutes choses à la solide piété.
III. St. Paul marque dans ce chapitre que le devoir des ministres de l’Évangile est d’annoncer une doctrine pure, de s’exercer continuellement à la piété, de se conduire d’une manière qu’ils ne donnent occasion à personne de les mépriser et qu’ils soient des modèles de foi, de sainteté, de pureté et de toutes sortes de vertus dans leurs discours et dans toute leur conduite. Il leur recommande outre cela de cultiver leurs dons par le travail, par l’étude et par l’assiduité aux fonctions de leur charge en sorte que tout le monde soit témoin de leurs progrès et qu’ils puissent se sauver eux-mêmes et ceux qui les écoutes.
Ces leçons s’adressent premièrement aux pasteurs et ils doivent y faire la plus sérieuse attention, mais elles engagent aussi tous les chrétiens à faire un bon usage du ministère de leurs conducteurs et à prier le Seigneur qu’il sanctifie ceux qui exercent cette sainte charge, afin qu’ils s’acquittent de tous leurs devoirs à la gloire de Dieu et à l’édification de l’église.
St. Paul prescrit à Timothée la manière dont il devait se conduire dans les avertissements et dans les censures et lorsqu’il s’agirait de recevoir des veuves au service de l’église. L’Apôtre marque à cette occasion le devoir des femmes et les défauts qu’elles doivent éviter. Il parle ensuite de l’honneur et du salaire qui est dû aux pasteurs et de ce qu’il fallait observer dans les accusations qui seraient faites contre eux et dans leur ordination.
1 Ne reprends pas rudement un vieillard ; mais exhorte-le comme un père ; les jeunes gens comme des frères ;
2 les femmes âgées comme des mères ; les jeunes comme des sœurs, avec une entière pureté.
3 Honore les veuves qui sont véritablement veuves.
4 Mais si quelque veuve a des enfants, ou des enfants de ses enfants, qu’ils apprennent avant toutes choses à exercer leur piété envers leur propre famille, et à rendre la pareille à ceux qui leur ont donné la vie ; car cela est bon et agréable à Dieu.
5 Or, la veuve qui est véritablement veuve, et qui est demeurée seule, espère en Dieu et persévère nuit et jour en prières et en oraison.
6 Mais celle qui vit dans les plaisirs, est morte en vivant.
7 Avertis-les donc de ces choses, afin qu’elles soient sans reproche.
8 Que si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi et il est pire qu’un infidèle.
9 Que celle qui sera mise sur le rôle des veuves, n’ait pas moins de soixante ans ; et qu’elle ait été femme d’un seul mari ;
10 et qu’elle ait le témoignage d’avoir fait de bonnes œuvres, d’avoir bien élevé ses propres enfants, d’avoir exercé l’hospitalité, lavé les pieds des saints, secouru les affligés, et de s’être appliquée à toutes les bonnes œuvres.
11 Mais n’admets pas les veuves qui sont plus jeunes, car quand le libertinage leur a fait secouer le joug de Christ, elles veulent se remarier ;
12 ce qu’elles font à leur condamnation, parce qu’elles ont violé leur premier engagement.
13 Et avec cela elles sont oisives ; elles s’accoutument à aller de maison en maison ; et non-seulement elles vivent dans l’oisiveté, mais elles sont aussi causeuses et curieuses, et parlent de choses qui ne sont pas bienséantes.
14 Je veux donc que ces jeunes veuves se marient, qu’elles aient des enfants, qu’elles gouvernent leur ménage, qu’elles ne donnent aucune occasion à l’adversaire de médire.
15 Car il y en a quelques-unes qui se sont déjà égarées pour suivre Satan.
16 Que si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves dans sa famille, qu’il les assiste, et que l’Eglise n’en soit point chargée, afin qu’elle ait de quoi entretenir celles qui sont véritablement veuves.
17 Que les pasteurs qui s’acquittent bien de leurs fonctions, soient jugés dignes d’un double honneur ; principalement ceux qui travaillent à la prédication de la parole et à l’instruction.
18 Car l’Ecriture dit : Tu ne lieras point la bouche au bœuf qui foule le grain ; et l’ouvrier est digne de son salaire.
19 Ne reçois aucune accusation contre un pasteur, que sur la déposition de deux ou de trois témoins.
20 Reprends publiquement ceux qui pèchent, afin de donner de la crainte aux autres.
21 Je te conjure devant Dieu, devant le Seigneur Jésus-Christ, et devant les anges élus, d’observer ces choses sans aucune prévention, et sans rien faire par des affections particulières.
22 N’impose les mains à personne avec précipitation, et ne participe point aux péchés d’autrui ; conserve-toi pur toi-même.
23 Ne continue pas à ne boire que de l’eau ; mais use d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.
24 Il y a des personnes dont les péchés sont manifestes, et précèdent leur condamnation ; mais il y en a d’autres dont les péchés ne se découvrent que dans la suite.
25 De même, il y a de bonnes œuvres qui sont manifestes ; et si elles ne le sont pas d’abord, elles ne sauraient demeurer toujours cachées.
REFLEXIONS
Ce qui est dit dans ce chapitre apprend premièrement aux pasteurs à dispenser leurs exhortations avec prudence, ayant égard aux personnes à qui ils les adressent et à se conduire en toutes choses avec beaucoup de discrétion et en même temps avec droiture et intégrité.
II. Les règles que St. Paul prescrit par rapport aux veuves qui servaient l’église montrent
- Que tout doit se passer avec ordre dans l’église du Seigneur, particulièrement à l’égard des œuvres de charité,
- Que l’on ne doit confier la dispensation des aumônes et le soin des choses saintes qu’à des personnes graves et pieuses
- Et que ceux qui ont des parents pauvres et qui peuvent les assister sont obligés de le
III. On voit ici
- Que les femmes âgées doivent s’attacher aux œuvres de piété et de charité et donner aux jeunes femmes de bonnes instructions et de bons exemples,
- Que c’est une vie indigne de femmes chrétiennes que d’être oiseuses, causeuses, curieuses et d’aller de maison en maison, mais que Dieu veut qu’elles soient sages, modestes, chastes, retirées et qu’elles prennent soin de leur ménage et de leur
- L’ordre que St. Paul donne à Timothée de reprendre publiquement ceux qui pèchent établit la nécessité de la discipline de l’église et des censures publiques.
Enfin, l’on peut recueillir de tout ce chapitre que le ministère des pasteurs est une charge bien importante, qu’elle demande beaucoup de prudence, de lumières et de probité, qu’ainsi l’on doit être fort circonspect et ne rien faire avec précipitation lorsqu’il s’agit d’admettre des personnes à un ministère si saint, comme d’un autre côté on ne doit pas accuser, ni condamner légèrement et sans de justes fondements ceux qui l’exercent.
Il est parlé dans ce chapitre : I. Du devoir des serviteurs envers leurs maîtres. II. Des faux docteurs qui enseignent une doctrine différente de celle de St. Paul et du mal qu’ils faisaient dans l’église en y excitant des disputes. III. Et parce que ces docteurs-là agissaient dans des vues d’intérêt, St. Paul parle du contentement d’esprit et des maux qui naissent de l’amour des richesses. IV. Il somme Timothée avec beaucoup de force d’observer tout ce qu’il venait de lui prescrire, de conserver la pureté de la doctrine et de fuir les disputes inutiles.
1 Que tous les esclaves qui sont sous le joug de la servitude, regardent leurs maîtres comme dignes de toute sorte d’honneur, afin que le nom de Dieu et sa doctrine ne soient point blâmés ;
2 et que ceux qui ont des fidèles pour maîtres, ne les méprisent point, sous prétexte qu’ils sont leurs frères ; mais qu’ils les servent d’autant mieux, par cela même qu’ils sont fidèles, chéris de Dieu, et qu’ils ont soin de leur faire du bien. Enseigne-leur ces devoirs, et les y exhorte.
3 Si quelqu’un enseigne autrement, et n’acquiesce pas aux salutaires instructions de notre Seigneur Jésus-Christ, et à la doctrine qui est selon la piété,
4 il est enflé, il ne sait rien, mais il a la maladie des questions et des disputes de mots ; d’où naissent l’envie, les querelles, les médisances, et les mauvais soupçons ;
5 les vaines disputes de gens qui ont l’esprit corrompu, qui sont privés de la vérité, et qui regardent la piété comme un moyen de gagner du bien. Sépare-toi de ces gens-là.
6 Or, la piété avec le contentement d’esprit est un grand gain.
7 Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter.
8 Ainsi, pourvu que nous ayons la nourriture, et de quoi nous vêtir, cela nous suffira.
9 Mais ceux qui veulent devenir riches, tombent dans la tentation et dans le piège, et en plusieurs désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et dans la perdition.
10 Car l’amour des richesses est la racine de toutes sortes de maux ; et quelques-uns les ayant recherchées avec ardeur, se sont détournés de la foi, et se sont eux-mêmes embarrassés dans bien du tourment.
11 Mais toi, ô homme de Dieu, fuis ces choses, et recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience et la douceur.
12 Combats dans le combat de la foi, remporte la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé, et dont tu as fait une si belle profession en présence de plusieurs témoins.
13 Je te somme devant Dieu, qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus-Christ, qui fit cette belle confession devant Ponce Pilate,
14 de garder ces commandements, étant sans tache et sans reproche, jusqu’à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ,
15 qui sera manifesté en son propre temps, par le bienheureux et seul Prince, le Roi des rois, et le Seigneur des seigneurs,
16 qui seul possède l’immortalité, et qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir, à qui appartiennent l’honneur et la puissance éternelle. Amen.
17 Recommande aux riches de ce monde de n’être point orgueilleux ; de ne point mettre leur confiance dans l’instabilité des richesses, mais de la mettre dans le Dieu vivant, qui nous donne toutes choses abondamment pour en jouir ;
18 de faire du bien, d’être riches en bonnes œuvres, prompts à donner, et a faire part de leurs biens ;
19 s’amassant ainsi pour l’avenir un trésor placé sur un bon fonds, afin d’obtenir la vie éternelle.
20 O Timothée, garde le dépôt qui t’a été confié, fuyant les discours vains et profanes, et tout ce qu’oppose une science faussement ainsi nommée ;
21 de laquelle quelques-uns faisant profession, se sont détournés de la foi. La grâce soit avec toi. Amen.
REFLEXIONS
I. Le soin que St. Paul a de marquer le devoir des esclaves après avoir parlé de celui des pasteurs montre que Dieu veut le salut de toutes sortes de personnes et qu’il n’a pas d’égard à la différence des conditions. Cela fait voir aussi que les serviteurs doivent être fidèles et soumis à leurs maîtres, considérant que, si du temps de St. Paul les esclaves qui avaient des maîtres païens étaient obligés à ce devoir, ceux qui servent des maîtres chrétiens le sont beaucoup plus.
II. Il faut faire une sérieuse attention à ce que St. Paul dit ici si fortement contre les questions et les disputes inutiles et curieuses et contre ceux qui s’y adonnent, lesquels il représente comme des gens pleins d’orgueil qui ont le cœur gâté et qui causent des maux infinis dans l’église. Cela doit inspirer, tant à ceux qui enseignent, qu’à tous les chrétiens, une extrême aversion pour ces sortes de disputes et les engager à éviter, comme St. Paul l’ordonne, ceux qui les excitent et qui les entretiennent et nous séparer d’eux.
III. Une troisième instruction que ce chapitre contient, C’est que la piété avec le contentement d’esprit est un grand gain, que, comme nous n’avons rien apporté au monde, nous n’en emporterons rien et que, pourvu que nous ayons la nourriture et le vêtement, cela doit nous suffire.
Cette leçon est très importante pour la tranquillité de la vie et pour se garantir des tentations où l’on tombe dès qu’on s’écarte de cette règle.
IV. L’Apôtre confirme cette leçon en nous avertissant : que l’amour des richesses est la racine de toutes sortes de maux, que ceux qui ont envie de devenir riches s’engagent dans la tentation, dans des pièges et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui les plongent dans la perdition.
C’est là une vérité que la parole de Dieu nous enseigne et que l’expérience confirme tous les jours.
V. St. Paul marque ici le devoir de ceux qui ont du bien, c’est : de ne pas mettre leur confiance dans leurs richesses qui sont incertaines et périssables, mais d’être riches en bonnes œuvres afin de se faire un trésor pour l’avenir et d’obtenir la vie éternelle.
Ce sont là des devoirs que le christianisme impose à tous les chrétiens à qui Dieu a donné des biens en ce monde et qu’ils doivent avoir continuellement devant les yeux.
Enfin, la manière grave et solennelle dont St. Paul somme Timothée de remplir tous les devoirs de sa charge et de conserver fidèlement le dépôt de la pure doctrine qui lui avait été confié doit engager tous ceux qui sont dans le ministère sacré à redoubler de plus en plus leur zèle et à s’acquitter de tous leurs devoirs avec tant de fidélité : qu’ayant combattu dans le bon combat de la foi, ils obtiennent la vie éternelle et qu’ils soient irrépréhensibles à la venue de notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle le bienheureux et le seul Prince, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs manifestera en son temps, lui qui possède seul l’immortalité qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu, ni ne peut voir et auquel appartient l’honneur et la puissance éternellement, amen !
La première à Timothée a été écrite de Laodicée qui est la métropolitaine de la Phrygie pacatienne.
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ARGUMENT
L’Apôtre St. Paul écrivit cette épître environ l’an 66 de Jésus-Christ étant prisonnier à Rome pour la seconde fois, un peu avant que de souffrir le martyre. Il y réitère les exhortations qu’il avait déjà adressées auparavant à Timothée et il lui recommande de s’acquitter fidèlement et avec un nouveau zèle des devoirs de sa charge.
Chapitres Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Livres du Nouveau Testament.
St. Paul marque la tendresse qu’il avait pour Timothée et il loue sa foi et sa piété. Il l’exhorte à redoubler son zèle, à ne point se rebuter à cause des afflictions auxquelles les fidèles et particulièrement les ministres de l’Évangile étaient exposés et à retenir toujours la pure doctrine de Jésus-Christ. Il se plaint de ceux qui l’avaient abandonné et il prie Dieu pour la famille d’Onésiphore qui avait eu soin de lui dans le temps qu’il était en prison à Rome.
1 Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, pour annoncer la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ ;
2 à Timothée, mon cher fils. Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père, et de Jésus-Christ notre Seigneur.
3 Je rends grâces à Dieu que je sers avec une conscience pure comme mes ancêtres ont fait, et je ne cesse de faire mention de toi dans mes prières, nuit et jour ;
4 me souvenant de tes larmes, et désirant fort de te voir, afin d’être rempli de joie ;
5 rappelant aussi le souvenir de la foi sincère qui est en toi, et qui a été auparavant en Loïs ton aïeule, et en Eunice ta mère, et je suis persuadé qu’elle est aussi en toi.
6 C’est pourquoi je t’avertis de rallumer le don de Dieu qui est en toi, et que tu as reçu par l’imposition de mes mains.
7 Car Dieu ne nous a point donné un esprit de timidité, mais il nous, a donné un esprit de force, de charité et de prudence.
8 N’aie donc point honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi qui suis prisonnier à cause de lui ; mais souffre avec moi pour l’évangile, par la force que Dieu te donne,
9 lequel nous a sauvés, et nous a appelés par une vocation sainte, non selon nos œuvres, mais selon qu’il avait résolu et selon la grâce qui nous a été donnée en Jésus-Christ avant tous les siècles ;
10 Et qui a été maintenant manifestée par l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a détruit la mort, et mis en évidence la vie et l’immortalité par l’évangile ;
11 pour lequel j’ai été établi prédicateur, et apôtre et docteur des Gentils.
12 C’est ce qui m’a attiré tous les maux que j’endure ; mais je n’en ai point de honte, car je sais à qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à ce jour-là.
13 Retiens le modèle des saines instructions que tu as ouïes de moi, en suivant la foi et la charité qui est en Jésus-Christ.
14 Garde le bon dépôt, par le Saint-Esprit qui habite en nous.
15 Tu sais que tous ceux qui sont d’Asie m’ont abandonné, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène.
16 Le Seigneur veuille exercer sa miséricorde envers la famille d’Onésiphore ; car il m’a souvent consolé, et il n’a point eu honte de mes chaînes.
17 Au contraire, quand il a été à Rome, il m’a cherché fort soigneusement, et il m’a trouvé.
18 Le Seigneur lui fasse trouver miséricorde devant lui en ce jour-là ; et tu sais mieux que personne, combien il m’a assisté à Ephèse.
REFLEXIONS
L’éloge que St. Paul fait à l’entrée de cette épître de la piété que Timothée avait fait paraître dès sa jeunesse et dans laquelle il avait été élevé par sa mère et sa grand-mère fait voir que c’est un grand bonheur d’avoir eu une éducation chrétienne et que les pères et les mères qui inspirent la piété à leurs enfants leur procurent le plus grand de tous les biens. Mais les exhortations que St. Paul adresse à Timothée d’allumer de plus en plus le don de Dieu qui était en lui et de persévérer dans la foi avertissent ceux qui ont été bien élevés et qui ont eu d’heureux commencements d’entretenir avec soin ce don céleste, de travailler à l’augmenter et de faire une profession constante de la piété, sans en avoir jamais honte et sans se rebuter par les oppositions qu’ils rencontrent.
Tous les chrétiens doivent faire ces considérations, mais elles regardent d’une façon toute particulière les ministres de l’Évangile. On peut aussi voir par-là que c’est un avantage très précieux pour l’église lorsque Dieu y établit des pasteurs, du caractère de Timothée, qui ont été pieux dès leur jeune âge et dont le zèle va toujours en croissant.
Enfin, les vœux que l’apôtre fait pour Onésiphore, qui ne l’avait pas abandonné comme d’autres avaient fait, mais qui l’avait consolé dans sa prison, nous fait voir que c’est une œuvre bien agréable à Dieu que d’assister ceux qui sont affligés et particulièrement ceux qui souffrent pour l’Évangile et que ceux qui l’auront fait en recevront la récompense et trouveront miséricorde devant le Seigneur au dernier jour.
St. Paul exhorte Timothée à supporter avec courage les travaux qui accompagnaient l’exercice de sa charge. Il lui recommande d’annoncer la pure parole de Dieu et de s’opposer aux disputes vaines et profanes desquelles il représente les pernicieux effets en disant que c’est comme une gangrène qui se répand toujours davantage et qu’elles sont capables d’engager dans des erreurs mortelles comme cela était arrivé à certains faux docteurs de ce temps-là qui niaient la résurrection. L’Apôtre ajoute que cependant il y avait toujours des docteurs fidèles et des chrétiens qui se garantissaient de ces erreurs et que le caractère auquel on les reconnaît c’est qu’ils se retiraient du vice. Enfin, il ordonne à Timothée de fuir les désirs de la jeunesse, de réprimer les disputes et de travailler à ramener ceux qui étaient dans l’erreur.
1 Toi donc, mon fils, fortifie-toi dans la grâce qui est en Jésus-Christ.
2 Et ce que tu as appris de moi, en présence de plusieurs témoins, confie-le à des personnes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aux autres.
3 Supporte les travaux, comme un bon soldat de Jésus-Christ.
4 Nul homme qui va à la guerre ne s’embarrasse des affaires de la vie ; et cela, afin qu’il puisse plaire à celui qui l’a enrôlé pour la guerre.
5 De même, celui qui combat dans la lice, n’est point couronné, s’il n’a combattu suivant les lois.
6 Il faut que le laboureur travaille, avant que de recueillir les fruits.
7 Considère ce que je te dis ; et que le Seigneur te rende intelligent en toutes choses.
8 Souviens-toi que Jésus-Christ, qui est de la race de David, est ressuscité des morts, selon mon évangile,
9 pour lequel je souffre des maux, jusqu’à être lié comme un malfaiteur ; mais la parole de Dieu n’est point liée.
10 C’est à cause de cela que je souffre toutes choses pour l’amour des élus, afin qu’ils obtiennent aussi le salut qui est en Jésus-Christ, avec la gloire éternelle.
11 Cette parole est certaine, que si nous mourons avec lui, nous vivrons aussi avec lui.
12 Si nous souffrons avec lui, nous régnerons aussi avec lui. Si nous le renonçons, il nous renoncera aussi.
13 Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle ; il ne peut se renoncer soi-même.
14 Fais souvenir de ces choses, protestant devant le Seigneur qu’on ne dispute point de mots, ce qui ne sert de rien, et ne fait que pervertir les auditeurs.
15 Efforce-toi de te rendre approuvé de Dieu, comme un ouvrier sans reproche, dispensant comme il faut la parole de la vérité.
16 Mais réprime les discours profanes et vains ; car ils ne produiraient qu’une plus grande impiété ;
17 et la parole des profanes ronge comme la gangrène. Tels sont Hyménée et Philète,
18 qui se sont détournés de la vérité, en disant que la résurrection est déjà arrivée, et qui renversent la foi de quelques-uns.
19 Toutefois, le fondement de Dieu demeure ferme, ayant ce sceau : Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ; et : Quiconque invoque le nom de Christ, qu’il se retire de l’iniquité.
20 Dans une grande maison il n’y a pas seulement des vaisseaux d’or et d’argent, mais il y en a aussi de bois et de terre ; les uns sont pour des usages honorables, et les autres pour des usages vils.
21 Si quelqu’un donc se conserve pur à l’égard de ces choses-là, il sera un vaisseau honorable, sanctifié, propre au service du Seigneur, et préparé pour toutes sortes de bonnes œuvres.
22 Fuis aussi les désirs de la jeunesse, et recherche la justice, la foi, la charité et la paix avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur.
23 Et rejette les questions folles, et qui sont sans instruction, sachant qu’elles ne produisent que des contestations.
24 Or, il ne faut pas que le serviteur du Seigneur aime à contester ; mais il doit être doux envers tous, propre à enseigner, patient ;
25 instruisant avec douceur ceux qui sont d’un sentiment contraire, afin de voir si Dieu ne leur donnera point la repentance, pour connaître la vérité ;
26 en sorte qu’ils se réveillent, et qu’ils se dégagent du piège du diable, par lequel ils ont été pris pour faire sa volonté.
REFLEXIONS
Ce que l’on lit dans ce chapitre concerne directement les ministres de l’Évangile. Ils peuvent voir ici que leur charge les appelle à servir fidèlement Jésus-Christ et :
- À se consacrer pour cet effet entièrement à lui sans s’embarrasser des affaires de cette vie,
- À souffrir les travaux qui accompagnent leur emploi,
- À procurer l’édification de l’église,
- À en bannir l’erreur et les vaines disputes et à y faire régner la vérité, la piété et la concorde,
- À conserver la paix avec tous ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur
- Et enfin, à travailler avec zèle et en même temps avec patience et avec douceur, à ramener de l’égarement ceux qui y sont engagés.
Outre ces réflexions qui regardent les conducteurs de l’église en particulier, il faut faire ici ces trois considérations générales.
I. La première, que la qualité de chrétiens que nous portons et le vœu que nous avons fait de renoncer au monde pour nous consacrer au service de Jésus-Christ nous engage aussi indispensablement à nous détacher de tout ce qui pourrait nous empêcher de lui être fidèles, à tout faire et à tout souffrir pour l’amour de lui, nous souvenant que : si nous souffrons avec lui, nous règnerons aussi avec lui, mais que si nous le renonçons, il nous renoncera aussi.
II. Nous voyons dans ce chapitre qu’il est dangereux d’écouter ceux qui excitent du trouble dans l’église et qui y répandent des erreurs et qu’ainsi chacun doit être sur ses gardes, ne se départir jamais de la doctrine qui est enseignée dans la parole de Dieu et être toujours animé d’un esprit d’union et de paix.
III. Enfin, tous les chrétiens doivent bien retenir ces paroles de St. Paul qui nous mettent devant les yeux ce qu’il faut surtout savoir dans la religion, c’est : que Dieu connaît ceux qui sont siens, que la marque à laquelle il les discerne, c’est qu’ils se détournent du vice, que dans l’église il y a des vaisseaux pour des usages honorables et des vaisseaux pour des usages vils, c’est-à-dire des fidèles et des méchants et que si quelqu’un travaille à se purifier, il sera un vaisseau sanctifié pour l’honneur, utile au Seigneur et préparé pour toutes sortes de bonnes œuvres.
St. Paul prédit qu’une grande corruption entrerait dans l’église par les faux docteurs et par des personnes qui corrompraient la doctrine et la morale chrétienne. Il exhorte Timothée à s’éloigner de ces gens-là, desquels il marque la ruine, à imiter sa conduite et sa patience dans les afflictions et principalement à s’attacher à la doctrine qui est contenue dans l’Écriture sainte, dont il établit la divinité et l’utilité.
1 Sache, au reste, que dans les derniers jours il y aura des temps fâcheux.
2 Car les hommes seront amateurs d’eux-mêmes, avares, vains, orgueilleux, médisants, désobéissants à leurs pères et à leurs mères, ingrats, profanes ;
3 sans affection naturelle, sans fidélité, calomniateurs, incontinents, cruels, ennemis des gens de bien ;
4 traîtres, emportés, enflés d’orgueil, amateurs des voluptés plutôt que de Dieu ;
5 ayant l’apparence de la piété, mais ayant renoncé à sa force. Eloigne-toi aussi de ces gens-là.
6 De ce nombre sont ceux qui s’introduisent dans les maisons, et qui captivent l’esprit de certaines femmes chargées de péchés, possédées de diverses convoitises ;
7 qui apprennent toujours, et qui ne peuvent jamais parvenir à la connaissance de la vérité.
8 Et comme Jannès et Jambrès résistèrent à Moïse, ceux-ci de même résistent à la vérité ; gens d’un esprit corrompu, et pervertis à l’égard de la foi.
9 Mais ils ne feront pas de grands progrès ; car leur folie sera connue de tout le monde, comme le fut celle de ces hommes-la.
10 Pour toi, tu as été parfaitement instruit de ma doctrine, de ma conduite, de mes desseins, de ma foi, de ma douceur, de ma charité, de ma patience ;
11 des persécutions et des afflictions qui me sont arrivées à Antioche, à Icone, et à Lystre ; tu sais, dis-je, quelles persécutions j’ai souffertes, et comment le Seigneur m’a délivré de toutes.
12 Aussi tous ceux qui veulent vivre dans la piété selon Jésus-Christ seront persécutés.
13 Mais les hommes méchants et les imposteurs iront en empirant, séduisant les autres et étant séduits eux-mêmes.
14 Pour toi, demeure ferme dans les choses que tu as apprises et qui t’ont été confiées, sachant de qui tu les as apprises ;
15 Et que tu as dès ton enfance la connaissance des saintes lettres, qui peuvent t’instruire pour le salut, par la foi qui est en Jésus-Christ.
16 Toute l’Ecriture est divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice ;
17 Afin que l’homme de Dieu soit accompli, et parfaitement propre pour toute bonne œuvre.
REFLEXIONS
La prédiction qui se lit dans ce chapitre, et qui marque que dans les derniers jours les temps seraient fâcheux, est très remarquable. On en vit l’accomplissement pendant la vie des apôtres et dans les temps qui suivirent, puisqu’il s’éleva diverses sectes dangereuses qui, avec des erreurs damnables, introduisirent la licence des mœurs et l’impiété. Cette prophétie s’étend même jusqu’à notre temps, puisqu’on voit encore un si grand nombre de chrétiens qui n’ont que l’apparence de la piété, mais qui en ont renoncé la force, étant engagés dans toutes sortes de péchés et de désordres.
Puisque cette grande corruption a été prédite, nous n’en devons pas être ébranlés, au contraire, cela doit nous affermir dans la foi et dans la piété, Dieu nous en ayant avertis afin que nous ne laissassions pas entraîner par les mauvais exemples et que, suivant l’exhortation de l’Apôtre, nous nous éloignassions du mal et de ceux qui le commettent. C’est là le devoir de tous les chrétiens, mais c’est à quoi les ministres de l’Évangiles sont particulièrement appelés.
Ce chapitre nous apprend que si en vivant bien et en nous opposant au vice et à l’impiété, nous sommes exposés à la contradiction des pécheurs, il ne nous arrivera rien qui ne soit arrivé à Moïse, à St. Paul et à la plupart des saints. Cet Apôtre nous dit sur ce sujet que ceux qui veulent vivre dans la piété selon Jésus-Christ souffriront la persécution. Mais bien loin que nous devions perdre courage, cela doit nous animer d’autant plus à nous acquitter de notre devoir.
Enfin, St. Paul nous enseigne que le moyen de se garantir de l’erreur et du vice et d’en garantir les autres, c’est de ne s’écarter jamais de l’Écriture sainte qui seule nous rendra sage pour le salut par la foi en Jésus-Christ. Et ceux qui sont appelés dans l’église à instruire et à conduire les autres doivent bien remarquer que c’est par la lecture et par la méditation de l’Écriture que Timothée était devenu un si excellent serviteur de Dieu et que ce sera aussi dans ce divin livre qu’ils trouveront, comme St. Paul le dit, tout ce qui peut les rendre propres pour toutes les fonctions de leur saint emploi.
St. Paul continue à exhorter Timothée avec beaucoup de force à redoubler son zèle dans les fonctions de son ministère. Afin de l’y engager, il dit que sa mort était prochaine et il fait paraître une grande joie et une ferme espérance de la gloire du Ciel. Il ordonne à Timothée de venir le voir au plutôt, il se plaint de ceux qui l’avaient abandonné et il conclut cette épître par des salutations et par des souhaits.
1 Je te conjure donc devant Dieu et devant le Seigneur Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, lorsqu’il apparaîtra dans son règne ;
2 prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, et exhorte avec toute sorte de douceur, et en instruisant.
3 Car il viendra un temps que les hommes ne souffriront point la saine doctrine ; mais qu’ayant une démangeaison d’entendre des choses agréables, ils s’assembleront des docteurs selon leurs propres désirs ;
4 et ils fermeront l’oreille à la vérité, et se tourneront vers des fables.
5 Mais toi, sois vigilant en toutes choses ; endure les afflictions ; fais l’œuvre d’un prédicateur de l’évangile ; remplis les devoirs de ton ministère.
6 Car pour moi, je vais être immolé, et le temps de mon départ approche.
7 J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi.
8 Au reste, la couronne de justice m’est réservée, et le Seigneur, juste juge, me la donnera en ce jour-là, et non-seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront aimé son avènement.
9 Tâche de me venir trouver au plus tôt.
10 Car Démas m’a abandonné, ayant aimé ce présent siècle, et il s’en est allé à Thessalonique, Crescens en Galatie, et Tite en Dalmatie.
11 Il n’y a que Luc avec moi. Prends Marc et l’amène avec toi, car il m’est fort utile pour le ministère.
12 J’ai envoyé Tychique à Ephèse.
13 Quand tu viendras, apporte avec toi le manteau que j’ai laissé à Troas chez Carpus, et les livres, et principalement les parchemins.
14 Alexandre, l’ouvrier en cuivre, m’a fait souffrir beaucoup de maux, le Seigneur lui rendra selon ses œuvres.
15 Garde-toi aussi de lui, car il a fort résisté à nos paroles.
16 Personne ne m’a assisté dans ma première défense, mais tous m’ont abandonné. Que cela ne leur soit point imputé.
17 Mais le Seigneur m’a assisté, et il m’a fortifié, afin que ma prédication fût pleinement confirmée, et que les Gentils l’entendissent ; et j’ai été délivré de la gueule du lion.
18 Le Seigneur me délivrera aussi de toute œuvre mauvaise, et me sauvera dans son royaume céleste. A lui soit gloire aux siècles des siècles. Amen.
19 Salue Prisce et Aquilas, et la famille d’Onésiphore.
20 Eraste est demeuré à Corinthe, et j’ai laissé Trophime malade à Milet.
21 Hâte-toi de venir avant l’hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia et tous nos frères te saluent.
22 Le Seigneur Jésus-Christ soit avec ton esprit. La grâce soit avec vous tous. Amen.
REFLEXIONS
Ceux que Dieu a appelés au saint ministère ont dans ce chapitre les plus pressants motifs à remplir toutes les parties de leur devoir et surtout à prêcher la parole de Dieu, à censurer et à exhorter en tout temps avec zèle, avec évidence et avec douceur. C’est à quoi les engagent ces exhortations si graves que St. Paul adresse à Timothée en le sommant devant Dieu et par la considération du jugement dernier de redoubler son zèle et sa vigilance.
II. St. Paul apprend ici aux ministres de l’Évangile qu’il y a souvent des temps fâcheux où les hommes, se dégoutant de la pureté et de la simplicité de la doctrine chrétienne, ne peuvent souffrir la vérité et recherchent des doctrines qui flattent leur curiosité et surtout leurs passions. Cela fait voir que ceux qui ont charge d’instruire les autres ont besoin de toute leur prudence et de toute leur fidélité pour s’acquitter comme il faut et avec fruit des devoirs de leur vocation.
III. La joie et la confiance que l’Apôtre témoignait dans le temps qu’il était près de souffrir le martyre nous montrent de quelle assurance ceux qui ont servi Dieu fidèlement sont animés lorsque leur mort approche. Et puisque St. Paul déclare que la couronne de justice était réservée, non seulement pour lui, mais aussi pour tous ceux qui auront aimé l’avènement de Jésus-Christ, nous devons tous imiter ce grand Apôtre dans la fidélité et dans l’amour qu’il avait pour le Seigneur Jésus, combattre le bon combat et achever notre course en gardant la foi jusqu’à la fin.
IV. On voit par les plaintes que Saint Paul fait de ceux qui l’avaient abandonné, aussi bien que de ceux qui lui avaient fait du mal, qu’il y a eu de tout temps des personnes qui se sont opposées aux fidèles serviteurs de Dieu et que dans le sein même de l’église, il se trouve toujours des mondains qui aiment mieux le siècle présent que Jésus-Christ et des timides qui n’osent pas faire une profession ouverte de la piété, ni défendre ceux qui la soutienne.
Enfin, on voit par ce que St. Paul dit ici, de ce qui lui était arrivé pendant sa prison à Rome, que quand même les fidèles, sont sans secours du côté du monde, Dieu ne les abandonne jamais dans les épreuves et dans les dangers, mais qu’il les assiste toujours et qu’après les avoir délivrés de tout mal, il les sauve dans son royaume céleste.
La seconde à Timothée, qui a été établi le premier évêque des Éphésiens, a été écrite de Rome lorsque Paul fut présenté la seconde fois à César Néron.
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ARGUMENT
St. Paul écrivit cette épître, comme on croit, vers l’an 64 de Jésus-Christ, à Tite qu’il avait laissé dans l’île de Crête, qu’on appelle aujourd’hui Candie, pour prendre soin des églises qu’il y avait dans ce pays-là.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Livres du Nouveau Testament.
Le premier chapitre a deux parties : I. St. Paul ordonne à Tite d’établir des pasteurs dans toutes les églises de l’île de Crète et il marque les qualités dont les pasteurs doivent être revêtus. II. Il lui parle de certains docteurs Juifs qui mêlaient des questions frivoles et des fables avec la doctrine de l’Évangile, particulièrement à l’égard de l’usage des viandes, et qui étaient, outre cela, d’un naturel vicieux comme la plupart des habitants de l’île de Crète.
1 Paul, serviteur de Dieu, et apôtre de Jésus-Christ pour annoncer la foi des élus de Dieu, et pour faire connaître la vérité, qui est selon la piété,
2 et qui donne l’espérance de la vie éternelle, que Dieu, qui ne peut mentir, a promise depuis plusieurs siècles ;
3 Mais qu’il a manifestée en son propre temps par sa parole, dont la prédication m’a été confiée, selon l’ordre de Dieu notre Sauveur ;
4 à Tite, mon vrai fils dans la foi, qui nous est commune. Grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ notre Sauveur.
5 La raison pour laquelle je t’ai laissé en Crète, c’est afin que tu règles les choses qui restent à régler, et que tu établisses des pasteurs dans chaque ville, suivant que je te l’ai ordonné ;
6 savoir, s’il se trouve quelqu’un qui soit irrépréhensible, mari d’une seule femme, duquel les enfants soient fidèles, et qui ne soient pas accusés de dissolution, ni désobéissants.
7 Car il faut que l’évêque soit irrépréhensible, comme étant l’économe de Dieu ; qu’il ne soit point attaché à son sens, ni colère, ni adonné au vin, ni violent, ni porté au gain déshonnête ;
8 Mais qu’il exerce l’hospitalité, qu’il aime les gens de bien, qu’il soit sage, juste, saint, tempérant,
9 attaché à la véritable doctrine qui doit être enseignée, en sorte qu’il soit capable, tant d’exhorter, suivant cette doctrine salutaire, que de convaincre ceux qui s’y opposent.
10 Car il y en a plusieurs, principalement parmi ceux de la circoncision, qui ne veulent point se soumettre, qui parlent de choses vaines et qui séduisent les âmes, auxquels il faut fermer la bouche ;
11 qui pervertissent des familles entières, enseignant pour un gain honteux ce qu’on ne doit pas enseigner.
12 Quelqu’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit : Les Crétois sont toujours menteurs ; ce sont de méchantes bêtes, des ventres paresseux.
13 Ce témoignage est bien véritable ; c’est pourquoi, reprends-les vivement, afin qu’ils deviennent sains en la foi ;
14 sans s’arrêter aux fables judaïques, et aux ordonnances des hommes qui se détournent de la vérité.
15 Toutes choses sont bien pures pour ceux qui sont purs, mais rien n’est pur pour ceux qui sont impurs et pour les infidèles ; au contraire leur esprit est souillé, aussi bien que leur conscience.
16 Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renoncent par leurs œuvres, étant abominables, rebelles, et incapables de toute bonne œuvre.
REFLEXIONS
Puisque St. Paul ordonne à Tite de régler toutes choses dans les églises de Crète et surtout d’y établir des pasteurs, il paraît de là que la volonté de Dieu est que l’ordre règne dans l’église et principalement que dans tous les lieux où il y a des chrétiens, il y ait des pasteurs, leur charge étant d’une institution divine et d’une absolue nécessitée Mais les grandes précautions que St. Paul voulait que Tite prît dans le choix des ministres qu’il établirait font voir que cet emploi sacré ne doit être confié qu’à des personnes sans reproche, d’une vie exemplaire et qui aient avec cela les dons nécessaires pour enseigner et pour conserver la pureté de la doctrine évangélique contre ceux qui voudraient l’altérer.
On voit de plus ici qu’il est du devoir des ministres de Jésus-Christ de s’opposer aux faux docteurs et à ceux qui pourraient séduire les chrétiens et les entraîner dans l’erreur ou dans le péché.
La réflexion que l’apôtre fait sur le naturel vicieux des habitants de l’île de Crète, lesquels il représente comme des gens adonnés aux mensonges, à la paresse et à la sensualité montre qu’il est très difficile que ceux qui ont un mauvais cœur et des inclinaisons corrompues deviennent de vrais disciples de Jésus-Christ, mais que cependant les serviteurs de Dieu ne doivent rien négliger pour convertir ces gens-là et pour les amener à la foi.
Enfin, l’on doit bien remarquer la description que l’apôtre fait ici des faux docteurs et des mauvais chrétiens dont il parle disant : qu’ils faisaient profession de connaître Dieu, mais qu’ils le renonçaient par les œuvres, étant abominables, rebelles et incapables de toutes bonnes œuvres.
Ces paroles sont le vrai tableau d’un grand nombre de faux chrétiens qui vivent dans l’église et elles nous apprennent que la profession de la religion et de la foi en Dieu, ne servent à rien à ceux qui vivent dans la désobéissance et que, comme ces gens-là renoncent Dieu par leurs œuvres, il ne les reconnaîtra jamais pour les siens.
St. Paul fait deux choses dans ce chapitre : I. Il marque les devoirs des vieillards, des femmes, des jeunes gens et des serviteurs et il recommande à Tite d’être lui-même à toutes ces personnes-là et surtout aux jeunes gens un modèle de sagesse et de vertu. II. Il donne un excellent abrégé de la doctrine chrétienne et il marque quel en est le but.
1 Mais toi, enseigne les choses qui conviennent à la saine doctrine.
2 Que les vieillards soient sobres, graves, prudents, purs dans la foi, dans la charité, dans la patience.
3 Que les femmes âgées aient de même un extérieur convenable à la sainteté ; qu’elles ne soient point médisantes, ni sujettes au vin ; qu’elles donnent de bonnes instructions ;
4 qu’elles apprennent aux jeunes femmes à être sages, à aimer leurs maris, à aimer leurs enfants ;
5 à être modestes, chastes, à demeurer dans leurs maisons, à être bonnes, soumises à leurs maris ; afin que la parole de Dieu ne soit exposée à aucun blâme.
6 De même, exhorte les jeunes hommes à vivre dans la tempérance.
7 Rends-toi toi-même en toutes choses un modèle de bonnes œuvres, montrant, dans ta manière d’enseigner, de la pureté et de la gravité ;
8 une doctrine saine dans laquelle il n’y ait rien à reprendre, afin que les adversaires soient confus, n’ayant aucun mal à dire de vous.
9 Exhorte les serviteurs à être soumis à leurs maîtres, à leur complaire en toutes choses, à n’être point contredisants ;
10 à ne rien distraire, mais à montrer en toutes choses une entière fidélité, afin de faire honorer partout la doctrine de Dieu notre Sauveur.
11 Car la grâce de Dieu, salutaire à tous les hommes, a été manifestée ;
12 et elle nous enseigne qu’en renonçant à l’impiété et aux convoitises du monde, nous vivions dans le siècle présent, dans la tempérance, dans la justice, et dans la piété ;
13 en attendant la bienheureuse espérance, et l’apparition de la gloire du grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ,
14 qui s’est donné soi-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de nous purifier, pour lui être un peuple particulier et zélé pour les bonnes œuvres.
15 Enseigne ces choses, exhorte, et reprends avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous enseigne en général que la charge des pasteurs les engage principalement à former les hommes à la piété et à la sainteté et à instruire soigneusement toutes sortes de personnes des devoirs qui conviennent à leur vocation.
II. Les personnes âgées doivent apprendre d’ici à être sobres, graves, pieuses et pleines de charité,
- Les femmes chrétiennes à vivre aussi dans la sobriété, à fuir la médisance, à aimer leurs maris, à prendre soin de leurs enfants et à garder la maison,
- Les jeunes gens à être modérés, sobres, chastes et bien réglés dans toute leur conduite
- Et ceux qui sont en service à demeurer dans la soumission et dans la fidélité envers leurs maîtres.
III. Les exhortations que St. Paul adresse à Tite de se rendre lui-même un modèle de pureté, de gravité et de bonnes œuvres, montrent que ceux qui prétendent instruire et exhorter les autres doivent pratiquer les premiers ce qu’ils enseignent et donner aux hommes l’exemple de toutes sortes de vertus.
II. Nous devons faire une très particulière attention à l’abrégé que St. Paul donne ici de la doctrine chrétienne en disant que la grâce de Dieu, qui a été manifestée par Jésus-Christ, nous appelle à renoncer non seulement à l’impiété et au crime, mais aussi aux passions et à l’amour du monde et à vivre dans la tempérance et dans la pureté à l’égard de nous-mêmes, dans la justice envers notre prochain et dans la piété envers Dieu et que ce n’est qu’en vivant de la sorte que nous pourrons attendre avec confiance le dernier et illustre avènement du grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ. C’est là la doctrine que les ministres de l’Évangile doivent annoncer dans l’église et qui doit servir de règle pour la conduite des chrétiens. C’est aussi le but et le dessein de la venue de Jésus-Christ et de sa mort, puisque comme St. Paul le dit : Il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes sortes d’iniquités, de nous purifier et de se former sur la terre un peuple particulièrement consacré et zélé pour les bonnes œuvres.
St. Paul recommande aux chrétiens d’être soumis aux puissances, de ne médire de personne, d’être pleins de charité et de douceur, même envers ceux qui étaient ennemis de la religion chrétienne et de se souvenir pour cet effet que Dieu, par sa grande miséricorde, les avait sauvés eux-mêmes dans le temps qu’ils vivaient aussi dans toutes sortes de dérèglements. Il veut que Tite exhorte surtout ceux qui avaient embrassé le christianisme à l’étude des bonnes œuvres, il lui dit de s’opposer à ceux qui excitaient des disputes dans l’église par des questions folles et de s’éloigner de ceux qui faisaient des sectes et qui répandaient des doctrines fausses et dangereuses et il finit par quelques ordres qu’il donne à Tite.
1 Avertis-les d’être soumis aux princes et aux puissances, de leur obéir, d’être prêts à faire toutes sortes de bonnes œuvres ;
2 de ne médire de personne, de n’être point querelleurs, d’être modérés, et de témoigner une parfaite douceur envers tous les hommes.
3 Car nous étions aussi autrefois nous-mêmes insensés, désobéissants, égarés, assujettis à toutes sortes de passions et de voluptés, vivant dans la malice et dans l’envie, dignes d’être hais, et nous haïssant les uns les autres.
4 Mais lorsque la bonté et l’amour de Dieu notre Sauveur envers les hommes ont été manifestés, il nous a sauvés,
5 non à cause des œuvres de justice que nous eussions faites, mais selon sa miséricorde, par le baptême de la régénération, et par le renouvellement du Saint-Esprit,
6 qu’il a répandu abondamment sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur ;
7 afin qu’ayant été justifiés par sa grâce, nous ayons l’espérance d’être héritiers de la vie éternelle.
8 Cette parole est certaine et je veux que tu établisses fortement ces choses, afin que ceux qui ont cru en Dieu aient soin de s’appliquer principalement à pratiquer les bonnes œuvres : voilà les choses qui sont bonnes et utiles aux hommes.
9 Mais réprime les questions folles, les généalogies, les contestations et les disputes touchant la loi ; car elles sont inutiles et vaines.
10 Evite l’homme hérétique, après l’avoir averti une première et une seconde fois ;
11 sachant qu’un tel homme est perverti, et qu’il pèche, étant condamné par lui-même.
12 Lorsque je t’aurai envoyé Artémas ou Tychique, hâte-toi de venir me voir à Nicopolis : car j’ai résolu d’y passer l’hiver.
13 Fais conduire avec soin Zénas, docteur de la loi, et Apollos, en sorte que rien ne leur manque.
14 Et que nos frères apprennent aussi à s’appliquer principalement à faire de bonnes œuvres, pour les usages nécessaires, afin qu’ils ne demeurent pas sans fruit.
15 Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui nous aiment dans la foi. La grâce soit avec vous tous. Amen.
REFLEXIONS
Les chrétiens doivent apprendre d’ici :
I. À être soumis aux rois et aux magistrats, à éviter la médisance et les querelles et à se conduire avec une parfaite douceur envers toutes sortes de personnes.
II. St. Paul nous enseigne : que Dieu nous a sauvés, non à cause des œuvres de justice que nous eussions faites, mais par sa grande miséricorde en Jésus-Christ notre Seigneur, afin qu’étant justifiés par sa grâce, nous soyons les héritiers de la vie éternelle.
C’est là une doctrine très importante et qui doit produire en nous les sentiments d’une profonde humilité et d’une vive reconnaissance envers Dieu.
III. L’apôtre marque dans ce chapitre de la manière la plus expresse que ce qu’il y a de certain et de plus important dans la religion et que les ministres de l’Évangile doivent enseigner et recommander sur toutes choses, c’est : que ceux qui ont cru en Dieu aient soin de s’appliquer principalement aux bonnes œuvres et que ce sont là les choses qui sont bonnes et utiles aux hommes.
Ces paroles montrent que la pratique des bonnes œuvres est un devoir indispensable et la marque à laquelle ont reconnait les vrais chrétiens.
Enfin, l’on voit dans ce chapitre que, quand il y a dans l’église des personnes qui enseignent des doctrines dangereuses et qui y forment des sectes et des partis, ce que l’on doit faire à l’égard de ces gens-là, c’est de les avertir et s’ils continuent à causer du trouble, de ne plus les reconnaître pour membres de l’église et de n’avoir aucun commerce avec eux. C’est là l’unique moyen que Jésus-Christ et les apôtres aient prescrit et que l’on doive employer pour s’opposer à l’erreur et pour conserver dans l’église la pureté de la foi.
Écrite de Nicopolis, en Macédoine, à Tite, qui a été établi le premier évêque de l’Église de Crète.
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ARGUMENT
St. Paul écrivit cette épître étant prisonnier à Rome la première fois, environ l’an 61 de Jésus-Christ et voici quel en est le sujet. Philémon, qui était de la ville de Colosses, et qui, après que St. Paul l’eût converti à la religion chrétienne, exerça le ministère dans cette ville-là avec une grande édification, avait un esclave nommé Onésime, qui le quitta et s’enfuit de chez lui. Onésime se rendit à Rome où il rencontra St. Paul qui l’instruisit dans la religion et où il se fit chrétien. Après cela, l’Apôtre le renvoya à Philémon avec cette lettre de recommandation par laquelle il le prie de pardonner à Onésime et de le recevoir comme un frère en Jésus-Christ.
1 Paul, prisonnier pour Jésus-Christ, et Timothée notre frère, à Philémon notre bien-aimé, et le compagnon de nos travaux ;
2 et à Appie, notre chère sœur, à Archippe, compagnon de nos combats, et à l’Eglise qui est dans ta maison ;
3 La grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père, et par le Seigneur Jésus-Christ.
4 Je rends grâces à mon Dieu, faisant toujours mention de toi dans mes prières ;
5 apprenant la foi que tu as au Seigneur Jésus, et ta charité envers tous les saints ;
6 de sorte que la foi qui t’est commune avec nous, est efficace, et se fait connaître par tout le bien qui se fait parmi vous, pour Jésus-Christ.
7 Car, mon frère, ta charité nous a donné une grande joie et une grande consolation, parce que tu as réjoui les entrailles des saints.
8 C’est pourquoi, bien que j’aie en Jésus-Christ le pouvoir de te commander ce qui est convenable ;
9 étant ce que je suis, Paul, avancé en âge, et même maintenant prisonnier pour Jésus-Christ, cependant j’aime mieux te prier par charité.
10 Je te prie donc pour mon fils Onésime, que j’ai engendré étant dans les chaînes ;
11 qui t’a autrefois été inutile, mais qui te sera présentement très utile, aussi bien qu’à moi, et que je te renvoie.
12 Reçois-le donc comme mes propres entrailles.
13 J’aurais souhaité de le retenir auprès de moi, afin qu’il me servît au lieu de toi, dans les liens où je suis à cause de l’évangile ;
14 mais je n’ai rien voulu faire sans ton consentement, afin que le bien que tu feras, ne soit pas forcé, mais qu’il soit volontaire.
15 Car, peut-être que ce qu’il a été séparé de toi pour quelque temps, c’était afin que tu le recouvrasses pour toujours ;
16 non plus comme un esclave, mais comme étant fort au-dessus d’un esclave, savoir, comme un frère chéri particulièrement de moi, et combien plus de toi, et selon le monde, et selon le Seigneur.
17 Si donc tu me regardes comme uni avec toi, reçois-le comme si c’était moi-même.
18 Que s’il t’a fait quelque tort, ou s’il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte.
19 C’est moi, Paul, qui t’écris de ma propre main ; je te le rendrai ; pour ne pas dire que tu te dois toi-même à moi.
20 Oui, mon frère, que je reçoive ce plaisir de toi en notre Seigneur ; réjouis mes entrailles au nom du Seigneur.
21 Je t’écris ceci étant persuadé de la déférence que tu auras pour moi, sachant même que tu feras plus que je ne dis.
22 Je te prie en même temps de me préparer un logement, car j’espère que je vous serai rendu par vos prières.
23 Epaphras, qui est prisonnier avec moi pour Jésus-Christ, te salue ;
24 ce que font aussi Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes compagnons de travaux.
25 La grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit. Amen.
REFLEXIONS
On doit remarquer sur cette épître
I. Qu’Onésime étant venu à Rome après avoir quitté Philémon son maître, St. Paul travailla à la conversion de cet esclave fugitif et qu’il eut la consolation de l’amener à la foi chrétienne. C’est ainsi que cet apôtre profitait de toutes les occasions qui se présentaient d’avancer la gloire de Dieu et le salut des hommes et que les vrais chrétiens sont toujours disposés à gagner des âmes à Dieu et à retirer les pécheurs de leurs égarements.
II. L’Apôtre, après avoir converti Onésime, le renvoya à Philémon son maître parce que la conversion de cet exclave n’empêchait pas que Philémon n’eût toujours droit sur lui. Il le pria de lui pardonner et il s’offrit même de le dédommager de tout ce qu’Onésime lui devait et du tort qu’il pouvait lui avoir fait. On découvre dans ce procédé de St. Paul sa charité, sa douceur et en même temps sa justice et sa parfaite droiture.
C’est aussi là le caractère des gens de bien, ils s’intéressent toujours pour ceux qui ont besoin de leur secours, surtout quand ce sont des personnes qui ont de la piété ou des pécheurs qui reviennent à leur devoir et ils sont aussi animés d’un esprit de justice et d’équité pour rendre à chacun ce qui lui est dû. Sur quoi l’on doit faire cette réflexion que si St. Paul, quoiqu’il n’y fût pas obligé à la rigueur s’offrait cependant de satisfaire Philémon pour ce qu’Onésime lui devait, ceux qui ont eux-mêmes causé du dommage à quelqu’un sont beaucoup plus obligés de le réparer.
Enfin, la prière que St. Paul fait à Philémon de recevoir Onésime, non plus comme un esclave, mais comme un frère, fait voir que quoique la religion chrétienne n’abolisse pas les diverses relations qu’il y a entre les hommes et qu’elle laisse subsister la différence des conditions, elle les rend tous égaux devant Dieu et par rapport au salut. Il paraît aussi de là que les maîtres chrétiens doivent regarder leurs serviteurs comme leurs frères en Jésus-Christ et les traiter avec douceur et avec humanité.
Écrite de Rome à Philémon et envoyée par Onésime, esclave.
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ARGUMENT
St. Paul écrivit cette épître, comme on a lieu de le croire, l’an 61 de notre Seigneur, étant prisonnier à Rome et il l’adressa aux Hébreux, c’est-à-dire aux Juifs qui s’étaient faits chrétiens. Son but : de les affermir dans la profession de l’Évangile et dans la sainteté et d’empêcher qu’ils n’en fussent détournés par l’attachement qu’ils auraient pu conserver pour la religion et le culte des Juifs, par les persécutions que les chrétiens enduraient et par la séduction du péché. Pour cet effet, il montre que Jésus-Christ est plus grand que Moïse, que l’Évangile est plus excellent que la loi et que les cérémonies et les sacrifices de la loi avaient eu leur accomplissement en Jésus-Christ et étaient par conséquent abolis par sa venue et son sacrifice. C’est ce que l’Apôtre traite dans les dix premiers chapitres. Dans les trois derniers, il exhorte, les Hébreux à la persévérance dans la foi, à la patience dans les afflictions et aux plus importants devoirs de la piété.
Chapitres : Chapitre I. Chapitre II. Chapitre III. Chapitre IV. Chapitre V. Chapitre VI Chapitre VII. Chapitre VIII. Chapitre IX. Chapitre X. Chapitre XI. Chapitre XII. Chapitre XIII. Livres du Nouveau Testament.
St. Paul enseigne que Dieu s’était fait connaître aux hommes par Jésus-Christ d’une manière plus parfaite qu’il n’avait fait auparavant. Il prouve l’excellence de l’Évangile par la dignité infinie de Jésus-Christ le fils de Dieu, il montre qu’il avait été élevé dans le Ciel à une gloire suprême et qu’il est au-dessus des anges et il établit la divinité de sa personne.
1 Dieu ayant autrefois parlé à nos pères en divers temps et en diverses manières, par les prophètes,
2 nous a parlé en ces derniers temps par son Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses ; par lequel aussi il a fait le monde ;
3 et qui étant la splendeur de sa gloire et l’image empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, après avoir fait par lui-même la purification de nos péchés, s’est assis à la droite de la Majesté divine dans les lieux très hauts ;
4 ayant été fait d’autant plus grand que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur.
5 Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui ? Et dans un autre endroit : Je serai son Père, et il sera mon Fils ?
6 Et encore, quand il introduit dans le monde son Fils premier-né, il dit : Que tous les anges de Dieu l’adorent.
7 A l’égard des anges, il dit : Il fait des vents ses anges, et des flammes de feu ses ministres.
8 Mais à l’égard du Fils, il dit : O Dieu, ton trône demeure aux siècles des siècles, et le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité.
9 Tu as aimé la justice, et tu as haï l’iniquité ; c’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tous tes semblables.
10 Et dans un autre endroit : C’est toi, Seigneur, qui as fondé la terre dès le commencement, et les cieux sont l’ouvrage de tes mains.
11 Ils périront, mais tu subsistes toujours ; ils vieilliront tous comme un vêtement ;
12 tu les plieras comme un habit, et ils seront changés ; mais toi, tu es toujours le même ; et tes années ne finiront point.
13 Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis pour ton marchepied ?
14 Ne sont-ils pas tous des esprits destinés à servir, et qui sont envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui doivent avoir l’héritage du salut ?
REFLEXIONS
La première vérité que St. Paul enseigne dans cette épître est que Jésus-Christ n’est pas un simple homme ou seulement un grand prophète, ni même un ange, mais qu’il est infiniment au-dessus des prophètes et des anges, étant le propre fils de Dieu, que c’est par lui que le monde a été créé, que Dieu l’a fait asseoir à sa droite et que c’est lui que tous les anges adorent comme leur maître.
Puisque Saint Paul établit d’abord cette doctrine de la divinité de notre Seigneur et que c’est par là qu’il prouve l’excellence de la religion chrétienne, il paraît clairement que c’est là une doctrine que tous les chrétiens doivent croire et sur laquelle toute la religion est fondée.
II. Ce que St. Paul dit ici : que Dieu nous a parlé dans les derniers tems par son fils nous engage à louer Dieu de ce que nous avons l’avantage de vivre sous la plus parfaite de toutes les dispensations et dans les temps heureux de l’Évangile.
III. Puisque Dieu nous a fait connaître sa volonté par son propre fils et qu’il s’est manifesté à nous d’une manière plus claire qu’il n’avait fait auparavant, nous sommes dans une obligation indispensable de profiter des avantages de l’alliance de sa grâce et de surpasser en sainteté ceux qui ont vécu avant la venue de Jésus-Christ.
Enfin, la considération de la divinité de notre Seigneur et de la suprême puissance où il est élevé dans le Ciel doit nous porter à l’adorer, à mettre notre espérance en lui et à obéir à l’Évangile qu’il nous a fait annoncer et c’est ce que St. Paul fait voir dans le chapitre suivant.
St. Paul exhorte les Hébreux à demeurer fermes dans la profession de l’Évangile qui avait été annoncé par Jésus-Christ et par les apôtres et confirmé par les dons du Saint-Esprit. Il montre pour cet effet que, quoi que Jésus ait été un homme et qu’il s’était abaissé jusqu’à la mort, toutes choses lui sont soumises et que Dieu l’a élevé à la gloire céleste après ses souffrances. Il fait voir, enfin, que Dieu a voulu que notre Seigneur prît notre nature et qu’il souffrît afin qu’il pût racheter les hommes de la puissance du diable et de la mort et afin que les fidèles apprissent par son exemple à ne pas craindre les afflictions.
1 C’est pourquoi il nous faut faire une plus grande attention aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne les laissions écouler.
2 Car si la parole, qui a été annoncée par les anges, a eu son effet, et si toute transgression et toute désobéissance a reçu une juste punition ;
3 comment échapperons-nous, si nous négligeons un si grand salut, qui, ayant été premièrement annoncé par le Seigneur, nous a été confirmé par ceux qui l’avaient appris de lui ?
4 Dieu même appuyant leur témoignage par des prodiges et des miracles, par divers effets de sa puissance et par les dons du Saint-Esprit, qu’il a distribués selon sa volonté.
5 Car il n’a point soumis aux anges le monde à venir dont nous parlons.
6 Et quelqu’un a rendu ce témoignage dans un endroit de l’Ecriture, disant : Qu’est-ce de l’homme, que tu te souviennes de lui, et du fils de l’homme, que tu en prennes soin ?
7 Tu l’as fait un peu inférieur aux anges ; tu l’as couronné de gloire et d’honneur ; et tu l’as établi sur les ouvrages de tes mains ;
8 Tu as mis toutes choses sous ses pieds. Or, Dieu lui ayant assujetti toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti ; cependant, nous ne voyons point encore maintenant que toutes choses lui soient assujetties.
9 Mais nous voyons couronné de gloire et d’honneur ce Jésus, qui a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, par la mort qu’il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous.
10 Car il était convenable que celui pour qui et par qui sont toutes choses, voulant amener plusieurs enfants à la gloire, consacrât l’auteur de leur salut par les souffrances.
11 Car, et celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, sont tous d’un ; c’est pourquoi il n’a point honte de les appeler ses frères,
12 disant : J’annoncerai ton nom à mes frères ; je te louerai au milieu de l’assemblée.
13 Il dit encore : Je me confierai en lui. Et ailleurs : Me voici, moi et les enfants que Dieu m’a donnés.
14 Puis donc que ces enfants participent à la chair et au sang, il y a aussi de même participé, afin que par la mort il détruisît celui qui avait l’empire de la mort, c’est-à-dire, le diable ;
15 et qu’il en délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient toute leur vie assujettis à la servitude.
16 Car il n’a pas pris les anges, mais il a pris la postérité d’Abraham.
17 C’est pourquoi il a fallu qu’il fût semblable en toutes choses à ses frères ; afin qu’il fût un souverain Sacrificateur, miséricordieux, et fidèle dans tout ce qu’il fallait faire auprès de Dieu, pour expier les péchés du peuple.
18 Car, ayant souffert lui-même et ayant été tenté, il peut aussi secourir ceux qui sont tentés.
REFLEXIONS
Saint Paul nous apprend ici en premier lieu que, puisque l’Évangile a été annoncé par Jésus-Christ et par les apôtres et confirmé par les dons du Saint-Esprit, nous avons des preuves incontestables de la divinité de la doctrine chrétienne et qu’ainsi nous serons entièrement inexcusables et que nous n’échapperons pas à la vengeance de Dieu si nous négligeons ce grand salut qui nous est offert et si nous ne nous attachons pas à l’Évangile par une profession ouverte de la vérité et par une obéissance sincère.
II. La considération de la gloire et de la puissance dont Jésus-Christ a été revêtu après son humiliation et sa mort nous apprend que les souffrances auxquelles les fidèles sont exposés n’empêcheront pas qu’ils ne parviennent à la gloire, la volonté de Dieu ayant été de les y conduire par la même voie que Jésus-Christ y est parvenu.
III. Nous devons considérer que le fils de Dieu s’est fait homme et qu’il a été moindre que les anges pendant un temps afin que, par un effet de la bonté de Dieu, il pût mourir pour tous les hommes, faire l’expiation de leurs péchés et détruire l’empire du diable et de la mort.
Cette doctrine doit nous remplir de joie et d’une ferme confiance en Dieu par Jésus-Christ, elle nous engage aussi très fortement à vivre comme ses rachetés et à fuite le péché, puisqu’autrement nous retomberions sous la puissance du diable et de la mort d’où notre Seigneur était venu nous délivrer.
L’Apôtre fait deux choses dans ce chapitre : I. Il fait voir premièrement, que Jésus-Christ était beaucoup au-dessus de Moïse, puisque Moïse n’a été que le serviteur dans la maison de Dieu, au lieu que Jésus-Christ, comme fils, est le Seigneur et le Maître. II. Il exhorte les Hébreux à obéir à l’Évangile et à ne pas imiter les Israélites qui furent exclus du pays de Canaan et qui moururent dans le désert à cause de leur rébellion et de leur incrédulité,
1 C’est pourquoi, mes frères, qui êtes saints et qui avez part à la vocation céleste, considérez bien Jésus-Christ, qui est l’apôtre et le souverain Sacrificateur de la foi que nous professons ;
2 qui est fidèle à celui qui l’a établi, comme Moïse aussi l’avait été dans toute sa maison.
3 Car il a été digne d’une gloire d’autant plus grande que celle de Moïse, que celui qui a bâti la maison est plus considérable que la maison même.
4 Car il n’y a point de maison qui n’ait été bâtie par quelqu’un ; or, celui qui a bâti toutes ces choses, c’est Dieu.
5 Et pour ce qui est de Moïse, il a été fidèle dans toute la maison de Dieu, comme un serviteur, pour publier ce qu’il devait dire ;
6 mais Christ, comme Fils, est établi sur sa propre maison, et c’est nous qui sommes sa maison, pourvu que nous conservions jusqu’à la fin la ferme confiance et l’espérance dont nous nous glorifions.
7 C’est pourquoi, comme dit le Saint-Esprit : Si vous entendez aujourd’hui sa voix,
8 n’endurcissez point vos cœurs, comme il arriva lorsqu’on m’irrita au jour de la tentation dans le désert,
9 où vos pères me tentèrent et m’éprouvèrent, et virent mes œuvres pendant quarante ans.
10 C’est pourquoi je fus indigné contre cette génération, et je dis : Leur cœur s’égare toujours, et ils n’ont point connu mes voies.
11 Aussi jurai-je ceci dans ma colère : Si jamais ils entrent dans mon repos.
12 Mes frères, prenez garde qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un cœur mauvais et incrédule, qui vous fasse abandonner le Dieu vivant.
13 Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, pendant qu’il est dit : Aujourd’hui ; de peur que quelqu’un de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.
14 Car nous avons été faits participants de Christ, pourvu que nous conservions jusqu’à la fin ce qui nous soutient dès le commencement.
15 Pendant qu’il est dit : Si vous entendez aujourd’hui sa voix, n’endurcissez point vos cœurs, comme il arriva lorsqu’on l’irrita.
16 Car quelques-uns de ceux qui l’entendirent, l’irritèrent ; non pas pourtant tous ceux qui sortirent d’Egypte sous la conduite de Moïse.
17 Mais contre qui Dieu fut-il indigné pendant quarante ans ? Ne fut-ce pas contre ceux qui péchèrent, dont les corps tombèrent morts dans le désert ?
18 Et qui sont ceux à qui Dieu jura qu’ils n’entreraient point dans son repos, si ce n’est ceux qui s’étaient rebellés ?
19 Nous voyons donc qu’ils n’y purent entrer à cause de leur incrédulité.
REFLEXIONS
Ce que Saint Paul dit dans ce chapitre de l’excellence de la personne et du ministère de Jésus-Christ par-dessus la personne et le ministère de Moïse nous met devant les yeux,
- D’un côté, l’obligation où les chrétiens sont d’obéir fidèlement à Jésus-Christ
- Et de l’autre la grandeur du crime dont se rendent coupables contre lui ceux qui tombent dans la désobéissance et dans l’infidélité.
II. Nous avons à considérer ici que les anciens Israélites, pour avoir été rebelles et incrédules lorsque Moïse leur faisait entendre la voix de Dieu, moururent dans le désert et que Dieu jura qu’ils n’entreraient point dans le repos qui était préparé dans le pays de Canaan pour le peuple d’Israël.
C’est ainsi que Dieu a résolu d’exclure du repos céleste ceux dont le cœur s’égare et qui l’irritent par leur rébellion et par leur endurcissement. Cela nous presse fortement d’être attentifs et soumis à la voix de l’évangile et de profiter du temps de la grâce comme St. Paul nous le présente par cette grave exhortation :
Si vous entendez aujourd’hui la voix de Dieu, n’endurcissez point vos cœurs. Prenez garde qu’il n’y ait en quelqu’un de vous un cœur mauvais et incrédule qui vous fasse abandonner le Dieu vivant, mais exhortez-vous les uns les autres pendant que ce jour et ce temps de la grâce dure, de peur que quelqu’un de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché.
St. Paul continue à montrer que, comme les Israélites rebelles n’entrèrent pas dans le pays de Canaan, les chrétiens incrédules n’entreront point dans le Ciel. Il remarque pour cet effet que ce que David dit dans les Psaumes du repos de Dieu, ne doit pas tant s’entendre du pays de Canaan, comme du vrai repos, qui consiste dans la possession du salut que Jésus-Christ nous a acquis.
Il conclut de là que nous devons tâcher d’entrer dans ce repos. Il déclare que les incrédules n’éviteront point les menaces que la parole de Dieu leur dénonce, puisque cette parole est vivante, divine et véritable. Enfin, pour engager les Hébreux à la persévérance dans la profession chrétienne et à la confiance dans les afflictions, il leur représente que nous avons en Jésus-Christ un sacrificateur qui est élevé dans le Ciel et qui outre cela, ayant souffert lui-même, est disposé à avoir pitié de nos faiblesses et à nous aider dans tous nos besoins.
1 Craignons donc que quelqu’un d’entre vous, venant à négliger la promesse d’entrer dans son repos, ne s’en trouve exclu.
2 Car elle nous a été annoncée aussi bien qu’à eux ; mais cette parole ne leur servit de rien, parce que ceux qui l’ouïrent, n’y ajoutèrent point de foi.
3 Pour nous qui avons cru, nous entrerons dans le repos, suivant ce qu’il a dit : C’est pourquoi j’ai juré dans ma colère : Si jamais ils entrent dans mon repos ; et cela longtemps après avoir achevé l’ouvrage de la création du monde.
4 Car l’Ecriture parle ainsi en quelque endroit, touchant le septième jour : Dieu se reposa le septième jour, après avoir achevé tous ses ouvrages.
5 Et encore dans cet autre endroit : S’ils entrent dans mon repos.
6 Puis donc que quelques-uns doivent y entrer, et que ceux à qui il avait été premièrement annoncé, n’y entrèrent pas, à cause de leur incrédulité ;
7 il détermine de nouveau un certain jour, par ce mot : Aujourd’hui, disant par David, si longtemps après, comme il a été dit ci-devant : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez point vos cœurs.
8 Car si Josué les eût introduits dans le repos, Dieu ne parlerait pas après cela d’un autre jour.
9 Il reste donc encore un repos pour le peuple de Dieu.
10 Car celui qui est entré dans son repos, se repose après ses œuvres, comme Dieu se reposa après avoir achevé les siennes.
11 Efforçons-nous donc d’entrer dans ce repos, de peur que quelqu’un de nous ne tombe dans une semblable rébellion.
12 Car la parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants ; elle atteint jusqu’au fond de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles, et elle juge des pensées et des intentions du cœur ;
13 et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes aux yeux de celui auquel nous devons rendre compte.
14 Puis donc que nous avons un grand et souverain Sacrificateur, Jésus, le Fils de Dieu, qui est entré dans les cieux, demeurons fermes dans notre profession.
15 Car nous n’avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, puisqu’il a été tenté de même que nous en toutes choses, si l’on en excepte le péché.
16 Allons donc avec confiance au trône de grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans le temps convenable.
REFLEXIONS
Nous apprenons dans ce chapitre :
Premièrement que ceux qui méprisent et qui négligent les promesses de l’Évangile s’en trouveront privés et que la parole de Dieu ne sert de rien lorsqu’elle n’est pas accompagnée de la foi en ceux qui l’entendent, ainsi tous ceux à qui cette parole et ces promesses sont annoncées doivent prendre garde à les recevoir avec obéissance de foi.
II. St. Paul nous enseigne qu’il y a un repos que Jésus-Christ nous a acquis et qui est beaucoup plus excellent que celui qui était promis au peuple d’Israël dans la terre de Canaan et que, tout de même que les Israélites ne purent entrer dans ce pays-là à cause de leur incrédulité et de leur rébellion, ceux qui désobéissent à Jésus-Christ et qui méprisent son Évangile seront privés du repos éternel.
La conséquence que St. Paul veut que nous tirions de là : c’est de faire tous nos efforts pour entrer dans ce repos, de peur que nous ne tombions dans une semblable rébellion.
III. Pour nous engager à ce devoir, L’Apôtre nous représente que la parole de Dieu est vivante et véritable, que les menaces de l’Évangile sont très certaines, qu’elles s’exécuterons infailliblement et que nous ne saurions échapper à celui à qui nous devons rendre compte, vu que toutes choses sont nues et découvertes devant lui.
Enfin, puisque nous savons que Jésus, notre grand sacrificateur est entré dans le Ciel après avoir été lui-même éprouvé comme nous en toutes choses, excepté dans le péché, et qu’il est avec cela miséricordieux et plein de bonté, nous avons les plus puissants motifs à demeurer fermes dans la profession que nous faisons de croire en lui, à nous confier en ses promesses et à nous approcher avec confiance du trône de la grâce afin d’y obtenir miséricorde et d’y trouver grâce pour être secourus dans tous nos besoins.
St. Paul, voulant traiter du sacerdoce de notre Seigneur, montre, en premier lieu, que Jésus-Christ a été appelé de Dieu à la charge de sacrificateur, ce qu’il prouve par deux oracles tirés du livre des Psaumes, et surtout par celui où il est dit que le Messie devait être sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec. Il dit ensuite que Jésus-Christ a fait les fonctions de sacrificateur lorsqu’il a souffert la mort pour le salut des hommes. Enfin, étant sur le point de parler du sacerdoce de notre Seigneur et du rapport qu’il y avait entre lui et Melchisédec, il reproche aux Hébreux le peu de progrès qu’ils avaient fait dans la connaissance des mystères de la religion qu’il allait leur expliquer.
1 Tout souverain sacrificateur donc étant pris d’entre les hommes, est établi pour les hommes dans les choses qui regardent Dieu, afin qu’il offre des dons et des sacrifices pour les péchés,
2 étant en état d’avoir compassion de ceux qui pèchent par ignorance et par erreur, puisque lui-même est environné de faiblesse.
3 Et c’est à cause de cela qu’il doit offrir des sacrifices pour ses péchés, aussi bien que pour ceux du peuple.
4 Or, personne ne peut s’attribuer cette dignité, que celui qui y est appelé de Dieu, comme Aaron.
5 Aussi Christ ne s’est point attribué la gloire d’être souverain Sacrificateur, mais il l’a reçue de celui qui lui a dit : C’est toi qui es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui.
6 Comme il dit aussi dans un autre endroit : Tu es Sacrificateur éternellement, selon l’ordre de Melchisédec.
7 C’est ce Jésus qui pendant les jours de sa chair, ayant offert avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui le pouvait délivrer de la mort, fut exaucé et délivré de ce qu’il craignait.
8 Quoiqu’il fût Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes,
9 et étant consacré, il est devenu l’auteur du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent,
10 Dieu l’ayant déclaré souverain Sacrificateur, selon l’ordre de Melchisédec.
11 Sur quoi nous avons beaucoup de choses à dire, qui sont difficiles à expliquer, à cause que vous êtes devenus négligents à écouter.
12 Car au lieu que vous devriez être maîtres depuis longtemps, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers éléments de la parole de Dieu ; et vous êtes dans un tel état, que vous avez plutôt besoin de lait, que d’une viande solide.
13 Or, celui qui ne se nourrit que de lait, ne saurait comprendre la parole de la justice, car il est encore enfant.
14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits ; savoir, pour ceux qui s’y étant accoutumés, ont l’esprit exercé à discerner le bien et le mal.
REFLEXIONS
Nous recueillons de ce chapitre :
I. Que Jésus-Christ a été établi de Dieu pour être notre sacrificateur et qu’en cette qualité il s’est offert en sacrifice pour les péchés des hommes. Cela nous engage à regarder Jésus-Christ comme celui qui nous a acquis le salut et qui nous a rendu Dieu favorable, mais cela doit aussi nous convaincre de l’obligation où nous sommes de nous soumettre à l’Évangile par une vraie obéissance, puisque, comme St. Paul le dit : Jésus-Christ n’est devenu l’auteur du salut éternel que pour ceux qui lui obéissent.
II. La seconde réflexion regarde les souffrances de Jésus-Christ. L’Apôtre les décrit en disant : que notre Seigneur ayant offert des prières à Dieu dans le temps de sa passion avec cris et avec larmes, a été exaucé et qu’il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes.
St. Paul disait cela non seulement pour montrer que Jésus-Christ a fait sur la terre, les fonctions de sacrificateur, mais aussi pour consoler les fidèles affligés et persécutés.
Les enfants de Dieu peuvent reconnaître, par ce qui est arrivé à notre Seigneur, que, s’ils sont dans la souffrance, ils ressemblent en cela à leur Sauveur, que Dieu leur envoie ces afflictions afin de leur apprendre à obéir, à être patients et à l’invoquer avec plus d’ardeur et qu’il ne manquera pas de les exaucer et de les délivrer lorsqu’ils lui présenteront leurs prières dans leurs besoins.
III. Nous devons considérer que si L’Apôtre reprochait aux Hébreux d’être peu avancés dans la connaissance et d’avoir encore besoin qu’on leur enseignât les rudiments du christianisme, il nous serait bien plus honteux que l’on nous fît avec justice de semblables reproches, vu le temps qu’il y a qu’on travaille à nous instruire. Ainsi nous devons nous exciter de plus en plus à acquérir de nouvelles lumières et à faire tous les jours des progrès dans les connaissances de la religion.
St. Paul dit aux Hébreux que son dessein n’était pas de leur enseigner les premiers rudiments de la religion, mais qu’il voulait leur proposer des doctrines plus sublimes en leur parlant du rapport qu’il y avait entre Jésus-Christ et Melchisédec et les anciens sacrificateurs. II. Pour les exciter à s’avancer dans la connaissance des ministères de l’Évangile, il leur met devant les yeux le malheur de ceux qui négligent de s’affermir dans la foi, qui méprisent les lumières et les grâces qu’ils ont reçues de Dieu et qui ne portent pas les fruits qu’il attend d’eux, c’est qu’ils viennent enfin à abandonner Jésus-Christ et la vérité. III. Il fait connaître aux Hébreux qu’il ne leur parlait ainsi que pour réveiller leur zèle, puisque du reste il était persuadé qu’ils ne s’exposeraient pas à un tel malheur. IV. Enfin, pour fortifier leur foi, il leur représente la fermeté des promesses de Dieu par l’exemple d’Abraham et la certitude de l’espérance que l’entrée de Jésus-Christ dans le Ciel donne aux fidèles.
1 C’est pourquoi, laissant les premiers principes de la doctrine de Christ, tendons à la perfection, ne posant pas de nouveau le fondement, savoir, la repentance des œuvres mortes, et la foi en Dieu ;
2 la doctrine des baptêmes, l’imposition des mains, la résurrection des morts, et le jugement éternel ;
3 et c’est ce que nous ferons, si Dieu le permet.
4 Car il est impossible que ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don céleste, qui ont été faits participants du Saint-Esprit ;
5 et qui ont goûté la bonne parole de Dieu, et les puissances du siècle à venir ;
6 s’ils retombent, soient renouvelés à la repentance, puisqu’autant qu’il est en eux, ils crucifient de nouveau le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie.
7 Car la terre qui est souvent abreuvée de la pluie qui tombe sur elle, et qui produit des herbes propres pour l’usage de ceux qui la cultivent, reçoit la bénédiction de Dieu.
8 Mais celle qui ne produit que des épines et des chardons, est abandonnée et près d’être maudite, et sa fin est d’être brûlée.
9 Or, nous attendons de vous, mes bien-aimés, de meilleures choses, et plus convenables au salut quoique nous parlions ainsi.
10 Car Dieu n’est pas injuste, pour oublier vos bonnes œuvres et le travail de la charité que vous avez fait paraître pour son nom, ayant assisté les saints, et les assistant encore.
11 Mais nous désirons que chacun de vous fasse voir la même ardeur jusqu’à la fin, pour l’accomplissement de votre espérance ;
12 afin que vous ne vous relâchiez point, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et par la patience, sont devenus les héritiers des promesses.
13 Car lorsque Dieu fit la promesse à Abraham, ne pouvant jurer par un plus grand, il jura par lui-même,
14 et il lui dit : Certainement je te bénirai abondamment, et je multiplierai merveilleusement ta postérité.
15 Et ainsi Abraham ayant attendu avec patience, obtint ce qui lui avait été promis.
16 Car comme les hommes jurent par celui qui est plus grand qu'eux, et que le serment fait pour confirmer une chose, termine tous leurs différends ;
17 de même, Dieu voulant montrer encore mieux aux héritiers de la promesse la fermeté immuable de sa résolution, il y fit intervenir le serment ;
18 afin que par ces deux choses, qui sont invariables, et dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous eussions une ferme consolation ; nous qui avons notre recours à retenir fortement l’espérance qui nous est proposée ;
19 laquelle nous retenons comme une ancre ferme et assurée de notre âme, et qui pénètre jusqu’au dedans du voile,
20 où Jésus est entré pour nous comme notre précurseur, ayant été fait souverain Sacrificateur éternellement, selon l’ordre de Melchisédec.
REFLEXIONS
On doit faire une grande attention aux premiers versets de ce chapitre, puisque St. Paul y marque quels sont les articles fondamentaux de la religion, savoir :
- La doctrine de la foi en Dieu,
- Celle de la repentance et du renoncement au péché,
- Celle du baptême,
- Celle de la résurrection des morts
- Et celle du jugement
Ainsi, ce sont là les doctrines que nous devons tous croire fermement et sans lesquelles il n’y peut avoir de salut.
II. L’Apôtre nous apprend qu’il ne suffit cependant pas de connaître ces doctrines-là, mais que les chrétiens doivent tendre à une plus grande perfection et joindre à la connaissance des vérités essentielles celle des autres doctrines qui servent à éclaircir la religion et à confirmer la foi. St. Paul fait même comprendre que, quand on néglige de s’avancer dans la connaissance, on se met en danger de perdre le goût pour les vérités de la religion, de renoncer à la foi et de tomber dans l’incrédulité.
III. Nous voyons ici que ceux qui, après avoir été éclairés et avoir reçu et goûté la bonne parole de Dieu et le don céleste, viennent à abandonner la vérité et la piété ne sauraient se repentir que très difficilement et que persévérant dans cet état, il faut qu’ils y périssent.
Cela doit nous donner une extrême crainte de pécher contre nos lumières, de mépriser la parole de Dieu et de résister à l’opération et à l’attrait de sa grâce, de peur que nous n’encourions la malédiction que St. Paul dénonce à ceux qui abusent des grâces du Ciel, ce qu’il représente sous l’image d’une terre qui reçoit souvent la pluie et la culture et qui ne produit que des épines et des chardons, laquelle à cause de cela est maudite et destinée à être brûlée.
Enfin, ceux qui croient à l’Évangile et qui montrent la sincérité de leur foi par leur patience et par leur charité doivent considérer pour leur consolation et pour leur encouragement ce que l’Apôtre dit ici, que Dieu n’est point injuste pour oublier leur travail, que ses promesses sont immuables puisqu’elles ont été faites avec serment et confirmées outre cela par l’exaltation de Jésus-Christ dans la gloire céleste où il est entré comme notre précurseur. C’est là l’espérance des fidèles qui, comme une ancre sûre et ferme, pénètre jusque dans le Ciel et les rend inébranlables au milieu des tentations et des afflictions auxquelles ils sont exposés.
St. Paul montre dans ce chapitre l’excellence du sacerdoce de Jésus-Christ par cette considération qu’il est sacrificateur selon l’ordre de Melchisédec. Pour cet effet il remarque que Melchisédec était sacrificateur d’une autre manière que les sacrificateurs Juifs, ce qui paraît parce qu’il était roi et parce que l’Écriture ne rapporte point sa généalogie et qu’elle ne dit pas qu’il y ait eu des prédécesseurs, ni de successeurs après sa mort, en quoi il a été le type de Jésus-Christ qui vit d’une vie immortelle après sa résurrection et qui est notre seul et unique sacrificateur. L’Apôtre ajoute que Melchisédec était au-dessus d’Abraham, ce patriarche lui ayant donné la dîme du butin. Il remarque, outre cela, que Jésus-Christ n’était pas de la famille d’Aaron de laquelle les sacrificateurs juifs étaient pris. Et que Dieu avait promis avec serment que le sacerdoce selon l’ordre de Melchisédec serait éternel. Par toutes ses considérations, St. Paul veut prouver que le sacerdoce du Messie était d’une toute autre nature que celui des sacrificateurs Juifs, qu’il devait être roi et sacrificateur tout ensemble et seul sacrificateur, que son sacrifice a dû être unique et très parfait et que, par conséquent, le sacerdoce lévitique devait être aboli. Sur la fin du chapitre, l’Apôtre montre que Jésus-Christ était au-dessus des sacrificateurs Juifs par sa parfaite sainteté.
1 C’est ce Melchisédec, roi de Salem, et sacrificateur du Dieu souverain, qui vint au-devant d’Abraham, lorsqu’il revenait de la défaite des rois, et qui le bénit ;
2 à qui aussi Abraham donna la dîme de tout le butin, et dont le nom signifie premièrement, roi de justice, et qui était aussi roi de Salem, c’est-à-dire, roi de paix,
3 sans père, sans mère, sans généalogie, n’ayant ni commencement de jours, ni fin de vie ; étant ainsi semblable au Fils de Dieu, il demeure sacrificateur pour toujours.
4 Considérez donc combien grand était celui à qui Abraham le patriarche lui-même donna la dîme du butin.
5 A l’égard de ceux de la tribu de Lévi qui parviennent à la sacrificature, ils ont bien un ordre, selon la loi, de prendre la dîme du peuple, c’est-à-dire, de leurs frères, quoiqu'ils soient tous issus d’Abraham ;
6 mais celui qui n’était pas de la même famille qu’eux, reçut d’Abraham la dîme, et bénit celui à qui les promesses avaient été faites.
7 Or, sans contredit, celui qui bénit est plus grand que celui qui est béni.
8 Et ici ce sont des hommes mortels qui prennent les dîmes ; mais là l’Ecriture rend témoignage que celui qui les prend, est vivant.
9 Et pour ainsi dire, Lévi même, qui reçoit les dîmes, les a payées en la personne d’Abraham ;
10 car il était encore dans Abraham son aïeul, lorsque Melchisédec alla au-devant de lui.
11 Si donc on eût pu arriver à la perfection par le sacerdoce lévitique, touchant lequel le peuple avait reçu une loi, qu’était-il besoin qu’il s’élevât un autre sacrificateur, qui fût nommé selon l’ordre de Melchisédec, et non pas selon l’ordre d’Aaron ?
12 Car le sacerdoce étant changé, il est nécessaire qu’il y ait aussi un changement de loi.
13 En effet, celui de qui ces choses sont dites, est d’une autre tribu de laquelle personne n’a assisté à l’autel.
14 Car il est évident que notre Seigneur est sorti de la tribu de Juda, à laquelle Moïse n’a point attribué le sacerdoce.
15 Cela est encore plus manifeste, en ce qu’il s’élève un autre sacrificateur semblable à Melchisédec ;
16 qui n’a point été établi par la loi d’une ordonnance charnelle, mais par la puissance d’une vie qui ne doit point finir,
17 selon cette déclaration de l’Ecriture : Tu es Sacrificateur éternellement selon l’ordre de Melchisédec.
18 Ainsi l’ancienne loi a été abolie à cause de sa faiblesse et de son inutilité ;
19 parce que la loi n’a rien amené à la perfection ; mais une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons de Dieu, a été mise en sa place.
20 Et même, ce n’a point été sans serment ; car les autres sacrificateurs ont été établis sans serment ;
21 mais celui-ci l’a été avec serment, par celui qui lui a dit : Le Seigneur l’a juré, et il ne s’en repentira point ; tu es Sacrificateur éternellement, selon l’ordre de Melchisédec.
22 Ainsi Jésus a été fait garant d’une alliance d’autant plus excellente.
23 A l’égard des sacrificateurs, il y en a eu plusieurs qui se sont succédé, parce que la mort les empêchait de subsister toujours.
24 Mais celui-ci, parce qu’il subsiste éternellement, a aussi un sacerdoce qui ne passe point à d’autres.
25 Et c’est aussi pour cela qu’il peut toujours sauver ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux.
26 Car il nous était convenable d’avoir un tel souverain Sacrificateur, qui fût saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé au-dessus des cieux ;
27 qui n’eût pas besoin, comme les autres souverains sacrificateurs, d’offrir tous les jours des sacrifices, premièrement pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple ; car il a fait cela une seule fois en s’offrant lui-même.
28 Car la loi établit pour souverains sacrificateurs des hommes faibles ; mais la parole du serment qui a été fait après la loi, établit le Fils, et le consacre pour toujours.
REFLEXIONS
La principale réflexion qu’il faut faire sur tout ce chapitre, c’est de reconnaître et d’admirer la sagesse infinie de Dieu qui avait si bien marqué dans les anciens oracles ce que le Messie devait être, comme St. Paul le fait voir, en montrant, avec tant d’évidence et tant de force par la loi même et par le Vieux Testament, que le service et le sacerdoce lévitique devaient être abolis par le sacrifice de notre Seigneur Jésus-Christ.
Cela doit nous convaincre puissamment de la vérité de l’Évangile et nous inciter à sonder et à méditer les Écritures et les oracles des prophètes où l’on trouve de si belles preuves de la divinité de la doctrine chrétienne.
Et puisque tout ce chapitre tend à nous instruire de la perfection et de l’efficace du sacrifice de Jésus-Christ, nous ne pouvons pas douter que nous ne trouvions en lui tout ce qui est nécessaire pour obtenir le pardon de nos péchés, pour purifier nos âmes et qu’ayant pour notre sacrificateur et pour notre Roi celui qui est parfaitement saint et élevés au-dessus des cieux, il ne puisse sauver parfaitement tous ceux qui s’approchent de Dieu par lui.
L’Apôtre fait deux choses : I. Il continue à montrer que Jésus-Christ était au-dessus des sacrificateurs Juifs, par cet endroit, qu’ayant été élevé au ciel, il est ministre et sacrificateur du sanctuaire céleste, au lieu que les anciens sacrificateurs n’étaient ministres que du sanctuaire qui était sur la terre. II. Il montre dans la même vue, que Dieu avait prédit par le prophète Jérémie que l’alliance qu’il avait traitée autrefois avec le peuple d’Israël serait abolie et qu’il en traiterait une plus excellente avec les hommes dans laquelle il leur pardonnerait leurs péchés et les sanctifierait par son esprit.
1 L’abrégé des choses que nous avons dites, c’est que nous avons un tel souverain Sacrificateur, qui est assis à la droite du trône de la majesté de Dieu dans les cieux ;
2 et qui est ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, que le Seigneur a dressé, et non pas un homme.
3 Car tout souverain sacrificateur est établi pour offrir à Dieu des dons et des sacrifices ; c’est pourquoi il a été nécessaire que celui-ci eût aussi quelque chose à offrir.
4 Car s’il était sur la terre, il ne serait pas même sacrificateur, puisqu’il y a encore des sacrificateurs, qui offrent les dons selon la loi ;
5 et qui font un service qui n’est qu’une image et une ombre des choses célestes, selon l’ordre que Dieu donna à Moïse, lorsqu’il devait dresser le tabernacle : Prends garde, lui dit-il, à faire tout selon le modèle qui t’a été montré sur la montagne.
6 Mais notre souverain Sacrificateur a obtenu un ministère d’autant plus excellent, qu’il est Médiateur d’une alliance plus excellente, et qui a été établie sur de meilleures promesses ;
7 car s’il n’y eût rien eu de défectueux dans la première, il n’y aurait pas eu lieu d’en établir une seconde.
8 Aussi Dieu dit-il aux Juifs, en leur faisant des reproches : Les jours viendront que je traiterai une alliance nouvelle avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda ;
9 non comme l’alliance que je traitai avec leurs pères, lorsque je les pris par la main, pour les retirer du pays d’Egypte ; car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance, et je les ai rejetés, dit le Seigneur.
10 Mais, voici l’alliance que je traiterai avec la maison d’Israël, en ces jours-là, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leur esprit, et les graverai dans leur cœur ; et je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ;
11 et aucun d’eux n’enseignera plus son prochain ni son frère en lui disant : Connais le Seigneur ; car tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux.
12 Parce que je leur pardonnerai leurs injustices, et que je ne me souviendrai plus de leurs péchés, ni de leurs iniquités.
13 En parlant d’une alliance nouvelle, il déclara vieille la première ; or, ce qui est devenu ancien et vieux est près d’être aboli.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous engage à faire ces trois réflexions :
La première, que nous avons un grand sacrificateur qui est assis dans les Cieux à la droite de la majesté divine. Cette entrée de Jésus-Christ dans le Ciel est ce qu’il y a de plus propre pour nous convaincre pleinement de la perfection et de l’efficace de son sacrifice et pour nous assurer aussi qu’il a acquis à tous les fidèles le droit à la gloire céleste et qu’il les y élèvera un jour. La deuxième réflexion concerne le privilège que nous avons d’être reçu dans la nouvelle alliance que Dieu avait promis de traiter avec les hommes dans les temps du Messie. Ce doit être là pour nous un sujet continuel de reconnaissance et d’actions de grâces.
En troisième lieu, puisque le but que Dieu s’est proposé dans cette alliance a été de mettre ses lois dans nos cœurs, de nous remplir tous de sa connaissance et de sa crainte et de nous pardonner nos péchés, nous devons reconnaître que cette alliance nous deviendra inutile à moins que nous ne répondions de notre côté aux desseins de Dieu et que nous ne nous acquittions fidèlement des devoirs auxquels elle nous engage. C’est ce que nous apprend l’exemple des Juifs qui n’observèrent pas l’alliance du Seigneur et qui furent rejetés à cause de cela.
Enfin, puisque Dieu avait promis qu’il mettrait lui-même ses lois dans nos cœurs et dans nos entendements, nous devons le prier que, selon ses promesses, il nous augmente de plus en plus sa connaissance et qu’il imprime sa crainte et son amour dans nos cœurs par l’efficace de sa grâce, en sorte que nous soyons son vrai peuple et qu’il soit aussi toujours notre Dieu.
St. Paul fait une description de l’ancien tabernacle et du service qui s’y faisait et il remarque principalement que le souverain sacrificateur entrait une fois l’an seulement dans le lieu très saint, ce qui faisait voir que le chemin du Ciel n’était pas encore ouvert aux hommes. Il montre après cela que les sacrifices et les diverses cérémonies des Juifs étaient des figures de ce qui devait arriver un jour et en particulier que l’entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très saint marquait que Jésus-Christ entrerait dans le Ciel par son propre sang et qu’il nous obtiendrait par ce moyen une rédemption éternelle, son sang ayant une vertu pour sanctifier les hommes que celui des victimes légales n’avaient pas. L’Apôtre ajoute que, comme l’ancienne alliance avait été confirmée par le sang des victimes, la nouvelle, qui est plus excellente, l’a été par le sang de Jésus-Christ. Il conclut de tout cela que le sacrifice de notre Seigneur est parfait et d’une vertu infinie, qu’il ne doit pas être réitéré et que Jésus-Christ étant mort une fois, il n’y a plus à attendre, sinon qu’il vienne au dernier jour pour introduire les fidèles dans sa gloire.
1 La première alliance avait donc aussi des ordonnances touchant le service divin, et un sanctuaire terrestre.
2 Car, quand le tabernacle fut dressé, il y avait dans la première partie le chandelier, la table et les pains de proposition ; et cette partie s’appelait le lieu saint.
3 Et au-delà du second voile était la partie du tabernacle appelé le lieu très saint ;
4 où il y avait un encensoir d’or et l’arche d’alliance, toute couverte d’or, dans laquelle était une urne d’or, où était la manne, la verge d’Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l’alliance.
5 Et sur cette arche étaient les chérubins de la gloire, qui couvraient le propitiatoire ; de quoi il n’est pas besoin de parler présentement en détail.
6 Or, ces choses étant ainsi disposées, les sacrificateurs entrent bien tous les jours dans la première partie du tabernacle, pour y faire le service ;
7 mais le seul souverain sacrificateur entre dans la seconde partie, une fois l’année ; non sans y porter du sang, qu’il offre pour ses péchés et pour ceux du peuple ;
8 le Saint-Esprit montrant par-là, que le chemin du lieu très saint n’avait pas encore été ouvert, pendant que le premier tabernacle subsistait ; ce qui était une figure pour ce temps-là ;
9 pendant lequel on offrait des dons et des sacrifices, qui ne pouvaient pas purifier la conscience de celui qui faisait le service ;
10 lequel ne consistait qu’en des viandes et des breuvages, en diverses ablutions, et en des cérémonies charnelles, qui n’avaient été imposées que jusqu’au temps que tout cela devait être réformé.
11 Mais Christ, le souverain sacrificateur des biens à venir, ayant passé par un tabernacle plus grand et plus parfait, qui n’a point été fait de main, c’est-à-dire, qui n’a pas été construit par les hommes,
12 est entré une seule fois dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs ou des veaux, mais avec son propre sang, nous ayant obtenu une rédemption éternelle.
13 Car si le sang des taureaux et des boucs, et la cendre de la génisse, dont on fait aspersion, purifie ceux qui sont souillés, à l’égard de la pureté du corps ;
14 combien plus le sang de Christ, qui par l’Esprit éternel, s’est offert à Dieu, soi-même, sans aucune tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant !
15 C’est pourquoi il est le médiateur d’un nouveau testament, afin que, la mort intervenant pour l’expiation des péchés commis sous le premier testament, ceux qui sont appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis.
16 Car où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur intervienne ;
17 parce qu’un testament n’a son effet qu’après la mort du testateur, n’ayant point de force tant qu’il est en vie.
18 C’est pourquoi aussi, le premier testament ne fut point établi sans effusion de sang.
19 Car, après que Moïse eut prononcé à tout le peuple tous les commandements de la loi, il prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau et de la laine teinte en écarlate, et de l’hysope, et il en fit aspersion sur le livre même et sur tout le peuple,
20 disant : Ceci est le sang du testament que Dieu a ordonné en votre faveur.
21 Puis, il fit de même aspersion du sang sur le tabernacle et sur tous les vaisseaux qui servaient au culte divin.
22 Et selon la loi, presque toutes choses sont purifiées par le sang, et sans effusion de sang il ne se fait point de rémission des péchés.
23 Il a donc fallu que les choses qui représentaient celles qui sont dans le ciel, fussent purifiées de cette manière, mais que les célestes fussent purifiées par des sacrifices plus excellents.
24 Car Christ n’est point entré dans le sanctuaire fait de la main des hommes, et qui n’était que la figure du véritable ; mais il est entré dans le ciel même pour comparaître maintenant pour nous, devant la face de Dieu.
25 Ce n’est pas qu’il s’offre plusieurs fois soi-même, comme le souverain sacrificateur entre dans le lieu très saint, chaque année, avec d’autre sang que le sien.
26 Autrement, il aurait fallu qu’il eût souffert plusieurs fois depuis la création du monde ; mais à présent, dans la consommation des siècles, il a paru une fois pour abolir le péché, s’étant offert lui-même en sacrifice.
27 Et comme il est ordonné que tous les hommes meurent une fois, après quoi suit le jugement ;
28 de même aussi Christ, ayant été offert une fois pour ôter les péchés de plusieurs, paraîtra une seconde fois sans péché à ceux qui l’attendent pour obtenir le salut.
REFLEXIONS
La comparaison que St. Paul fait entre les sacrificateurs de la loi et Jésus-Christ tend principalement à nous instruire de l’efficace de sa mort et son sacrifice. Nous voyons ici que le sang de Jésus-Christ a une vertu que les sacrifices de la loi n’avaient point, en ce qu’il a ouvert le Ciel où notre Seigneur est entré pour nous, aussi bien que pour lui, ce qui nous élève aux plus glorieuses espérances.
Mais St. Paul nous apprend aussi que ce sang doit nous sanctifier : et purifier notre conscience des œuvres mortes pour servir le Dieu vivant, par où nous voyons que le sacrifice de Jésus-Christ nous impose la nécessité de travailler à notre sanctification et qu’il nous met en état de le faire.
Il faut méditer dans les mêmes vues ce qui est dit dans ce chapitre que l’alliance de l’Évangile a été confirmée par le sang et par la mort du fils de Dieu. Dès là, cette alliance est ferme et immuable en tout ce qu’elle contient, les devoirs qu’elle prescrit sont tous à fait inviolables et sacrés et ses menaces, de même que ses promesses, s’exécuteront infailliblement.
Enfin, si le sacrifice de Jésus-Christ est unique et ne peut plus être réitéré et s’il ne reste plus rien, sinon qu’il revienne au dernier jour pour sauver ceux qui l’attendent en vivant dans la piété, il s’ensuit de là qu’il n’y a qu’un seul moyen et qu’un seul temps pour obtenir le salut. Ce seul moyen, c’est de profiter de la grâce qui nous est présentée en Jésus-Christ et ce seul temps, c’est le temps de cette vie, puisqu’il est ordonné aux hommes de mourir une fois et qu’après la mort suit le jugement.
St. Paul fait voir que les sacrifices de la loi n’avaient point la vertu d’expier les péchés des hommes, ni de les purifier et qu’il n’y a que le sacrifice de Jésus-Christ et l’oblation qu’il a faite une seule fois de son corps par la volonté de Dieu qui ait pu produire cet effet. Ayant ainsi achevé de prouver l’imperfection des sacrifices des Juifs et la perfection de celui de notre Seigneur, il exhorte les Hébreux à s’approcher de Dieu avec confiance et à persévérer dans la profession de la religion chrétienne et dans les pratiques des bonnes œuvres. Il menace des peines les plus terribles ceux qui, après avoir reçu la connaissance de l’Évangile, tomberont dans la désobéissance et dans l’apostasie. Et de peur que les persécutions n’ébranlassent la foi des chrétiens et ne les fissent douter de la vérité des promesses de Dieu, il les exhorte à souffrir avec la même constance qu’ils avaient fait jusqu’alors et à attendre patiemment et avec une foi ferme l’accomplissement de ces promesses.
1 Or, la loi n’ayant que l’ombre des biens à venir, et non la vraie image des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre continuellement chaque année, sanctifier parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu.
2 Autrement on aurait cessé de les offrir, parce que ceux qui faisaient ce service, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu leur conscience chargée de péché.
3 Mais il se fait chaque année, dans ces sacrifices, une nouvelle commémoration des péchés.
4 Car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.
5 C’est pourquoi, Christ entrant dans le monde, dit : Tu n’as point voulu de sacrifice ni d’offrande, mais tu m’as formé un corps.
6 Tu n’as point pris plaisir aux holocaustes, ni aux sacrifices pour le péché.
7 Alors j’ai dit : Me voici ; je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté, comme il est écrit de moi dans le Livre.
8 Ayant dit auparavant : Tu n’as point voulu de sacrifice, ni d’offrande, ni d’holocaustes, ni d’oblations pour le péché, et tu n’y as point pris plaisir (qui sont les choses qu’on offre selon la loi) ; il ajoute ensuite : Me voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté.
9 Il abolit le premier, pour établir le second.
10 Et c’est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, savoir, par l’oblation du corps de Jésus-Christ, laquelle a été faite une seule fois.
11 Tout sacrificateur donc assiste chaque jour, faisant le service, et offrant plusieurs fois les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés ;
12 mais celui-ci, ayant offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu,
13 attendant ce qui reste encore, qui est que ses ennemis soient réduits à lui servir de marchepied.
14 Car, par une seule oblation il a amené pour toujours à la perfection ceux qui sont sanctifiés.
15 Et c’est ce que le Saint-Esprit déclare aussi ; car après avoir dit :
16 Voici l’alliance que je ferai avec eux, quand ces jours-là seront arrivés, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leurs cœurs, et je les écrirai dans leurs entendements ; il ajoute :
17 Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.
18 Or, où la rémission des péchés est accordée, il n’est plus besoin d’oblation pour le péché.
19 Puis donc, mes frères, que nous avons, par le sang de Jésus, la liberté d’entrer dans les lieux saints,
20 par le chemin nouveau qui mène à la vie, lequel il nous a frayé à travers le voile, qui est sa propre chair ;
21 et puisque nous avons un grand Sacrificateur établi sur la maison de Dieu ;
22 approchons-nous de lui avec un cœur sincère, avec une confiance pleine et parfaite, ayant les cœurs purifiés des souillures d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure.
23 Retenons constamment la profession de notre espérance, sans varier ; car celui qui a fait les promesses est fidèle ;
24 et prenons garde les uns aux autres, pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres ;
25 n’abandonnant point nos assemblées, comme quelques-uns ont coutume de faire ; mais exhortons-nous les uns les autres, et cela d’autant plus que vous voyez approcher le jour.
26 Car si nous péchons volontairement, après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés ;
27 et il n’y a plus rien à attendre qu’un jugement terrible et un feu ardent, qui doit dévorer les adversaires.
28 Si quelqu’un avait violé la loi de Moïse, il mourait sans miséricorde, sur le témoignage de deux ou trois personnes ;
29 combien plus grand croyez-vous que doive être le supplice dont sera jugé digne celui qui aura foulé aux pieds le Fils de Dieu, et tenu pour une chose profane le sang de l’alliance, par lequel il avait été sanctifié, et qui aura outragé l’Esprit de la grâce !
30 Car nous connaissons celui qui a dit : C’est à moi qu’appartient la vengeance ; je le rendrai, dit le Seigneur. Et ailleurs : Le Seigneur jugera son peuple.
31 C’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.
32 Rappelez dans votre mémoire les premiers temps, auxquels, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand combat de souffrances ;
33 quand d’un côté, vous avez été exposés, à la vue de tout le monde, à des opprobres et à des persécutions, et que de l’autre, vous avez pris part aux maux de ceux qui étaient ainsi traités.
34 Car vous avez aussi compati à mes liens, et vous avez souffert avec joie qu’on vous ravît vos biens, sachant que vous en avez dans les cieux de plus excellents, et qui sont permanents.
35 N’abandonnez donc pas votre confiance, qui doit avoir une si grande récompense.
36 Car vous avez besoin de patience, afin qu’après avoir fait la volonté de Dieu, vous remportiez l’effet de sa promesse.
37 Car encore un peu de temps, et celui qui doit venir, viendra, et il ne tardera point.
38 Or, le juste vivra par la foi ; mais si quelqu’un se retire, mon âme ne prend point de plaisir en lui.
39 Pour nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour périr ; mais nous sommes de ceux qui gardent la foi pour sauver leur âme.
REFLEXIONS
La première partie de ce chapitre nous instruit de la perfection du sacrifice de Jésus-Christ et de ses fruits. St. Paul y enseigne que nos péchés ont été expiés par l’oblation que Jésus-Christ a faite de son corps sur la croix et qu’après s’être offert en sacrifice pour les péchés des hommes, il s’est assis pour toujours à la droite de Dieu. Outre cela, l’Apôtre nous fait considérer ce sacrifice de notre Seigneur comme un effet de sa soumission à la volonté de son père et de son amour envers nous.
Ce sont là des considérations qui doivent nous persuader que l’ouvrage de notre rédemption est pleinement accompli, nous inspirer un ardent amour pour ce sauveur charitable et nous engager à nous soumettre aussi en toutes choses à la volonté de Dieu.
La seconde partie de ce chapitre nous donne ces quatre instructions.
I. La première, que, puisque Jésus-Christ nous a acquis par sa mort et par son ascension la liberté d’entrer dans le Ciel, nous pouvons nous approcher de Dieu avec une pleine confiance, pourvu que nous le fassions avec un cœur pur et nettoyé des souillures du péché.
II. La seconde, que nous devons persévérer dans la profession publique de notre foi et nous exciter continuellement les uns les autres à la piété, à la charité et à toutes sortes de bonnes œuvres.
III. La troisième, que, quoique l’Évangile soit une alliance de grâce, il menace des peines les plus effroyables ceux qui l’auront violée. St. Paul dit sur ce sujet que les supplices que l’Évangile dénonce à ceux qui auront méprisé le sang du fils de Dieu et outragé son esprit seront infiniment plus rigoureux que ceux qu’on faisait souffrir aux Juifs qui avaient violé la loi de Moïse et qu’il ne reste plus de sacrifice pour les chrétiens rebelles et apostats, mais qu’il n’y a pour eux que l’attente formidable du jugement et que c’est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.
IV. St. Paul nous enseigne ici qu’il ne faut pas que les chrétiens perdent jamais courage dans les persécutions, qu’ils doivent même souffrir avec joie la perte de leurs biens et les afflictions les plus fâcheuses pour Jésus-Christ lorsqu’ils y ont été appelés, puisqu’ils trouveront infailliblement auprès de Dieu une grande récompense et qu’après avoir fait sa volonté, ils recevront l’effet de ses promesses.
L’Apôtre, pour affermir la foi des Hébreux contre les persécutions, leur propose l’exemple des patriarches et des anciens fidèles, lesquels par leur foi et par leur confiance aux promesses de Dieu, lui avaient été agréables et avaient surmonté les épreuves les plus dures. C’est dans cette vue qu’il parle de la nature de la foi et de ses effets merveilleux et il allègue l’exemple d’Abel, d’Énoch, de Noé, d’Abraham et de Sara. Il y ajoute celui d’Isaac, de Jacob et de Joseph, lesquels, par les bénédictions qu’ils donnèrent à leurs enfants et par ce qu’ils dirent avant leur mort, montrèrent qu’ils étaient persuadés que les promesses de Dieu s’accompliraient. Il parle ensuite de Moïse, de la sortie d’Égypte et de la conquête du pays de Canaan et enfin des juges, de Samuel, du roi David et de plusieurs prophètes et martyrs qui, soutenus par leur foi, avaient fait les plus grandes merveilles et avaient souffert avec constance toutes sortes de tourments et même la mort.
1 Or, la foi est une vive représentation des choses qu’on espère, et une démonstration de celles qu’on ne voit point.
2 Car par elle les anciens ont obtenu un bon témoignage.
3 C’est par la foi que nous savons que le monde a été fait par la parole de Dieu ; en sorte que les choses qui se voient n’ont pas été faites de choses qui parussent.
4 C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un plus excellent sacrifice que Caïn, et qu’il obtint le témoignage d’être juste, Dieu rendant un bon témoignage à ses offrandes ; et quoique mort, il parle encore par elle.
5 C’est par la foi qu’Hénoc fut enlevé pour ne point mourir, et il ne parut plus, parce que Dieu l’avait enlevé ; car avant que d’être enlevé, il avait obtenu le témoignage d’être agréable à Dieu.
6 Or, il est impossible de lui être agréable sans la foi ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu est, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent.
7 C’est par la foi que Noé, ayant été divinement averti des choses qu’on ne voyait point encore, craignit, et bâtit l’arche pour sauver sa famille ; et par cette arche il condamna le monde, et fut fait héritier de la justice qui s’obtient par la foi.
8 C’est par la foi qu’Abraham, étant appelé, obéit, pour venir au pays qu’il devait recevoir pour héritage ; et il partit, ne sachant où il allait.
9 C’est par la foi, qu’il demeura comme étranger dans la terre qui lui avait été promise, habitant sous des tentes, aussi bien qu’Isaac et Jacob, qui étaient héritiers avec lui de la même promesse.
10 Car il attendait la cité qui a des fondements, et de laquelle Dieu est l’architecte et le fondateur.
11 C’est aussi par la foi que Sara reçut la vertu de concevoir et qu’elle enfanta, étant hors d’âge d’avoir des enfants, parce qu’elle crut que celui qui le lui avait promis était fidèle.
12 C’est pourquoi il est né d’un seul homme, et qui était déjà affaibli par l’âge, une multitude aussi nombreuse que les étoiles du ciel, et que le sable innombrable qui est au bord de la mer.
13 Tous ceux-là sont morts dans la foi, sans avoir reçu les choses qui leur avaient été promises, mais les ayant vues de loin, crues, et embrassées, et ayant fait profession d’être étrangers et voyageurs sur la terre.
14 Car ceux qui parlent ainsi, montrent clairement qu’ils cherchent leur patrie.
15 En effet, s’ils eussent eu en vue celle d’où ils étaient sortis, ils avaient assez de temps pour y retourner ;
16 mais ils en désiraient une meilleure, qui est la céleste ; c’est pourquoi Dieu ne dédaigne pas de s’appeler leur Dieu, car il leur avait préparé une cité.
17 C’est par la foi qu’Abraham offrit Isaac, lorsqu’il fut éprouvé, et que celui qui avait reçu les promesses, offrit son fils unique ;
18 à l’égard duquel il avait été dit : C’est en Isaac que ta postérité sera appelée de ton nom ;
19 ayant pensé en lui-même, que Dieu pouvait ressusciter Isaac des morts ; aussi le recouvra-t-il par une espèce de résurrection.
20 C’est par la foi qu’Isaac donna à Jacob et Esaü une bénédiction qui regardait l’avenir.
21 C’est par la foi, que Jacob mourant bénit les deux fils de Joseph, et adora, étant appuyé sur le haut de son bâton.
22 C’est par la foi, que Joseph mourant parla de la sortie des enfants d’Israël, et qu’il donna des ordres touchant ses os.
23 C’est par la foi que Moïse, étant né, fut caché pendant trois mois par son père et sa mère, parce qu’ils voyaient que c’était un bel enfant ; et ils ne craignirent point l’édit du roi.
24 C’est par la foi que Moïse, devenu grand, renonça à la qualité de fils de la fille de Pharaon ;
25 choisissant plutôt d’être affligé avec le peuple de Dieu, que de jouir pour un peu de temps des délices du péché ;
26 et regardant l’opprobre de Christ comme des richesses plus grandes que les trésors de l’Egypte, parce qu’il avait en vue la rémunération.
27 C’est par la foi qu’il quitta l’Egypte, sans craindre la colère du roi ; car il demeura ferme, comme voyant celui qui est invisible.
28 C’est par la foi qu’il célébra la Pâque et qu’il fit l’aspersion du sang, afin que le destructeur qui tuait les premiers-nés, ne touchât point ceux des Israélites.
29 C’est par la foi, qu’ils passèrent par la mer Rouge comme par un lieu sec ; ce que les Egyptiens ayant voulu tenter, ils furent submergés.
30 C’est par la foi que les murailles de Jérico tombèrent, après qu’on en eut fait le tour pendant sept jours.
31 C’est par la foi que Rahab l’hôtelière ne périt point avec les incrédules, parce qu’elle reçut les espions et les mit en sûreté.
32 Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait, si je voulais parler de Gédéon, de Barac, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel, et des prophètes ;
33 qui, par la foi, ont conquis des royaumes, ont exercé la justice, ont obtenu l’effet des promesses, ont fermé la gueule des lions,
34 ont éteint la force du feu, ont échappé au tranchant des épées, ont été guéris de leurs maladies, ont été vaillants dans la guerre, ont mis en fuite des armées ennemies.
35 Des femmes ont recouvré par la résurrection leurs enfants morts ; d’autres ont été cruellement tourmentés, refusant d’être délivrés, afin d’obtenir une meilleure résurrection ;
36 d’autres ont été éprouvés par les moqueries et les fouets ; d’autres, par les liens et par la prison ;
37 ils ont été lapidés, ils ont été sciés, ils ont été mis à toutes sortes d’épreuves, ils sont morts par le tranchant de l’épée, ils ont été errants çà et là, vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, destitués de tout, affligés, maltraités ;
38 eux dont le monde n’était pas digne ; ils ont erré dans les déserts et dans les montagnes, se cachant dans les cavernes et les antres de la terre.
39 Et tous ceux-là ayant obtenu un bon témoignage par leur foi, n’ont point reçu ce qui leur avait été promis ;
40 Dieu ayant pourvu quelque chose de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parvinssent pas à la perfection sans nous.
REFLEXIONS
Ce chapitre nous instruit de la nature de la foi et de ses effets.
I. St. Paul nous y enseigne que la foi est une vive et ferme persuasion des choses que Dieu nous a promises et qu’elle nous fait regarder ces choses-là comme présentes quoique nous ne les voyions pas encore. Il ajoute qu’elle consiste à croire qu’il y a un Dieu qui récompense ceux qui le servent et à qui il est impossible d’être agréable sans cette foi-là.
II. L’Apôtre nous met devant les yeux les merveilleux effets de la foi par les exemples d’Abel, d’Énoch, de Noé, des patriarches, des prophètes, des personnes illustres et des Saints qui ont vécu avant Jésus-Christ.
Ce qu’on doit recueillir en général de tous ces exemples, c’est :
I. Que dès le commencement du monde et dans tous les temps il y a eu des Saints qui ont cru en Dieu, qui ont espéré en ses promesses et qui ont montré la sincérité de leur foi en lui obéissant, même dans les choses les plus difficiles,
II. Que la foi a toujours été nécessaire et que personne n’a jamais été agréable à Dieu et n’a pas eu part à son approbation que par la foi,
III. Que cette vraie foi a aussi toujours produit ces trois effets principaux, savoir : la confiance aux promesses de Dieu, l’obéissance à ses commandements et la constance dans les afflictions.
C’est ce qu’on voit en particulier dans le patriarche Abraham, qui donna des preuves si illustres de sa foi en sortant de son pays et en offrant son fils Isaac en sacrifice et qui, de même que ses fils, vécut sur la terre comme un étranger et un voyageur, attendant une meilleure vie en cherchant sa patrie dans le Ciel.
C’est ce qu’on remarque encore dans la conduite de Moïse qui aima mieux souffrir avec le peuple de Dieu que de jouir des avantages qui lui étaient offerts dans l’Égypte, aussi bien que dans l’admirable constance que les anciens martyrs ont fait paraître en souffrant la persécution et les supplices les plus cruels.
Tous ces exemples doivent animer extraordinairement notre foi, nous remplir de courage et de zèle et nous engager à obéir au Seigneur en toutes choses et même à tout souffrir pour lui. Et si nous considérons, comme St. Paul le dit sur la fin de ce chapitre, que nous avons des avantages que ceux qui vivaient avant la venue de Jésus-Christ n’avaient pas, nous nous sentirons encore plus obligés de marcher sur les traces de ces grands serviteurs de Dieu, afin que, les imitant dans leur foi, nous arrivions comme eux à la perfection et au salut.
St. Paul exhorte les Hébreux à imiter l’exemple des fidèles du Vieux Testament qu’il leur avait mis devant les yeux dans le chapitre précédent et surtout celui de Jésus-Christ et à endurer les afflictions avec constances. I. Il leur fait remarquer aussi que les afflictions sont un effet et une marque de l’amour de Dieu et qu’il en revient de grands avantages aux fidèles et il les encourage par ces considérations à souffrir patiemment la persécution. Il les exhorte à la sainteté et à la persévérance dans la foi et il les avertit d’éviter tout ce qui pourrait leur faire perdre la grâce de Dieu et de ne se pas laisser séduire par la sensualité. Après cela, il compare la manière dont la loi avait été publiée sur le mont Sinaï avec la manière dont l’Évangile avait été annoncé et par là il veut montrer combien la punition de ceux qui auront méprisé la voix de Jésus-Christ et violé l’alliance de la grâce sera rigoureuse.
1 Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetant tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe aisément, poursuivons constamment la course qui nous est proposée,
2 regardant à Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était proposée, a souffert la croix, méprisant l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu.
3 C’est pourquoi, considérez bien celui qui a souffert une si grande contradiction des pécheurs, afin que vous ne vous abattiez pas en perdant courage.
4 Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en combattant contre le péché ;
5 et vous avez oublié l’exhortation qui vous dit, comme à des enfants de Dieu : Mon enfant, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds point courage, lorsqu’il te reprend ;
6 car le Seigneur châtie celui qu’il aime, et il frappe de ses verges tous ceux qu’il reconnaît pour ses enfants.
7 Si vous souffrez le châtiment, Dieu vous traite comme ses enfants ; car quel est l’enfant que son père ne châtie pas ?
8 Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous les autres ont part, vous êtes donc des bâtards, et non des enfants légitimes.
9 Et puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous avons eu du respect pour eux, ne serons-nous pas beaucoup plus soumis au Père des esprits, pour avoir la vie ?
10 Car quant à nos pères, ils nous châtiaient pour un peu de temps, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre profit, afin de nous rendre participants de sa sainteté.
11 Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non pas de joie ; mais il produit ensuite un fruit paisible de justice à ceux qui ont été ainsi exercés.
12 Fortifiez donc vos mains qui sont affaiblies, et vos genoux qui sont relâchés ;
13 et faites à vos pieds un chemin droit, afin que ce qui cloche ne se dévoie pas tout à fait, mais que plutôt il se rétablisse.
14 Recherchez la paix avec tout le monde, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur ;
15 prenant garde que personne ne se prive de la grâce de Dieu ; et que quelque racine d’amertume poussant en haut, ne vous trouble, et que plusieurs n’en soient infectés.
16 Qu’il n’y ait point d’impur, ni de profane comme Esaü, qui, pour un mets, vendit son droit d’aînesse.
17 Car vous savez que même après cela, voulant hériter la bénédiction de son père, il fut rejeté, car il ne put trouver le moyen de le faire changer de résolution, quoiqu’il le demandât avec larmes.
18 Car vous ne vous êtes pas approchés de la montagne qu’on pouvait toucher avec la main, ni du feu brûlant, ni de la nuée épaisse, ni de l’obscurité, ni de la tempête,
19 ni du bruit de la trompette, ni de la voix qui parlait, et qui était telle que ceux qui l’entendirent, prièrent que la parole ne leur fût plus adressée.
20 Car ils ne pouvaient supporter ce qui était ordonné, que si même une bête touchait la montagne, elle serait lapidée ou percée d’un dard.
21 Et ce qui paraissait était si terrible, que Moïse même dit : Je suis effrayé et tout tremblant.
22 Mais vous êtes venus à la montagne de Sion, à la cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste, aux milliers d’anges ;
23 à l’assemblée et à l’Église des premiers-nés, qui sont écrits dans les cieux ; à Dieu qui est le juge de tous ; aux esprits des justes qui sont parvenus à la perfection ;
24 et à Jésus, le Médiateur de la nouvelle alliance, et au sang de l’aspersion, qui prononce de meilleures choses que celui d’Abel.
25 Prenez garde de ne pas mépriser celui qui vous parle ; car si ceux qui méprisaient celui qui parlait de la part de Dieu sur la terre, ne sont point échappés, nous serons punis beaucoup plus, si nous nous détournons de celui qui nous parle des cieux ;
26 de qui la voix ébranla alors la terre, et qui maintenant a fait cette promesse : Encore une fois, j’ébranlerai non-seulement la terre, mais aussi le ciel.
27 Or, ces mots : Encore une fois, marquent l’abolition des choses muables, comme n’ayant été faites que pour faire place à celles qui sont immuables et qui subsisteront toujours.
28 C’est pourquoi, embrassant le royaume qui ne peut être ébranlé, conservons la grâce par laquelle nous puissions servir Dieu d’une manière qui lui soit agréable, avec respect et avec crainte ;
29 car notre Dieu est aussi un feu consumant.
REFLEXIONS
L’Apôtre nous apprend ici premièrement que l’exemple des fidèles et des Saints qui se sont autrefois rendus agréables à Dieu par leur foi, par leur patience et par leur obéissance, a beaucoup de force pour nous inciter à ces mêmes devoirs, surtout puisque Dieu nous a accordé plus de lumières et plus de grâces qu’à eux et que nous avons, outre cela, devant les yeux l’exemple de Jésus-Christ, l’auteur et le consommateur de notre foi.
II. St. Paul nous instruit sur les afflictions et quoique ce qu’il dit regarde proprement les persécutions que l’on souffre pour l’Évangile, on peut l’appliquer à toutes les afflictions en général, puisqu’il est toujours vrai que Dieu nous châtie par un effet de son amour afin de nous rendre participants de sa sainteté et que les afflictions produisent de très salutaires effets en ceux qui les reçoivent comme il faut.
Cela nous engage à ces deux devoirs :
L’un, de ne nous laisser jamais aller au découragement et au murmure dans les maux, mais de les souffrir patiemment et même avec joie, de quelque nature qu’ils soient, puisque c’est Dieu notre Père qui nous les envoie et qu’il ne le fait que pour notre bien,
L’autre devoir est de répondre aux vues que Dieu se propose en nous dispensant les afflictions, d’en faire un bon usage et de les rapporter à notre correction et à notre avancement dans la sainteté.
III. Nous voyons dans ce chapitre que nous sommes indispensablement obligés de vivre dans la paix et dans l’étude de la sanctification et que sans cela il est impossible que nous voyions jamais le Seigneur.
I. L’Apôtre nous avertit de travailler à nous conserver dans la grâce de Dieu et de prendre garde pour cet effet qu’il n’y ait en nous quelque principe d’incrédulité et de rébellion qui nous la fasse perdre et il nous montre par l’exemple d’Ésaü qu’il importe surtout d’éviter la sensualité et de ne pas préférer les vains et frivoles avantages du monde aux biens éternels que Dieu nous promet, de peur que nous ne soyons privés de la bénédiction de notre Père céleste.
II. Enfin, la comparaison que l’Apôtre fait ici entre la loi et l’Évangile nous présente ces deux réflexions :
III. Que nous vivons sous une alliance beaucoup plus excellente que les Israélites et que nous sommes par-là étroitement obligés de la bien garder. C’est dans cette vue que St. Paul nous représente que nous sommes membres de l’église chrétienne, que l’Évangile a été annoncé par le propre fils de Dieu et confirmé par son sang et que Dieu nous appelle à posséder une gloire infinie dans le Ciel avec les anges et tous les saints ;
IV. Que, quoique l’Évangile n’ait été pas été publié avec un appareil aussi formidable que la loi le fut autrefois sur le mont Sinaï et que nous vivions sous une dispensation de la grâce et de miséricorde, ceux qui méprisent la voix du fils de Dieu ont à craindre des peines beaucoup plus sévères que celles qui étaient dénoncées aux Israélites. C’est la vérité que St. Paul exprime en ces termes : Si ceux qui méprisaient celui qui parlait de la part de Dieu sur la terre ne sont pas échappés, nous échapperons beaucoup moins si nous nous détournons de celui qui parle du Ciel. C’est pourquoi embrassant le royaume qui ne peut être ébranlé, conservons la grâce, afin que nous servions Dieu avec respect et avec crainte et d’une manière que nous lui soyons agréables, car notre Dieu est aussi un feu consumant.
Dans ce dernier chapitre, l’Apôtre exhorte les Hébreux à la charité, à la chasteté, au contentement d’esprit et à la confiance en Dieu. Il leur recommande de se souvenir de leurs conducteurs et de ne se point laisser détourner de la pure doctrine qu’il leur avait enseignée, ni par ceux qui voulait retenir les sacrifices et les cérémonies de la loi mosaïque, ni par la crainte de la persécution. Il leur prescrit les vrais sacrifices des chrétiens, qui sont les louanges de Dieu et l’exercice de la charité, il leur ordonne d’être soumis à leurs pasteurs. Enfin, il leur demande leurs prières et il en fait lui-même pour leur sanctification.
1 Que l’amour fraternel demeure en vous.
2 N’oubliez point l’hospitalité, car c’est par elle que quelques-uns ont logé des anges sans le savoir.
3 Souvenez-vous de ceux qui sont dans les liens, comme si vous y étiez avec eux ; et de ceux qui sont maltraités, comme étant vous-mêmes du même corps.
4 Le mariage est honorable entre tous, et le lit sans souillure ; mais Dieu jugera les fornicateurs et les adultères.
5 Que vos mœurs soient sans avarice, étant contents de ce que vous avez ; car Dieu lui-même a dit : Je ne te laisserai point, je ne t’abandonnerai point.
6 De sorte que nous pouvons dire avec confiance : Le Seigneur est mon aide, et je ne craindrai point ce que l’homme pourrait me faire.
7 Souvenez-vous de vos conducteurs, qui vous ont annoncé la parole de Dieu, et imitez leur foi, considérant quelle, a été l’issue de leur vie.
8 Jésus-Christ est le même, hier et aujourd’hui, et le sera éternellement.
9 Ne vous laissez point entraîner par des doctrines diverses et étrangères ; car il vaut mieux affermir son cœur par la grâce que par les viandes, qui n’ont servi de rien à ceux qui s’y sont attachés.
10 Nous avons un autel, duquel ceux qui servent au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger.
11 Les corps des animaux, dont le sang est porté dans le sanctuaire par le souverain sacrificateur, pour l’expiation du péché, sont brûlés hors du camp.
12 C’est aussi pour cela que Jésus, afin de sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte.
13 Sortons donc hors du camp pour aller à lui, en portant son opprobre.
14 Car nous n’avons point ici de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.
15 Offrons donc par lui sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire, le fruit des lèvres qui confessent son nom.
16 N’oubliez pas aussi d’exercer la charité, et de faire part de vos biens ; car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices.
17 Obéissez à vos conducteurs et soyez-leur soumis, car ils veillent pour vos âmes, comme devant en rendre compte, afin que ce qu’ils font, ils le fassent avec joie, et non en gémissant ; car cela ne vous serait point avantageux.
18 Priez pour nous ; car nous sommes assurés que nous avons une bonne conscience, désirant de nous bien conduire en toutes choses.
19 Et je vous prie avec d’autant plus d’instance de le faire, afin que je vous sois plutôt rendu.
20 Le Dieu de paix, qui a ramené d’entre les morts le grand Pasteur des brebis, notre Seigneur Jésus-Christ, par le sang de l’alliance éternelle,
21 vous rende accomplis en toutes sortes de bonnes œuvres, pour faire sa volonté, faisant lui-même en vous ce qui lui est agréable, par Jésus-Christ, auquel soit gloire aux siècles des siècles. Amen.
22 Au reste, mes frères, je vous prie de prendre en bonne part ces paroles d’exhortation ; car je vous ai écrit en peu de mots.
23 Vous savez que notre frère Timothée est délivré ; s’il vient bientôt, je vous irai voir avec lui.
24 Saluez tous vos conducteurs, et tous les saints. Ceux d’Italie vous saluent.
25 La grâce soit avec vous tous. Amen.
REFLEXIONS
Les devoirs qui sont prescrits dans ce chapitre sont les suivants :
I. De nous aimer les uns les autres comme frères, d’exercer la charité et l’hospitalité et d’avoir soin surtout de ceux qui souffrent persécution pour l’Évangile,
II. De vivre dans la chasteté, soit que nous soyons mariés, soit que nous ne le soyons pas et d’avoir en horreur toute impureté, nous souvenant que Dieu jugera un jour les personnes qui s’adonnent à ce péché-là,
III. De fuir l’avarice, d’être content de notre état et de nous reposer toujours sur la providence de Dieu,
IV. De regarder les choses du monde et ce qui flatte les désirs de la chair de la même manière que St. Paul voulait que les chrétiens regardassent les cérémonies de la loi et de nous souvenir que la qualité des chrétiens et la foi en Jésus-Christ crucifié nous appellent à porter notre croix et à vivre en ce monde comme des personnes : qui n’ont point ici-bas de cité permanente, mais qui cherchent celle qui est à venir.
V. Ce chapitre nous apprend à ne jamais négliger le devoir de l’action de grâce et de la louange de Dieu, non plus que celui de la charité et de l’aumône, puisque ce sont des sacrifices très agréables à Dieu.
VI. St. Paul recommande aux chrétiens, à son ordinaire, de se souvenir de leurs pasteurs, de leur obéir et de leur être soumis comme à ceux qui veillent pour leurs âmes et de prier continuellement pour eux.
Enfin, il conclut ces exhortations et cette épître par cette prière qu’il fait en faveur des Hébreux et que nous devons tous faire pour nous-mêmes et les uns pour les autres : que le Dieu de paix veuille vous rendre accomplis en toutes sortes de bonnes œuvres, pour faire sa volonté ; et qu’il fasse lui-même en vous ce qui lui agréable par Jésus-Christ auquel soit la gloire aux siècles des siècles, amen !
Écrite d’Italie aux Hébreux, et portée par Timothée.